Le corps humain est composé d’un ensemble d’organes.

Certains sont des organes vitaux, sans lesquels l’homme ne peut vivre, tels que le foie, le cerveau, le coeur, les poumons, les reins et le pancréas: l’homme peut vivre sans yeux, par exemple, mais pas sans foie. Certaines maladies entraînent un dysfonctionnement d’un ou plusieurs organes vitaux, provoquant la mort.

Avec les progrès scientifiques de la chirurgie, l’anesthésie et l’immunologie, l’esprit humain est parvenu à vaincre les disfonctionnement des organes vitaux. Cela a été rendu possible par le moyen de la transplantation d’organes sains d’une personne vivante ou récemment décédée, dans le corps du patient. Ainsi, nous entendons parler de transplantation d’un coeur, d’un foie, d’un rein, ou d’un autre organe. Cela a permis de sauver les vies de nombreuses personnes qui étaient au bord de la mort.

Malgré les espoirs qu’elle suscite, la transplantation d’organes a soulevé de nombreuses questions:

1- Intervenir pour sauver une vie humaine est-il considéré comme une obstruction à la volonté de Dieu ?

Selon sa Sainteté le Pape Shenouda III: « Sauver la vie d’une personne ne contredit pas la religion, de même que l’utilisation des techniques modernes pour préserver la vie ne contredit pas la religion non plus. La science est un don de Dieu, et l’intelligence humaine est aussi un don de Dieu, et elle peut être utilisée pour faire le bien ou le mal. »

Les progrès scientifiques dans ce domaine sont le fruit de l’intelligence que Dieu a donnée à l’homme. Dieu a donné à l’homme l’intelligence afin qu’il s’en serve pour son bien et pour sa vie. En outre, ce n’est pas la seule transplantation d’organes qui a permis de sauver des vies: la découverte de médicaments tels que les antibiotiques a aussi sauvé de nombreuses vie. De plus une transplantation ne garantit pas la survie du patient; il peut mourir après la transplantation, ceci étant laissé à la volonté de Dieu.

2- Est-il permis à une personne de vendre ses organes ?

Dieu a donné au corps humain une dignité particulière, « Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ ? »(1 Corinthiens 6:15) et « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes? » (1 Corinthiens 6:19). Par conséquent, les organes humains, ne sont pas à vendre puisqu’ils appartiennent à Dieu.

Toutefois, Dieu nous demande de nous aimer les uns les autres, par actions et non seulement en paroles. « N'aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité » (1 Jean 3:18). Et le plus grand de tous les amours est de se donner aux autres: « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15:13).

Donc, bien que vendre ses organes soit interdit, le don de ses organes pour sauver la vie d’un malade est une chose noble.

Sur ce point, sa Sainteté le Pape Shenouda III dit: « Si l’amour conduit à donner et si donner conduit à offrir sa vie, alors, combien est-il facile à celui qui offre sa vie aux autres de leur offrir un organe de son corps ? »

3- Est-il permis à un Chrétien de donner un organe à un non Chrétien ?

Le don d’organes est un acte d’amour qui conduit au don soi. L’amour chrétien est un amour profond qui ne connaît aucune restriction. Il n’est entravé par aucune distinction de religion, de croyance ou de pays. L’amour chrétien qui conduit l’homme à donner ses organes prend en considération le besoin du malade et non sa croyance ou sa religion.

4- Transplanter les organes d’une personne décédée est-il une atteinte à sa dignité ?

A propos de la transplantation des organes d’une personne décédée, sa Sainteté dit: « Après la mort, les organes de l’homme sont rongés par les vers, et ils deviennent poussière. Donc, il est bon d’utiliser les organes d’une personne décédée pour permettre à une autre personne de vivre avec, au lieu de les abandonner aux vers ou de les laisser tomber en poussière. »

Le but noble qui est à l’origine de la transplantation confère une dignité au décédé. De plus, les corps des décédés sont aujourd’hui autopsiés à des fins scientifiques dans les facultés de médecine, ou à des fins juridiques, si un crime est soupçonné, et cela n’est pas considéré comme une atteinte à la dignité de la personne.

Nous devons encourager les gens à laisser des consignes concernant l’utilisation de leurs organes après la mort afin de sauver les vies des malades. Comme il est parfois difficile de songer à la mort et de rédiger un testament concernant ses organes, certains pays développés considèrent toute personne décédée comme un donneur si elle pas laissé de consignes contraires. C’est ce qu’on appelle une « donation hypothétique », et cela facilite la constitution de banques d’organes.

5- Comment les pauvres peuvent-ils bénéficier de la transplantation d’organes ?

La transplantation d’organes, comme toute innovation scientifique, est très coûteuse. Plusieurs classes sociales sont considérées comme pauvres, par rapport au coût élevé de telles opérations. Dans de nombreux pays développés, l’assurance médicale couvre les frais de ces opérations. En Egypte, nous devons constituer des fonds spéciaux pour couvrir les frais de ces opérations pour les pauvres, même partiellement. Nous devons aussi constituer des banques d’organes pour mettre fin au commerce de ces organes qui fait croître le prix de telles opérations.

Une expérimentation de transplantation de la cornée a été menée avec succès en Egypte. Elle a commencé dans les années cinquante ! Une loi a été promulguée afin de réguler le prélèvement de cornées sur les morts. Cela a permis de constituer une banque de cornées à des prix raisonnables, accessibles à un grand nombre. Cette banque fournit également les hôpitaux universitaires pour le soin gratuit des pauvres.