Mes frères, la pénitence n'est pas l'œuvre des débutants dans la vie avec Dieu; elle est plutôt pour tout le monde, même les saints; elle fait partie de nos prières quotidiennes.

 

Toute personne a besoin de la pénitence, quelque soit sa position, quelque soit l'éminence de sa valeur,et quelque soit la supériorité de sa vie spirituelle. Nous avons tous besoin de la pénitence, nous en avons plutôt besoin chaque jour. Il n'y a pas d'être humain sans péché, même si sa vie sur terre se limite à un seul jour.

Par la pénitence, nous préparons nos âmes à la demeure du Seigneur. Par la pureté, nous apercevons Dieu, nous le voyons. (Matt. 5:8)

La pénitence est le commencement du chemin vers Dieu, elle est aussi le compagnon du chemin jusqu'au bout.

Pour cela, la pénitence était parmi les premiers sujets sur lesquels j'ai donné de nombreuses conférences au début de mon travail comme Evêque de l'Instruction, il y a environ vingt ans.

J'ai donné des dizaines de conférences sur la pénitence dans la salle Saint Marc au couvent Amba Roueis, et aux réunions de la jeunesse et des familles universitaires. J'ai donné aussi d'autres conférences concentrées dans l'Eglise de l'Ange à Damanhour, dans l'Eglise Saint Georges à Mehallah-el-Kobra, et dans d'autres villes, surtout durant les années de 1965 à 1969.

Je désirais depuis longtemps qu'un livre sur la pénitence fût édité.

De fait, j'en ai rassemblé les conférences, et il fut présenté à l'imprimerie en Août 1971; trois fascicules furent imprimés. Puis vinrent les responsabilités du patriarcat qui me préoccupèrent de ceci et de l'édition de tout autre livre pour une longue période durant laquelle l'oppression du travail était très ramifiée, et ne me donnait pas l'occasion d'écrire durant des années, jusqu'à ce que Dieu a voulu enfin que je le présente à l'imprimerie après douze années.

A cause de ce retard de l'édition du livre: "La vie de pénitence", plusieurs de mes amis me hâtaient,disant avec délicatesse: voici que notre pénitence s'est retardée par le retard de l'édition du livre." Supposez que vous supportiez la responsabilité de ce retard devant Dieu!

Je leur répondais par la locution que je répète constamment: "Priez pour que Dieu me donne du temps."

Puis, Dieu m'a donné du temps,et j'ai présenté le livre à l'imprimerie, et voici enfin qu'il est parvenu entre vos mains. Son retard aurait été une occasion pour moi d'ajouter d'autres conférences que j'avais données conséquemment dans la Cathédrale pendant les années 70.

Ainsi, pensez-vous que j'ai pu rassembler tout ce que nous avons dit sur la pénitence?

Non, sans aucun doute. Car le sujet de la pénitence est vaste et ramifié, et il entre dans plusieurs autres sujets concernant la vie spirituelle; il entre dans nos contemplations sur les psaumes, les couplets du livre des prières des heures (Agbia), l'Apocalypse, le Cantique des Cantiques, le chapître 12 de l'Epître aux Romains, les personalités de la Bible, et dans nos conférences sur le Salut.

Nous avons édité d'autres livrets, à part ce livre, sous la rubrique : "Chaîne de la vie de pénitence et pureté.

Il en a été édité les livrets: "La veille spirituelle", "Le retour à Dieu", et "La crainte de Dieu" qui est en route pour la presse aussi.

Mais pour compléter pour vous cet assemblage, je me propose d'émettre pour vous dans le proche avenir le livre: "Les guerres spirituelles" qui probablement sera édité d'abord dans une série de livrets, puis assemblé dans un seul grand livre. Il comportera les guerres spirituelles d'une façon générale, puis la guerre de chaque péché qui retarde la pénitence, à part.

Le sujet de la pénitence et de la pureté demeurera ouvert...il est vie...

 

Chenouda III

 

SECTION I

 

Chapitre 1: Définition de la pénitence

2 Développement et perfection de la pénitence

3 Invitation à la pénitence

4 Ne désespérez pas

5 La pénitence entre l'effort et la grâce

6 L'importance de la pénitence

7 Les obstacles de la pénitence

8 La pénitence et l'Eglise

 

 

CHAPITRE 1 : DEFINITION DE LA PENITENCE

 

Le péché étant la séparation d'avec Dieu, la pénitence est ainsi le retour à Dieu. (voir le livre: "Le retour à Dieu", et le livre: "La vigilance spirituelle"; tous leurs sujets se concentrent sur ce point.)

Le Seigneur dit en ceci: "Revenez à moi,et je reviendrai à vous" (Malachie 3:7). L'enfant prodigue s'est retourné à son père quand il s'est repenti. (Luc 15:18,20). La pénitence est vraiment l'aspiration de l'homme vers son origine d'où il a été issu. Elle est la nostalgie d'un cœur qui s'était éloigné de Dieu, puis a ressenti qu'il ne pouvait plus s'éloigner davantage de lui.

Le péché étant une dispute avec Dieu, la pénitence est la réconciliation avec Dieu.

Ceci est ce qu'a mentionné Saint Paul concernant son œuvre apostolique disant: "Nous faisons donc les fonctions d'ambassadeurs pour Christ,comme si Dieu exhortait pour nous; nous vous en supplions au nom de Christ: Soyez réconciliés avec Dieu." (2Cor. 5:20)

La pénitence ne se limite pas à la réconciliation, car par elle Dieu retourne à demeurer dans le cœur de l'homme, et ce cœur se transforme en ciel. Quant aux pénitents, comment Dieu demeurerait-il dans leurs cœurs là où demeure le péché?! et l'Ecriture Sainte dit: "qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres? (2Cor. 6:14)

La pénitence est aussi un réveil spirituel.

Car le pécheur est une personne inadvertante, il ne ressent pas ce qui l'englobe. Pour cela, l'Ecriture Sainte l'interpelle disant: "c'est l'heure de vous réveiller enfin du sommeil." (Rom. 13:11)

C'est dans ce sens que la pénitence est considérée comme un retour de l'homme à lui-même.

Ou bien, elle est le retour de l'âme à sa sensibilité primitive, le retour du cœur à son ardeur,et le retour de la conscience à son œuvre. Il a été dit à juste titre du repentir de l'enfant prodigue: "Etant rentré en lui-même..."(Luc: 15:17). C'est-à-dire qu'il a repris conscience, qu'il est retourné à sa juste pensée et à sa perception spirituelle.

Le péché étant considéré comme une mort spirituelle, comme dit l'Ecriture Sainte concernant les pécheurs qu'ils sont morts par les péchés: "nous qui étions morts par nos offenses..." (Eph.2:5),

la pénitence est ainsi un transfert de la mort à la vie,

d'après l'expression de l'évangéliste saint Jean (1Jean 3:14).

Saint Paul dit à ce sujet:

"Réveille-toi, toi qui dort; réveille-toi d'entre les morts, et Christ t'écairera." (Eph. 5:14)

L'apôtre saint Jacques appuie la même signification disant: "celui qui ramènera un pécheur de la voie où il s'était égaré sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés." (Jacques 5:20)

La pénitence est une résurrection de l'âme, car la mort de l'âme est la séparation de l'âme d'avec Dieu,comme dit saint Augustin.

La pénitence est un cœur pur nouveau que Dieu donne aux pécheurs, avec lequel ils l'aimeront.

Elle est une œuvre divine que le Seigneur exécute à l'intérieur de l'être humain, selon sa divine promesse disant: "Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j'ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois." (Ezéchiel 36: 25-27)

La pénitence est l'affranchissement de l'esclavage du péché et du démon, et des chaînes des fausses habitudes, et de la poursuite des passions.

Il nous est impossible d'obtenir cette libération sans l'œuvre du Seigneur en nous. Pour cela l'évangéliste dit: "si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres" (Jean 8:36). C'est vraiment un affranchissement, car "quiconque se livre au péché est esclave du péché" (Jean 8: 34).

La pénitence est donc le renoncement au péché, mais pour l'amour de Dieu et pour l'amour du bien.

Car tout renoncement au péché n'est pas considéré comme pénitence; l'homme pourrait s'éloigner du péché à cause de la crainte, ou la honte, ou l'impuissance, ou la préoccupation; tandis que l'amour du péché demeure dans le cœur; ou bien parce que les circonstances ne sont pas favorables. Ceci n'est pas comsidéré comme pénitence...

Quant à la véritable pénitence, elle est le renoncement effectif au péché par la pensée et le cœur, pour l'amour de Dieu, de ses commandements et de son royaume, par prudence de la part du pénitent

pour son éternité.

La véritable pénitence est le renoncement au péché sans retour.

Ainsi nous racontent les histoires des saints qui firent pénitence, comme saint Augustin, saint Moïse le Noir, les saintes Marie la Coptesse, Pélagre, Thaïs et Sara, etc... et que la pénitence était dans leurs vies comme dans la vie d'autres, un point de divergence vers Dieu, qui dura jusqu'à la fin de la vie, sans retour au péché.

Ceci nous rappelle la parole de saint Sisoï: "Je ne me rappelle pas que les démons m'aient induit à un péché deux fois"... Peut-être que le premier péché fut par voie d'ignorance, ou de négligence, ou de faiblesse, ou de manque d'expérience des stratagèmes du démon, ou de manque de prudence. Mais après la pénitence et le réveil, il y a toute ponctualité dans la vie, et toute méfiance du péché.

Tandis que celui renonce au péché, puis y retourne, puis y renonce, puis y retourne.... celui-ci n'est pas encore pénitent. Ceci est seulement un essai de pénitence; chaque fois que le pécheur se lève, le péché le tire en-bas. Le document de son affranchissement n'a pas encore été écrit.

La pénitence est un cri de la conscience, et une révolution contre le passé.

Elle n'est pas une émotion momentannée envers Dieu,mais elle est un changement sérieux et radical dans la vie de l'être humain, dans lequel il sent,...de mème que tous ceux qu'il fréquente le sentent,...que sa vie a été transformée, que ses pensées ont été transformées, de même que ses principes, ses valeurs, sa vision de la vie, son tempérament, le style de sa conversation,son commerce avec les gens et sa relation avec Dieu. Son âme aussi s'est transformée intérieurement. Il est devenu un cœur refusant les péchés passés qu'il aimait. L'amour de Dieu est entré dans son cœur,et il s'est obtenu un programme spirituel dans lequel il ressent un plaisir spirituel.

Pour tout ceci, il a été dit en vérité de la pénitence:

"La pénitence est l'échange d'un désir contre un autre."

Elle est le désir de vivre avec Dieu, au lieu du désir du péché et de la chair. Ici, la pénitence ne se limite pas au côté négatif qui est le renoncement au péché et à son amour, mais elle entre du côté positif dans l'amour de Dieu, de son royaume et de ses voies...

Elle est une chaleur qui se répand dans l'homme, et l'enflamme du désir de la vie pure. Pour ceci, il a été dit de la pénitence:

qu'elle est une rénovation de l'esprit.

La rénovation de la nature se réalise par le baptême (Rom. 6:4). Mais la rénovation de l'esprit se réalise par la pénitence, selon la parole de l'apôtre: "soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait." (Rom. 12:2)

La pénitence est la clé d'or qui ouvre la porte du royaume.

Elle est la véritable porte qui conduit au ciel et au royaume. Car sans la pénitence,Dieu ne règne pas dans nos cœurs... La pénitence est l'huile dans les lampes des vierges,qui les rend dignes d'entrer aux noces. (Matt.25)

La pénitence est le canal qui conduit aux mérites du sang de la croix.

Elle est le moyen unique par lequel nos péchés après le baptême sont effacés. Pou cela, d'aucuns ont dit qu'elle est "un nouveau baptême." Elle est le désaveu du démon une nouvelle fois; elle est la liquidation de l'association entre le pécheur et le démon afin qu'il entre dans une association avec le Saint-Esprit. (2 Cor. 13:14)

La pénitence est un charbon ardent qu'un séraphim retire de dessus l'autel, avec lequel il efface l'iniquité du pécheur en lui disant: "ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié" (Esaïe 6:7). Elle est le moyen unique par lequel nos péchés sont effacés du livre de notre jugement... et combien est belle la parole du Seigneur en cela: "je ne me souviendrai plus de leur péché." Jérémie 31:34)

La pénitence est tellement importante pour l'obtention du pardon que le Seigneur dit: "si vous ne vous repentez, vous périrez tous également" (Luc 13:3).

La pénitence est le moyen d'échapper au courroux à venir;

à condition qu'elle soit une pénitence véritable, et qu'elle soit proportionnelle à la gravité du péché.

La pénitence des habitants de Ninive a pu arrêter la sentence de Dieu de les faire périr. Quand ils se repentirent, Dieu reprit sa sentence, détourna le "mal qu'il avait résolu de leur faire, et il ne le fit pas" (Jonas 3:10). De même dans d'autres sentences de Dieu: (Jérémie 26:13), (Ezéchiel 18: 21:22).

Vraiment combien est belle la parole d'un saint: "Dieu ne te demandera pas: " pourquoi as-tu péché?" mais il te demandera: "pourquoi ne t'es -tu pas repenti?"

La pénitence donc, c'est que Dieu te préserve et qu'il ne te surprenne pas dans ton péché.

Dieu, dans la profondeur de son amour, a donné à tout le monde des occasions de salut, quelques soient leurs péchés. Dieu ne surprend personne dans un état de perdition, avant qu'il ne lui donne l'occasion de se repentir. La pénitence est un don divin que Dieu gratifie aux pécheurs pour les purifier et pour reposer leurs consciences appesanties par leurs péchés, afin de leur redonner la paix intérieure, et les rendre à leur degré primitif qu'ils avaient avant le péché.

Elle est la main tendue de Dieu qui demande à se réconcilier avec toi.

Elle est l'occasion pour une nouvelle page que Dieu ouvre dans sa relation avec toi; il te pardonne tout le passé, il te lave et tu deviens plus blanc que la neige. (Psaume 51). C'est une occasion qui renforce en toi l'espérance, et qui éloigne de toi le désespoir, quelque soit la dégénération de ta condition.

Pour cela, il a été dit de la pénitence qu'elle est la porte de la miséricorde, qu'elle est la porte du pardon, qu'elle est la porte de la vie, et qu'elle est un pont qui relie la terre au ciel.

Ceci est du point de vue de l'œuvre de Dieu dans la pénitence, et du pardon qu'il offre. Quant au point de vue de l'être humain, nous en disons:

La pénitence est l'acceptation par l'homme de l'invitation de Dieu.

Elle est la réponse intérieure de la conscience à la voix de Dieu. Elle est l'acceptation par la volonté, de l'œuvre de la grâce avec elle. Elle est la non-opposition à l'Esprit-Saint qui œuvre en nous pour notre salut. (Actes 7:51), la non-attristation du Saint-Esprit (Eph. 4:30), et la non-extinction de l'Esprit-Saint (1Thess. 5:19).

Saint Isaac fut interrogé sur la pénitence; il répondit: "Elle est un cœur contrit.

Elle est l'âme chagrinée qui revient à Dieu. Elle est les genoux pliés, les yeux larmoyants, le cœur mortifié. Elle est la mère des larmes, de la contrition et de l'humilité; car la pénitence donne naissance à toutes celles-ci.... elle brise l'orgueil du pécheur, elle morcelle son cœur rocheux, et l'introduit à la vie de l'humilité.

Saint Isaac a aussi dit: "Le sacrifice de la pénitence que nous présentons à Dieu, est le cœur qui s'est humilié et s'est contristé, qui s'est brisé par les larmes de la prière devant Dieu, invoquant le pardon pour sa faiblesse et le penchant de sa nature. N'est-ce pas ceci qui a aussi été dit au psaume 51, le psaume de la pénitence: "Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un cœur brisé. O Dieu! tu ne dédaigne pas un cœur brisé et contrit." (Ps. 51:19)

Le "vieillard spirituel" dit: "La pénitence est un grand supplice pour le démon qui s'y oppose."

Car elle sauve et libère les captifs qu'il a captivés par sa malice. Sa fatigue durant plusieurs années, la pénitence la lui gaspille en une seule heure. La semence d'épines qu'il a semée dans nos terres, et qu'il a prudemment soignée durant plusieurs années, la pénitence la brûle en un seul jour et purifie nos terres.

Elle rend les fornicateurs vierges.

Qui ne t'aime pas, ô pénitence qui portes toutes les béatitudes, car tu as butiné la richesse du démon, et gaspillé toutes ses acquisitions.

O mère du pardon, le Père plein de miséricorde ne te contrarirait pas si tu lui demandait, car il t'a donné d'être l'invocatrice des pécheurs, et t'a remis les clés du royaume.

Après avoir visité le monastère des pénitents, et vu l'affliction de leurs âmes par la pénitence, la violence de leur lutte,et l'ardeur de leurs prières, saint Jean Climaque dit:

"J'ai béatifié ceux qui avaient péché, puis se sont repentis en se lamentant, plus que ceux qui n'étaient pas tombés et n'ont pas pleuré leurs âmes.

La pénitence est une réjouissance au ciel et sur la terre.

Car il est écrit: "il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent." (Luc 15: 7,10)

Si donc tu veux que le ciel se réjouisse, repens-toi.

Elle est aussi une joie sur la terre: joie du pénitent, du pasteur et de toute l'Eglise.

La pénitence est une joie pour les captifs parce qu'elle est une invitation à la liberté. (Esaïe 61:1)

Elle est la joie de l'affranchissement de l'esclavage du démon et du péché, la joie du plaisir de la vie nouvelle pure, et la joie du pardon.

Elle est une joie, parce que la pénitence est la vie victorieuse, l'hymne des vainqueurs que le pénitent chante avec David:

"Béni soit l'Eternel, qui ne nous a pas livrés en proie à leurs dents!Notre âme s'est échappée comme l'oiseau du filet de l'oiseleur;le filet s'est rompu, et nous nous sommes échappés." (Ps. 124: 6-7)

Cependant la pénitence n'est pas le but de la vie spirituelle, mais

la pénitence est le début d'un long voyage vers la vie de pureté.

La pénitence est le commencement de la relation avec Dieu. Elle est le début d'un long chemin qui conduit à la sainteté et à la perfection. Celui qui n'a pas commencé sa pénitence jusqu'à présent, c'est-à-dire qu'il n'a pas débuté son chemin, comment donc, pensez-vous qu'il atteindrait sa fin.

Celui qui diffère le premier pas jusqu'à la vieillesse ou l'heure de la mort, comment voyez-vous qu'il atteindrait la parole du Seigneur "Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait" (Matt. 5: 48).

 

CHAPITRE 2 : DEVELOPPEMENT ET PERFECTION DE LA PENITENCE

 

Dans la pénitence, comme dans toute vertue, l'être humain grandit par degrés.

Il demeure grandissant jusqu'à ce qu'il atteigne sa perfection. Quel est donc le point de départ de la pénitence? Est-ce le renoncement au péché par crainte de Dieu?

Il y a un point qui précède le renoncement au péché, c'est le désir de se repentir.

Car plusieurs ne veulent pas se repentir. Ils trouvent plutôt du plaisir dans le péché qui les invite à y demeurer. Ou bien, leur caractère est beau à leurs yeux et ils ne veulent pas le changer.... Pour cela, le simple désir de se repentir est un bon point que la grâce accueille en interrogeant: "Veux-tu guérir?" et puis elle opère son œuvre dans l'être humain. Le premier pas après cela, c'est le renoncement effectif au péché.

Mais le renoncement par le cœur et par la pensée au péché est plus important que le renoncement par l'acte.

Il y a quelqu'un qui renonce à commettre le péché , mais son amour pour lui demeure dans son cœur; il a la nostalgie du péché, et il regrette des occasions déterminées où il lui était possible de commettre le péché qu'il n'a pas commis! Un tel être humain aurait peut-être renoncé au péché à cause du commandement de Dieu, mais non pas parce qu'il déteste le péché.

Il devrait s'élever par degrés dans la pénitence jusqu'à ce que le péché soit arraché de son cœur.

La perfection de la pénitence est l'aversion du péché.

C'est-à-dire que l'être humain atteint l'état où il exècre le péché de tout son cœur, où il en a de la répugnance, et n'a plus besoin de faire aucun effort pour lui résister, car le péché n'est plus compatible à sa nature. Ici, l'être humain atteint le bord de la pureté. La pureté du cœur est un sujet vaste, nous lui consacrerons un chapître spécial dans la quatrième section: "Les signes de la pénitence", ou bien peut-être nous lui consacrerons la cinquième section.

Cependant un autre grade suit après le renoncement au péché qui harcèle la personne, et l'abhorration de ce péché prévalent dans sa vie. Ce grade est:

Le renoncement aux péchés que découvre le développement spirituel.

Car Dieu dans sa compassion, ne nous révèle pas simultanément tous nos péchés et toutes nos faiblesses, afin que nous ne succombions pas à la petitesse d'esprit. Mais chaque fois que nous écoutons des exhortations spirituelles, chaque fois que nous lisons l'Ecriture Sainte ou des livres spirituels, nous découvrons en nous-mêmes des faiblesses ou des manquements qui nécessitent un traitement, une lutte et une pénitence.

Ainsi nous entrons dans une opération de désinfection et de purification qui pourrait se prolonger toute la vie.

Car le démon quitterait un champ d'action, pour guerroyer dans un autre.

Nous sommes supposés être prêts à le combattre dans tous les domaines. Même le péché dont nous nous sommes reposés pour un certain temps, pourrait être le sujet d'un combat nouveau. Ainsi la pénitence demeure avec nous durant toute la vie.

De même, il ne convient pas que la pénitence soit limitée à la lutte contre ce qui est négatif, ou de commettre le peché, mais:

Il y a le repentir des défauts qui concernent le développement spirituel.

Le pénitent est supposé produire des fruits dignes de la repentance (Matt. 3:8), par ceci il entre dans les fruits de l'esprit (Gal. 5:22). S'il ne produit pas de fruit, c'est qu'il a besoin de pénitence, celle de la non-fructualité; car l'Ecriture Sainte dit: "Celui donc qui sait faire ce qui est bon, et qui ne le fait pas, commet un péché." (Jacques 4:17)

La pénitence n'est donc pas une étape qui se termine, mais elle est continuelle avec nous.

Car personne n'est sans péché, même si sa vie se limitait à un seul jour sur la terre. Nous péchons tous, et nous tous avons besoin de pénitence. Ainsi, la pénitence devient pour nous un acte quotidien, car nous péchons chaque jour. "Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous mêmes, et la vérité n'est point en nous."(1 Jean 1:8)

Il y a une différence entre la pénitence des pécheurs et celle des saints.

Les pécheurs se repentent des péchés considérés comme manquements formels aux commandements, ce qui dénote leur manque d'amour pour Dieu, tandis que les saints se repentent des manquements légers causés par la faiblesse humaine. Ceux-ci se repentent aussi des manquements qu'ils ressentent à cause de leur aspiration à la vie de perfection dont ils aperçoivent le long chemin devant eux et les étapes qu'ils doivent traverser pour y parvenir, tout en gardant leur cœur dans l'amour de Dieu.

L'Eglise nous a composé des prières quotidiennes dans lesquelles nous demandons la pénitence

Dans les couplets et les psaumes du livre des prières (Agbia), chaque jour, nous remarquons les prières suivantes:

1. La confession du péché et le mérite du châtiment, comme dans (psaume 6:50), et les couplets de la "prière du coucher du soleil" (la onzième heure).

2. La demande du pardon, comme dans les couplets de la sixième heure, et dans le reste des prières.

3. La demande à Dieu de délivrer le prieur du péché même, comme dans la finale de la prière de la troisième heure.

4. La demande des indications pour reconnaître le chemin, comme dans (Ps.119), et dans la prière: "Seigneur, gardez-nous cette nuit..."

5. La désapprobation et le blâme de l'âme pour sa chute et sa négligence, comme dans les couplets de la "prière du sommeil" (la douzième heure).

6. Le réveil de l'âme pour se repentir, et le rappel au souvenir de la mort et du jugement et du second avènement du Christ, comme dans les couplets de la "prière du sommeil", et dans les évangiles et les couplets de minuit.

Ceci indique que nous demandons la pénitence chaque jour et à chaque heure.

Comme exemple de ceci, le prieur dit dans "la prière du sommeil": "Voici que je suis sur le point de comparaître devant le Juge juste, craintif et saisi de frayeur à cause de la multiplicité de mes offenses....repens-toi ô mon âme tant que tu habites la terre....quelle réponse donneras-tu tant que tu es étendue sur le lit des péchés, en négligeant l'asservissement du corps..."

Aussi dans la "prière du coucher du soleil" : "Si le juste est sauvé avec peine, où paraîtrai-je moi pécheur?"

Aussi dans la prière de minuit: "Donnez-moi, Seigneur, plusieurs sources de larmes, comme vous aviez donné dans l'ancien temps à la femme pécheresse,"

Aussi dans la prière de la sixième heure: "Déchirez le document de nos péchés, ô Christ notre Dieu, et délivrez-nous".

Aussi dans la prière de la troisième heure: "Purifiez-nous de la souillure du corps et de l'âme, et transférez-nous vers une conduite spirituelle afin que nous marchions selon l'Esprit et que nous n'accomplissions pas le désir du corps."

Le temps nous manquerait si nous entrions dans les détails de la pénitence dans les prières de "l'Agbia", ceci nécessiterait un livre spécial.

Après tout cela, y aurait-il quelqu'un qui ose dire que la pénitence est une étape que nous avons dépassée et qui s'est terminée, et que nous sommes entrés dans les choses célestes et dans la demande des dons et des miracles!!

Celui qui pense avoir dépassé l'étape de la pénitence, ne s'est pas bien examiné.

Il ne s'est pas examiné à la lueur des commandements, avec l'esprit d'humilité... Qui donc parmi vous, a par exemple atteint l'amour des ennemis? (Matt.5:44), ou qui est arrivé à méditer la loi du Seigneur jour et nuit? (PS. 1), qui parmi nous est arrivé à prier constamment sans se relâcher (Luc 18:1)...Les commandements sont nombreux, et aussi nous n'en avons rien exécuté...je ne parlerai pas des détails, de crainte que d'aucun ne succombe dans la petitesse d'esprit. Le silence est préférable.

La pénitence est donc nécessaire à chacun de nous, chaque jour de notre vie.

Puisse chacun de nous lire et méditer sur les degrés spirituels que les saints ont atteints, afin qu'il sache qu'il est un pécheur! Ce qui est plus merveilleux, c'est que les saints qui avaient atteint ces degrés disaient qu'ils étaient des pécheurs qui avaient besoin de pénitence, et qu'ils pleuraient leurs péchés...Que ferons-nous donc ?!

CHAPITRE 3 : INVITATION A LA PENITENCE

 

Dieu aimant l'homme l'invite à la pénitence par le mobile de son amour pour ses enfants.

Car il "veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité." (1Tim. 2:4), "ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance." (2Pierre 3:9). Pour leur salut, il est disposé à ne pas tenir compte des temps d'ignorance (Actes 17:30). Dans son amour prodigieux, il dit même: "Ce que je désire, est-ce que le méchant meure? dit le Seigneur, l'Eternel. N'est-ce pas qu'il change de conduite et qu'il vive?" (Ezéchiel 18:23). Il nous aime et veut que nous nous réjouissions de son amour par la pénitence.

Il veut nous associer à son royaume et nous réjouir de son amour par la pénitence.

Ce ne sont pas simplement des commandements que Dieu transmet par la bouche de ses saints prophètes, mais c'est une charitable invitation au salut: Repentez-vous donc et convertissez-vous, afin que vos péchés soient effacés: (Actes 3:19). "celui qui ramènera un pécheur de la voie où il s'était égaré sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés." (Jacques 5:20) Ce commandement est donc pour nous et pour notre salut pour lequel il s'est incarné et a souffert, et que nous ne pouvons obtenir que par la pénitence.

Voilà pourquoi nous voyons ses sentiments d'amour quand il nous invite à nous repentir.

Il dit: "Revenez à moi, et je reviendrai à vous." (Malachie 3:7); "Revenez et détournez-vous..." (Ezéchiel 14:6); "Revenez à moi de tout votre cœur.....revenez à l'Eternel, votre Dieu" (Joël 2: 12-13). Dans son amour il dit par la langue du prophëte Jérémie: "Je mettrai ma loi au-dedans d'eux, je l'écrirai dans leur cœur; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.....je pardonnerai leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché. (Jérémie 31: 33-34)

Dans son invitation à la pénitence, il a promis de nous purifier et de nous laver.

Il dit: "Lavez-vous, purifiez- vous, ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions.....Venez et plaidons! dit l'Eternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige." (Isaïe 1: 16-18)

Il dit aussi: "Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau." (Ezéchiel 36: 25-26)

Il nous invite à la pénitence parce que nous en avons besoin.

Car il dit: "je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde." (Jean 12:47); "Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs." (Marc 2:17)

Oui, "le Fils de l'homme est venu sauver ce qui était perdu." (Matt. 18:11)

Cette pénitence est donc pour notre bien, elle n'est pas un commandement qui nous est imposé.

Nous avons la pleine liberté du choix. Dieu nous invite à la pénitence, puis il dit: "Si vous avez de la bonne volonté et si vous êtes dociles, vous mangerez les meilleures productions du pays. Mais si vous résistez et vous êtes rebelles, vous serez dévorés par le glaive." (Isaïe 1: 19-20)

Il est de notre intérêt d'écouter et d'obéir, pour notre purification, pour notre éternité, et pour que nous nous réjouissions de Dieu.

Voici que l'apôtre appelle notre invitation au repentir: "le ministère de la réconciliation", et il dit: "soyez réconciliés avec Dieu." (2Cor. 18-20). Refuserions-nous donc de nous réconcilier avec Dieu?! Est-il de notre intérêt de refuser la réconciliation?!

La pénitence est utile, quelque soit son moyen, par la douceur ou par la violence.

Pour cela, l'apôtre saint Jude dit: "Reprenez les uns, ceux qui contestent; sauvez-en d'autres en les arrachant au feu; et pour d'autres encore ayez une pitié mêlée de crainte, haïssant jusqu'à la tunique souillée par la chair." (Jude 22-23)

Saint Jean-Baptiste était violent en appelant à la pénitence. (Matt. 3: 8-10). L'apôtre saint Paul dit aux corinthiens: "je me réjouis à cette heure, non pas de ce que vous avez été attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance." (2Cor. 7:9). C'est à cause de cela que certains saints faisaient pleurer les gens par leurs sermons, et ceci leur était utile. Les pénalités de l'Eglise étaient de même utiles pour la pénitence et pour le salut.

C'est pour cette raison que l'invitation à la pénitence est le sujet le plus important de l'Ecriture Sainte.

Pour que les gens soient purifiés et sauvés....La pénitence étant nécessaire pour le salut, le Christ Notre-Seigneur envoya saint Jean-Baptiste au devant de lui, afin de préparer la voie par la pénitence. Alors, il appela à la pénitence disant: "repentez- vous, car le royaume des cieux est proche." (Matt. 3:2); ce royaume que vous ne pouvez obtenir sauf par la pénitence, et il présenta aux gens le baptême de la pénitence.

Ainsi, l'œuvre de la pénitence a précédé l'œuvre de la Rédemption, et Jean-Baptiste a précédé le Christ.

Le Christ Notre-Seigneur lui-même a appelé les gens à la pénitence: "Dès ce moment Jésus commença à prêcher, et à dire: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche." (Matt. 4:17)."Il disait: Le temps est accompli et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle" (Marc 1:15). Quand il envoya les douze: Ils partirent et ils préchèrent la repentance" (Marc 6:12). Avant son ascension il ordonna "que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem." (Luc 24:47)

Noé fut le premier à prêcher la pénitence,et beaucoup de prophètes le suivirent, comme Isaïe (Isaïe 15), Ezéchiel (Ez.18), Jonas (Jonas 3), Joël (Joël 2), Jérémie (Jér. 31).....L'invitation à la pénitence est aussi très claire dans les livres du Nouveau Testament. Elle constitue le travail de tous les pasteurs, instructeurs, et prêcheurs, du clergé et de tous les grades spirituels....elle est claire dans les paroles des prophètes.

Les pères s'étaient très préoccupés par l'invitation à la pénitence:

Saint Antoine dit: "Demande la pénitence à tout instant."

Le grand saint Basile dit: "Il est bon de ne pas pécher; et si tu as péché, de ne pas retarder la pénitence; et si tu t'es repenti, de ne pas retourner au péché; et si tu n'es pas retourné, de savoir que cela a été par l'aide de Dieu; et si tu l'as su, il est bon de le remercier pour l'état où tu es."

Saint Isaac dit: "A chaque moment des vingt-quatre heures du jour, nous avons besoin de la pénitence." Il dit aussi: "Chaque jour pendant lequel tu ne t'es pas assis seul avec toi-même pendant une heure pour penser par quelles choses tu as péché, et dans quel cas tu es tombé afin de te redresser......ne le comptes pas parmi les jours de ta vie."

L'invitation à la pénitence est nécessaire à tout le monde. Ce qui attire l'attention c'est que:

l'invitation à la pénitence a été adressée même aux anges des sept églises.

Le Seigneur dit à l'ange de l'église d'Ephèse: "Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi." (Apoc. 2:5)

Le mot "repens-toi", il le dit aussi à l'ange de l'église de Pergame (Apoc. 2:16), et à l'ange de l'église de Sardes (Apoc. 3:3), et à l'ange de l'église de Laodicée (Apoc. 3:19)

Dieu envoya le prophète Nathan pour appeler à la pénitence le prophète David, l'oint du Seigneur.

L'invitation à la pénitence par Dieu comporte le sentiment de compassion pour ses enfants.

Il veut que ceux qui se sont égarés retournent à lui, pour qu'ils aient une part dans le royaume, dans l'héritage des saints, et dans la communauté de l'Eglise. Car la mauvaise conduite nous empêche de communier avec Dieu (1 Jean 1:6), et de participer les uns avec les autres. "Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement dans la lumière, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché." (1 Jean 1:7)

Dieu accepte les pénitents; les exemples de ceci sont nombreux dans l'Ecriture Sainte.

Il a accepté l'enfant prodigue en mauvais état (Luc 15). Il a accepté la samaritaine qui avait eu plus que cinq époux (Jean 4). Il a accepté le larron de droite sur la croix (Luc 23:43). Il a prié pour ceux qui l'ont crucifié afin que leur péché soit pardonné (Luc 23:34). Il a accepté Zacchée, le chef des publicains (Luc 19:9), et lui a accordé le salut avec ceux qui habitaient dans sa maison. Il a accepté Matthieu le publicain et le fit l'un des douze apôtres (Matt. 10:3). Suffit sa parole:

"je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi" (Jean 6:37).

Encore plus, c'est le Seigneur lui-même qui se tient à la porte et frappe en attendant celui qui lui ouvre (Apoc. 3:20). S'il fait ceci, à plus forte raison ouvrira-t-il à celui qui frappe aux portes de sa miséricorde divine.

En ce qui concerne la miséricorde du Seigneur pour les pécheurs, il a été dit en vérité que:

la miséricorde de Dieu est plus forte que toute souillure du péché.

Les péchés les plus horribles et les plus nombreux sont, par rapport à la miséricorde de Dieu, comme un morceau de boue que je jette dans l'océan.....l'océan ne se trouble pas, mais le prend, le répand dans ses profondeurs, et te présente de l'eau claire.

A cause de cela, ne comptons pas le péché plus grand que l'efficacité de Son sang....

et ne le considérons pas plus grand que l'immensité de Son amour et l'immensité de Sa miséricorde. Un saint vieillard avait dit: "Il n'y a pas de péché qui excède l'amour de Dieu pour le genre humain; Dieu est "celui qui justifie l'impie" (Rom. 4:5).

Je dis ceci afin que les pécheurs ne désespèrent pas quand ils considèrent leurs péchés.

 

CHAPITRE 4 : NE DESESPEREZ PAS

 

A ce point je me rappelle d'une lettre d'un jeune homme. Elle m'était parvenue il y a vingt-deux années.

Je la lus, puis je fus très impressionné, à tel point que je pleurais.... Puis je lui envoyai une réponse. Je me souviens lui avoir écrit au début de la lettre: "J'ai reçu ta lettre, frère bien-aimé, et il me semble l'avoir lue plusieurs fois avant de l'avoir vue....c'est l'image d'une vie que je connais, c'est l'histoire de nombreux cœurs...."

Oui, c'est une guerre qui harcèle plusieurs gens. Ces pensées bien connues se réitèrent dans leurs confessions et dans leurs interrogations spirituelles. Nous essaierons de considérer chacune de ces idées pour y répondre.

La première plainte: "Je désespère. Je ne suis plus utile à rien."

Saches, mon frère, que toutes les pensées de désespoir sont un combat du démon. Il veut que tu désespères de la pénitence, tant de sa possibilité que de son acceptation; afin de te faire sentir que la lutte est inutile, et qu'ainsi tu te rendes au péché, que tu y demeures et que tu perdes ton âme. N'écoute le démon en rien de ce qu'il te dit. Chaque fois que tu es combattu par quelqu'une des idées de désespoir, reponds-lui par la parole du prophète Michée:

"Ne te réjouis pas à mon sujet, mon ennemi! Car si je suis tombé, je me relèverai.´(Michée 7:8)

Saches que le désespoir de la pénitence est plus dangereux que la chute dans le péché. Judas est mort dans le désespoir et a péri. Le désespoir conduit le pécheur à être davantage absorbé dans le péché; et ainsi il déchoit de mal en pis. Dans le désespoir, peut-être que le démon le combattrait en l'éloignant de son confesseur, et de tout grade spirituel et de l'Eglise toute entière .....afin qu'il devienne seul avec lui, sans aide!!

Les prophètes et les saints ont combattu la guerre du désespoir. Le prophète David dit:

"Combien qui disent à mon sujet: Plus de salut pour lui auprès de Dieu! (Ps. 3:3)

Mais il répond à cela en disant: "Mais toi, ô Eternel, tu es mon bouclier. tu es ma gloire, et tu relèves ma tête" (Ps. 3:4).

David n'avait pas désespéré à cause de sa faute, mais il la pleura et se repentit et Dieu le rendit à son grade primitif. Dieu opérait même beaucoup de bienfaits à plusieurs personnes en disant: "à cause de mon serviteur David" (1 Rois 11: 32, 34, 36).

Ne te désespère donc pas, et souviens-toi de ceux qui se sont repentis auparavant....

Si tu as désespéré de toi-mê me, Dieu n'a pas désespéré de ton salut.

Il a sauvé plusieurs, et tu n'es pas plus difficile qu'eux. Là où la grâce agit, il n'y a pas de place pour le désespoir. Avance donc vers la pénitence avec un cœur courageux, et ne sois pas petit d'esprit.

2 Il dit: Comment me repentirai-je en étant totalement incapable de me relever de ma chute?

Ne crains pas. C'est Dieu qui combat pour toi. "Car la victoire appartient à l'Eternel." (1 Sam. 17:47) Ta résistance n'importe pas, qu'elle soit faible ou forte. Car Dieu a le pouvoir de sauver par peu ou par beaucoup. Dieu est plus fort que le démon qui te combat, et il le chassera loin de toi. Ne regardes donc pas ta force, mais regardes la force de Dieu.

Crie et dis: "Fais-moi revenir et je reviendrai" (Jér. 31:18).

Si tu es incapable de te relever, Dieu peut te relever. C'est lui qui "soutient tous ceux qui tombent. Et il redresse tous ceux qui sont courbés" (Psaume 145:14). "Il est l'espoir de celui qui n'a pas d'espoir et le secours de celui qui n'a pas de secours."

Sois comme le blessé qui était étendu demi-mort sur la route, incapable de se relever. Mais le bon samaritain vint à lui et le releva. (Luc 10:30)....Ou bien, comme les morts qui n'avaient ni puissance ni vie, et que le Seigneur ressuscita.

3 Tu dis: "Mon cas est très mauvais, il est désespéré"....

Est-ce que tu vois qu'il est plus désespéré que la femme stérile à qui le Seigneur dit: "Réjouis-toi stérile, toi qui n'enfantes plus" (Isaïe 54:1), et lui donna plus qu'à celle qui avait enfanté?! Ton cas est peut-être désespéré de ton point de vue à toi. Mais Dieu a espoir en toi. Ne mets donc pas ton espérance dans la qualité de ton état, mais dans la richesse de Dieu qui donne généreusement, dans son amour et dans sa puissance,

4. Tu dis: "Mais je ne veux pas me repentir, et je ne fais pas de démarches vers la pénitence."

Naturellement, ceci est ce qu'il y a de pire dans ton cas. Mais malgré cela, ne désespère pas. Il suffit que Dieu cherche ton salut; et il veut que tu sois sauvé. Il y a des prières de plusieurs saints qui sont élevées pour toi, avec les invocations des anges. Dieu a le pouvoir de te rendre désireux de cette pénitence. Souviens-toi de la parole de l'apôtre: "car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir " (Philippins 2:13). Prie et dis: "Donnez-moi, Seigneur le désir de me repentir."

La brebis égarée n'a pas cherché comment retourner, mais son propriétaire l'a cherchée et l'a rendue à lui. De même était le cas de la drachme perdue. (Luc 15)

5. Tu dis: Est-il logique que je vive toute ma vie loin du péché, tandis que mon cœur l'aime? Si je m'en repens, j'y retournerai!

L'erreur par laquelle le démon te jette dans le désespoir, c'est que tu vivras dans la pénitence avec ce même cœur qui aime le péché! Non, car Dieu te donnera un cœur nouveau (Ezéchiel 36:26); et il arrachera de toi l'amour du péché. Alors, tu ne penseras plus à y retourner, mais au contraire, Dieu te fera abhorrer et détester le péché dans ton repentir. Ton sentiment présent sera changé.

6. Tu dis: "Même si je me repens, mes pensées demeureront souillées par les anciennes images.

Ne crains pas. Dieu purifiera ta pensée. Tu arriveras au "renouvellement de l'intelligence" dont a parlé l'apôtre: (Rom. 12:2)....Combien de mauvaises images étaient dans la mémoire de saint Augustin, et dans la mémoire de sainte Marie la Coptesse! Mais Dieu les a effacées, afin que la pensée soit sanctifiée par son amour.

Sois confiant que ceux qui étaient revenus à la pénitence, étaient dans un état plus fort. Le Seigneur a même donné à plusieurs d'entre eux des dons et des miracles, comme saint Jacques le Combattant, sainte Marie, la mère de saint Abraham l'hermite, et sainte Marie la Coptesse.

L'amour du repenti est plus grand, comme la pécheresse: "ses nombreux péchés ont été pardonnés: car elle a beaucoup aimé" (Luc 7:47). David, dans son repentir, était plus profond en amour et en humilité.

7. Tu dis: Est-ce que le Seigneur me pardonnerait? Est-ce qu'il m'accepterait?

Sois rassuré; car il dit: "je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi" (Jean 6:37). Le prophète David dit: "Il ne nous traite pas selon nos péchés. Il ne nous punit pas selon nos iniquités. Autant l'orient est éloigné de l'occident, autant il éloigne de nous nos transgressions...Car il sait de quoi nous sommes formés. Il se souvient que nous sommes poussière" (Psaume 103: 10, 12, 14).

Non seulement il nous accepterait, mais il nous laverait et nous deviendrions plus blanc que la neige (Ps. 51); et il ne se souviendrait plus de nos péchés. (Jérémie 31:34), (Ezéchiel 33:16), (Hébreux 8:12).

Souviens-toi que ton âme est chère au Seigneur; pour elle, il s'est incarné et il a été crucifié.

8. Tu dis: "Mais mes péchés sont très horribles".

Je te répondrai par la parole de l'Ecriture: "Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes" (Matthieu 12:31). Il a pardonné même à ceux qui avaient quitté la foi, puis y sont retournés. De même, ceux qui avaient succombé dans des hérésies et des fausses doctrines, puis se repentirent, leur péché fut pardonné. Saint Pierre qui avait renié le Christ, qui avait juré et fait des imprécations en disant: "je ne connais pas cet homme", Dieu lui pardonna. Non seulement cela, mais il le rendit au grade d'apôtre et de pasteur.

Même ceux qui étaient dans une situation de modèle

comme Aaron le souverain sacrificateur, qui participa avec les enfants d'Israël à la fabrication du veau d'or afin qu'ils l'adorassent (Exode 32:25), quand il se repentit, Dieu lui pardonna. Dieu réprima Satan pour Josüé le souverain sacrificateur qu'il revêtit d'habits de fête" (Zacharie 3: 1-4).

9. Tu dis: Mais je me suis lontemps attardé, y a-t-il encore une chance?

Ainsi disait saint Augustin dans ses "Confessions": "Je me suis longtemps attardé à vous aimer"; et le Seigneur l'accepta. Il accepta les ouvriers de la onzième heure, et leur paya le même salaire (Matthieu 20:9). Il accepta le larron de droite sur la croix, dans la dernière heure de sa vie. Tant que nous sommes dans le corps, nous avons l'occasion de nous repentir. Pour cela nous disons dans "la prière du sommeil", la prière de la douzième heure: "repens-toi, ô mon âme, tant que tu habites la terre...." Car l'espérance de la pénitence n'est dispersée que dans l'abîme dont notre Père Abraham dit au riche: "il y a entre nous et vous un grand abîme" (Luc 16:26).

Tant que tu es dans le corps, tu as devant toi une occasion, saisis la.

10. Tu dis: Je crains que mon péché soit un blasphème contre l'Esprit-Saint.

Je te dis que le blasphème contre l'Esprit-Saint est le refus complet et persistant, durant toute la vie, de toute œuvre de l'Esprit-Saint dans le cœur, de sorte qu'il n'y ait point de repentir,et conséquemment point de pardon. Mais si tu te repentis, tu réponds à l'œuvre de l'Esprit-Saint en toi, et ainsi le péché n'est pas un blasphème contre le Saint-Esprit. (Voir notre livre: "Des années avec les interrogations des gens", pages 21 à 23).

 

CHAPITRE 5 : LA PENITENCE ENTRE L'EFFORT ET LA GRACE

 

Nos paroles sur l'œuvre de Dieu dans la pénitence, et sur l'aide de la grâce, ne signifient pas que l'être humain s'adonne à la paresse et à la négligence en attendant que Dieu le relève, car voici l'apôtre qui réprimande de telles personnes disant:

"Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang, en luttant contre le péché (Hébreux 12:4).

L'être humain est donc supposé résister jusqu'au sang à toutes les pensées du péché, à toutes ses convoitises et à toutes ses voies; s'éloigner des scandales, et utiliser tous les moyens spirituels qui raffermissent l'amour de Dieu dans son cœur. Et encore:

Entrer dans des guerres spirituelles contre les "esprits méchants" (Ephèse 6:12).

L'être humain est supposé combattre dans ces guerres, résister, ne pas se rendre à l'ennemi, et se revêtir "de toutes les armes de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable" (Ephèse 6:11). Car l'apôtre dit: " Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera.

Résistez-lui avec une foi ferme"(1 Pierre 5: 8-9).

Dieu veut que tu résistes...et la grâce te supporteras très fortement dans ta résistance. Mais montre ton amour pour Dieu par ta résistance au péché, et prie pour que Dieu te donne la force de résister.

C'est ainsi que tu participeras à l'œuvre de Dieu.

L'enfant prodigue n'attendit pas jusqu'à ce que son père allât à lui dans le pays lointain afin de le reprendre de là-bas, mais il rentra en lui-même, ressentant la gravité de son état; et il reconnut la solution, la réalisa et revint à son père qui, alors, l'accepta. (Luc 15)

Les habitants de Ninive jeûnèrent, s'humilièrent, s'assirent sur la cendre, crièrent fortement à Dieu, et se repentirent de leurs actes. C'est alors que Dieu les accepta à lui. (Jonas 3)

Pour attirer notre attention à notre devoir dans la pénitence, Dieu dit:

"Revenez à moi, et je reviendrai à vous". (Malachie 3:7)

Il dit par la bouche du prophète Isaïe: "Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions;...venez et plaidons! dit l'Eternel! (Isaïe 1: 16, 18)

Il dit aussi dans le livre du prophète Joël: "Revenez à moi de tout votre cœur, avec des jeûnes, avec des pleurs et des lamentations. Déchirez vos cœurs et non vos vêtements." (Joël 2: 12-13)

Il y a donc un devoir que l'être humain doit accomplir dans la pénitence.

Il ne lui suffit pas de se jeter aux pieds du Seigneur, sans lutte intérieure et extérieure! comme d'aucuns le disent: "ton seul travail, c'est simplement d'accepter l'œuvre de la grâce en toi!" Est-ce que cette opinion correspond à la réprimande de l'apôtre: "Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang, en luttant contre le péché" (Hébreux 12:4)?

Luttons donc, mais ne comptons pas sur nous-mêmes; demandons plutôt la main de Dieu qui œuvre avec nous. Par notre lutte, nous prouvons notre désir de la pénitence et le sérieux de notre repentir.

CHAPITRE 6 : L'IMPORTANCE DE LA PENITENCE

 

Le plus important dans la pénitence, c'est que sans elle, le salut est irréalisable.

Le Seigneur dit: "si vous ne vous repentez, vous périrez tous également" (Luc 13:3). "Dieu a donc accordé la repentance aussi aux païens afin qu'ils aient la vie" (Actes 11:18).

D'aucuns diraient que le Christ Notre-Seigneur nous a offert son sang pour le salut et le pardon. Où donc est la nécessité de la pénitence? Est-ce que le sang du Christ n'est pas suffisant? Nous leur répondons:

C'est la pénitence qui transfère les mérites du sang du Christ au pardon.

Le salut est offert à tout le monde. Le sang du Christ est suffisant à tout le monde. Mais ce sont les pénitents seuls qui en obtiennent. En vérité le sang du Christ nous purifie de tout péché... mais il ne nous purifie que de tout péché dont nous nous repentons. L'apôtre a posé deux conditions pour cette purification: "si nous marchons dans la lumière" (1 Jean 1:7), et aussi: "si nous confessons nos péchés"(1Jean 1:9). Ces deux conditions se rapportent à la vie de pénitence.

C'est pour cela que la pénitence précède le baptême, car il y a en elle le pardon des péchés.

A ce sujet, l'apôtre saint Pierre dit aux juifs le jour de la Pentecôte: "Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés" (Actes 2: 38). L'Eglise soumet le baptême des adultes aux conditions de la pénitence et de la confession. Les canons de l'Eglise défendent de baptiser ceux qui ne se sont pas repentis. Quant aux petits, il suffit de suppléer à la pénitence par la cérémonie de la "renonciation à Satan".

A cause de son importance, la pénitence accompagne ou suit la foi.

Saint Marc l'évangéliste dit que le Christ Notre-Seigneur préchait disant: "Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle" (Marc 1: 15).

La foi sans pénitence ne sauve personne, car l'absence de la pénitence cause la perte de l'être humain. (Luc 13:3).

La pénitence précède la communion du sacrement de l'Eucharistie.

Dans l'Ancien Testament, le prophète Samuel dit: "Sanctifiez-vous, et venez avec moi au sacrifice" (1 Samuel 16: 5). Dans le Nouveau Testament l'apôtre saint Paul dit: "....Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même ..... Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés" (1 Corinthiens 11: 27-31).

La pénitence précède tous les sacrements de la sainte Eglise,

afin que l'être humain soit digne de l'œuvre du Saint-Esprit en lui, et afin qu'il obtienne par la pénitence, le pardon qui le rendra digne de la grâce du Saint-Esprit agissant dans les sacrements.

La pénitence de l'enfant prodigue a précédé son entrée dans la maison de son père. (Luc 15)

La pénitence est une condition nécessaire à la rémission des péchés.

Saint Pierre l'apôtre dit à ce sujet: "Repentez-vous et convertissez-vous pour que vos péchés soient effacés" (Actes 3:19). Combien belle est la parole de saint Isaac: "Il n'y a de péché sans pardon que le péché sans pénitence". La pénitence est donc nécessaire avant et après le baptême. Avant le baptême, pour rendre digne de l'obtenir; et après le baptême, pour la rémission des péchés commis après le baptême.

CHAPITRE 7 : LES OBSTACLES A LA PENITENCE

 

Il n'existe rien que le démon combat plus que la pénitence, car elle lui fait perdre toute sa peine précédente. Lorsque l'être humain veut se repentir, le démon élève tous les scandales et met devant lui tous les obstacles qui pourraient empêcher ou retarder sa pénitence; c'est pourquoi elle paraît quelquefois difficile à certaines gens. De ceci:

1. Les scandales, qu'ils soient des tentations ou des occasions qui n'étaient pas accessibles auparavant, afin que la volonté fléchisse devant elles. Il est possible que l'environnement soit un obstacle qui retarde la pénitence par les scandales et les fausses notions qu'il présente.

2. La comparaison du pécheur de lui-même à des niveaux faibles.

Par rapport à ces niveaux, il s'imagine être dans un bon état qui ne nécessite pas de pénitence; ou bien, des excuses se dressent devant lui, il dirait par exemple: "Tous sont ainsi.... serais-je différent de tout le monde?!" Evidemment ce n'est pas une excuse que la plupart des gens soient fautifs. Noé gardait sa justice dans un monde entièrement mauvais. De même étaient Joseph et le prophète Moïse en Egypte, et Lot à Sodome.

3. La faiblesse de la personalité, tellement qu'il soit possible à son entourage de l'entraîner.

L'être humain est supposé avoir une personalité ferme qui ne se laisse pas entraîner avec la tendance générale. Un petit poisson peut résister et aller contre le courant, parce qu'il possède la vie. Tandis qu'un gros bloc de bois, des centaines de fois la grandeur du poisson, pourrait être entraîné, car il n'a pas de volonté. Sois donc une personalité forte afin que tu puisses te repentir. l'apôtre dit: "Ne vous conformez pas au siècle présent" (Romains 12:2).

4. Le retardement.

Le démon ne te combat pas d'une façon ouverte pour que tu te refuses à la pénitence, mais il te convie à différer, en te présentant des séductions déterminées. Le retardement a ses dangers: les occasions de faire pénitence pourraient disparaître. Aussi, plus le péché demeure longtemps,

plus il acquiert un ascendant et raffermit sa position. Le simple désir de se repentir pourrait passer; et les impressions spirituelles qui invitent à la pénitence pourraient perdre leur influence.

5. Le désespoir, et le sentiment que la pénitence est difficile et impossible. Comme dit saint Jean Climaque: "Les démons, avant la chute te disent que Dieu est compatissant et miséricordieux. Tandis qu'après la chute, ils disent qu'Il est le Juge Juste, et ils t'effraient pour que tu désespère du pardon de Dieu afin que tu ne te repentisses pas." Nous avons parlé de l'obstacle du désespoir, et de son traitement dans les pages précédentes.

6 La justification de soi-même, dans laquelle l'être humain ne sent pas qu'il est fautif.

La pénitence est l'échange d'une vie contre une autre. Celui dont la vie semble belle à ses propres yeux, comment l'échangerait-il ?! S'il ne ressent pas la gravité de son état, il lui est impossible de se repentir et de changer de vie.

De même, celui qui ne se blâme pas lui-même, et celui qui refuse le blâme d'autrui, ne se repentissent pas, et celui qui pense qu'il a toujours raison; et que les expressions: "repentez-vous et convertissez-vous" sont adressées à d'autres que lui; de même celui qui abandonne ses oreilles pour écouter les louanges et y ajoute foi; et celui qui explique les commandements de Dieu à son gré, et qui refuse les reproches de sa conscience à cause de ces commandements.

La pénitence est facile pour les humbles, et difficile pour ceux qui sont justes à leurs propres yeux.

Elle est facile pour le publicain au cœur brisé qui ressent ses péchés; elle est difficile pour le pharisien qui se vante dans sa prière disant: "O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères..." (Luc 18:11). La pénitence était facile pour la femme pécheresse qui mouilla les pieds du Christ avec ses larmes. Elle était difficile pour Simon le pharisien qui pensait qu'il n'était pas un pécheur comme elle. Pour cela, il est bon que le Seigneur lui montra qu'elle et lui étaient redevables, mais qu'il n'avait pas la même charité qu'elle, parce qu'il considérait sa dette beaucoup moindre que la sienne. (Luc 7)

La pénitence est facile pour ceux qui savent qu'ils sont des pécheurs, et qui confessent qu'ils sont des pécheurs.

Tandis que ceux qui sont justes à leurs propres yeux, de quoi se repentiraient-ils tant qu'ils ne reconnaissent pas qu'ils aient péché en quoique ce soit ?! En vérité, ceux qui sont en bonne santé n'ont pas besoin de médecin, c'est-à-dire ceux qui croient en eux-mêmes qu'ils sont en bonne santé...!

Ceux-ci, même si quelqu'un les confrontait avec une faute, ou bien ils la nieraient, ou bien ils lui donneraient une explication exigüe, ou bien ils jetteraient la responsabilité sur d'autres qu'eux-mêmes, ou bien ils discuteraient et se justifieraient....mais ils ne reconnaîtraient pas leur faute, et conséquemment ils ne se repentiraient pas.

Peut-être ceux qui se posent devant les gens comme exemple à suivre, il leur est difficile de dire qu'ils aient besoin de pénitence.

Puissent ceux- là être, des exemples de la reconnaissance de l'erreur et du besoin de la pénitence pour les gens. Pour cela, nous disons que la pénitence est facile pour le sermonné, et difficile pour le sermonneur, pour le servant, pour les gradés, et pour ceux de leur niveau.

7 Un autre obstacle de la pénitence est l'absence de l'amour de Dieu dans le cœur.

Comme dit saint Isaac: "Là où il n'y a pas la crainte, il n'y a pas non plus la pénitence."

D'aucuns repoussent la crainte au nom de l'amour, et parce qu'ils sont loin de la crainte, ils tombent dans l'indifférence, et succombent dans des péchés; et par ces péchés, ils prouvent qu'ils ne possèdent pas l'amour qui rejette la crainte dehors. (1 Jean 4:18)

La crainte de Dieu fait ressentir à l'être humain ses péchés, et l'incite à la pénitence....

Nous vous présenterons un livre consacré à ce sujet, si Dieu veut.

 

CHAPITRE 8 : LA PENITENCE ET L'EGLISE

 

L'Eglise a un grand rôle dans la pénitence de toute personne. Dans le cadre de ce rôle, entrent l'instruction, l'orientation, le travail des pasteurs et des visiteurs, le transfert des œuvres et des dons du Saint-Esprit pour le salut de toute personne, et le transfert des mérites du Sang précieux.

C'est l'Eglise qui convie le pécheur à la pénitence.

C'est elle qui se charge de ce que l'apôtre saint Paul a nommé "le ministère de la réconciliation", et "la parole de la réconciliation". Elle lance son appel aux pécheurs: "Soyez réconciliés avec Dieu" (2 Corinthiens 5: 18-20) ; et ceci par la voie de la prédication et de l'instruction; elle présente la parole de Dieu aux gens...

Peut -être que sans ce travail de l'Eglise, personne n'aurait fait pénitence.

L'Eglise invite à la pénitence dans toutes les œuvres pastorales dont elle se charge, dans la visite des gens et la solution de leurs problèmes de tout genre, spirituels et sociaux....comme un père affectueux qui s'occupe de ses enfants, et les approche de la paternité de Dieu.

L'Eglise est le milieu spirituel qui soutient la pénitence, loin des milieux du monde qui sont pleins de scandales; de telle sorte que chacun qui fait pénitence trouve dans l'Eglise la bonne ambiance dans laquelle il vit d'une vie spirituelle. Peut-être sans l'Eglise, les ronces du monde auraient étranglé tout sentiment spirituel naissant dans l'être humain, et il aurait été flétri et desséché.

L'Eglise offre au pénitent le sacrement de la confession et lui donne l'absolution et le pardon.

Dans le sacrement de la pénitence (de la confession), le pénitent explique tout ce qu'il a dans le cœur; son âme se repose de ses secrets réprimés; il présente à Dieu toutes ses faiblesses et ses chutes, aux oreilles du prêtre, afin d'en obtenir la rémission par Dieu, par la bouche du prêtre.

Ceci est en vertu du pouvoir dont le Seigneur a dit: "Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leurs seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leurs seront retenus." (Jean 20:23); et aussi en vertu de sa parole: "tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel." (Matthieu 18:18)

Ainsi le pénitent sort de sa confession, avec la conscience tranquille,

car il a entendu la parole d'absolution et de pardon, de l'économe de Dieu, qui est autorisé de la prononcer selon le pouvoir qu'il a reçu de Dieu.

Ainsi la paix règne sur son cœur, et il débute un commencement nouveau.

Dans le sacrement de la pénitence, l'Eglise donne les directives spirituelles; comme dit l'Ecriture: "Propose aux sacrificateurs cette question sur la loi" (Aggée 2:11). "Car les lèvres du sacrificateur doivent garder la science. Et c'est de sa bouche qu'on demande la loi" (Malachie 2:7).

Ainsi dans la confession le père explique à son fils la voie spirituelle correcte dans laquelle il marche, car il n'y a personne qui se dispense de conseil, et l'Ecriture dit: "Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c'est la voie de la mort" (Proverbes 14:12); et aussi: "ne t'appuie pas sur ta sagesse" (Proverbes 3:5).

Dans l'Eglise, le pénitent trouve le cœur à qui il peut confier ses secrets.

Il ne peut pas confier à toute personne les secrets personnels concernant sa vie spirituelle, et qui comprennent ses chutes et ses faiblesses. Peut-être ne peut-il pas les garder complètement, car cette répression le harcèlerait. Mais chez le père prêtre, il trouve l'assurance du secret, il trouve les solutions spirituelles, et la main fidèle qui le guide affectueusement et avec dévouement.

L'Eglise offre au pénitent toutes les bénédictions du sacrement de l'Eucharistie, ce sacrement majestueux dont le Seigneur a dit: "Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui" et ".....vivra par moi" (Jean 6: 56-57). Hors de l'Eglise, il ne trouve pas la bénédiction de ce sacrement majestueux qui l'aide dans sa pénitence, qui le nourrit spirituellement, et qui est donné pour notre salut, pour le pardon des péchés et pour la vie éternelle, à tous ceux qui communient. (Jean 6:54)

D'aucun dirait: "Puisque la pénitence mène au pardon, quel besoin ai-je de l'Eglise, de la confession, de la communion, et de la prière de l'absolution?" Nous lui répondons:

Par la pénitence tu mérites le pardon et, par la confession et la communion, tu l'obtiens.

Il y a une différence entre le mérite du pardon et l'obtention de la grâce.

De même, la pénitence comporte aussi en elle la confession. La prière pour l'absolution fait partie du sacrement de la pénitence. La communion est l'extension de l'efficacité du sacrifice du Christ.

Il dirait: "Si je me repens et meurs avant la récitation de la prière de l'absolution, quel serait ma destination?

Si tu meurs ainsi, que Dieu ait miséricorde de toi, et la prière de l'absolution sera récitée dans les oraisons funèbres.

SECTION II

LES MOBILES DE LA PENITENCE

 

 

Chapitre 1 Si tu savais qui tu es, tu t'élèverais au-dessus du péché.

2 Si tu savais ce qu'est le péché, tu t'enfuirais du péché.

3 Si tu connaisais les conséquences du péché, tu repousserais le péché.

4 Si tu connaissais la punition du péché, tu t'épouvanterais du péché.

5 Autres mobiles de la pénitence.

 

 

CHAPITRE 1

 

Nous voulons que notre pénitence soit construite sur un fondement sain, et sur une intelligence correcte de la vie spirituelle et de la vie avec Dieu. Le mobile le plus important qui nous porte à la pénitence, c'est que nous connaissions notre propre valeur, c'est que chacun de nous sache ce qu'il vaut, et qui il est. Connais-toi donc, mon frère, toi-même, qui es-tu?

SI TU SAVAIS QUI TU ES: TU T'ELEVERAIS AU-DESSUS DU PECHE

Si tu savais ta valeur immense, et la grande position que tu occupes, tu refuserais à ton âme élevée de descendre au niveau du péché, et ainsi , il te serait impossible de succomber...

Qui es-tu donc?

Tu es un souffle sacré sorti de la bouche de Dieu.

Mon frère, tu n'es pas une poignée de poussière comme certains le pensent....Tu es un souffle sacré sorti de la bouche de Dieu et qui vint dans la poussière, c'est ainsi que tu es devenu un être vivant. (Genèse 2:7)

Tu n'es pas simple poussière ou boue....il convient donc que tu chantes avec joie disant: "Je ne suis pas poussière, mais j'ai habité la poussière. Je ne suis pas poussière, je suis une âme sortie de la bouche de Dieu et je m'en irai retournant à Dieu pour vivre là où j'étais."

Ton existence dans cette poussière, frère béni, comme étranger, n'est seulement que pour une courte durée, après laquelle tu retourneras à Dieu et tu demeureras en Lui pour l'éternité. Saches donc que tu es étranger, et vis la vie de l'âme, en t'élevant au-dessus de la matière, du monde, et des œuvres de la chair....

Tu es un enfant de Dieu, tu es son image et sa ressemblance.

Tu es, mon frère, l'image de Dieu. Ainsi dit l'Ecriiture dans l'histoire de la création: "Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance.

...Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu." (Genèse 1: 26-27)

Si tu es l'image et la ressemblance de Dieu, comment donc pèches-tu? Est-ce que si tu te souilles par le péché, tu demeures en possession de ton image divine! Non, naturellement, car il est impossible que quelqu'un te voit dans l'impureté et la décadence, et dise: "celui-là est l'image de Dieu."....

C'est pour cela que saint Athanase a décrété dans son livre intitulé: "L'Incarnation du Verbe" que l'homme se défigura et perdit son image divine quand il tomba. Puis vint le Christ Notre-Seigneur pour nous rendre notre image originale.

Si tu savais, frère, que tu es l'image de Dieu, il serait impossible que tu pèches; et si tu savais que tu es un enfant de Dieu, tu ne pècherais pas non plus, car un fils doit ressembler à son père....

Combien facile est-il pour nous de nous enorgueillir disant vainement que nous sommes des enfants de Dieu, tandis que nos actions ne le démontrent pas....Comme les juifs qui s'enorgueillissaient vainement d'être les enfants d'Abraham, et le Seigneur confondit leur orgueil par sa parole: "Si vous étiez enfants d'Abraham, vous feriez les œuvres d'Abraham" (Jean 8:39). Si les enfants d'Abraham doivent faire les œuvres d'Abraham, comment doivent être les enfants de Dieu, qui sont à son image et à sa ressemblance?

Est-ce que nous vivons comme enfants de Dieu pour que nous soyons appelés ses enfants?

Combien facile pour nous de nous adresser à Dieu dans nos prières en disant: "Notre Père qui êtes aux cieux", tandis que nous ne nous conduisons pas comme enfants de ce Père céleste!!

Souviens-toi toujours, mon frère, que tu es un enfant de Dieu, et marche dans la voie de la justice afin que tu mérites d'être appelé enfant de ce Juste, en gardant devant tes yeux la parole de l'Ecriture Sainte: "Si

vous savez qu'il est juste, reconnaissez que quiconque pratique la justice

est né de lui." (1 Jean 2:29)

Donc si tu ne pratiques pas la justice, tu ne mérites pas d'être appelé un enfant de Dieu....

Je crains que l'expression "enfant de Dieu"ne soit une cause de blâme pour nous, ici-bas et au dernier jour.... Pour cela, l'apôtre saint Jean nous explique cette question en disant : " Petits enfants, que personne ne vous séduise. Celui qui pratique la justice est juste, comme lui-même est juste. Celui qui pèche est du diable, car le diable pèche dès le commencement" ( Jean 3: 7-8).

C'est-à-dire que celui qui commet le péché est un enfant du diable, il est du diable et non pas de Dieu. Quelle horreur !!

Puis l'apôtre enregistre pour nous une règle essentielle. Il dit:

"Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui; et il ne peut pécher parce qu'il est né de Dieu." (1 Jean 3:9)

Tu peux, frère, te mesurer toi-même à cette mesure, quand tu dis que tu es un enfant de Dieu. Ainsi l'apôtre termine ses paroles en disant: "C'est par là que se font connaître les enfants de Dieu et les enfants du diable ..." (1 Jean 3:10)

Ton sentiment d'être un enfant de Dieu te rappelle la nature sublîme que Dieu a mise en toi, et que l'apôtre signifie en disant de quiconque qui est né de Dieu: "sa semence demeure en lui". C'est pourquoi il dit aussi: "celui qui est né de Dieu se garde lui-même, et le malin ne le touche pas" (1 Jean 5:18).

Chaque fois donc que tu pèches, tu dois t'humilier profondément, en sentant que tu es indigne du nom d'enfant de Dieu.

C'est pourquoi la sainte Eglise fait dire au prieur chaque jour dans la "prière du coucher du soleil" au Seigneur: "J'ai péché contre vous et contre les cieux, et je ne suis pas digne d'être appelé votre enfant." Pourquoi donc je ne suis pas digne d'être appelé votre enfant?....parce que j'ai péché, tandis que quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché.

Il est indispensable que nous comprenions bien la signification pratique de notre filialité à Dieu....que nous entrions dans les profondeurs de ce surnom. et que nous posions la question à chaque œuvre que nous faisons, à chaque parole que nous disons, et à chaque pensée que nous agréons.....est-ce que nous faisons, nous parlons, et nous pensons comme il convient aux enfants de Dieu? Notre fidélité à Dieu n'est pas simplement un surnom. Mais nous devons nous comporter en conformité avec ce que cette fidélité exige de ressemblance entre un fils et son père.

"Dieu est esprit" (Jean 4:24). "et ce qui est né de l'esprit est esprit" (Jean 3:6).

Si donc, mon frère, tu es un homme charnel, marchant selon le corps et non pas selon l'esprit, comment seras-tu un enfant de Dieu qui est Esprit?! et comment seras-tu né de l'Esprit?

Quiconque vit dans le péché ne peut absolument pas dire qu'il est un enfant de Dieu. Il ne peut même pas prétendre qu'il connaît Dieu d'une simple connaissance.....et ceci l'apôtre nous le rend clair par son expression terrifiante dans laquelle il dit:

"Quiconque pèche ne l'a pas vu, et ne l'a pas connu" (Jean 3:6)....car "Celui qui dit : je l'ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n'est point en lui" (1 Jean 2:4).

Dans la vie du péché, est-ce que tu peux dire: "je connais Dieu ?" Non, car il répondra disant: "Va-t-en loin de moi, je ne te connais pas, et toi non plus, tu ne me connais pas..."

Pour cela, mon frère, si tu te souviens que tu es un enfant de Dieu, tu dois donc marcher d'une manière digne de la vocation qui t'a été adressée (Ephèse 4:1). Marche comme lui, dans sa voie. "Celui qui dit qu'il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même" (Jean 2:6). Tu vis de la même manière dont le Christ a vécu sur la terre.....dans la plénitude de la sainteté, dans la plénitude de la pureté, dans la plénitude de la bénédiction....car il t'a aussi laissé un exemple afin que tu le suives" (Jean 13:15).

Mais si tu vis dans le péché, sois certain au fond de ton cœur que tu ne mérites nullement ta filialité à Dieu, parce que ce n'est pas ainsi qu'est l'image des enfants de Dieu.

Chaque fois que tu lui dis: "Notre père qui êtes aux cieux", ta conscience devrait te blâmer, tu devrais t'humilier intérieurement, et lui dire: "Si par votre condescendance et par votre amour, Seigneur, vous m'avez appelé votre enfant.....cependant , par mes actions, j'ai prouvé que je suis indigne d'être appelé votre enfant.....traitez-moi comme l'un de vos mercenaires....votre paternité de moi, autant qu'elle m'honore beaucoup, cependant elle m'écrase d'écrasement, et me fait ressentir la grande différence entre l'état où je suis, et l'état où je devrais étre....."

Tu es la demeure de Dieu et le temple du Saint-Esprit .

Mon frère, tu n'es pas seulement un enfant de Dieu, et un souffle sacré sorti de la bouche de Dieu, mais aussi tu es le temple de Dieu, et Dieu habite en toi. Ainsi nous dit l'apôtre: "Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira, car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes" (1 Corinthiens 3: 16-17). "Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l'a dit: "J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux (2 Corinthiens 6:16).

Dès le commencement Dieu désire habiter en toi, il regarde ton cœur et dit: "C'est mon lieu de repos à toujours; j'y habiterai car je l'ai désiré" (Psaume 132:14). Tu lui dis: "Seigneur, vous avez les églises,vous avez les temples et les sanctuaires. Votre habitation est le ciel, et le ciel des cieux est votre trône"; et il te dit: Aucun de ceux-ci ne me plaît comme habiter dans ton cœur. "Mon fils, donne-moi ton cœur" (Proverbes 23:26)

Tu es, frère béni, plus important chez Dieu qu'une église bâtie...

Si l'une des églises est détruite, il sera très facile aux hommes de la reconstruire. On la rebâtit par une quête d'argent.....Mais si un être humain comme toi, est détruit, il est impossible de le rebátir sauf par le sang du Christ. Ni ange, ni archange, ni chef de pères, ni prophète, peut te rendre à ton grade primitif, rien à part le sang du Christ sans lequel il n'y a point de salut pour toi....Toi, mon frère, tu es plus important chez Dieu qu'une église bâtie. Tu es une église vivante, plus importante que les briques et les pierres; tu es le temple du Saint-Esprit.

Dieu a permis que le temple de Solomon soit détruit, et qu'il n'en reste plus pierre qu'elle ne soit renversée..... Quant à toi, Dieu a envoyé les apôtres, les prophètes et les anges pour toi; il a désigné les pasteurs, les prêtres et les maîtres, et il a préparé tous les moyens de la grâce, et il a offert les mérites de la grande Rédemption "afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle." (Jean 3:16)

Si donc tu es une maison de Dieu, et Dieu habite en toi, souviens-toi de la parole de la Bible: "La sainteté convient à ta maison" (Psaume 93:5). Saches que par le péché, tu souilles la maison de Dieu, qui est toi.....

Souviens-toi donc de la parole de l'apôtre: "et vous-mêmes comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d'offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ." (1 Pierre 2:5)

Le Seigneur Jésus-Christ cherche un endroit pour habiter, et cet endroit c'est toi. Quand le Seigneur disait de lui-même qu'il "n'a pas où reposer sa tête" (Luc 9:58), il ne voulait pas parler seulement des maisons matérielles, mais, encore plus, des cœurs des gens.

Ton cœur est l'endroit où le Seigneur veut reposer sa tête...

Vraiment son bonheur est "parmi les fils de l'homme" (Proverbes: 8:31). Il ne cesse pas de frapper à ta porte pour que tu lui ouvres....et dans son aspiration à ton cœur, il dit: "Si quelqu'un m'aime,il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui" (Jean 14:23). Ainsi le Père et le Fils viendront et habiteront dans ton cœur, toi qui es le temple du Saint-Esprit.

De cette façon, ton cœur deviendra la demeure de la Sainte Trinité.

Ici, le silence retient ma langue, par révérence pour ce cœur sacré et en son honneur......"Que ce lieu est redoutable! C'est ici la maison de Dieu , c'est ici la porte des cieux !" (Genèse 28:17).....Voici la merveilleuse demeure divine à laquelle Dieu vient de loin "sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines," (Cant. 2:8), appelant ton âme chère avec amour disant: "Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite." Car ma tête est couverte de rosée. Mes boucles sont pleines des gouttes de la nuit" (Cant. 5:2). Jusqu'à quand, mon frère, attendras-tu sans ouvrir...?!

Imagine-toi, mon frère: Dieu que ni tous les cieux, ni l'univers entier, ne peuvent contenir, Dieu dont David dit: "A l'Eternel la terre et ce qu'elle renferme, le monde et ceux qui l'habitent" (Psaume: 24:1), Dieu lui-même frappe à ta porte, et désire que tu sois sa demeure... Il veut vivre dans ton cœur, demeurer en toi, que tu vives dans son cœur, et que tu demeures en lui, et que tu deviennes une église consacrée à lui....

Je me rappelle avoir un jour envoyé une lettre à l'un des frères bénis dans laquelle je lui disais: "Salue l'Eglise sainte qui est dans ton cœur." Car je savais qu'il y avait dans son cœur une église de laquelle montait une odeur d'encens, de laquelle sortaient des chants et des hymnes, et dans laquelle s'élevaient des sacrifices spirituels....Le chantre n'a-t-il pas dit: "Que ma prière soit devant ta face comme l'encens, et l'élevation de mes mains comme l'offrande du soir " (Psaume 141:2) ?

Si tu sais ceci, mon frère, que tu es un temple du Saint-Esprit, ne pèche donc pas, de crainte d'attrister l'Esprit de Dieu qui est en toi, et d'éteindre sa chaleur....

Plutôt , si le démon vient un jour te présenter un péché, dis-lui:

"Eloigne-toi de moi, car je ne suis pas à toi...

Je suis la maison de Dieu, la demeure de Dieu....je suis un endroit consacré au Seigneur.....

Je suis celui à la porte duquel Dieu frappe pour que je lui ouvre...

Je suis un temple du Saint-Esprit, je suis une église consacrée....

Je suis vers qui viennent le Père et le Fils et ils feront leur demeure chez moi...

Je suis la demeure du Saint-Esprit.

Suis-je une chose banale que le démon peut souiller ?! Non...

Je suis un deuxième ciel...un trône sur lequel Dieu siège....

Toi, mon frère, tu n'es pas seulement tout ceci, mais encore:

Tu es un frère du Christ, un partenaire du Christ, et un héritier avec lui.

C'est une humilité merveilleuse de la part du Seigneur de nous appeler ses frères...Nous n'osons pas l'appeler de ce surnom, parce que nous ne sommes pas arrivés au niveau des serviteurs " inutiles, nous avons fait ce que nous devrions faire" (Luc 17:10). Mais vu qu'il nous a honorés, nous devons marcher d'une manière digne de la vocation qui nous a été adressée...

C'est admirable de dire du Seigneur qu'il est "le premier-né entre plusieurs frères" (Romains 8-29)....

Plusieurs frères, ô quelle merveille?!....Ce qui est encore extraordi-naire, c'est qu'il "n'a pas honte de les appeler frères" (Hébreux 2:11); et ce qui plus merveilleux que tout, c'est que l'on dise de lui: "il a dû étre rendu semblable en toutes choses à ses frères" (Hébreux 2:17).... et ainsi nous voyons le Christ Notre-Seigneur disant aux deux Marie: "allez dire à mes frères de se rendre en Galilée: c'est là qu'ils me verront" (Matthieu 28:10); et il répète la même expression à Marie-Madeleine: "va trouver mes frères, et dis-leur..." (Jean 20:17).

Il n'a pas dit cette expression par rapport seulement aux apôtres,mais il l'a dite par rapport à tout le monde.....

"Quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère" (Matthieu 12:50).

Il a aussi dit du bien que l'on fait aux pauvres et aux malheureux: "Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites. (Matthieu 25:40)

Donc, mon frère, tu es un frère du Christ, et tu es un héritier avec lui....des promesses, et de la gloire future. S'il a été dit dans la parabole des mauvais vignerons, qu'il est l'héritier, (Matthieu 21:38), il a aussi été dit que "nous sommes aussi héritiers; héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ" (Romains 8:17).

Connais donc, mon frère, ta valeur, qui tu es: tu es un frère du Christ, et tu es un héritier avec lui, et non seulement cela, mais aussi tu es son partenaire...

"nous sommes en communion avec lui" (1 Jean 1:6). Il a participé avec nous "au sang et à la chair" (Hébreux 2:14). Nous sommes châtiés "afin que nous participions à sa saintetè" (Hébreux 12:10). Nous partici- pons avec lui à ses souffrances, afin que nous participions "dans la joie et dans l'allégresse lorsque sa gloire apparaîtra" (1Pierre 4:13).

"Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts.... nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection" (Romains 6: 4-5). Nous vivrons notre vie, "ouvriers avec Dieu" (1Corinthiens 3:9). "nous souffrons avec lui, afin d'être glorifiés avec lui" (Romains 8:17). "nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur" (Thessaloniciens 4::17), et là où il est, nous serons aussi (Jean 17:24).

Ta participation avec le Christ, tu la commences maintenent, mon frère, et elle continue avec toi pour l'éternité. Garde donc prudemment cette association sainte, car tu la perds par le péché.

Tu ne peux pas demeurer en communion avec le Christ si tu marches dans le péché.

Car en ce cas, l'Ecriture te réprimanderait disant: "quel rapport y a-t-il entre la justice et l'iniquité? ou qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial?" (2Corinthiens 6: 14-15). Quand tu commets le péché, tu es comme celui qui dirait au Seigneur: "j'ai défait mon association avec vous. Je me suis cherché un autre partenaire. Je suis maintenant l'associé du diable, je ne suis plus votre partenaire...!" Considérez quelle gloire est la nôtre quand nous marchons dans la voie de Dieu, et quelle décadence, quelle chute, quelle descente quand nous nous éloignons de Lui.

Comment donc est--il possible que tu commettes le péché, ô toi, associé au Christ, et son partenaire dans le travail, dans les souffrances et dams la gloire?! "Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ" (Galates 3:7); et si tu "vis, ce n'est plus toi qui vis, c'est Christ qui vit en toi (Galates 2:20).

Tu n'es pas seulement partenaire du Christ, mais aussi:

Tu es le partenaire du Saint-Esprit, associé à la nature divine.

Dans la bénédiction que nous donne l'apôtre saint Paul, il dit: "la communication du Saint-Esprit" soit avec vous tous. (2 Corinthiens: 13:13). Nous recevons cette bénédiction de l'Eglise à la fin de chaque réunion, et au commencement de chaque messe aussi.

Tu es le partenaire du Saint-Esprit, non dans l'essence, mais dans l'œuvre.

Il œuvre en toi, avec toi, et par toi, pour le salut de ton âme, et le salut des gens, dans l'expansion du royaume de Dieu, et dans l'édification du corps du Christ. Tu ne travailles pas seul, sinon tu serais appuyé sur ton bras humain. "Si l'Eternel ne bâtit pas la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain" (Psaume 127:1). Le Saint-Esprit prend part avec toi dans l'œuvre.....Il n'œuvre pas seul, mais il t'associe avec Lui afin que tu reçoive une bénédiction....Tu es donc le partenaire du Saint-Esprit, le partenaire de la nature divine dans le travail.

Le Saint-Esprit œuvre avec toi toujours pour le bien; et quand tu fais le mal ou le péché, tu œuvres seul, et tu rejettes l'association du Saint-Esprit.

Cest pourquoi l'Ecriture Sainte dit de l'état du péché: "N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés." (Ephèse 4:30). Il dit aussi: "N'éteignez pas l'Esprit" (1 Thessaloniciens 5:19). Si l'être humain demeure dans l'état du péché, il pourrait être exposé à ce que le prophète David craignait quand il disait: "Ne me retire pas ton Esprit-Saint." (Psaume 51:13).

Mon frère, combien est-il merveilleux qu'il soit dit de toi que tu es participant à la nature divine (2Pierre 1:4)....ou plutôt combien est-il merveilleux que le Seigneur nous reprenne en disant: "J'avais dit, vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très-Haut" (Psaume 82:6)... Cela ne signifie pas que nous sommes des dieux, de la nature de Dieu, mais en tant que nous sommes l'image et la ressemblance de Dieu. Ici le mot "dieux" a le sens de "seigneurs", comme dit le Seigneur à Moîse: "Je te fais Dieu pour Pharaon" (Exode 7:1). Non comme créateur , à Dieu ne plaise, mais comme le seigneur de Pharaon....Quelle grande situation! quel grand témoignage!.... Est-ce qu'après tout ceci tu pèches? Est-il correct qu'un dieu pèche?! et qu'il se débatte dans la saleté, dans la poussière, et dans l'impureté...!

Lorsque tu pèches, est-ce que tu es le partenaire de la nature divine?!

Non, mais plutôt tu es le partenaire du diable, car l'Ecriture dit: "Celui qui pèche est du diable, car le diable pèche dès le commencement...C'est par là que se font reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable" ( 1 Jean 3: 8,10). Quand nous péchons, nous oublions notre grande gloire, et nous perdons nos positions.

C'est pourquoi, Dieu, après nous avoir dit, "vous êtes des dieux", il a complété en disant: "Cependant vous mourrez comme des hommes, vous tomberez comme un prince quelconque" (Psaume 82:7). Qui est donc ce prince qui est tombé? C'est le diable qui était auparavant archange...!

L'homme qui pèche ne connaît pas sa propre valeur.

Pour cela il a été dit du pécheur qu'il est ignorant. Il est étonnant qu'il soit devenu ignorant après avoir mangé de l'arbre de la science. C'est parce qu'il a cherché la science loin de Dieu, ou bien il a cherché la connaissance qui le sépare de Dieu. Il ne sait plus, ni ce qu'il est, ni qui est Dieu, ni quelle est la relation entre Dieu et lui...

Mon frère, connais-toi toi-même, qui tu es, alors tu ne pècheras plus...

Tu es un membre dans le corps du Christ, de sa chair et de son sang.

L'Eglise est le corps du Christ, et le Christ est la tête de l'Eglise. Nous, l'ensemble des fidèles, nous sommes l'Eglise. Nous sommes donc le corps du Christ. (Ephèse 4:11) . Nous sommes plutôt les membres de son corps, de sa chair et de son sang, comme dit l'apôtre (Ephèse 5:30).

Chacun de tes membres est un membre du Christ.

Pour cela, dans la parole de l'apôtre au sujet de la fornication, il dit: "Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ? Prendrai-je donc les membres du Christ pour en faire les membres d'une prosti-tuée? Loin de là...." (1 Corinthiens 6: 15-16).

Comment donc péchons-nous, étant le corps du Christ ?!

Comment péchons-nous contre le Seigneur qui nous considère totalement comme sa propre personne, tout ce qui nous touche le touche?!

Quand il a repris Saul de Tarse, il ne lui a pas dit: pourquoi persécutes-tu les croyants? mais il lui a dit: pourquoi me persécutes-tu? (Actes 9:4) parce qu'il nous considère comme sa propre personne. Quand il exprimera le bonheur des miséricordieux au dernier jour, il ne leur dira pas: "vous avez donné à manger à ceux qui avaient faim, et vous avez donné à boire à ceux qui avaient soif," mais il leur dira: "j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire" (Matthieu 25:35). Notre Dieu affectueux, qui nous considère totalement comme sa personne, comment est-il possible que nous péchions contre lui, et que nous blessions son bon cœur sensible ?!

La personne qui pèche se retranche du corps du Christ, car le corps du Christ est entièrement saint.

Notre qualité de membres dans le corps du Christ est claire dans sa parole: "Je suis le cep, vous êtes les sarments." (Jean 15:5)

La sève de la vigne qui monte et se répand dans les sarments leur done la vie. Chaque sarment dans la vigne possède l'image de la vigne et porte les fruits de la vigne; il a la nature de la vigne car il est l'image à petite échelle de la vigne même, lui et la vigne sont une même chose.

Es-tu donc un sarment véritable dans cette vigne divine? Est-ce que tu produis du fruit digne d'un sarment vivant?

Les sarments de la vigne sont supposés produire des fruits semblables; ils produisent du raisin qui réjouirait le Seigneur, et dont il boirait de nouveau dans le royaume du Père (Matthieu 26:29). Qu'est-ce que tu penses qu'il signifiait quand il disait à la femme samaritaine: "Donne-moi à boire" (Jean 4:7) ? Penses tu qu'il voulait d'elle de l'eau? ou bien qu'il voulait la boire elle? Il avait soif de son âme pour la joindre à son royaume. Il voulait boire du fruit de la vigne, du jus qu'il avait versé dans le cœur de cette femme.

Est-ce que cette sève se répand en toi, frère béni? Est-ce que sa sève coule dans tes veines, et te rends productif de feuilles et de fruits? Est-ce que tu produis des raisins ou des ronces? Si tu produis des ronces, tu n'es donc pas membre dans la vigne, et sûrement la sève qui se répand en toi n'est pas la sève de la vigne...Saches donc que le sarment qui ne produit pas de fruit est inutile, ne sert à rien, et il est retranché et jeté au feu. (Jean 15:6). S'il est retranché, il n'est plus membre dans la vigne...Il est fini..!

L'être humain qui marche dans le péché est un sarment obstiné, il a refusé la sève de la vigne, il a refusé que son jus coule dams ses veines, et ainsi, il s'est desséché et il est tombé, ou bien il a été retranché et jeté au feu. Tandis que le juste au contraire, ouvre bien ses veines pour que le jus de la vigne y entre, et qu'ainsi il produit du fruit, et le Seigneur "l'émonde, afin qu'il porte encore plus de fruit"...(Jean 15:2)

Quel est, Seigneur, le fruit de la vigne que vous voulez boire de nous?

C'est votre fruit, je veux me nourrir de vos fruits, du "fruit de l'Esprit" en vous (Galates 5:22). Ce fruit est l'œuvre de Dieu en vous. C'est le résultat de l'expansion de mon jus dans vos veines. C'est pourquoi, si vous vous souvenez constamment que vous êtes des sarments dans ma vigne, des membres dans mon corps, non seulement vous ne pécherez pas, mais encore plus, vous produirez du fruit; et je me réjouirai de votre fruit.

As-tu appris ta grande valeur, mon frère? Tu n'es pas seulement un membre du corps du Christ, mais aussi:

Tu es celui qui reçoit la communion du corps et du sang du Seigneur

Tu manges le corps du Christ, et tu bois son sang, et ainsi tu demeures en lui, et le sang pur du Christ Saint coule dans tes veines. Que tu es sublime...que tu es pur !... Une certaine personne écrivit dans son memorandum après avoir communié:

Cette bouche sanctifiée qui a reçu le corps et le sang du Seigneur: aucune parole superflue n'en sortira, aucun morceau de pain superflu n'y entrera...

Souviens-toi constamment, mon frère, que ta bouche reçoit la communion du corps et du sang du Seigneur, alors il serait impossible qu'il en sorte une insulte, ou une chanson mondaine, ou une fausse rigolade, ou un mensonge, ou un serment, ou de la colère, ou le reste des péchés de la langue.

Souviens-toi aussi que le corps du Christ vient dans ce corps que tu as, alors tu craindras de souiller ce corps, ou d'en faire un outil pour le péché.

Frère béni, ne t'oublie pas toi-même, souviens-toi de ce que tu es, et de ce qui te convient, et ainsi tu ne pècheras pas.

Un saint disait: "Tout péché est précédé ou bien par la négligence, ou bien par le désir, ou bien par l'oubli...."

De fait,le péché est précédé par l'oubli....

Nous oublions que nous sommes l'image de Dieu, que nous sommes sa ressemblance, que nous sommes ses enfants, que nous sommes la demeure de Dieu et des temples du Saint-Esprit. Nous oublions que nous sommes les frères du Christ, les partenaires du Saint-Esprit et les partenaires de la nature divine. Nous oublions que nous sommes des membres dans le corps du Christ, et que nous recevons la communion de son corps et de son sang.

C'est pourquoi nous pèchons....et si nous nous souvenons de notre réalité, nous ne pècherons plus. Dans l'état du péché, tu aurais oublié toutes ces gloires que tu possèdes, ou bien tu aurais cessé de posséder ces gloires....et tu aurais été perdu...

 

CHAPITRE 2

Afin que l'être humain se repente, il ne lui suffit pas de savoir qui il est, mais il faut qu'il sache aussi ce qu'est le péché..... quelle est sa nature fautive, sa punition, ses conséquences, ses dégâts....

C'est pourquoi nous te disons:

SI TU SAVAIS CE QU'EST LE PECHE, TU T'ENFUIRAIS DU PECHE.

Le péché est une mort.

C'est vrai que "le salaire du péché, c'est la mort" (Romains 6:23), "et le péché, étant consommé, produit la mort" (Jacques 1:15). Mais en plus de ce que la punition du péché est la mort, nous disons que le péché lui-même est un état de mort, une mort morale et spirituelle.

Les témoignages de ceci sont nombreux:

Dans la parabole de l'enfant prodigue, le père dit: car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé" (Luc 15:24). Il le décrit dans l'état du péché ainsi: "il était mort". Il n'est devenu vivant qu'après son retour...

L'apôtre saint Paul dit de la veuve qui vit dans les plaisirs qu'elle est morte quoique vivante" (1 Timothée 5:6). Comme il dit de nous tous: "Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés" (Ephèse 2:1).

Quand l'ange (le pasteur) de l'église de Sardes avait péché, le Seigneur lui envoya une missive par la bouche de saint Jean, l'auteur de l'Apocalypse lui disant: "Je connais tes œuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort" (Apoc. 3:1).

L'être humain qui pèche est une personne morte, parce qu'elle s'est retranchée de la véritable vie en se séparant de Dieu, car Dieu est la vie.

Le Christ Notre-Seigneur n'a-t-il pas dit: "Je suis la résurrection et la vie? (Jean 11:25), "Je suis le chemin, la vérité et la vie" (Jean 14:6). Vraiment "En elle (la Parole) était la vie, et la vie était la lumière des hommes" (Jean 1"":4). Celui qui se sépare du Christ par le péché se sépare de la vie, et il est considéré comme mort quoiqu'il respire. Cest pourquoi saint Augustin était véridique quand il disait:

"La mort du corps, c'est la séparation de l'âme du corps, et la mort de l'âme, c'est la séparation de Dieu de l'âme."

Le pécheur est donc un homme mort, même s'il pense qu'il est vivant et qu'il jouit de la vie! Les pécheurs ne comprennent pas sainement la vie. Ils pensent qu'elle est simplement la jouissance du monde et de ses plaisirs. Ainsi, si tu t'entretiens de la pénitence avec l'un de ces pécheurs; il te répond en disant: "Laisse-moi jouir de la vie." Il pense que cette jouissance corporelle est une vie, tandis qu'elle est une mort! Comme il a été dit de la veuve qui vivait dans les plaisirs, qu'elle était morte quoique vivante.

Si le péché est une mort, ne devrions-nous pas nous demander:

Est-ce que nous sommes vraiment vivants?! Quel est donc le nombre des années de notre vie sur terre?

Probablement nous répondrons par la même réponse que celle de notre père Jacob, quand il dit à Pharaon: "Les jours des années de mon pélerinage... ont eté peu nombreux et mauvais, et ils n'ont point atteint les jours des annéés de la vie de mes pères" (Genèse 47:9).

Notre vie se mesure seulement par les jours que nous avons passés avec le Seigneur, en demeurant dans son amour. Quant aux périodes de péché dans notre vie, elles sont des périodes de mort. Ne dis donc pas: "J'ai quarante ans." Peut-être que toute ta vie ne dépasse pas dix années avec Dieu. Mon frère, demande-toi: "Suis-je vivant ou mort?"

Je crains fort que l'expression du Seigneur qu'il a adressée à l'ange de Sardes ne s'pplique à l'un de nous:

Tu passes pour être vivant, et tu es mort!" (Apocalypse 3:1)

Supposez qu'un ange descende maintenant pour compter les vivants qui existent dans l'Eglise, qui de nous trouvera-t-il vivant, et qui de nous trouvera-t-il mort? Quelle honte, quand nous connaîtrons notre réalité, est-ce que vraiment nous sommes vivants, ou bien nous sommes morts par le péché?!

Chacun de nous se jugera lui-même par ceci:

Chaque jour fructueux et raffermi dans le Seigneur, est un jour vivant; et chaque jour qui s'est passé dans le péché, est un jour mort.

Ainsi tu peux connaître ton âge et le nombre de tes années...

Ne permets donc pas, mon frère, qu'un jour de ta vie soit perdu, qu'il meure et qu'il soit enseveli pour l'éternité. Car il est impossible aux jours qui passent de retourner. Quant aux jours vivants, ils sont éternels... il y a

des moments dans la vie de l'homme qui ont beaucoup d'effets, une minute vaut des années, ou bien peut-être qu'elle vaudrait des générations....Pour cela, vis ta vie complètement, une vie grasse, riche, fructueuse.... Imagine-toi une heure dans la vie de l'apôtre saint Paul. Elle a sans doute sa valeur et sa force. Cette heure pourrait être plus longue que la vie entière d'une autre personne.

Mon frère, ne te vante pas vainement. et ne dis pas faussement: "Je suis un enfant de Dieu, je suis son image et sa ressemblance, je suis un temple du Saint-Esprit, je suis le partenaire de la nature divine, je suis un membre du corps du Christ..." Non, si tu es un pécheur, tu es mort, et tu n'es rien de tout ceci... Tu dis à Dieu: "Je suis votre enfant." Il te dit: "Va-t-en loin de moi, je ne te connais pas..."

Le péché est une mort...il est aussi un égarement, une perdition et un détournement.

Le péché est un égarement et une perdition

Dans le chapitre 15 de l'évangile de saint Luc l'évangéliste, il y a trois paraboles qui nous expliquent comment le péché est un égarement, une perdition et un détournement:

la parabole de l'enfant prodigue, la parabole de la brebis égarée, et la parabole de la drachme perdue.

L'enfant prodigue s'est égaré intentionnellement, avec connaissance et dessein, par suite des désirs de son cœur.

La brebis égarée s'est égarée par stupidité, ignorance et manque d'expérience.

La drachme perdue a été égarée par autrui; ou bien elle est tombée puis elle est restée tombée sans mouvement.

Il serait regrettable que Dieu regarde dans son sac et ne te trouve pas...

Il serait regrettable que Dieu compte ses drachmes et que tu ne sois pas parmi elles....que Dieu continue à chercher dans son sac, et partout où tu es tombé, et ne te trouve pas...et qu'enfin il déclarerait la pénible réalité: "J'avais une drachme, mais elle a été perdue, elle a disparu et elle n'existe plus..." Je crains, lorsque Dieu comptera son peuple, que des noms ne soient pas inscrits dans le livre de la vie parce que le péché les aurait égarés.

Sais-tu, mon frère, que lorsque tu marches dans la voie du péché, tu te perds, et que tu n'es plus dans la main de Dieu...!?

Oui, le péché est une perdition, un égarement et un détournement. Le pécheur est un homme égaré, qu'il le soit par sa volonté, ou par son ignorance, ou bien qu'un autre l'ait détourné.

Quand l'enfant prodigue sortit de la maison de son père, il pensait qu'il s'était trouvé lui-même, qu'il avait trouvé sa liberté, et qu'il avait trouvé sa fortune, sa jouissance et ses amis... mais de fait, il ne s'était pas trouvé lui-même, mais il s'était égaré.

Peut-être que la brebis égarée avait ressenti qu'elle avait quitté la bergerie étroite et fermée, pour l'espace libre, étendue et ouverte. Finalement, elle a trouvé qu'elle s'était égarée, et qu'elle s'était éloignée de son pasteur et de ses amis...

Le pécheur comprend la liberté et la jouissance d'une façon erronnée... et de la même manière le péché qu'il pense être pour lui une victoire s'avèrerait une défaite.

Le péché est une défaite, non pas une victoire.

Supposons qu'un homme t'avait insulté, puis tu l'as insulté, tu l'as violenté et vaincu, tu as eu raison de lui et l'as fait taire;.... qu'il t'avait frappé puis tu l'as frappé de même, ou bien tu l'as frappé de coups qui sont multiples de ceux qu'il t'avait frappés. Penses-tu avoir remporté une victoire sur lui?!

Non, mais plutôt tu aurais été vaincu par lui, parce que l'incitation aurait triomphé de toi. Tu aurais été provoqué, tu n'aurais pas pu tolérer, et le péché t'aurait vaincu.

Peut-être dirais-tu: "je défendais ma dignité....je n'ai pas laissé cette personne m'abuser, mais je l'ai gardé dans ses limites et j'ai triomphé de lui..." Peut-être tu aurais semblé victorieux à tes propres yeux, mais en réalité, tu aurais subi une défaite: le péché de colère t'aurait vaincu, ainsi que le péché de vaine gloire, le péché du jugement d'autrui, le péché de vengeance, de manque de charité et de manque de tolérance. C'est pourquoi l'Ecriture dit:

"Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien" (Romains: 12:21).

Le pécheur est un homme vaincu par le péché, et combien nombreuses sont les raisons: une personne est vaincue par le corps, une autre est vaincue par la dignité, une troisième par la convoitise de la nourriture, une quatrième par la richesse, une autre par la colère, une autre par la rancune, etc....

Un homme regarde une femme, la convoite, et ainsi il commet dans son cœur un adultère avec elle . Dans tout ceci, il pense se divertir et jouir du plaisir de ce regard. Mais en réalité, il a été vaincu par le péché; il a succombé. Un seul regard aurait triomphé de lui et l'aurait fait tomber dans la convoitise....Les anges le regarderaient du ciel disant:

"Quel pauvre homme faible, il n'a pas pu résister à un regard, et il a succombé....Il a vendu le royaume et l'a perdu pour un regard futile."

Le pécheur est un homme vaincu et dominé, quelles que soient les apparences trompeuses de force dont il s'entoure. L'homme juste, dans sa noblesse et sa sublimité, semble vaincu aux yeux des gens, tandis qu'il est au sommet de son triomphe. Les exemples de ceci sont nombreux....

Caïn, par exemple, se leva contre Abel et le tua; est-ce qu'en tuant son frère il était triomphant ou vaincu?

Peut-être pensait-il, au début, qu'il avait triomphé de son frère, parce qu'il a pu le frapper, le terrasser, et le tuer. Mais en réalité, il avait subi une défaite. Il a été vaincu par la jalousie et la convoitise. Il a été vaincu par la colère et la rancune, il a perdu sa charité. Le démon de la dureté l'avait vaincu..., et celui-là qui pensait être fort, quand il se tint debout Dieu, tremblait de frayeur et dit au Seigneur: "Mon châtiment est trop grand pour être supporté. Voici, tu me chasses aujourd'hui de cette terre: je serai caché loin de ta face, je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera. (Genèse 4: 13-14).

Pauvre Caïn....homme faible que le péché a vaincu. De même aussi était le roi Hérode quand il saisit Jean-Baptiste et le jeta en prison. Il voulut faire taire cette voix qui crie dans le désert; et quand il échoua, il coupa sa tête. Est-ce qu'Hérode était fort quand il tua Jean-Baptiste, ou bien plutôt était-il faible devant sa convoitise, sa puissance, son orgueil, et sa dépendance des femmes...?! La plus grande preuve de sa faiblesse, c'est qu'il demeura dans sa crainte de Jean-Baptiste même après sa mort, et quand le Christ apparut, Hérode pensait que Jean-Baptiste était ressuscité d'entre les morts (Matthieu 14:2).

De même toi aussi, quand tu domines un autre, l'injuries et l'insultes, quand tu le blesses et te moques de lui, quand il paraît faible et humilié devant toi, incapable de te rendre la pareille...est-ce que tu penses avoir triomphé de lui ?! Non, mais plutôt tous ces péchés t'auraient vaincu, et le mal aurait triomphé de toi,

Le pécheur pense trouver la victoire là où se trouve la défaite; il pense trouver le plaisir là où se trouve la perdition; et il pense trouver la force là où se trouve la faiblesse....

Pour cela, l'Ecriture dit: "parce qu'en voyant, ils ne voient point, et en entendant, ils n'entendent ni ne comprennent." (Matthieu 13:13)

Avec cette même fausse mesure, certains avaient vu la croix du Christ, à lui soit la gloire. Ceux qui ne comprenaient pas avaient pensé que sa crucifixion était une preuve de faiblesse et de défaite, ou une preuve du triomphe de ses ennemis sur lui; tandis que la réalité est juste le contraire de ceci.

Ceux qui crucifièrent le Christ étaient dans la position de défaite et non dans la position de victoire.

Ils avaient essuyé une défaite, face à leur envie et leur jalousie, une défaite face aux démons du mensonge, de la dureté, de la lâcheté, et de la méconnaissance des bienfaits. Tandis que Notre-Seigneur Jésus-Christ a pu triompher dans son amour et son sacrifice, et nous offrir le salut, détruire le royaume de Satan, ouvrir le paradis à ceux qui l'attendaient, et compléter l'œuvre de la Rédemption grandiose. Il était triomphant sur toute la ligne, au contraire de ceux qui le crucifiaient dont plusieurs se retournèrent et se repentirent.

Les jugements des gens étaient déséquilibrés, car le péché est une faiblesse et une défaite. Quoi encore concernant le péché?

Le péché est une séparation d'avec Dieu

Le péché est une séparation d'avec Dieu, car "qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial?" (2 Corinthiens 6: 14-15)

Ainsi nous voyons que, dans son péché, l'enfant prodigue sortit de la maison paternelle et se sépara de son père.

Le péché n'est pas simplement une séparation d'avec Dieu, mais elle est une querelle avec Lui...

Lorsque le monde pécha, il succomba dans une querelle avec Dieu. Cette querelle fut exprimée liturgiquement par l'expression "le voile intermédiaire qui séparait les fidèles du "saints des saints". C'est pourquoi, lorsque le Christ Notre-Seigneur vint, il fit une réconciliation entre Dieu et nous, et détruisit la cloison intermédiaire. Il est dit de Lui dans la messe: "Vous avez réconcilié les habitants de la terre avec les habitants du ciel." Il les a réconciliés parce que le péché avait causé une querelle entre Dieu et eux. C'est pourquoi nous disons "la prière de la réconciliation" avant de commencer la messe.....avant de communier nous nous réconcilions d'abord avec Dieu.

Il existe une dispute entre l'homme qui pèche et Dieu. Il a courroucé Dieu, il l'a attristé et il s'est séparé de lui. Il a quitté sa maison et ses prêtres, il a abandonné son Livre et ses commandements, il a quitté son corps et son sang, il a aussi quitté sa conversation avec Lui. Il y a là donc une contestation....

Autant le péché augmente, autant la dispute augmente et la séparation d'avec Dieu augmente. Cette querelle entre Dieu et les hommes arriva à une limite terrifiante au temps du prophète Jérémie, à tel point que Dieu dit à son prophète: "Et toi, n'intercède pas en faveur de ce peuple, n'élève pour lui ni supplications, ni prières, ne fais pas des instances auprès de moi, car je ne t'écouterai pas" (Jérémie: 7:16).

La contestation arriva à un tel point que Dieu dit: "Quand Moïse et Samuel se présenteraient devant moi, je ne serais pas favorable à ce peuple (Jérémie: 15:1).

La querelle atteignit un tel point que Dieu dit aux vierges folles: "Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas" (Matthieu 25:12).

Il dit à d'autres: "Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité" (Matthieu 7:23); "Je ne sais d'où vous êtes, retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d'iniquité" (Luc 13:27). "Je ne vous connais pas" !! Quelle terreur...quelle ignominie....! Dieu renie sa connaissance de l'homme, et renie sa relation avec lui. Il le désavoue, il désavoue sa compagnie. Il le rejette loin de lui....Quelle peine est-ce, et quelle infamie...!?

Pendant la contestation, le péché dans sa laideur, pourrait atteindre l'inimitié contre Dieu.

Ainsi dit l'apôtre saint Jacques: "Ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu." Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu" (Jacques 4:4). L'apôtre saint Jean aussi affirme ce sens en disant: "Si quelqu'un aime le monde, l'amour de Dieu n'est point en lui" (1 Jean 2:15).

Contrairement à cela, ceux qui aiment Dieu sont dans l'intimité avec Lui, ils sont familiers avec Lui...

La différence énorme entre la familiarité et la contestation .

Si nous connaissions le degré de familiarité qui existe entre Dieu et ceux qui l'aiment, nous serions dominés par l'émulation, notre cœur serait enflammé, et nous voudrions être comme eux. Nous tâcherons ici de passer en revue quelques exemples:

Il a été dit de notre père Abraham qu'il est l'ami de Dieu. Nous demandons son intercession dans la prière; ainsi nous disons à Dieu dans la prière de la sixième heure: "à cause d'Abraham votre bien-aimé". Il est le bien-aimé de Dieu, son ami, il y a une familiarité entre Dieu et lui.

Quand Dieu voulut brûler Sodome, le Seigneur dit: "Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire?" (Genèse 18:17). Oh merveille! Dieu n'a pas voulu brûler Sodome avant d'en informer Abraham d'abord et s'entendre avec lui à ce sujet....Qui est donc cet Abraham, ô Seigneur? N'est-il pas une poignée de "poudre et cendre" (Genèse 18:27)? Non, répond le Seigneur, il est mon ami et mon bien-aimé. Certes, je le mettrai d'abord au courant, et je prendrai son avis. Il ne convient pas qu'il soit surpris de l'évènement comme le reste des hommes...

Ainsi Dieu informa Abraham. Et Abraham s'entretint familièrement avec Lui disant: "Feras-tu aussi périr le juste avec le méchant? loin de toi cette manière d'agir! loin de toi! Celui qui juge toute la terre n'exercera-t-il pas la justice?" (Genèse 18:23,25).

Voici un style que nous ne pourrions pas employer en parlant à certains êtres humains, par crainte d'eux; tandis qu'Abaham parle avec Dieu de cette manière en toute hardiesse et toute familiarité.

Il continue à négocier avec Lui disant: "Peut-être y a-t-il cinquante justes au milieu de la ville...Peut-être des cinquante justes en manquera-t-il cinq,,, Peut-être s'y trouvera-t-il quarante justes...trente...dix..."(Genèse 18:24-31). Le Seigneur l'exauça et dit: "Je ne la détruirai point, à cause de ces dix justes" (Genèse 18:32).

C'est une amitié avec Dieu....il est merveilleux qu'il se trouve des gens qui jouissent d'une telle amitié avec Dieu; il s'entretient avec eux et ils s'entretiennent avec Lui...

Ce qui arriva entre Dieu et Abraham arriva de même à Moïse.

Les juifs fabriquèrent un veau d'or et l'adorèrent. Le Seigneur fut très courroucé de cette trahison par laquelle ils furent infidèles à Lui après une série de miracles qu'il avait opérés avec eux, après une série de bienfaits qu'il leur avait offerts. Puis Dieu pensa à détruire ce peuple. Mais il voulut d'abord en informer Moïse. Après que le Seigneur eût expliqué à Moïse comment ce peuple était "un peuple au cou raide" (Exode 32:9), il lui dit: "laisse-moi...je les consumerai" (Exode 32:10).

Nous nous arrêtons par vénération devant cette parole: "laisse-moi"...Que signifient ces mots, ô Seigneur notre Dieu Tout-puissant. Est-ce que vous avez besoin que Moïse vous laisse afin d'agir? Est-ce qu'il vous tient afin de vous empêcher? En est-il capable?

Notre surprise augmente, non seulement à cause des paroles de Dieu, mais plus encore, à cause des la réponse de Moïse....Et, de même que Jacob dit au Seigneur pendant qu'il luttait avec lui: "Je ne te laisserai point aller" (Genèse 32:26), ainsi Moïse dit au Seigneur .... courageusement et avec la familiarité de l'amour: "Reviens de l'ardeur de ta colère, et repens-toi du mal que tu veux faire à ton peuple" (Exode 32:12).....des paroles hardies et surprenantes.....qui peut les dire à Dieu?....plutôt qui peut les dire à l'un des chefs de la terre?!....Moïse justifie son objection en disant: "Pourquoi les égyptiens diraient-ils: C'est pour leur malheur qu'il les a fait sortir, c'est pour les tuer dans les montagnes" (Exode 32:12).

Ce qui est étonnant, c'est que Dieu ne se courrouça pas contre Moïse, mais plutôt Il fut d'accord avec lui...et Il lui réalisa son désir...L'Ecriture dit à ce sujet: "Et l'Eternel se repentit du mal qu'il avait déclaré vouloir faire à son peuple" (Exode 32:14). Qu'est-ce que cela Seigneur? Il répond: "Ils sont mes amis, ils sont familiers avec moi." Oh merveille! Quel homme est ce Moïse?! Quelle est plutôt cette familiarité entre Dieu et ses bien-aimés?!...Si un pécheur lisait quelque chose à propos de cela, il sentirait la chaleur de l'émulation enflammer son cœur afin de quitter sa situation et devenir comme ceux-là....

Un autre exemple que nous lisons à propos de Moïse:

L'Ecriture dit qu'il était sur la montagne "quarante jours et quarante nuits" (Exode 34:28). Est-ce que vous pensez que l'inscription des dix commandements sur les deux tables occupait tout ce temps de Dieu?! Est-ce que leur inscription nécessite un jour de Dieu, une heure, ou quelque minutes ou un instant...?!

Mais plutôt Dieu avait fait rester Moïse sur la montagne pendant quarante jours parce qu'il est son ami, son bien-aimé, son interlocuteur....

Dieu est heureux du séjour de Moïse avec Lui parce qu'il est son enfant....et Moïse est heureux d'être dans la présence du Seigneur et il s'en réjouit....

Sinon, dites-moi quelle opération exigeait quarante jours.... Tous les commandements que Moïse a pris du Seigneur n'occupent guère qu'un seul jour. Tout le reste du temps est une période de familiarité, d'amitié, d'amour....

Dieu a des amis et des bien-aimés. Il leur a dit ouvertement: "Je ne vous appelle plus serviteurs, mais je vous ai appelés amis" (Jean 15:15). Il a été dit: "Jésus aimait Marthe et sa sœur, et Lazare" (Jean 11:5). Quand Il pleura Lazare, les gens disaient: "Voyez comme il l'aimait" (Jean 11:36). Il a été dit plusieurs fois de saint Jean l'évangéliste: "le disciple que Jésus aimait" (Jean 21:20).

Dieu a des amis qui ont une grande familiarité avec Lui; et dans les mains desquels Il met les clefs du ciel....ils peuvent ouvrir le ciel et le fermer comme ils veulent...

Nous entendons le prophète Elie dire une parole étonnante: "il n'y aura ces années ni rosée ni pluie, sinon à ma parole" (1 Rois 17:1). L'expression "sinon à ma parole" est une expression surprenante et forte. Elie ne dit pas: "quand Dieu le voudra", ou "quand Dieu le permettra", mais il dit avec confiance et fermeté: "sinon à ma parole",.....et de fait, le ciel fut fermé selon sa parole, et resta fermé pendant trois années et six mois....Il y eut une famine et tout le monde était fatigué,...mais le ciel demeura fermé dans l'attente de la parole d'Elie,...et quand il parla de nouveau, la pluie descendit du ciel....

Ces clefs du ciel qui sont dans les mains des saints, le "saint Vieillard" en a parlé dans un discours à propos de leurs prières et de son efficacité; il dit des saints qu'ils seront "non comme celui qui prie, mais comme celui qui accepte la prière; comme un fils à qui les coffres des trésors de son père ont été confiés, il les ouvre et en donne aux gens."

Nous entendons pareille chose à propos de saint Abraham, feu évêque de Fayoum. Un homme ayant un problème vint à lui , et le saint lui dit: "va mon enfant et tu trouveras le problème résolu." Une femme vint à lui pour demander une postérité, et il lui dit: "ne te fâche pas, l'année prochaine tu auras un enfant"...Il disait ceci, même sans prière, et ce qu'il disait se réalisait. Ce sont là des bénédictions qu'il distribue aux gens, des dons qu'il a reçus du Père Céleste et qu'il donne généreusement à ceux qui les demandent....Ne sommes-nous pas dominés par l'émulation quand nous entendons parler à propos de pareilles personnes et de leur dignité auprès de Dieu?

Ces amis de Dieu, non seulement Il leur accorde des dons, mais aussi Il les défend, et n'accepte pas qu'une parole méchante soit prononcée contre eux.

Un exemple de ceci: le prophète Moïse.....il s'était marié à une femme éthiopienne, et il semble que ceci était contre la loi; car Dieu avait défendu le mariage avec les femmes étrangères. A cause de ce mariage, Aaron le frère de Moïse, et Marie sa sœur furent de fait chagrinés et ils parlèrent contre lui....Moïse se tut parce qu'il était très patient. Mais Dieu ne se tut point, et n'accepta pas que quelqu'un dise une parole méchante contre son bien-aimé Moïse, même si celui qui la disait était Aaron le chef des sacrificateurs ou Marie la prophétesse et sœur de Moïse et d'Aaron....

Dieu convoqua les trois,et Il réprimanda fortement Marie et Aaron et leur dit: "Lorsqu'il y aura parmi vous un prophète, c'est dans une vision que moi, l'Eternel, je me révèlerai à lui, c'est dans un songe que je lui parlerai. Il n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison. Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il voit une représentation de l'Eternel. Pourquoi donc n'avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse?" (Nombres 12: 6-8)...et elle fut "enfermée sept jours en dehors du camp" (Nombres 12:14)...

Qu'est-ce que vous faites là, Seigneur?! Il dit: "C'est mon serviteur Moïse mon bien-aimé à qui j'ai confié toute ma maison, et je lui parle bouche à bouche...

Comment permettrai-je à ceux-là de l'injurier pendant que je garde le silence?! Certes ils auront une punition afin qu'ils le respectent, et que tous ceux qui l'entendent le respectent aussi"....Nous comprendrons ceci par la parole de Dieu à notre père Abraham: "Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront" (Genèse 12:3). C'est une dignité merveileuse que Dieu donne à ses bien-aimés, non seulement qu'ils soient bénis, mais qu'ils soient eux-mêmes une bénédiction (Genèse 12:2).....comme Elie qui était une bénédiction dans la maison de la veuve, et comme Joseph qui était une bénédiction dans la maison de Potiphar et dans la terre d'Egypte, et comme Elisée était une bénédiction dans la maison de la Sunamite....

Les miracles que Dieu opère par les mains de ses enfants sont une manifestation de la dignité merveilleuse que Dieu leur donne...

Dieu peut faire les miracles lui-même, mais il charge ses bien-aimés de les accomplir, afin qu'ils soient honorés aux yeux des gens....

Par exemple, un homme malade prie Dieu de le guérir. Au lieu de le guérir lui-même, Dieu lui envoie un saint pour le guérir. Il envoie notre reine la Très Sainte Vierge, ou saint Georges, ou sainte Demiana, et les gens glorifient la Sainte Vierge, Saint Georges et sainte Demiana......et le Seigneur se réjouit...et Il dit aux oreilles de ces saints: "Celui qui vous honore, m'honore....j'honore ceux qui m'honorent."

Nous demandons au Seigneur: à quel point les honorez-vous? et Il dit:

"Ils seront assis sur douze trônes", et ils jugeront les douze tribus d'Israël (Matthieu 19:28). Nous lui disons: "Seigneur, comment seront-ils assis avec vous dans votre gloire, vous devant lequel se tiennent debout les anges et les archanges?" Il dit: "J'honore ceux qui m'honorent." Nous lui demandons: "Comment ceux-là seront-ils assis sur les trônes du jugement au jour du jugement, Seigneur, tandis que vous êtes le Seul Juge, Celui qui juge toute la terre, Celui qui juge les vivants et les morts, à qui le Père "a remis tout jugement"? (Jean 5:22). Il répond: "mon plaisir est dans les fils de l'homme,.....je les aime et je les honorerai de plus....

si je suis le Juge de toute la terre, ils jugeront la terre....

si je suis le roi des rois, ils règneront avec moi....

si je viendrai dans ma gloire sur les nuages, ils viendront sur des nuages avec moi. Il seront toujours avec moi, là où je serai, ils seront aussi..."

Dieu honore tous ceux-là par son amour pour eux, par sa demeure avec eux, en les défendant, en leur donnant les clés du ciel et de la terre,, en manifestant leur dignité aux hommes afin qu'ils les honorent aussi, et par la familiarité qu'il leur donne afin de lui parler au sujet de ses jugements....

Ceci est une idée résumée sur la familiarité que les justes trouvent chez Dieu, et sur la dignité qu'il leur accorde....

De l'autre côté, nous trouvons que le péché est le contraire de ceci....

Le péché est une privation de Dieu, une privation des anges, et une privation de la réunion des saints.

Le péché est une privation de Dieu.

Le pécheur se prive de Dieu, il se sépare de Dieu et sépare son cœur de Lui....

Le péché est avant tout un manque d'amour de Dieu. Car la parole de Dieu est claire: "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole" (Jean 14: 23-34). La parole de l'apôtre est claire aussi: "Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est point en lui (1 Jean 2:15). Celui qui aime Dieu adhère á Lui et à tout ce qui l'approche de Lui. ....tandis que celui qui penche par le cœur vers le péché, s'éloigne de l'amour de Dieu car il ne peut pas aimer Dieu et le péché en même temps.

Le péché est aussi une désobéissance à Dieu. Il est une révolte et une mutinerie contre Dieu.

La témérité envers Dieu évolue au mépris de ses commandenents et à la désobéissance en présence de Celui qui voit l'être humain pendant qu'il commet facilement le péché. C'est donc une effronterie devant Dieu.

Mais les justes ne sont pas ainsi. Voilà Joseph qui dit avec crainte et refus, lorsque le péché lui avait été proposé: "Comment ferai-je un aussi grand mal et pècherai-je contre Dieu?" (Genèse 39:9)....Dieu était devant lui quand le péché lui fut proposé. Ainsi, il a considéré que le péché est contre Dieu lui-même, et qu'en péchant, c'est contre Dieu qu'il pèche...et non seulement contre la femme et contre son mari. David le prophète dit à Dieu dans le même sens: "J'ai péché contre toi seul. Et j'ai fait ce qui est mal à tes yeux. (Psaume 51:6).

Le péché étant adressé à Dieu et commis devant Dieu, il est donc une rébellion contre Lui....c'est une mutinerie contre son royaume, un soulèvement contre sa sainteté et sa bonté, et un attentat pour le chasser du cœur afin d'introniser un autre à sa place....

Dieu étant infini, le péché adressé contre Lui est donc illimité, et sa punition est illimitée de même.

La réparation offerte doit être une réparation infinie, et ainsi le pardon ne s'accomplit que par le sacrifice du Christ en plaçant le péché sur ses épaules afin qu'Il le porte au lieu de nous, avec tout ce que comporte le péché d'impureté et de disgrâce...

Le péché est une mutinerie contre Dieu, et il est aussi une obstination contre son Esprit-Saint.

Le péché est une obstination contre le Saint-Esprit.

L'Esprit de Dieu qui est en toi veut que tu vives dans la sainteté qui convient aux enfants de Dieu. Il œuvre en toi pour le bien et pour la justice. Donc si tu marches dans la voie du péché, tu t'entête contre l'Esprit-Saint.....

C'est pourquoi l'Ecriture dit: "N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés" (Ephèse 4:30).

Donc, toute personne qui commet le péché, attriste l'Esprit de Dieu...

L'Ecriture dit aussi: "N'éteignez pas l'Esprit" (1 Thessaloniciens 5:19).

Quand l'Esprit de Dieu œuvre dans le cœur d'un être humain, Il l'embrase par l'amour, Il l'enflamme par l'enthousisme pour le bien, Il l'enflamme par une émulation sainte pour l'extension du royaume de Dieu...."car notre Dieu est aussi un feu dévorant" (Hébreux 12:29).

Quiconque a Dieu au dedans de lui contient un feu dévorant...C'est pourquoi il a été dit de Dieu: "Il fait des vents ses messagers, des flammes de feu ses serviteurs" (Psaume 104:4). Pour cela l'apôtre nous a ordonné d'être fervents d'esprit" (Romains 12:11); car la chaleur spirituelle s'enflamme nécessairement dans toute personne dans laquelle l'Esprit de Dieu travaille. Quand Il descendit sur les apôtre purs, l'Esprit de Dieu ne descendit-Il pas sous forme de langues "semblables à des langues de feu" ?! (Actes 2:3).

C'est à cause de tout ceci que nous disons que celui qui commet le péché éteint l'Esprit, comme le dit l'Ecriture.

L'extinction de cette chaleur conduit à la tiédeur; et si le pécheur demeure dans la tiédeur, il atteint la froideur spirituelle, de sorte que rien ne l'affectera plus parmi les moyens spirituels qui enflammeraient des personnes autres que lui...

Malgré tout cela, l'Esprit de Dieu demeure en lui, mais en étant attristé, et sa chaleur éteinte..

Mais la plus grande crainte que nous craignons pour le pécheur, c'est que l'Esprit de Dieu le quitte...comme Il quitta le roi Saül, et il fut agité par un mauvais esprit venant de l'Eternel" (1 Samuel 16:14). Cet état triste fit crier David dans sa prière disant: "Ne me rejette pas loin de ta face. Ne me retire pas ton Esprit Saint" (Psaume 51:13).

Ceci est l'état grave que l'on appelle "le blasphème contre le Saint-Esprit"....

Le blasphème contre le Saint-Esprit est le refus complet et persistant de l'œuvre du Saint-Esprit dans le cœur. Par suite de la multiplicité du mal, l'être humain atteint un état de dureté de cœur où il refuse toute œuvre de l'Esprit jusqu'à la mort....et alors il lui est impossible de se repentir, car la pénitence lui arrive comme résultat de l'œuvre du Saint-Esprit en lui, parce que l'Esprit convainct l'être humain en ce qui concerne le péché (Jean 16:8); et comme il ne se repent pas, il lui est impossible d'obtenir le pardon....Car les saints ont dit "il n'y a de péché sans pardon que le péché sans repentir." Cest ainsi qu'il a été dit que le péché de blasphème contre le Saint-Esprit est impardonnable...

Mais nous ne sommes pas encore arrivés à cet état plein de désespoir... L'Esprit de Dieu ne cesse de travailler en nous en vue de la pénitence....Nous devons nous abandonner à l'œuvre de l'Esprit, et ne pas obstinément le refuser...

Si nous avons auparavant attristé l'Esprit de Dieu, ne continuons pas à l'attrister....

Et si nous avons éteint sa chaleur en nous, ne continuons pas à l'éteindre...

Il ne convient pas que nous demeurions dans notre obstination, de crainte que l'Esprit de Dieu nous quitte, et que nous ressemblions "à ceux qui descendent dans la fosse..." (Psaume 143:7)

Puissions-nous haïr le péché qui s'oppose à l'œuvre de Dieu en nous, car le péché est très mauvais, il est la dégénération de la nature humaine.

Le péché est la dégénération de la nature humaine.

A cause de cela, il a été dit des pécheurs qu'ils "sont égarés, tous sont pervertis" (Psaume14:3).

L'homme est l'image de Dieu et sa ressemblance, mais dans l'état du péché, il n'est pas ainsi, il est perverti et il a perdu l'image de Dieu.

Pour cela, je ne suis pas d'accord avec celui qui tombe puis défend sa chute en disant: "telle est la nature humaine...je suis excusable, tel est mon caractère."

Non, telle n'est pas la nature humaine comme l'a créée le bon Dieu qui, après avoir tout créé, "vit tout ce qu'il avait fait, et voici, cela était très bon" (Genèse 1:31).

Ta nature humaine, mon frère, était très bonne à l'origine. Mais toi, dans ta chute, tu te plains de ta nature après qu'elle s'est pervertie par le péché....Cette perversion est celle dont l'apôtre disait: "....mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon entendement; et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes membres. Misérable que je suis. Qui me délivrera du corps de cette mort? (Romains 7: 14-14).....

Le péche ravage notre nature, et rabaisse notre niveau élevé.

Pour cela, le péché est une dépréciation. Imaginez-vous un être humain, dans sa haute position comme enfant de Dieu, qui se rabaisse jusqu'au niveau où il devient enfant du diable...

Il atteint un degré de dépréciation où la lumière en lui se transforme en obscurité....

Il oublie sa haute position, et il agit comme l'un des fils de l'homme....

Le pécheur est un homme qui se rabaisse à ses propres yeux, sa valeur diminue ou s'anéantit à ses propres yeux.

Je vous donnerai un exemple: Un fils de roi peut-il s'asseoir sur un monceau d'ordures? Catégoriquement non, il ne le peut pas...Combien donc plus un enfant de Dieu?!...

Le pécheur ne s'abaisse pas seulement à ses propres yeux, mais aussi son regard des gens s'abaisse.

Par exemple, un jeune homme regarde avec convoitise une jeune fille...sans doute si sa pensée est élevée, il dira en lui-même: "cette jeune fille est un temple du Saint-Esprit, comment la toucherai-je ou la souillerai-je?! Il m'est impossible de détruire le temple de Dieu; car "si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint" (1Cor. 3:17). Mais le jeune homme regarde avec convoitise la jeune fille parce que le niveau de la jeune fille s'est déprécié à ses yeux....Tel est le péché qui détruit la nature humaine, et la transforme de temple de Dieu en outil de corruption....

Il ne corrompt pas seulement la nature humaine, mais il corrompt la terre entière....C'est pourquoi il a été dit dans l'Apocalypse à propos de la grande prostituée qu'elle corrompait la terre par son impudicité" (Apoc. 19:2).

Quoi encore au sujet du péché?

Le péché est une impureté, une fornication, et une honte.

Pour cela, les anges qui sont tombés ont été appelés "les esprits impurs" (Marc 6:7).

Les maladies qui symbolisaient le péché, comme la lèpre, étaient considérées comme impureté, de même les animaux impurs.

Nous voyons dans l'Ecriture Sainte des exemples sur l'impureté du péché, où l'intuition divine dit par la bouche du prophète Ezéchiel: "....ceux de la maison d'Israël, quand ils habitaient leur pays, l'ont souillé par leur conduite et par leurs œuvres; leur conduite a été devant moi comme la souillure d'une femme pendant son impureté" (Ezéchiel 36:17). Et sur le manquement à la loi du sabbat il dit: "ils profanèrent à l'excès mes sabbats" (Ez. 20:13). Et sur les fautes des sacrificateurs, il dit dans le livre de Néhémie: "....ils ont souillé le sacerdoce" (Néhémie 13:29).

A propos du meurtre, la Sainte Ecriture dit: "Car vos mains sont souillées de sang, et vos doigts de crimes" (Isaïe 59:3). Et à propos de la fornication il dit: "Et tu as souillé le pays par tes prostitutions et par ta méchanceté. Aussi les pluies ont été retenues" (Jéremie 3:2).

La description du péché comme souillure ne s'applique seulement pas aux péchés de fornication et de meurtre, mais aussi même aux péchés de la bouche et de la langue.

A propos des péchés de la langue, le Christ Notre-Seigneur lui-même dit: "Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme, mais ce qui sort de la bouche, c'est ce qui souille l'homme" (Matt. 15:11).

Le Seigneur a désigné le péché en général par le mot souillure (impureté). Il dit des justes: "Cependant tu as à Sardes quelques hommes qui n'ont pas souillé leurs vêtements, ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils en sont dignes" (Apoc. 3:4). Tandis qu'à propos des pécheurs, Il dit: "Mais vous êtes venus, et vous avez souillé mon pays; et vous avez fait de mon héritage une abomination" (Jér. 2:7).

Si tu sais tout ceci, mon frère, que le péché est une souillure, certes tu le repoussera. Tu sentira qu'à l'état de péché, tu es une personne impure Tu sentira que toute parole erronnée qui sort de ta bouche te souille, car c'est ce qui sort de la bouche de l'homme qui le souille.

La fornication étant ce qu'il y a de plus remarquable dans l'impureté, le péché a été considéré comme une prostitution.

Ainsi dit l'écriture au sujet du péché des enfants d'Israël: "Juda s'est prostituée, Israël s'est prostituée..."(Ez. 16), ou, chacun de ces deux royaumes a péché.

Qu'a-t-il été dit du péché encore? Il a été dit qu'il est une honte: "Le péché est la honte des peuples" (Proverbes 14:34).

Il est aussi une maladie. Ainsi il a été dit par la bouche du prophète Isaïe: "Ils ont abandonné l'Eternel, ils ont méprisé le Saint d'Israël...La tête entière est malade; et tout le cœur est souffrant. De la plante des pieds jusqu'à la tête, rien n'est en bon état. Ce ne sont que blessures, contusions et plaies vives, qui n'ont été ni pansées, ni bandées, ni adoucies par l'huile"(Is. 1: 5-6).

Le péché est ausi une ignorance: l'ignorance de Dieu, de la foi, du bien, et de ce qui devrait être.....et ainsi dit le Seigneur: "Le bœuf connaît son possesseur, et l'âne la crèche de son maître, Israël ne connaît rien, mon peuple n'a point d'intelligence (Is. 1:3).

Qu'est-ce que le péché encore?

Le péché est un manquement, un défaut, un égarement, un aveuglement, une obscurité et un oubli de Dieu....Il est aussi des ténèbres car il est un éloignement de la lumière qui est Dieu. Pour cela, il a été bien dit des pécheurs qu'ils "ont préféré les ténèbres à la lumière" (Jean 3:19). Il a été aussi dit : "L'insensé marche dans les ténèbres: "Eccl. 2:14).

Deux choses nous font repousser le péché: la nature horrible du péché, et les résultats terribles du péché. Quels sont donc les résultats du péché?

CHAPITRE 3

SI TU SAVAIS LES RESULTATS DU PECHE, TU REPOUSSERAIS LE PECHE.

 

La frayeur et l'inquiétude sont parmi les résultats du péché.

La frayeur et l'inquiétude

Le péché fait perdre la paix intérieure et remplit le cœur de frayeur et de trouble. Le saint n'a pas peur. Pour cela, le prophète David dit: "Si une armée se campait contre moi, mon cœur n'aurait aucune crainte. Si une guerre s'élevait contre moi, je serais malgré cela plein de confiance." (Ps.27:3)

Tandis que le pécheur est constamment effrayé, il a perdu sa paix: "Il n'y a point de paix pour les méchants, dit l'Eternel" (Is. 48:22). Il a dit aussi: "Mais les méchants sont comme la mer agitée" (Is. 57:20).

La frayeur a commencé avec le premier péché, le péché d'Adam et Eve.

Nous n'avons pas entendu qu'Adam avait eu peur avant le péché. Mais au contraire, quand Dieu descendait au paradis, Adam et Eve le recevaient avec joie et se plaisaient à converser avec lui. Tandis qu'après le péché, nous lisons qu'Adam se cacha de la face de Dieu parmi les arbres du paradis; et lorsque le Seigneur l'appela, Adam déclara sa frayeur en disant: "J'ai entendu ta voix dans le jardin et j'ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché" (Gen. 3:10).

Imaginez-vous, le bien-aimé Dieu que toute personne désire voir, devient effrayant au pécheur, qui s'échappe de sa vue.

Dieu, celui qui est "le plus beau des fils de l'homme" (Ps. 45:3), dont le "palais n'est que douceur, et toute sa personne est pleine de charme" (Cant. 5:16) devient effrayant au pécheur. Lorsque le pécheur le voit, ou bien il a peur, ou bien il s'échappe et se cache de lui, afin de ne pas le voir

L'âme qui aime Dieu dit avec la jeune mariée du Cantique: "Je me lèverai, et je ferai le tour de la ville, dans les rues et sur les places; je chercherai celui que mon cœur aime" (Cant. 3:2); et si elle le trouve, elle dit: "Je l'ai saisi, et je ne l'ai point lâché" (Cant. 3:4). Tandis que l'âme pécheresse ne met devant elle que le verset qui dit: 'C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant" (Héb. 10:31).

Dieu est effrayant pour les pécheurs; tandis que les justes sont les amis de Dieu et se réjouissent de lui.

Le grand saint Antoine dit à ses disciples: "Mes enfants, je n'ai pas peur de Dieu, et alors ils répondirent: "Ces paroles sont difficiles, ô notre père". Il leur dit: "Cest parce que je l'aime, et "la crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte." (1Jean 4:18)

Imaginez-vous mes frères, si Dieu venait parmi nous en ce moment, combien de personnes se réjouiraient de sa venue et entreraient en sa compagnie, et combien de personnes s'échapperaient et seraient effrayés.

Les pécheurs craignent la rencontre de Dieu. C'est pourquoi ils craignent la mort et ils en sont terrifiés....Ils craignent l'heure redoutable lorsqu'ils seront découverts devant tout le monde.....devant les ennemis qui se réjouiront à leur sujet, et devant les amis qui les croyaient différents de cela, purs et justes.... C'est pourquoi, quand cette heure viendra: "ils se mettront à dire aux montagnes: tombez aur nous et aux collines: couvrez-nous" (Luc 23:30). "Ils diront aux montagnes: couvrez-nous, et aux collines, tombez sur nous" (Osée 10:8). Ceux-là "checheront la mort et ils ne la trouveront pas, ils désireront mourrir, et la mort fuira loin d'eux." (Apoc.9:6)

Vraiment, Adam commença à avoir peur quand il pécha...quelque chose de nouveau et de terrible qui n'existait pas auparavant, se glissa à l'intérieur de son âme, ....c'était la peur, la terreur et la perte de la paix.

Cette peur qui effraya Adam et Eve de Dieu, fut le commencement des maladies psychiques qui atteignirent l'humanité comme résultat du péché; car l'âme commença à devenir malade par cette peur. Le juste conserve sa paix, il est calme et joyeux. Tandis que le pécheur perd sa paix à l'inérieur et à l'extérieur.

A l'intérieur, sa conscience se révolte contre lui et l'Esprit-Saint le reproche. A l'extérieur, il craint que son péché ne soit découvert, de même qu'il craint les résultats et les conséquences du péché.

Nous n'avons jamais vu un pécheur vivre constamment avec l'esprit en repos, quelque fut le sommeil de sa conscience. Immanquablement, cette conscience se réveillera après un certain temps, elle se soulèvera contre lui et le fatiguera

Les tourments de la conscience

Un exemple des tourments de la conscience, c'est une histoire que l'on raconte sur Pilate.

Pilate savait que Jésus était innocent, et c'est pourquoi il dit: "voici, je l'ai interrogé devant vous, et je ne l'ai trouvé coupable d'aucune des choses dont vous l'accusez" (Luc 23:14); et "Pendant qu'il était assis au tribunal, sa femme lui fit dire: qu'il ny ait rien entre toi et ce juste, car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui" (Matt. 27:19). Mais il ordonna la sentence de mort contrairement à sa conscience; et afin de reposer sa conscience d'un repos factice, il "prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit: je suis innocent du sang de ce juste" (Matt. 27:24).

L'histoire raconte que lorsque Pilate fut seul avec lui-même dans sa maison, il trouva ses mains tachées de sang, et il les lava une seconde fois. Mais le sang ne s'en séparait pas. Il les lava une troisième fois en disant: "Je suis innocent du sang de ce juste." Mais il trouva de nouveau que le sang les tachait. Alors il continua à les laver plusieurs fois en s'écriant terrifié: "je suis innocent du sang de ce juste". C'est une histoire qui nous représente le degré de terreur et d'agitation qui atteint le pécheur comme résultat de son péché.

Le péché est harcelant. Il se peut que l'homme ne ressente le degré de sa gravité qu'après que le péché soit commis; et peut-être un certain après l'avoir commis, lorsque la conscience se réveille, soit d'elle-même ou par l'effet d'un stimulant extérieur....

Un exemple des tourments de ce réveil tardif de la conscience, c'est l'histoire de Judas Iscariote.

Au commencement Judas ne ressentit pas la laideur de sa trahison. Il était préoccupé par son complot, par les rencontres et par les accords. Il était préoccupé par l'argent et par son encaissement, par l'heure et l'endroit de la livraison de son maître. Il ne ressentit même pas les avertissements du Seigneur. Finalement quand Notre-Seigneur Jésus-Christ fut jugé et condamné à la crucifixion,...la conscience de Judas se réveilla, et le tourmenta constamment. C'est alors qu'il se trouva face à un péché horrible et terrifiiant. Il commença à se rappeler les paroles du Seigneur aux apôtres: "et vous êtes purs, mais non pas tous" (Jean 13:10), "l'un de vous me livrera" (Jean 13:21)..."le Fils de l'homme s'en va selon ce qui est déterniné. Mais malheur à l'homme par qui il est livré" (Luc 22:22)....et Judas se rappela aussi de la parole du Seigneur adressée à lui: "Ce que tu fais, fais-le promptement" (Jean 13:23);...puis la dernière parole que le Christ lui avait adressée: "c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme" (Luc 22:48).

Judas ne put pas supporter tout cela, sa conscience le harcela beaucoup, et il se leva et alla chez les principaux sacrificateurs "et rapporta les trentes pièces d'argent aux principaux sacrificateuurs et aux anciens, en disant: J'ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent: Que nous importe? cela te regarde. Judas jeta les pièces d'argent dans le temple, se retira" (Matt. 27: 3-5). Avec tout cela, sa conscience continua à le faire souffrir, et demeura à le tourmenter sans trêve. L'image du péché, dans la profondeur de son horreur, se fixa en face de ses yeux...et enfin il "alla se pendre".(Matt. 27:5)

Mes frères, quoi de plus horrible que le péché, et combien grande est sa terreur lorsque la conscience se réveille. Il se peut que l'homme ne ressente pas son aigreur tant qu'il est dans le tourbillon du péché et des préoccupations.... Mais dès que son attention se porte sur lui-même, ou dès qu'il retourne à lui-même, il est harassé par le péché et il souffre de sa vue.

Pour cela, certains criminels vont se rendre à la justice en confessant leurs crimes...parce qu'ils ne peuvent plus supporter les remords de la conscience, ni l'angoisse intérieure qui les fatigue, ni la perte de la paix provenant de leur sentiment de culpabilité. Pour cela, l'Ecriture dit en vérité: Il n'y a point de paix pour les méchants, dit l'Eternel" (Is. 48:22).

Il y a une règle importante chez les savants de psychologie, qui dit que le criminel reste à rôder autour du lieu du crime pendant les premiers jours qui suivent son acte; car il est alors inquiet et il craint d'être découvert. Il dit en lui-même: "Qui sait si j'ai laissé une trace ou pas. Est-ce que les gens de la police ont su ou pas?!" C'est pourquoi les gens du parquet et de la police, lorsqu'ils découvrent un crime, se mettent aux aguets, cachés à l'endroit du crime, afin de découvrir toutes les personnes suspectes qui rôdent autour de l'endroit.

Un exemple de la peur et de la perte de paix , c'est ce qui arriva à Caïn après son péché.

Il vécut "errant et vagabond sur la terre " (Gen.4:14), craignant d'être tué comme il avait tué son frère, sentant que Dieu l'avait chassé de la terre

et l'avait chassé loin de sa face. Caïn passa sa vie dans cette inquiétude, dans la crainte, et il ne profita rien de son péché....Son péché le poursuivait et la voix de son frère le poursuivait criant de la terre.

Ainsi sont les maladies psychiques qui atteignent les pécheurs comme résultat de l'inquiétude, de la peur, de l'agitation, du trouble et de l'expectation du mal de façon continue.

Tandis qu'au contraire de cela, les justes vivent en paix dans la joie...

Ils sont dans une joie constante, ils ne se troublent pas, ne s'inquiètent pas, et ne s'agitent pas intérieurement. Car l'Ecriture Sainte dit: "Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix..." (Gal. 5:22). Donc, la personne qui ne vit pas en paix n'a pas en elle les fruits du Saint-Esprit.

Il a été dit de saint Antoine dans son histoire écrite par saint Athanase: "Qui parmi ceux qui avaient l'âme troublée ou le cœur agité, et qui apercevait la face de saint Antoine sans être rempli de paix"? La simple vue de la face de saint Antoine dans son calme et sa joie, remplissait le cœur de paix.

Il n'en est pas ainsi des méchants. Ils ne sont pas ainsi, mais ils sont dans la tristesse et les tourments, surtout lorsque leur conscience se réveille et qu'elle les fouette ardemment. Nous avons eu une idée des tourments des méchants comme Judas et Caïn,

nous désirons avoir un exemple des tourments de la conscience chez les saints, comme cela a été représenté de la meilleure façon dans l'histoire du prophète David.

Durant le péché, David était dans le ravissement des délices de la chair; il ne ressentait pas la gravité de ce qu'il faisait..à tel point qu'il fit suivre le péché de fornication par le péché de meurtre, sans que sa conscience se meuve ou qu'elle soit intimidée. Mais après que Nathan l'eut affronté avec son péché, et qu'il eut commencé à ressentir la gravité de ce qu'il avait fait, c'est alors que sa conscience se réveilla et qu'elle commença à le harceler malgré la parole que lui avait adressée le prophète: "l'Eternel te pardonne, tu ne mourras point" (2Sam. 12:13).

Quand sa conscience fut réveillée, David baignait sa couche de larmes, et ses larmes devinrent pour lui une nourriture jour et nuit. Son âme s'attacha à la poussière, il vécut à s'humilier et il s'écria vers le Seigneur disant: "...mes os sont tremblants. Mon âme est toute troublée (Ps. 6). Il accepta l'humiliation en vue du salut de son âme, et en cela il dit: Seigneur, "il m'est bon d'être humilié, afin que j'apprenne tes statuts (Ps. 119:71).

Vraiment, quand les péchés de l'homme lui sont découverts, il est tourmenté par sa conscience à tel point qu'il devient comme s'il était en enfer.

Croyez-vous que les "pleurs et les grincements de dents" seront seulement dans "l'étang ardent de feu et de souffre" (Apoc. 19:20)? Non, plutôt il sont aussi sur la terre, quand l'homme est tourmenté dans son cœur par l'horreur de ses péchés...

Ceci arrive durant les temps de repentance, quand l'homme pénitent ressent combien affreux est son péché, quand il se lamente avec des larmes et un cœur ardent, et quand il se blâme en disant ; " où étaient mon bon sens et ma raison quand j'ai fait cela?!..."et sa conscience contiunue à le réprimander; c'est alors que ses dents grincent par l'effet de la douleur, du regret, de la confusion, de la honte, et du sentiment de mépris de lui-même...

En vérité, il est bon pour les pécheurs de souffrir des "pleurs et des grincements de dents" ici sur la terre, plutôt que de les souffrir là-bas dans l'éternité, sans espoir.....

Nous avons vu que parmi les résultats du péché étaient la peur, la perte de la paix intérieure, l'aigreur et les tourments de la conscience...mais il y a encore d'autres résultats du péché...

Autres résultats du péché.

Le péché change complètement l'homme, et parmi ses résultats il y a:

1 La perte de l'image divine.

L'homme a été créé à l'image de Dieu et à sa ressemblance. Mais dans l'état de péché, il ne conserve pas cette image divine; il la perd, intérieurement et extérieurement aussi. Le péché laisse ses empreintes sur sa face, ses traits, sa voix et ses mouvements, aussi même sur son habit et ses vêtements; et même ses paroles, son style et son langage expriment le péché caché en lui, comme il a été dit: "ton langage te fait reconnaître" (Matt. 26:73). C'est poourquoi notre maître saint Jean le bien-aimé dit: "C'est par là que se font reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable" (1 Jean 3:10).

Toi donc frère, dont l'aspect et le tempérament ont été modifiés par le péché, et toi sœur, dont la face, les vêtements et la voix ont été changés par le péché, revenez à Dieu par la pénitence. Vous serez changés en toute chose par la pénitence. Elle vous rendra l'image divine que vous avez perdue...

De même que par le péché, l'homme perd son image divine, il perd aussi sa dignité.

2 La perte de la dignité.

L'homme, avant le péché, était un souffle sacré sorti de la bouche de Dieu; il était son image et sa ressemblance. Tandis qu'après le péché, le Seigneur dit: "tu es poussière et tu retourneras dans la poussière" (Gen. 3:19). L'homme redevint poussière comme il l'était; il n'est plus digne d'être appelé l'image de Dieu. Il avait désiré avoir la gloire de la déité, alors il perdit la gloire de l'humanité qu'il possédait.

Parce qu'il avait désiré manger comme les aniamux, Dieu lui donna à manger l'herbe des champs qui était auparavant la nourriture des animaux (Gen. 1:30).

Les animaux ne le redoutent plus.

Adam commença à les craindre. Il devint possible aux animaux de manger l'homme qui les dominait tous auparavant (Gen 1:26)... Même le serpent eut la possibilité de lui blesser le talon (Gen. 3:15).

Même le sol se mutina contre l'homme... et il commença à lui produire des épines et des ronces (Gen. 3:18). La plus dure expression de la révolte du sol contre l'homme apparaît dans la parole de Dieu: "Quand tu cultiveras le sol, il ne te donneras plus sa richesse (Gen. 4:12).

Le pécheur est un homme qui a perdu sa dignité, qui a perdu le respect. Il est un jouet dans les mains des démons et dans les mains des méchants; il nest pas redouté...et même, il a perdu son respect de lui-même....

Considérez l'enfant prodigue, comment "il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux" (Luc 15:16); et comment il souhaitait être l'un des mercenaires dans la maison paternelle... Regardez le roi Nébuchodonozor,et comment il fut dépouillé de sa gloire" et devint semblable aux bêtes (Daniel. 5: 20-21). Voyez comment, par le péché, le héros Samson perdit sa force et sa dignité, et les philistins l'humilièrent et se moquèrent de lui (Juges 16: 19:25).

Que le démon ne te trompe pas mon frère, en te faisant imaginer un asile et des convoitises dans le péché , et en te promettant des dignités et des choses séduisantes. Puis lorsque tu goûtes le péché, tu le trouves finalement amer comme le fiel.

Il te conduit à l'humiliation et te fait perdre toute chose..... Il te rend héritier de la tristesse et de la tribulation, te conduit au désespoir et couvre ta face de honte ...

De même que dans le péché tu perds ton image divine et ta dignité, tu perds aussi ta simplicité et ta pureté...

3 La perte de la simplicité et de la pureté.

Le juste est un homme pur; il ne connaît que le bien. Mais quand il pèche, il commence à connaître aussi le mal. Ainsi il perd sa simplicité et regarde les choses d'une façon différente. Il connaît des notions nouvelles dont la connaissance lui est nuisible et qu'il souhaite éloigner de sa pensée.

Avant le péché, Adam et Eve étaient nus dans le paradis et n'en avaient pas honte. Ils vivaient dans la simplicité qui ne connaît pas l'impureté. Mais par le péché, ils perdirent leur simplicité, et furent obligés de se fabriquer des ceintures.

Et toi frère, qu'a fait de toi le péché? T'a-t-il fait perdre la simplicité de ta pensée, et la pureté de ton cœur? A-t-il changé ton regard des gens, ton regard de toi-même et ton regard des choses? Quoi de plus horrible qu'un tel changement! Puisses-tu ne pas te laisser aller, afin de ne pas perdre ce qui te reste de simplicité et de pureté...

Puisses-tu revenir à Dieu par la pénitence, afin que ta pureté primitive revienne à toi, et que Dieu te donne un nouvel habit blanc.

 

CHAPITRE 4

 

Voici que vous avez appris dans le chapitre précédent quels sont les résultats du péché, et ce qu'il peut détruire à l'intérieur de l'âme humaine; lui faisant perdre son image divine, sa simplicité, et sa purete; et lui léguant la peur , l'inquiétude, les tourments, la honte et l'humiliation. Il vous reste à prendre une idée de la punition du péché.

Si tu savais la punition du péché, tu aurais peur du péché.

Il faut que nous sachions bien que Dieu, de même qu'il est miséricordieux et que sa miséricorde n'a pas de limite, il est aussi juste et sa justice n'a pas de limite...

Et de même qu'il est compatissant et qu'il pardonne les péchés, il est aussi saint et déteste le péché...

Mais malheureusement certains exploitent la miséricorde de Dieu d'une mauvaise façon qui les conduit à la hardiesse et au péché, comptant faussement sur la miséricorde de Dieu!

Une pareille personne pèche comme elle veut, et si vous la reprenez, elle vous répondra: "Dieu est miséricordieux.....affectueux.....bon.....il ne nous traite pas selon nos péchés et ne nous punit pas selon nos iniquités.....Celui qui pardonna à la femme pécheresse me pardonnera, celui qui pardonna à Zacchée le publicain me pardonnera aussi.....celui qui pardonna à Augustin me pardonnera.....et celui qui accepta à Lui Marie la Coptesse, et Moïse le Noir m'acceptera aussi à Lui...!

Elle dit cela, et elle oublie la pénitence merveilleuse et profonde que ses saints avaient faite, et qu'à cause de cette pénitence, Dieu les accepta à Lui. Cette pénitence fut la limite qui divisa leur vie, la transformation complète de leur conduite. Ils ne retournèrent plus jamais au péché une seconde fois, mais chaque jour ils augmentaient dans la grâce et grandissaient dans l'amour de Dieu.....la miséricorde de Dieu n'était pas pour eux un sujet de hardiesse ou un prétexte pour demeurer dans le péché, à Dieu ne plaise.....

Il faut que nous comprenions la justice et la miséricorde de Dieu d'une façon convenable qui nous conduit à la pénitence.

A cette occasion, quoi de plus beau que de citer ce qu'a mentionné l'apôtre saint Paul au sujet de la bonté et de la sévérité de Dieu.

La bonté et la sévérité de Dieu.

Notre instructeur le grand saint apôtre dit ainsi: "Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu: sévérité envers ceux qui sont tombés, et bonté de Dieu envers toi, si tu demeures ferme dans cette bonté; autrement tu seras aussi retranché" (Rom. 11:22).

Donc, il ne convient pas de compter sur la bonté de Dieu en oubliant sa sévérité....et il ne convient pas de compter sur la miséricorde de Dieu en oubliant sa justice...

La miséricorde de Dieu est juste.

Les attributs de Dieu ne se séparent pas les uns des autres de telle façon que l'un d'eux se tienne indépendamment de l'autre. Nous les citons parfois séparément dans le but de détailler et non de séparer, afin que les gens les comprennent. Mais théologiquement, ils sont unis...

Dieu est juste dans sa miéricorde, et miséricordieux dans sa justice. Sa justice est miséricordieuse, et sa miséricorde est juste. Sa justice est pleine de miséricorde, et sa miséricorde est pleine de justice. Il est impossible de séparer sa miséricorde de sa justice.

Cette union qui existe entre la justice et la miséricorde est le fondement de l'œuvre de la Rédemption.

Si la miséricorde de Dieu se tenait d'elle même sans la justice, il lui aurait suffi par sa miséricorde de dire aux hommes: "vos péchés vous sont pardonnés", et tout aurait été terminé, sans la crucifixion.

Mais il a pardonné le péché par la miséricorde, et il a, par la justice, payé le prix du péché.

C'est parce que Dieu est juste qu'il s'est incarné et qu'il est mort pour nous, afin de payer le prix du péché...

La justice doit, certes, réintégrer ses droits, même si cela nécessiterait l'Incarnation de Dieu, et qu'il paraisse comme un simple homme, en prenant une forme de serviteur et qu'il soit insulté, crucifié, qu'il souffre et qu'il meure.....

Si telle est la justice de Dieu, où est-ce que nous nous échapperons de sa justice?

Tu pourrais parfois comparer ton traitement par Dieu au miroir: de même qu'à un certain moment tu regardes le miroir et tu vois un visage affable et gai, et qu'à un autre moment tu le regardes et tu vois un visage triste et bourru, tandis que le miroir est le même.....ainsi de même que le miroir, Dieu te montre ton état.....tu regardes la face de Dieu et tu vois ton état intérieur. Si tu es repentant, tu vois Dieu dans sa bonté, et si tu es moqueur, insouciant, tu vois Dieu dans sa sévérité.

La bonté et la sévérité de Dieu sont représentées par l'ange qui apparut aux deux Marie au sépulcre...

Cet ange était terrifiant et réjouissant...il était terrifiant pour les gardes, à tel point que l'Ecriture Sainte dit: "Les gardes tremblèrent de peur et devinrent comme morts" (Matt. 28:4). Le même ange était la cause de la joie des deux femmes et la source d'une bonne nouvelle réjouissante. Ainsi Dieu est terrible pour les uns, et réjouissant pour les autres.

La bonté et la sévérité de Dieu apparaissent en général dans l'œuvre des anges:

Nous parlons tous des anges de la miséricorde, oublions-nous qu'ils sont aussi des anges pour la punition et pour la perdition?

Nous savons qu'un ange réveilla le prophète Elie quand il avait faim, et qu'il lui donna à manger, "et avec la force que lui donna cette nourriture,il marcha quarante jours et quarante nuits" (1Rois 19: 6-8).

Nous savons que Dieu envoya un ange à Agar quand son fils était sur le point de mourrir de soif, "et Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits d'eau", et son enfant but et vécut (Gen.21: 15-19).

Nous savons qu'un ange descendit dans la fosse, et ferma les gueules des lions qui ne firent aucun mal à Daniel (Dan. 6:22).

De même un ange alla à la prison et en fit sortir Pierre après lui avoir délié les mains des chaînes.

Le temps nous manquerait pour expliquer l'œuvre des anges qui entourent les fidèles et qui les délivrent, et des anges annonçant le bien, et des anges qui sont "tous des esprits au servce de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut" (Héb. 1:14). Cependant la nature miséricordieuse des anges ne les empêche pas d'être aussi pour frapper, punir et faire périr.

Nous présenterons maintenant quelques exemples d'anges envoyés par Dieu pour la destruction et le châtiment:

Parmi ces exemples, il y a l'ange exterminateur qui frappa tous les premiers-nés des égyptiens. Ainsi ils moururent tous en une seule nuit, "depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône, jusqu'au premier-né du captif dans sa prison, et jusqu'à tous les premiers-nés des animaux" (Exode 12:29).

De même l'ange qui tourna son épée contre Jérusalem, quand le prophète David pécha en faisant le dénombrement du peuple; et soixante-dix mille hommes moururent en ce jour (1Chroniques 21:14).

Parmi les exemples d'anges de destruction, sont les sept anges avec leurs sept trompettes et leurs effroyables coups que l'Apocalypse mentionne (Apoc. 8:9).

N'oublions pas que la première mention d'anges dans la Bible était terrifiante; Dieu chassa l'homme du paradis d'Eden, et envoya "les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l'arbre de la vie", afin que l'homme n'en mange point (Gen. 3:24).

La bonté et la sévérité apparaissent clairement en même temps dans les deux anges envoyés à Lot. Ils le sauvèrent, et en même temps ils frappèrent d'aveuglement les impies. (Gen. 19: 10-11). Elles apparaissent clairement de même, dans l'épisode du prophète Elisée avec Naaman le Syrien. Il guérit Naaman de sa lèpre , et fit que la lèpre qu'avait Naaman s'attacha à Guéhazi. "Et Guéhazi sortit de la présence d'Elisée avec une lèpre comme la neige" (2Rois 5: 14:27).

Si Dieu est ainsi dans sa bonté et sa miséricorde, et ainsi de même sont ses anges et ses prophètes, craignons donc nous aussi, afin de ne pas être exposés à la sévérité de Dieu à cause de nos péchés.

Les effroyables châtiments de Dieu.

L'infinie miséricorde de Dieu n'a pas empêché l'avènement de châtiments effroyables que la justice divine infligea à l'humanité à cause des péchés des hommes qui avaient provoqué la sainteté de Dieu, opposé sa bonté, et manqué à ses commandements....

Un exemple de ceci est le déluge, dans lequel Dieu extermina l'homme de la face de la terre. (Gen. 6:7).

Un autre exemple fut l'incendie de Sodome et Gomorrhe...

"Alors l'Eternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et Gomorrhe du soufre et du feu, de par l'Eternel. Il détruisit ces villes, toute la plaine et tous les habitants des villes, et les plantes de la terre. La femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une statue de sel" (Gen.19: 24-26).

Nous nous tenons en face du déluge, et en face de l'incendie de Sodome et Gomorrhe, et nous sommes édifiés, et nous réfléchissons...

Qui a dit que nos péchés sont moindres que les péchés de Sodome ou moindres que les péchés des gens au temps du déluge, ou moindre que le péché de la femme de Lot qui devint une statue de sel?!

Qui a dit que Dieu qui infligea ces châtiments dans l'ancien temps, a changé dans le nouveau testament ?! N'est-il pas "le même hier, aujourd'hui, et éternellement" (Héb. 13:8). "chez lequel il n'y a ni changement ni ombre de variation" (Jacques 1:17).

C'est lui aussi qui, dans le nouveau testament, fit tomber morts Ananias et Saphira....parce qu'ils avaient menti dans leur conversation avec l'apôtre Pierre...et combien de gens mentent pendant leurs conver- sations avec les pères évêques et les pères prêtres, et même avec les pères patriarches aussi...

C'est lui aussi qui permit à son serviteur Paul de dire à propos du pécheur de Corinthe: "j'ai déjà jugé...qu'un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus" (1Cor. 5:5).

De ce qui est écrit le plus violemment dans la Sainte Bible, à propos des châtiments des pécheurs, sont: les malédictions que Dieu répandit sur quiconque désobéit à ses commandements....

Une liste de ses malédictions apparaît dans le livre du Deutéronome où le Seigneur dit:

"Mais si tu n'obéis point à la voix de l'Eternel, ton Dieu, si tu n'observes pas et ne mets pas en pratique tous ses commandements et toutes ses lois que je te prescris aujourd'hui, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi et qui seront ton partage:

Tu seras maudit dans la ville, et tu seras maudit dans les champs.

Ta corbeille et ta huche seront maudites.

Le fruit de tes entrailles, le fruit de ton sol, les portées de ton gros et de ton menu bétail, toutes ces choses seront maudites.

Tu seras maudit à ton arrivée, et tu seras maudit à ton départ.

L'Eternel enverra contre toi la malédiction, le trouble et la menace, au milieu de toutes les entreprises que tu feras, jusqu'à ce que tu sois détruit: jusqu'à ce que tu périsses promptement, à cause de la méchanceté de tes actions, qui t'aura porté à m'abandonner...

Le ciel sur ta tête sera d'airain, et la terre sous toi sera de fer.

L'Eternel te fera battre par tes ennemis; tu sortiras contre eux par un seul chemin, et tu t'enfuiras devant eux par sept chemins, et tu seras un objet d'effroi pour tous les royaumes de la terre...

Tu n'auras point de succès dans tes entreprises; et tu seras tous les jours opprimé, dépouillé, et il n'y aura personne pour venir à ton secours...

Et même, l'Eternel fera venir sur toi, jusqu'à ce que tu sois détruit, toutes sortes de maladies et de plaies qui ne sont point mentionnées dans le livre de cette loi...

Ta vie sera comme en suspens devant toi, tu trembleras la nuit et le jour, tu douteras de ton existence.

Dans l'effroi qui remplira ton cœur et en présence de ce que tes yeux verront, tu diras le matin: puisse le soir être là; et tu dira le soir: puisse le matin être là" (Deut. 28: 15-68).

Vraiment ces malédictions sont effroyables et terrifiantes, et je me retiens de les enregistrer toutes à cause de la violence de la terreur qu'elles comportent...

Elles nous donnent une idée de la sainteté de Dieu qui n'est absolument pas facile avec le péché, et elles nous donnent une idée de la justice de Dieu qui punit le péché selon ce qu'il comporte d'horreur. Puissions-nous bien lire tout cela et être édifiés et nous repentir, en abandonnant le péché qui cause toutes ces malédictions...

Vraiment la malédiction est entrée dans le monde comme résultat du péché:

Quand Adam pécha, le Seigneur lui dit: "le sol sera maudit à cause de toi" (Gen.3:17). Puis la question évolua, et la malédiction atteignit l'homme lui-même; c'est ainsi que le Seigneur dit à Caïn: "tu seras maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère" (Gen.4:11); "tu seras maudit"....juste comme il avait dit au serpent auparavant: "tu seras maudit" (Gen. 3:14)...Ainsi l'homme pécheur ressembla à Satan "le serpent ancien", et les pécheurs devinrent nommés à juste titre : "les enfants du diable" (1Jean 3:10), ou "races de vipères" (Matt. 3:7).

Puis advint la malédiction du déluge, qui est la malédiction de l'anéantissement (Gen. 8:21).

Puis advint la malédiction de l'esclavage, qui tomba d'abord sur Canaan à qui il fut dit: "Maudit soit Canaan! qu'il soit esclave des esclaves de ses frères" (Gen. 9:25).

Ensuite advinrent les malédictions de la loi (Deut. 28) qui comportèrent de nombreux châtiments...dont parmi eux la mort, la maladie, l'épidémie, la pauvreté, l'échec, l'injustice, l'angoisse, et la défaite...

Dans le Nouveau Testament, Notre-Seigneur Jésus-Christ maudit le figuier couvert de feuilles et dépourvu de fruits (Marc 11:21), qui nous donne une idée de l'hypocrisie avec le manque de piété, et qui devint un symbole de quiconque marche dans ce chemin.

Vraiment, quel est celui qui lit ceci et qui n'est pas saisi de crainte?!

Et quel celui qui supporte que Dieu le maudisse?!

Plutôt quel est celui qui supporte qu'il perde la bénédiction qu'il avait d'abord reçue du Seigneur?!

Repentons-nous, mes frères, car toutes ces choses nous ont été léguées pour nous servir d'exemples, "et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles" (1Cor. 10:11).

Lavons nos péchés avec les larmes du repentir, avant que le jour redoutable du jugement nous atteigne, quand les pleurs et la pénitence ne serviront à rien.

Les tourments terribles de l'éternité.

La simple réflexion au jour de la mort et au jour du jugement, met dans le cœur du pécheur un frisson, et le porte au recueillement et à la pénitence.

C'est un jour redoutable et effrayant.

Le prophète Isaïe dit de lui: "Voici, le jour de l'Eternel arrive, jour cruel, jour de colère et d'ardente fureur, qui réduira la terre en solitude, et en exterminera les pécheurs" (Es. 13:9). "En ce jour, les hommes jetteront leurs idoles....et ils entreront dans les fentes des rochers et dans les creux des pierres, pour éviter la terreur de l'Eternel et l'éclat de sa majesté, quand il se lèvera pour effrayer la terre" (Es. 2: 20-21).

Le prophète Malachie dit à propos de ce jour: " Car voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants seront comme du chaume; le jour qui vient les embrasera, dit l'Eternel des armées, il ne leur laissera ni racine ni rameau " (Malachie 4:1).

Vraiment le jour de l'avènement du Seigneur est un jour redoutable . Le psalmiste dit de lui dans le psaume: "Les nuages et l'obscurité l'environnent, la justice et l'équité sont la base de son trône. Le feu marche devant lui, et embrase à l'entour ses adversaires. Ses éclairs illuminent le monde. La terre le voit et tremble, les montagnes se fondent comme la cire devant l'Eternel, devant le Seigneur de toute la terre" (Psaume 97: 2-5).

Saint Jean l'apôtre a expliqué ce jour redoutable dans son Apocalypse disant:

"Je regardai, quand il ouvrit le sixième sceau; et il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang, et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu'un figuier secoué par un vent violent jette ses figues vertes.

Le ciel se retira comme un livre qu'on roule; et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leurs places.

Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. Et ils disaient aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l'agneau; car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut résister? (Apoc. 6: 12-17).

Telle est la position des pécheurs et des méchants en ce jour là. Tandis que les bons monteront sur les nuages vers le Seigneur, et ils seront toujours avec le Seigneur dans sa gloire...

Pendant que les bons seront dans "une joie ineffable et glorieuse" (1Pierre 1:8), et pendant que les hymnes des saints s'élèveront avec "des harpes de Dieu" (Apoc. 15:23), et pendant que ceux-ci jouiront de la compagnie du Seigneur et de ses saints dans la Jérusalem céleste.... pendant que ceux-ci seront dans la béatitude, les méchants seront dans les tourments insupportables, et ne connaîtront plus la saveur du repos, pour l'éternité.

Les tourments et les douleurs des méchants.

Le Seigneur dit d'eux: "Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle" (Matt. 25:46). Il dit aussi: "Le Fils de l'homme enverra ses anges qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité: et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur père" (Matt. 13: 41-42).

Quoi de plus violent que ces tourments éternels qui ne finissent pas, dans les pleurs et les grincements de dents, dans les ténèbres extérieures, et dans les flammes du feu. la comparaison entre la condition des méchants et celle des bons rendra ces tourments plus douloureux.

Saint Paul décrit leur condition en disant: "Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force, lorsqu'ill viendra pour être, en ce jour-là glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru" (1Thess.1: 9-10).

Il dit aussi: "mais l'irritation et la colère à ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles à la vérité et obéissent à l'injustice. Tribulation et angoisse sur toute âme d'homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec! Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien." (Rom.2: 8-10).

Sans doute nous craignons et nous tremblons quand nous entendons ce saint apôtre dire: "Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péches, mais une attente terrible du jugement et l'ardeur d'un feu qui dévorera les rebelles" (Héb. 10: 26-27). L'Apôtre explique ceci en disant: "Celui qui a violé la loi de Moîse meurt sans miséricorde, sur la déposition de deux ou de trois témoins; de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l'alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de grâce?

Car nous connaissons celui qui a dit: "A moi la vengeance, à moi la rétribution", et encore: "Le Seigneur jugera son peuple. C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant" (Hébr. 10: 28-31).

Saint Jean le bien-aimé, l'apôtre renommé par son discours détaillé sur l'amour de Dieu, parle dans son Apocalypse à propos de "l'étang ardent de feu et de soufre." (Apoc. 21:8); et il décrit le châtiment du pécheur disant: "il boira, lui aussi du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l'agneau. Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles: et ils n'ont de repos ni jour ni nuit" (Apoc. 14: 10:11)."Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles" (Apoc. 20:10).

Il explique comme exemple de ces tourments, le châtiment de Babylone l'impudique: "Autant elle s'est glorifiée et plongée dans le luxe, autant donnez-lui de tourment et de deuil...et tous les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle à l'impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront à cause d'elle, quand ils verront la fumée de son embrasement. Se tenant éloignés, dans la crainte de son tourment, ils diront: Malheur malheur" (Apoc.18: 7-10).

Quoi de plus redoutable que ce jugement! c'est à cause de cela que la Sainte Eglise a préposé de dire dans la "prière du rideau": "O Seigneur, votre jugement est redoutable, quand les gens seront rassemblés, les anges se tiendront debout, les registres seront ouverts, les actions seront découvertes, et les pensées seront examinées. Quel jugement sera mon jugement, moi qui suis pris dans les péchés. Qui éteindra les flammes du feu pour moi, si vous ne me faites miséricorde, vous, ô ami des êtres humains..."

Dieu n'a pas pitié du pécheur, à moins qu'il ne se repentit...

Vraiment, c'est une grande honte, que toutes les actions et les pensées soient dévoilées, devant toutes les personnes et tous les anges. Qui est celui qui peut supporter d'être dévoilé à cette heure?!

De même, il est redoutable et honteux que les pécheurs soient séparés des bons..... Ici sur terre, tous se rassemblent, le plus souillé des impurs avec le plus saint des bons; tandis que là-bas, non. Dieu commencera par séparer l'ivraie du blé, les boucs des moutons, les gens de gauche des gens de droite. Il privera les pécheurs pour l'éternité, de la compagnie des saints, de la compagnie des anges et de la compagnie de Dieu.

Imaginez-vous l'homme juste, à l'heure de son départ, porté par les anges, comme Lazare (Luc 16:22). Les anges le prennent dans les seins des saints....ils le guident et le présentent là-bas à tous.

Voici Noé, celui-ci est Abel, voici Seth et le reste des patriar- ches...ceux-là sont Moïse, Samuel, Jérémie Isaïe, Daniel et le reste des prophètes....

Ici saint Antoine, saint Macaire, saint Pacôme et le reste des pères moines....Viens que je te montre saint Paul, saint Eunophre, saint Misaïl et le reste des pères anachorètes....

Regarde ici saint Athanase, saint Cyrille, saint Dioscore et le reste des champions de la foi....

Ici saint Georges, saint Mina, sainte Démiana et le reste des martyrs.....

Et ceux-ci sont les anges, les puissances, les seigneurs, les dominations, les chérubins, les séraphins et toute l'assemblée innombrable des forces célestes.....

C'est une cérémonie merveilleuse de rencontres dans laquelle l'âme juste fait la connaissance de tous les anges et de tous les saints.

Tandis que les pécheurs seront debout au loin, dans les ténèbres extérieures; et il y aura entre eux et les justes un abîme profond, ils seront privés de tous les bons et de la jouissance de se mêler avec eux...

Elles sont, sans doute, très impressionnantes ces paroles qui expliquent la condition du riche dans le séjour des morts. La Sainte Ecriture dit de lui à ce propos:

"Dans le séjour des morts, il leva les yeux, et, tandis qu'il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Il s'écria: Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme" (Luc 16: 23-24).

Oh étonnement! n'est-ce pas celui-là le pauvre Lazare, que les chiens venaient lécher ses ulcères; celui que le riche regardait auparavant avec dégoût....Voici maintenent que la situation a changé, et le grand riche est devenu désireux que Lazare vienne à lui, mais son désir ne se réalise pas....

Le péché est une privation des saints; il est surtout une privation de Dieu....

Tout ceci est à propos du châtiment éternel. Mais en plus de ceci, il y a d'autres châtiments du péché. Ce sont des châtiments sur la terre.

Deux châtiments du péché:

1. Terrestre

2. Eternel

Il y a deux châtiments du péché, l'un est terrestre, l'autre est dans l'éternité.

Quant au châtiment éternel, l'être humain peut s'en échapper par la pénitence. Par contre, le châtiment terrestre peut être infligé à l'homme par Dieu; et l'homme le subit malgré sa pénitence.

Nos premiers parents par exemple:

Quand Adam et Eve péchèrent, quel fut leur châtiment? Ce fut la mort. Le Christ les sauva de cette mort par sa mort. Mais malgré le jugement de la mort qu'auparavant Dieu les en avait averti, la question ne s'est pas arrêté à cette limite, mais Dieu leur imposa un autre châtiment terrestre.

Quel était donc le châtiment terrestre d'Adam et Eve?

Un châtiment commun à eux deux: c'était le renvoi du paradis. Quoi encore?

Le Seigneur dit à Adam: le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie....C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain..." (Gen. 3: 17-19). Et le châtiment de la peine et de la sueur du front demeura adhérent à tous les enfants d'Adam jusqu'à ce jour, malgré l'œuvre de la Rédemption grandiose sur la croix.

Et le Seigneur dit à Eve: "j'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur" (Gen. 3:16). Notre-Seigneur Jésus-Christ vint et pardonna à la femme son péché, et malgré ceci, elle ne cesse d'enfanter dans la peine et la douleur. C'est le châtiment terrestre.....

Ce châtiment terrestre qui a été infligé à Adam et Eve, c'est un exemple de cc que l'homme souffre sur la terre, comme résultat de son péché, même si Dieu le lui pardonna au ciel...

L'exemple de la femme adultère.

C'est un fait connu que Notre-Seigneur Jésus-Christ pardonna à plusieurs femmes adultères; comme la femme adultère qui baigna ses pieds avec ses larmes et les essuya avec les cheveux de sa tête; et comme la femme adultère qui a été surprise en flagrant délit d'adultère, et que le Seigneur avait sauvé de la lapidation en disant à ceux qui l'accusaient: "Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle" (Jean 8:7).

Malgré ce pardon, le Seigneur châtia la femme adultère par le divorce et par la défense d'un second mariage. (Matt. 5:32; Matt. 19:9; Luc 16:18).

Beaucoup de gens se demandent pourquoi le Seigneur ne permet pas à la femme adultère de se remarier, tant qu'il avait pardonné à la femme adultère. La réponse est simple. Il est possible que le Seigneur pardonne à une femme adultère si elle fait pénitence; et ainsi elle ne perdra pas son éternité, et elle trouvera sa part dans le paradis. Mais ici, il y a pour elle un châtiment terrestre qu'elle souffre comme punition de son péché. Puisqu'elle n'a pas été fidèle à son mari, il est impossible que le Seigneur lui confie un autre mari, mais elle sera une leçon pour les autres.

Le châtiment terrestre est de diverses sortes :

Ou bien il est un résultat naturel du péché, ou bien il est un coup de Dieu, ou bien il est un châtiment de la société, de l'Etat ou de l'Eglise.

Le châtiment terrestre comme résultat naturel du péché.

Il y a plusieurs péchés qui comportent en eux-mêmes leurs châtiments:

Par exemple, l'adultère peut être atteint de faiblesse, d'anémie , ou de quelque maladie secrète.

Celui qui s'adonne aux drogues, peut par exemple être atteint de la perte de sa personalité et de la détérioration de ses nerfs.

Celui qui fume peut être atteint de cancer, d'une maladie de poumons, de tension ou de quelqu'autre maladie.

L'étudiant qui néglige ses leçons a un châtiment sur terre, c'est l'échéc.

Le joueur aux jeux de hasard est atteint de la pauvreté ou du besoin.

La mère qui n'élève pas son fils souffre beaucoup sur terre du fait du mauvais caractère de son fils.

A part le châtiment éternel, tous ces châtiments sont sur terre. Le châtiment éternel peut être annulé par la pénitence, tandis que le châti- ment terrestre demeure tel qu'il est. Ainsi, la mère qui n'élève pas son fils pourait faire pénitence et son péché pourrait lui être pardonné, mais son fils demeurera une amertume de cœur pour elle sur terre. L'élève qui n'étudie pas et qui échoue pourrait faire pénitence et le Seigneur pourrait lui pardonner sa négligence, mais ceci n'empêchera pas qu'une année de sa vie sera perdue pour rien sur terre. Celui qui est atteint d'une maladie à cause du péché, pourrait être pardonné de son péché, par la pénitence, mais la maladie demeurera en lui comme châtiment terrestre, comme résultat naturel du péché.

Le châtiment terrestre en tant que coup de Dieu:

La maladie peut, par exemple être un résultat naturel du péché, comme les maladies qui résultent de la fumerie, de l'abandon aux narcotiques, de l'adultère, de la boisson, etc......Tandis qu'il existe un autre genre de maladies qui est considéré comme un coup de Dieu.

Tel est le coup de la lèpre qui atteignit Guéhazi, le disciple d'Elisée, comme châtiment pour son amour de l'argent, et pour son mensonge à son maître (2Rois 5:27).

Tel est le coup de la lèpre qui atteignit Marie, la sœur d'Aaron et de Moïse, comme châtiment pour ses paroles contre Moïse (Nom. 12:10).

Tel est le coup des ulcères formés par l'éruption de pustules qui atteignit l'Egypte, comme châtiment pour la dureté de cœur de Pharaon (Exode 9:10).

Tel est le coup de l'épidémie qui atteignit les fils d'Israël, comme châtiment pour le péché de David, et ainsi en un seul jour, soixante-dix mille hommes d'entre eux moururent (2Sam. 24:15).

A propos d'un tel coup, le Seigneur dit dans sa malédiction du pécheur: "L'Eternel te frappera de consomption, de fièvre et d'inflammation, de chaleur brûlante, de desséchemant, de jaunisse et de gangrène, qui te poursuivront jusqu'à ce que tu périsses.....L'Eternel te frappera de l'ulcère d'Egypte, d'hémorrhoïdes, de gale et de teigne, dont tu ne pourras guérir (Deut. 28: 22,27).

A part la maladie, il y a d'autres coups de Dieu: comme l'échec par exemple.....Il se peut que l'échec soit à cause de la négligence et d'un manquement de la part de l'homme; et il se peut aussi qu'il soit un coup de Dieu à cause de la perte de la bénédiction (Deut. 28).

De même, parmi les exemples de ces coups: il y a la défaite, la servitude, et même la mort aussi. Le péché est une mort; et le châtiment du péché est aussi une mort; comme il arriva à Eli le sacrificateur qui n'avait pas éduqué ses enfants (1Sam. 4:18).

Contemple, mon frère, ta vie. Examine tout ce que tu as fait et dans lequel tu as échoué, peut-être y a-t-il là-bas un péché qui est la cause de tous les coups qui t'atteignent.

Des châtiments du péché de la part de la société, de l'Etat, et de l'Eglise.

Il y a des châtiments du péché qui atteignent l'homme sur terre, et que Dieu n'inflige pas directement, mais qui sont infligés par la société, l'Etat, ou l'Eglise.

Parmi les châtiments que souffre le pécheur de la part de la société, il y a le déshonneur, la honte, et la mauvaise réputation; et la question pourrait même atteindre le mépris, le rejet de l'homme par la société dans laquelle il vit, et l'évitation de se mêler à lui...

Le châtiment terrestre pourrait provenir de l'Etat, comme le jugement que portent les magistrats contre les criminels: la prison, les travaux forcés, la condamnation à mort, ou l'exil. Il se peut que le jugement soit le renvoi du travail, ou des peines pécuniaires, etc....

Les châtiments peuvent se réunir ensemble; un châtiment de la part de Dieu, avec le déshonneur de la part de la socété, avec la condamnation à la prison selon un jugement de l'Etat.

Il y a aussi de nombreux châtiments écclésiastiques contenus dans les livres des canons écclésiastiques. Parmi ces châtiments, il y a la privation de la communion pour une certaine période, ou la privation d'entrer à l'Eglise, ou le relèvement de l'exercice des fonctions sacerdotales, ou le retrait d'un grade,...ou d'autres châtiments qu'il n'y a pas lieu de citer maintenant. Mais je dis que quand l'Eglise était sévère et ferme dans ses châtiment, l'assemblée des croyants était plus sainte, plus prudente, plus miséricordieuse, et la crainte de Dieu était en elle.

Et toi, ô frère, demande-toi: est-ce que j'ai commis une faute qui mérite un jugement écclésiastique qui ne m'a pas été infligé. Peut-être te serais-tu enfui d'un pareil jugement, et que tu ne mérites pas d'entrer à l'Eglise selon les canons...

Dieu a permis que le jugement terrestre soit infligé même à ses amis les saints qui avaient combattu pour Lui, et qui avaient opéré des miracles en son nom.

Châtiments pour les saints amis de Dieu.

L'exemple du prophète David.

Le prophète David pécha; il commit l'adultère et tua;...puis il confessa son péché à Nathan disant: "J'ai péché contre l'Eternel"; et il entendit le pardon divin par la parole que lui adressa Nathan: "L'Eternel pardonne ton péché, tu ne mourras point" (2Sam. 12:13).

Ainsi le Seigneur leva de David le châtiment éternel; tandis que le châtiment terrestre demeura.....Comment cela arriva-t-il ?

David fit pénitence d'une façon merveilleuse et profonde; ses larmes devinrent pour lui son pain jour et nuit, à tel point qu'il dit: "Chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes. Mon lit est arrosé de mes pleurs" (Ps. 6:7). Il s'humilia dans la poussière et il s'anéantit devant Dieu....et avec tout cela, la parole de Dieu le suivait: "Maintenant, l'épée ne s'éloignera jamais de ta maison, parce que tu m'as méprisé, et parce que tu as pris la femme d'Urie, le Héthien, pour en faire ta femme. Ainsi parle l'Eternel: Voici, je vais faire sortir de ta maison le malheur contre toi, et je vais prendre sous tes yeux tes propres femmes pour les donner à un autre, qui couchera avec elles à la vue du soleil" (2Sam. 12: 10-11).....ce qui arriva.

L'adultère ne s'éloigna pas de sa maison, et fut exemplifié par les péchés de ses deux fils Ammon et Absalon; et l'épée aussi ne s'éloigna pas de sa maison, car Absalon se leva contre lui, et David sortit de Jérusalem pieds nus, pleurant, bouleversé et craignant son fils....et il passa des périodes d'humiliation et de peine, sur terre, comme résultat de son péché.

Même quand David voulut construire une maison pour Dieu, et qu'il eut préparé toutes choses: des pierres de taille, du fer en abondance, de l'airain en quantités telles qu'il n'était pas possible de les peser, des bois de cèdre sans nombre; Dieu n'oublia pas le sang qu'il avait versé, mais la parole de Dieu lui fut adressée disant: "Tu as versé beaucoup de sang...tu ne bâtira pas une maison à mon nom, car tu as versé devant moi beaucoup de sang sur la terre" (1Chron.22: 3-8).

C'est ainsi que Dieu le priva de construire le temple , et le châtiment terrestre demeura malgré le pardon du ciel...

La même chose se répéta une autre fois quand David pécha et fit le dénombrement du peuple. Puis le Seigneur fut irrité contre lui. Alors David se repentit: il sentit son cœur battre. Il ressentit sa faute, s'en repentit, et la confessa en criant vers le Seigneur et disant: "J'ai commis un grand péché en faisant cela. Maintenant, ô Eternel, daigne pardonner l'iniquité de ton serviteur, car j'ai complètement agi en insensé" (2Sam. 24:10).

Est-ce que Dieu accepta de lui cette pénitence, cette confession et cette prière? Oui, il accepta sa pénitence et lui pardonna son péché. Il annula son châtiment éternel. Mais le châtiment terrestre demeura.

Ainsi le Seigneur continua à châtier son serviteur; il lui proposa trois coups sévères qui comportaient le sens de l'anéantissement et de la ruine. C'étaient la famine, la peste, et l'épée des ennemis.

David dit en se rendant: "Je suis dans une grande angoisse! Oh tombons entre les mains de l'Eternel, car ses compassions sont immenses, mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes!" Mais malgré cette humiliation, Dieu ne voulut pas pardonner, et il envoya un ange exterminateur qui leva son épée sur Jérusalem et tua soixante-dix mille hommes de ses habitants, jusqu'à ce que David cria dans une douleur insupportable, en s'adressant à Dieu: "Voici, j'ai péché! C'est moi qui suis coupable, mais ces brebis, qu'ont-elles fait? Que ta main soit donc sur moi et sur la maison de mon père" (2Sam. 24: 11-17).87

Qu'est-ce que cela, Seigneur, que vous avez fait avec votre serviteur David? N'est-ce pas lui de qui vous avez dit: "J'ai trouvé David, fils d'Isaï, homme selon mon cœur?" (Actes 13:22). Pourquoi ne compatissez-vous pas et ne pardonnez-vous pas? Il dit: oui, je lui pardonne au ciel, mais sur la terre, il subit son châtiment...

Quelle terreur!...même avec David, ô Seigneur?!

Même avec David qui vous aime; celui qui vous a dit: :Combien j'aime ta loi! Elle est tout le jour l'objet de ma méditation" (Ps. 119 : 97). David qui se levait à minuit pour vous remercier pour les jugements de votre justice; celui qui disait: "Je devance les veilles et j'ouvre les yeux, pour méditer ta parole" (Ps. 119 : 148)?! David qui vous disait: "O Dieu! Tu es mon Dieu, je te cherche; mon âme a soif de toi, mon corps soupire après toi." (Ps. 63:2)....! David, l'homme des louanges et de la prière, l'homme de la flûte, de la harpe et des dix cordes....Vous faites cela à David ?!

S'il en est ainsi avec David le prophète bien-aimé, que dirons-nous de nous mêmes, nous qui n'avons pas la même familiarité que la sienne, ni la même sainteté que la sienne, ni la même pénitence que la sienne ?!

Nous devons donc nous réveiller et prendre garde à nous-mêmes, car notre Dieu est juste et il demande à chacun compte de ses œuvres, quelque soit son rang spirituel chez Dieu lui-même.

L'exemple du prophète Moïse

L'exemple du prophète Moïse est plus difficile que l'exemple de David, dans sa signification. Qui est celui qui peut décrire l'amour de Dieu pour son serviteur Moïse ?! Moïse le bien-aimé et l'interlocuteur de Dieu? Moïse, l'homme des prodiges et des miracles, celui qui fendit la Mer Rouge, celui qui frappa le rocher et il en sortit de l'eau; Moïse qui par sa prière, Dieu transforma l'eau amère en eau douce; celui qui par sa prière, Dieu fit descendre les cailles du ciel; celui qui en élevant les mains, sa prière était plus puissante que les armées de Josué; Moïse que Dieu avait défendu lorsque Marie et Aaron parlèrent contre lui, et frappa Marie de la lèpre, et dit à Marie et à Aaron: "Lorsqu'il y aura parmi vous un prophète, c'est dans une vision que moi, l'Eternel je me révèlerai à lui, c'est dans un songe que je lui parlerai.

Il n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison. Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il voit une représentation de l'Eternel. Pourquoi donc n'avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse ?" (Nom. 12: 5-8).

Moïse pécha quand il frappa le rocher deux fois en disant au peuple insurgé et révolté: "Ecoutez donc, rebelles. Est-ce de ce rocher que nous vous ferons sortir de l'eau?" Le résultat fut que Dieu le condamna à ne pas entrer dans la terre promise. (Nom.20: 7-12)

Qu'est-ce que cela Seigneur, que vous faites? Est-ce que vous oubliez toute cette longue fréquentation à cause d'un seul péché dans des conditions sévères ?!

Mais Dieu insista que Moïse n'entrera pas la terre! Qu'est-ce que vous dites, Seigneur? Le proverbe dit: "le cuisinier du poison en goûte". Vous savez combien j'ai peiné pour ce peuple pendant des dizaines d'années, et j'ai patiemment supporté son insurrection, en le guidant dans le désert. Il est rebelle et son cou est dur. Est-ce que vous oubliez ma peine; je suis Moïse votre serviteur, votre bien-aimé, votre ami, votre interlocuteur.

Tout ceci ne profita à rien, le Seigneur insista sur son châtiment. Moïse l'invoqua: "j'ai péché, pardonnez-moi ô Seigneur, oubliez ce péché ô Seigneur, laissez-moi passer pour voir la bonne terre," Ce fut comme si Dieu disait, avec le même principe:

Je pardonne dans mon royaume; tandis qu'ici le châtiment doit être exécuté, même si c'est contre Moïse.

Quand l'invocation de Moïse augmenta, Dieu s'irrita contre lui et lui dit : "Cest assez, ne me parle plus de cette affaire" (Deut. 8:26). Finalement, après des prières répétées, des supplications et des invocations, il lui permit de voir la terre de loin, du haut de la montagne, mais non pas d'y entrer.

Dieu, dans sa justice n'usa pas de complaisance avec Moïse, malgré sa familiarité avec lui. Et toi, ô mon frère, quelle est ta familiarité? Est-ce que ta place chez Dieu est plus élevée que celle de Moïse?!

S'il en est ainsi, que ne prends-tu pitié de toi-même pour faire pénitence, de crainte d'être exposé à la justice de Dieu, comme résultat de ton péché, et alors ta vie sainte passée n'intercéderait pas pour toi. Si Moïse et David n'échappèrent pas au châtiment, est-ce que tu y échapperas toi ?

Je vous donnerai un autre exemple du châtiment terrestre, c'est Jacob, le père des pères.

L'exemple de Jacob, le père des pères.

Jacob que Dieu aima pendant qu'il était encore dans le ventre avant qu'il ne soit né, et avant qu'il fit du bien, Dieu dit: "J'ai aimé Jacob et j'ai haï Esaü" (Rom. 9:13). Il lui donna la préséance sur son frère aîné pendant qu'il était dans le ventre, disant à Rébecca: "Deux nations sont dans ton ventre, et deux peuples se sépareront au sortir de tes entrailles....et le plus grand sera assujetti au plus petit" (Gen. 25:23). Ce Jacob pécha, en obéissant au conseil de sa mère qui l'aimait plus qu'Esaü; il trompa son père et prit la bénédiction...

Dieu ne le laissa pas sans châtiment malgré qu'il lui était apparu, car Jacob avait vu Dieu face à face (Gen. 32:30); et malgré les promesses qu'il lui avait faites, et la bénédiction qu'il lui avait donnée, et la vision qu'il lui avait montrée, car il lui était apparu sur l'échelle qui reliait le ciel à la terre et lui dit: "Ta postérité sera comme la poussière de la terre....et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité. Voici, je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras" (Gen. 28: 14-15).

Malgré tout cela, de même que Jacob trompa son père, ainsi Dieu permit à ses fils de le tromper, quand ils vendirent Joseph et plongèrent sa tunique dans le sang d'un bouc qu'ils avaient égorgé. Ils firent savoir à leur père qu'une bête féroce avait dévoré Joseph. Jacob fut trompé par ses fils, il déchira ses vêtements, "et il porta longtemps le deuil de son fils" (Gen. 37: 31-34). De même son oncle Laban le trompa, et le maria à Léa au lieu de Rachel qu'il aimait plus qu'elle, et pour qui il avait peiné pendant de longues années. Son oncle le trompa aussi dans son salaire qu'il changea plusieurs fois.

Les tribulations continuèrent à suivre Jacob, à tel point que, dans sa conversation avec Pharaon, il résuma sa vie dans une expression sommaire disant: "Les jours des années de mon pélerinage... ont été peu nombreux et mauvais" (Gen. 47:9)....Vraiment son péché avait été pardonné, et Dieu lui avait montré sa satisfaction par la bénédiction, les visions, et les promesses. Mais, malgré son amour pour lui, il ne l'épargna pas du châtiment terrestre.

As-tu été convaincu, ô frère béni, de la gravité du châtiment du péché? Le temps me manquerait pour vous citer beucoup d'autres exemples tirés de la Sainte Bible, mais je laisse ceci à votre contemplation privée, et je vous donnerai maintenant un ou deux exemples tirés de l'histoire des pères:

L'exemple de saint Moïse le Noir.

Il était dans sa vie primitive un assassin cruel. Puis il se repentit, et il arriva au monastère et devint moine. Il progressa dans la vie de la grâce jusqu'à ce qu'il devint un modèle de douceur, de bonté, et de l'amour des frères; et son amour était tellement grand que parfois il faisait la tournée des cellules des moines pour porter secrètement leurs cruches et il allait au puits pour les leur remplir d'eau. Dieu lui accorda le don des visions et le don de faire des miracles. Il s'éleva beaucoup dans la sainteté jusqu'à ce qu'il devint le guide spirituel de plusieurs personnes. Ils le prirent et le consacrèrent prêtre. Il devint l'un des piliers du désert qui sont peu nombreux.

Mais malgré toute cette pénitence, et ces dons, est-ce que Dieu oublia ses péchés primitifs pour lesquels il méritait un châtiment? Nous lisons que lorsque les barbares attaquèrent le monastère, les moines s'échappèrent, et ils invitèrent l'abbé Moïse à s'échapper avec eux. Alors il leur répondit: "Je sais, mes frères, que les barbares me tueront, car j'avais tué plusieurs personnes dans ma jeunesse; et l'Ecriture dit: "tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée" (Matt. 26:52). Ceci arriva de fait; les barbares assaillirent saint Moïse et le tuèrent; et la prophétie se réalisa.

Certains se demanderont quelle est la signification de la mort d'un grand saint de cette façon horrible, lors qu'il s'était repenti des fautes de sa jeunesse?! Mais telle est la manière de Dieu.

Un autre exemple:

L'exemple de saint Bimin (Poémon).

J'ai lu une histoire dans un manuscrit précieux au monastère. On raconte qu'un saint nommé Poémon était très ascétique, et il vivait la vie de pauvreté et de besoin. Sa cellule était dépourvue de couverture pour le préserver du froid la nuit. Un jeune homme visita ce saint; et alors il passa la nuit dans une grotte voisine. Quand il fut le matin, saint Poémon lui demanda comment il avait passé la nuit. Le jeune homme répondit: "J'ai été très fatigué à cause du froid sévère, car il n'y a pas de couverture." Le saint dit avec modestie: "Quant à moi, j'ai dormi réchauffé." Le jeune homme lui demanda comment cela a-t-il été, et il répondit: "Un lion vint la nuit et dormit à côté de moi et me réchauffa par son corps."

Quand le jeune homme fut ébahi de ce qui arriva au saint, et comment un lion s'était étendu à côté de lui sans le croquer, alors le saint lui répondit: "Je sais, mon fils, que nécessairement je serai dévoré par les bêtes féroces un de ces jours; car un jeune homme avait frappé à ma porte, une certaine nuit, et je ne lui ouvris point. Il avait peur, et il fut de fait dévoré par les bêtes féroces comme je l'ai appris....

Ce que l'amba Poémon avait prévu se réalisa.

Voilá des exemples du châtiment terrestre. Il en existe très beaucoup pour quiconque lit la Bible et les anecdotes de l'histoire, qui ont toutes été composées pour notre instruction.

A cause de tout ceci, il ne convient pas de comprendre la miséricorde immense de Dieu séparément de sa justice. Sinon, sous prétexte de la miséricorde de Dieu, de sa tendresse et de sa compassion, nous serons conduits à l'effronterie et à l'insouciance. Nous commettrons le péché sans ressentir sa gravité; et, dans l'amour de Dieu pour nous, nous oublierons sa crainte.

Car certaines gens se permettent de commettre le péché, et ils croient que la question est extrêmement facile. Simplement quelques minutes passées avec le père confesseur, tu te confesses et tu obtiens l'absolution, et comme si rien n'était arrivé....comme si les commandements de Dieu n'avaient pas été désobéis, comme si le cœur de Dieu n'avait pas été blessé...!

Vraiment, ô frère, le père prêtre, quand il récite la prière de l'absolution pour toi, il ajoute ton péché à l'amertume du calice que le Seigneur a bu. Alors tu échappes au châtiment éternel par le sang du Christ, si tu es pénitent. Quant au châtiment terrestre, il a un autre compte dont peut-être tu n'échapperas pas.

Fais attention à toi-même donc, la question n'est pas si facile que tu le crois.

Néanmoins pour votre consolation, et pour que vous ne tombiez pas dans la terreur et le désespoir, je vous dis.

Dieu ne châtie pas tout péché par un châtiment terrestre.

Et ceci parce que les péchés de l'homme sont innombrables, il pèche chaque jour. "Nous bronchons tous de plusieurs manières" (Jacques 3:2). Si Dieu châtiait tout péché par un chatiment terrestre, les châtiments se succèderaient innombrablement sans fin, pour être proportionnés au nombre de péchés.

Mais Dieu remets beaucoup...... et parmi des centaines de péchés, il se peut qu'il n'inflige de châtiment que pour un seul afin que l'homme ne se méprenne pas et tombe dans l'insouciance, et aussi afin que l'homme s'humilie et profite spirituellement, comme il arriva au prophète David. Le châtiment terrestre provient sans doute de la miséricorde de Dieu. Il nous invite à la vigilance par lui, afin que nous nous réveillions de notre somnolence. Il nous conduit de même par lui à l'humilité.

Nous ressentons que nous avons péché, et que nous avons irrité Dieu contre nous. Alors nous nous repentons et nous revenons à lui.....et ainsi nous échappons au châtiment éternel. Non pas que le châtiment terrestre l'ait remplacé, loin de là! Mais parce qu'il nous a réveillé pour faire pénitence afin de mériter le pardon.

Si nous souffrons ici, cela vaut mieux que les souffrances et que la honte de l'éternité.

Cependant, si les châtiments de l'éternité sont effroyables, il s'en tient encore à nous, et demeure entre nos mains, jusqu'à cet instant, de décider de notre sort....

L'apôtre saint Paul a pu dire en tout courage: "Désormais la couronne de justice m'est réservée, le Seigneur, le Juste Juge me la donnera en ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement" (2 Tim. 4:8).

Est-ce que tu peux prononcer la même expression de saint Paul? Puisses-tu en être capable.

Même si la couronne de justice t'a été réservée, prend garde, et "Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne" (Apoc. 3:11). Vis la vie de pénitence et de vigilance tous les jours.

La crainte du châtiment du péché te pousseras à la pénitence. Certes, il y a d'autres motifs, que sont-ils?...

 

CHAPITRE 5

AUTRES MOBILES DE LA PENITENCE.

 

Il y a des mobiles de la pénitence qui proviennent de l'intérieur de l'être humain, des sentiments de son cœur. Nous en avons cité plusieurs. Il y a d'autres mobiles de la pénitence qui proviennent de l'extérieur. Ils viennent à l'être humain sans qu'il les cherche. Nous citons parmi ces mobiles:

Les visites de la grâce.

Dieu "veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité" (1 Tim. 2:4). Pour cela, il cherche le salut de tout le monde. Sa grâce agit dans les pécheurs afin qu'ils se repentissent, afin qu'ils veuillent et qu'ils agissent, "car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir" (Phil. 2:13).

Toute personne , certes, est visitée par la grâce...

Par exemple Saül de Tarse:

Il a témoigné de lui-même qu'il était auparavant un blasphémateur, un persécuteur" de l'Eglise (1Tim. 1:13). Des aiguillons piquaient sa conscience afin qu'il quittât cette dureté et cette violence. Mais il refusait ces aiguillons et ne répondait pas. ... Finalement le Seigneur lui apparut sur la route de Damas et lui dit: "Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu?....Il te serait dur de regimber contre les aiguillons" (Actes 9: 4-5).

Il est clair que la conduite de Saül vers la pénitence et vers son abandon de la persécution de l'Eglise, ne commença pas de l'intérieur de son âme, mais plutôt le mobile lui vint de l'extérieur de la part d'une visite de la grâce, de sa rencontre avec le Seigneur qui le réconcilia, le corrigea et l'invita à son service...

La même chose arriva avec le prophète Jonas...

Il s'était échappé du Seigneur, et il n'était pas d'accord pour proclamer Ninive, de crainte que la miséricorde de Dieu ne l'atteigne, et en ce cas sa parole tomberait.....(voir notre livre: Contemplations dans le livre de Jonas). De fait, quand le Seigneur accepta la pénitence de Ninive, et cette ville fut sauvée, Jonas s'assit irrité à l'est de la ville...! et même il fut mortellement irrité et dit: "la mort m'est préférable à la vie: (Jon. 4: 1-3).

Pendant qu'il était ainsi, la grâce du Seigneur le visita pour le sauver de son faux chagrin..... le Seigneur lui-même lui parla pour le réconcilier, pour lui expliquer, afin de changer son cœur et de le conduire à la pénitence.

Ainsi la grâce atteignit le prophète par la voix de Dieu, comme cela était arrivé à Saül.... Néanmoins, ce n'est pas nécessairement une condition dans la grâce, que Dieu parle à l'homme...

Mais il se peut que Dieu envoie une personne pour blâmer le pécheur afin qu'il fasse pénitence....

Comme ce qui arriva lorsque le Seigneur envoya Nathan pour blâmer David afin qu'il se repentisse.

David ne ressentait pas l'état dans lequel il était, mais il tombait d'un péché à un autre: du désir à l'adultère et au meurtre...jusqu'à ce que la grâce le visita par l'arrivée de Nathan qui l'informa de la gravité de ce qui était arrivé....et seulement alors, son âme somnolente commença à se réveiller, et il dit: "J'ai péché contre l'Eternel" (2Sam: 12:13). Puis commença l'histoire d'une profonde pénitence dans laquelle il arrosa son lit de ses pleurs. (Ps.6)

Ainsi la pénitence de David ne commença pas par ses mobiles intérieurs, car son âme était dans une constante somnolence dans le péché. Mais sa pénitence commença par un mobile extérieur, par un blâme de l'extérieur. C'est alors que les sentiments de la pénitence le pénétrèrent et que commença en lui l'action intérieure....

Et toi cher lecteur, que sais-tu...peut-être que la personne qui te blâme pour un péché t'a été envoyée par la grâce de Dieu, afin de te conduire à la pénitence.

Donc si tu la refuses, et si tu refuses sa réprimande, même si celle-ci est sévère, tu auras refusé la grâce de Dieu qui agit en toi. La grâce t'aurait visité mais tu n'en aurais pas profité.

Ne croyez pas que la visite de la grâce ne vient que par le chemin de la voix de Dieu, ou la voix d'un prophète, ou au moyen d'un songe ou d'une apparition, ou de pareilles choses élevées, mais il se peut que cela soit beaucoup plus simple.

La grâce pourrait par exemple, te visiter par une maladie qui serait la voix de Dieu adressée à toi.

Comme la maladie par laquelle le Seigneur visita saint Evagre, et qui le conduisit non seulement à la pénitence, mais aussi au monachisme; et comme la maladie par laquelle le Seigneur visita saint Timothée l'ana- chorète errant; et comme beaucoup d'histoires de maladies nombreuses signalées dans l'Ecriture Sainte et dans l'histoire.

Il se peut que la maladie par laquelle le Seigneur te visite, soit une maladie qui ne t'atteigne pas toi-même, mais qu'elle atteigne un de tes amis très proches. Cette maladie est capable de tirer tes genoux vers le bas, et de lever tes bras vers le haut. Alors tu crieras vers le Seigneur des profondeurs de ton âme. La maladie aura été capable de te serrer le cœur qui se serait dirigé vers Dieu, et se serait réconcilié avec lui, à cause de cette personne que tu aimes.

La visite de la grâce pourrait être sous forme d'une difficulté ou d'un problème...et qui serait aussi la voix de Dieu adressée à toi t'appelant à la pénitence, afin que le Seigneur prenne pitié de toi et te fasse sortir de cette difficulté.

(voir notre livre: "la Vigilance spirituelle", qui est de fait une partie du sujet de la pénitence et de la pureté du cœur. Il y a dans ce livre un chapître de 28 pages sur les mobiles de la vigilance spirituelle, qu'il serait utile d'associer au sujet que nous traitons maintenant.)

Le Seigneur pourrait te rendre entre les mains de tes ennemis, qui te vaincront; et alors tu retourneras pour qu'il te délivre. Les exemples de ceci sont nombreux dans le livre des Juges.

L'important c'est que tes sens spirituels soient exercés, afin de pouvoir distinguer la voix de Dieu qui t'appelle pour revenir à lui.

Pour cela, dans tout ce qui t'arrive de difficultés et de problèmes, ne sépare rien de cela d'avec ta relation avec Dieu. Agis de sorte que tout fortifie ta relation avec Lui, et approfondisse tes prières, et augmente ton amour pour le Seigneur....

La grâce pourrait te visiter pendant la lecture d'un livre spirituel, ou pendant que tu écoutes un sermon spirituel ou bien un hymne impressionnant.

C'est alors que tu trouveras tes sentiments intérieurs t'inciter à faire quelque chose concernant ta relation avec Dieu. Tu trouveras ton cœur dans un état extraordinaire, remuant dans ton intérieur. Tu trouveras l'action de l'Esprit se remuant au dedans de ton cœur. Tu trouveras le Saint-Esprit qui te reprends pour un péché, te rendant désireux de vivre avec Dieu. C'est une visite de la grâce, tiens à ce qu'elle ne t'échappe pas.

La grâce visita le préfet Félix quand saint Paul discourait sur la justice, sur la tempérance et sur le jugement à venir. Félix fut effrayé. Mais malheureusement il n'exploita pas la visite de la grâce à son profit, mais il dit à Paul: "Pour le moment, retire-toi; quand j'en trouverai l'occasion, je te rappellerai" (Actes 24:25)

Quant à toi, si la grâce te visite, n'oublie pas ton cœur, et ne remets pas la pénitence.

Profite de tout sentiment spirituel que la grâce actionne en ton intérieur, spécialement lorsque tu ressens en toi la révolte conre la vie de péché et un amour nouveau envers Dieu, tels sentiments qui peut-être n'existaient pas en toi auparavant.

La grâce visita Agrippa pendant que Paul parlait, et il dit: "Tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien" (Actes 27:28).

Agrippa se contenta de la simple persuasion sans faire un autre pas.

Quant à toi, si la grâce te visite, ne te contente pas de la simple persuasion.

Car, que te servirait-il si tu étais convaincu que ton chemin est erron- né... sans que tu entreprennes de changer ce chemin d'une façon pratique?

Ne laisse pas la visite de la grâce agir seulement dans ton intelligence, et même seulement dans ton cœur. Mais il faut qu'elle agisse dans ta volonté. C'est alors qu tu te lèveras et que tu agiras.

Les visites de la grâce nous représentent une belle vérité consolante.

C'est que même si tu ne cherches pas le salut de ton âme, Dieu qui nous aime cherche par sa grâce à te sauver, et c'est lui qui commence.

Tout ce que le Seigneur veut de toi, c'est ta réponse intérieure à sa voix,

Il veut que tu travailles avec lui, lorsqu'il commence à agir en toi,

Il veut que tu n'endurcisses pas ton cœur quand tu entends sa voix,

et alors la visite de la grâce te mènera à la pénitence, comme elle a mené plusieurs.

Les visites de la grâce donnent à tout pécheur une poussée d'espoir qui le rend confiant que Dieu l'aime et qu'il ne l'oublie pas dans sa protection, et qu'il le cherche, comme il a cherché la brebis égarée. Même si dans le cœur de ce pécheur, il n'y avait pas de sentiments qui conduisent à la pénitence, le Seigneur plantera dans son âme ces sentiments par l'action de la grâce, et il préparera tous les moyens qui feront mouvoir son cœur vers la pénitence.

SECTION III

LES MOYENS DE LA PENITENCE

( Comment te repentir )

 

PREFACE

 

Pour arriver à la pénitence, chaque homme pourrait avoir: ou son propre style, ou le style que la grâce juge convenable à lui ou à sa situation....

Néanmoins, dans le chemin vers la pénitence, il existe des règles générales qui conviennent à tout le monde.

Peut-être les conseils suivants seraient parmi les pus importants de ces règles:

1. Rentre en toi-même. (traduction littérale: Assieds -toi avec toi-même.) Rends compte à toi-même. Puis sors de cette séance avec une décision.

2. Ne cherche pas des excuses et des justifications pour toi-même.

3. Ne remet pas la pénitence. Commence dès maintenant et saisi les occasions.

4. Prend soin du salut de ton âme; et sache ce que Dieu demande de toi.

5. Fuis le premier pas vers le péché.

6. Fuis la dureté de cœur lorsque la grâce opère en toi.

7. Reconsidère l'estimation de ta conduite, et éloigne-toi des péchés qui se revêtent des habits des agneaux.

8. Eloigne-toi des "petits renards qui gâtent les vignes". Conduis-toi avec ponctualité.

9. Préoccupe-toi de la confesssion et de la communion.

10. Occupe-toi à soigner tes points faibles, et spécialement les péchés que tu aimes.

11. Préoccupe-toi de l'amour de Dieu, afin de chasser l'amour du péché loin de toi.

12. "Lutte" avec Dieu et prends de Lui la force afin de faire pénitence avec cette force .

 

Nous tâcherons de considérer ces points un à un.....afin de contempler leur utilité dans la vie de pénitence.

 

"Assieds-toi avec toi-même."

 

Tu veux te repentir et faire pénitence. Cela est très beau. Dieu aussi, veut que tu fasses pénitence, car Il "veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité" (1Tim. 2:4). Cependant il reste devant nous la question suivante:

Te repentir de quoi? Et comment te repentir?

Pour cela tu as besoin de réfléchir, car tu es l'un de deux:

1. Ou bien tu ne ressens pas l'erreur dans laquelle tu es; tu ne connais pas exactement ta condition; et tu ne te rends pas compte de tes erreurs, ni de leur profondeur ni de leur l'horreur, parce que le tourbillon des préoccupations et des intérêts t'attire à lui d'une façon continue, et tu es complètement noyé en lui. Tu n'as pas le temps de penser à toi-même et à tes spiritualités, et peut-être que ce sujet ne t'est jamais venu à l'esprit.

Tu as donc besoin de rentrer en toi-même afin de te rendre compte de ton état et de connaître tes erreurs.

2. Ou bien tu connais tes erreurs, ou ce qui en est apparent, mais tu n'as ni le temps ni l'occasion pour penser à la manière d'abandonner ces erreurs, et comment y remédier....Car avant que tu n'aies l'idée de remédier à une ereur déterminée, tu y retombes une autre fois, ou bien tu tombes dans une autre erreur, ou dans ce qui est plus horrible qu'elle...Les fautes et les péchés t'entourent de toutes parts, et il n'y a pas une occasion de t'en débarasser.

Tu as alors besoin aussi de rentrer en toi-même pour te soigner.

Tu es comparable à un malade: ou bien il ne ressent pas sa maladie, ou bien il se rend compte qu'il est malade, mais il a besoin d'un examen, d'un diagnostic exact, et d'un traitement....

Il a besoin de se soumettre à des appareils d'analyse, à un examen par des rayons X. Il a besoin de connaître exactement ce qui se passe en lui, l'espèce et la portée de la gravité de ses maladies. Il a aussi besoin pour guérir, de connaître le remède, de l'appliquer, et de poursuivre la cure avec un médecin sage et expert dans le traitement des maladies. Tout ceci ne devient possible au malade que s'il se retire de ses préoccupations, quelle que soit leur importance, et qu'il se réfère aux appareils d'analyse et de rayons X pour connaître son état, loin des gens.

Ici apparaît l'importance de la réflexion d'une façon spirituelle.

Mais quel est le programme de cette séance spirituelle, et quelle est l'œuvre de l'être humain pendant cette séance?

C'est une séance dont le but est la pénitence et la purification de l'âme; et ceci en découvrant tes péchés et tes faiblesses, et en te blâmant toi-même pour eux. Puis aussi en connaissant les raisons de ta chute, qu'elles soient des raisons extérieures qui t'oppriment, ou des raisons intérieures dans lesquelles toi-même tu poursuis le péché; ou bien ce sont tes habitudes et ton tempérament, ou bien ce sont des impressions provenant d'autrui. ....et tu essayes d'éviter tout cela et de t'en éloigner, ou d'y remédier.

Dans cette séance tu présentes à Dieu tes faiblesses et tes péchés...

Tu lui présentes toutes tes faiblesses afin d'obtenir de lui la force.

Tu lui présentes tous tes péchés en les regrettant afin qu'il te donne l'absolution et le pardon.

Tu les présente en disant au Seigneur, par une humble prière, ce que David avait dit auparavant: "Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur; lave-moi et je serai plus blanc que la neige" (Ps. 51:9). Ensuite tu sors de cette séance pour confesser ces péchés devant le père prêtre, afin qu'il récite pour toi la prière de l'absolution, qu'il te guide en ce qui est nécessaire, et qu'il te permette de communier.

Dans ta séance spirituelle avec toi-même, tu prends la ferme résolution dans ton cœur, d'abandonner le péché, en toute satisfaction et avec une conviction intérieure.

Tu ne limites pas ta réflection seulement à examiner le passé et à le regretter, à te blâmer toi-même, et à te réprimander pour ta chute, mais aussi dans ta séance tu dresses un plan sage pour l'avenir, basé sur la réalité de ton état et de tes expériences.

Tu te décides dans les profondeurs de ton áme, à te conduire sérieusement, avec beaucoup de ponctualité et d'obligation, selon ce plan.

Dans cette résolution de vivre à l'avenir une vie pure, ne te perds pas dans de nombreux détails, mais occupe-toi d'abord des points faibles qui sont évidents en toi, et des mères des vertus qui comportent en elles le reste des autres....car si tu atteins une vertu dans sa profondeur, comme par exemple l'amour de Dieu, tu atteindras la vie spirituelle toute entière...

Tu dois nécessairement présenter cette résolution sacrée à Dieu afin qu'il te bénisse et qu'il te fortifie.

Je conseille que cela ne soit pas par un vœu que tu formules, comme font certaines gens, et que cela ne soit pas par un appel des malheurs sur toi-même, comme disent certaines gens: que Dieu me "traite dans toute sa rigueur", si je fais ceci une autre fois dans l'avenir....

Ces vœux et ces malheurs pourraient comporter en eux-mêmes, que tu comptes sur ton bras humain; comme si tu possédais personnellement la force par laquelle tu pourrais exécuter ce que tu promets à Dieu, quels que soient les obstacles et les guerres que tu rencontrerais. Nombreux sont ceux qui avaient promis à Dieu des promesses, mais ne les acomplirent pas; et puis ils retournèrent à dire justement: combien de fois ai-je promis à Dieu une promesse parjure. Je souhaite n'avoir pas promis par crainte de ma faiblesse.

Mais ceci n'est rien de plus que des désirs saints, dans lesquels tu présente ta volonté et ta détermination devant Dieu, afin qu'il te donne la force pour l'exécution, car sans Lui, tu ne peux rien accomplir (Jean 15:5)

Ainsi ta séance avec toi-même se transforme en une prière dans laquelle tu demandes la force de marcher dans la vie de pénitence et de pureté du cœur.

Sans doute, le démon résistera avec toute sa force à ta séance seul avec toi-même, parce qu'il craint que tu t'échappes à sa domination par l'une des deux voies suivantes:

1. Il craint que tu rentres en toi-même et que tu conçoives ta mauvaise condition spirituelle, et alors tu penserais sérieusement à la pénitence, et ainsi tu t'échapperais de sa main.

2. Il craint que si tu t'asseyais avec toi-même, tu t'assiérais aussi avec Dieu et tu obtiendrais de Lui une force spirituelle que le démon ne peut pas résister; et alors tu le vaincrais par cette force divine.

Le démon a éprouvé que plusieurs personnes étaient rentrées en elles-mêmes, puis firent pénitence.

La parabole de l'enfant prodigue est un exemple de ces personnes: (Luc: 15: 11-24).

Quand cet enfant prodigue était préoccupé avec ses amis, il demeurait dans son erreur, car il n'avait ni le temps ni le désir de rentrer en lui-même.

Mais comment donc commença l'histoire de sa pénitence, cette histoire qui fut jugée digne d'être enregistrée dans l'Evangile par la bouche du Seigneur lui-même ?

Elle commença lorsqu'il s'assit seul avec lui-même un de ces jours, et qu'il examina sa situation. Il pensa à sa vie et à l'état qu'il avait atteint, et il comprit la vérité amère.

Durant sa séance seul avec lui-même, il comprit la mesure de son mauvais état dans lequel il avait décliné....c'est alors qu'il dit: "Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abandonce, et moi, ici, je meurs de faim!" (Luc 15:17). Mais est-ce que la simple compréhension du mauvais état suffit? Non; mais il est indispensable d'arriver à une solution. Et quelle est la solution? Il dit: "Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis pas digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes merce-

naires" (Luc 15: 18-19).

Il se rendit compte de son mauvais état, il connut la solution, arriva à une décision, et il exécuta.....

Il exécuta instantanément, car l'Ecriture dit tout de suite après: "Et il se leva et alla vers son père" (Luc 15:20:). Et il commença une nouvelle vie dans laquelle il était réconcilié avec son père.....

Il est certain que si l'enfant prodigue n'avait pas eu cette séance destinatoire avec lui-même, il ne serait pas arrivé à une décision et à la pénitence, à l'humilité, au retour, à la réconciliation, et à la sortie de l'empire du démon, vers la place où il se revêtit de la plus belle robe....

Un autre exemple, c'est saint Augustin.

Il n'avait pas pu faire pénitence pendant qu'il était dans le tourbillon des préoccupations, le tourbillon des amis, du péché, du plaisir, et ensuite dans le tourbilon de la philosophie et de la pensée. Mais quand il rentra en lui-même, et eut cette séance profonde avec lui-même, il put parvenir à la foi et à la pénitence, retourner à Dieu, s'échapper pour l'éternité de l'empire du démon, et devenir une bénédiction pour plusieurs personnes.

Ce n'est pas une séance ordinaire, mais c'est une séance destinatoire

Croyez-moi, l'œuvre la plus importante des pères, des guides et des prédicateurs, c'est l'invitation de tout être humain pécheur à s'asseoir seul avec lui-même dans la présence de Dieu, et à la lueur de ses commandements; comme fit saint Augustin, ou l'enfant prodigue duquel il a été bien dit: "Etant rentré en lui-même...." (Luc 15:17).

C'est pour cela que le démon résiste la séance de l'homme avec lui-même, et ceci au moyen de deux choses:

1. Ou bien il empêche ta séance avec toi-même en te présentant des dizaines de préoccupations, et des centaines d'idées. Il te rappelle à l'esprit des choses que tu penses être très importantes, et pour lesquelles il faut te libérer de toute occupation. Tout ceci afin que tu retournes à ton tourbillon une autre fois.

Par exemple: si tu saisis l'occasion du commencement d'une nouvelle année de ta vie pour rentrer en toi-même, le démon pourrait travailler à occuper cette occasion par les festivités et les convenances, afin de te préoccuper par elles de manière à ne pas rester seul pour penser à ton âme.

Si c'est le commencement d'une nouvelle année du calendrier grégorien ou du calendrier copte, durant lequel tu veux t'asseoir seul avec toi-même, il essaye de t'en empêcher par des activités spirituelles, des réunions, et des discours, afin que tu ne sois pas libre de te conscrer à toi-même. Quoi de plus facile, pendant la fête du Nirouz (le nouvel an copte) par exemple, que nous soyons préoccupés à parler des martyrs, de leurs souffrances, de leur endurance, de leur courage et de leurs gloires, et que nous nous oublions nous-mêmes. Nous parlons de l'Histoire et nous oublions le fait présent que nous vivons. Nous parlons de ces grands pères magnanimes, et nous ne pensons pas à la manière de leur ressembler. Sans doute les nouvelles des martyrs sont belles, mais pensons à nous-mèmes à côté d'elles, car ils nous ont laissé l'exemple pour les imiter.

Mais le démon essaye même d'employer un style spirituel pour empêcher l'homme de rentrer en lui-même; et si tu insistes à rentrer en toi-même et tu dis: "pratiquez ceci sans négliger les autres choses", alors le démon se tourne vers son second stratagème qui est le suivant:

2. Le démon cherche à entrer dans ta séance avec toi-même, afin de faire perdre ses bienfaits.

Il ne désespère jamais. Puisqu'il n'a pas pu t'empêcher d'avoir une séance seul avec toi-même, il t'empêche d'atteindre les spiritualités d'une telle séance; et ceci en te présentant des idées et des sensations, en t'empéchant de te réprimander toi-méme et en allégeant tes sentiments de repentir,,,,! Comment donc cela?

Si tu te rappelle de quelque péché, le démon t'avance des excuses et des justifications, à la place de la contrition de ton cœur et au lieu de ta réprimande de toi-même avec les larmes de la pénitence pour le péché.

Quant à toi, sache que ton but de cette séance spirituelle, c'est la purification de ton âme, et non sa justification. La purification de l'áme provient de la connaissance des fautes et du blâme de soi-même pour ces fautes, et non pas en se dorlotant soi-même , ou bien en usant de convenances ou en allégeant la responsabilité pour le péché en tenant l'ambiance extérieure ou les autres personnes pour responsables.

C'est pourquoi, dans ta séance avec toi-même, sois franc avec toi-même jusqu'à l'extrême degré.

N'use pas de convenances avec toi-même, ne te dorlote pas toi-même; car ceci ne te servira pas spirituellement et ne te conduira pas à la pénitence. Mais plutôt découvre toutes tes fautes et toutes les faiblesses de ton âme, avec tout ce qu'elles comportent d'impureté et d'horreur. N'essaye pas d'avancer pour elles des excuses et des justifiications. Mais présente du repentir, du regret, et de la contrition de cœur à cause d'elles. Sache que le publicain sortit justifié, plutôt que le pharisien, parce qu'il s'était humilié devant Dieu, et qu'il avait demandé la miséricorde car il était pécheur (Luc 18:13). L'Ecriture dit: "O homme,...tu es inexcusable" (Rom. 2:1). Et aussi: "ils n'ont aucune excuse de leur péché" (Jean 15:22).

Tu n'obtiens pas le pardon par les justifications, mais c'est par la pénitence que tu mérites d'être pardonné.

Comme le publicain qui se distingua du pharisien par sa condamnation de lui-même, ainsi le larron de droite (le bon larron) se distingua de l'autre larron par sa parole: "Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes" (Luc 23:41).

Heureux l'homme qui découvre ses péchés dans sa séance avec lui-même; et plus heureux encore est celui qui présente ses péchés au Seigneur, enveloppés de regrets et mouillés de larmes.

Prends soin donc de te condamner toi-même car ceci t'aidera à faire pénitence, te rapportera à l'humilité et à la contrition de cœur, te rendra capable de te confesser, et te rendra proche du Seigneur de qui l'Ecriture dit: "Le Seigneur est proche des humbles de cœur." Saint Antoine a bien dit: "si nous nous condamnons nous-mêmes, le Juge sera satisfait de nous."

Pour cela, si tu rentres en toi-même et tu te rappelles tes péchés, ne t'excuse pas et ne reporte pas le blâme sur autrui, en oubliant ce que toi-même tu as fait, comme firent Adam et Eve.

Ton blâme d'autrui ne te justifiera pas, même si les autres sont blâmables de fait......voilà pourquoi il faut que tu te concentres sur ce que toi-même tu as fait, car tu en es responsable.

C'est sans doute un stratagème du démon, quand tu rends compte à toi-même, que de te rendre intéressé à la responsabilité d'autrui pour tes péchés et non à ta propre responsabilité.....

Il est peut-être aussi parmi les stratagèmes du démon, qu'il diminue à tes yeux la gravité de tes péchés.....et il ne les laisse pas paraître dans leur réalité et leur horreur, comme s'ils étaient quelque chose de simple qui ne mérite pas d'être regrettée et de t'en attrister. Quoi de plus facile pour lui que de te nommer tes péchés par d'autres noms, ou de philosopher le péché et d'essayer de le cacher derrière un but sain ou une bonne intention.....!

C'est ainsi qu'il élargit ta conscience afin qu'elle avale certains péchés dont tu ne veux pas assumer la responsabilité ou supporter les conséquences.

Tout ceci te conduit sans doute à la hardiesse et à l'insouciance, ne t'aide pas à faire pénitence, pourrait même te pousser à demeurer dans ton état, et éloigne de toi la contrition du cœur.

Quant à toi, sois ferme avec toi-même et réprimande -toi toi-même. Si parfois tu ne tolères pas que d'autres te parlent franchement à propos de tes fautes et te reprennent, au moins tu peux te reprendre toi-même. Parle à toi-même de ce que les gens veulent te faire affronter mais que la timidité, la politesse, la pudeur, ou leur désir de ne pas blesser tes sentiments les en empêchent. Et comme dit saint Macaire le Grand: "Condamne-toi, mon frère, toi-même, avant que l'on te condamne."

S'il y a dans ton caractère quelque dureté ou quelque rigueur, emploie-la envers toi-même, et non contre les gens....C'est ton âme qui a besoin de rigueur afin qu'elle soit réprimée et ne retourne pas au péché. Corrige ton âme donc avec une verge de fer, et élève-la dans la crainte et dans l'obéissance de Dieu. Si tu as besoin constamment de rendre compte à toi-même, tu as besoin aussi de te châtier toi-même, au lieu que Dieu te châtie.

En te condamnant, rappelle-toi la parole du grand saint Antoine:

"Si nous nous rappelons de nos péchés, Dieu les oubliera, et si nous oublions nos péchés, Dieu s'en souviendra.

Quand le roi David ne ressentait pas sa faute et ne la mentionnait pas, Dieu lui envoya le prophète Nathan qui lui expliqua l'horreur du péché et lui dit: "Tu es cet homme-là" (2Sam. 12:7). Et quand David se condamna et dit: "J'ai péché contre l'Eternel", il entendit cette expression tout de suite après: "L'Eternel pardonne ton péché, tu ne mourras point" (2Sam. 12:13). Toi, n'attends pas que Dieu t'envoie un autre Nathan pour te découvrir.

Assieds-toi donc avec toi-même pour te condamner et pour rendre ton âme digne d'obtenir le pardon au moyen de la pénitence.

Si certaines gens se sont habitués à avoir une séance sérieuse avec eux-mêmes au commencement d'une nouvelle année, ou durant les jeûnes, ou dans les moments importants de leur vie .....

Toi, aie chaque jour une séance avec toi-même et rends compte à toi-même.....

Examine-toi et assure-toi constamment de la pureté de ton âme. Veille sur la santé de tes tendances, poursuis la vie de pénitence si tu l'as déjà commencée auparavant....de peur que la chaleur avec laquelle tu avais commencé le chemin avec Dieu ne s'attiédisse.

 

2. N'EMPLOIE PAS LE STYLEDES JUSTIFICATIONS ET DES EXCUSES

 

Si tu veux vivre une vie de pénitence, n'essaye pas d'avancer des excuses ou des justifications pour tout péché dans lequel tu tombes...

Les excuses ne s'accordent ni avec la vie de pénitence, ni avec la vie d'humilité...

Les justifications signifient que l'homme pèche et ne veut pas assumer la responsabilité de ses fautes....Il pèche, et il présente le sujet comme si c'était une chose très naturelle que des raisons existantes avaient provoquée; comme s'il n'y avait pas eu d'erreur dans la question...!

Pareille personne qui trouve des justifications pour son péché, comment peut-elle s'en repentir?!

Les justifications constituent une tentative de couvrir le péché, et non pas une repentance du péché.

Ayant trouvé une justification au péché, quoi de plus facile au fautif en possession de son excuse, que de demeurer dans son péché!!

Un homme couvre son péché par une excuse, comme un autre le couvre par un mensonge; et par cette justification il veut sortir du péché sain et sauf, sans défaut, sans blâme, et se revêtant de l'habit de la vanité....Tandis que le péché est le péché, quelles que soient les raisons qui l'environnent, ou les circonstances qui l'accompagnent....Ne demandons-nous pas l'absolution et le pardon, dans la prière du "Trisagion", même pour les péchés cachés, et pour les péchés que nous avons commis sans le savoir, ou involontairement; et nous ne considérons pas tout ceci comme des justifications...

Il a été dit en vérité que le chemin vers l'enfer est tapissé de justifications et d'excuses.

L'histoire des justifications est une histoire ancienne.

Le péché de justification est aussi ancien que l'humanité, depuis nos parents Adam et Eve...

Adam essaya de justifier son péché parce qu'Eve lui avait donné; et Eve justifia son péché parce que le serpent l'avait séduite. Mais Dieu n'accepta pas d'excuse, ni d'Adam ni d'Eve; et même Il ne trouva pas leurs excuses dignes de réponse ou de discussion. Mais au contraire, Il punit Adam pour l'excuse qu'il avait avancée, et Il lui dit dans le prélude de sa punition: "Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l'arbre..." (Gen. 3:17).

Malheureusement, nous avons hérité ce péché de justification d'Adam et Eve a travers les générations....

Même un grand saint comme Abraham, le père des pères, tomba dans ce même péché, quand il dit que Sara était sa sœur (Gen.20:2-11).

Pour cette raison, Abimélec, roi de Guérar, la prit dans sa maison; et il eut été possible pour lui de s'en approcher, si le Seigneur ne le lui avait pas défendu dans un songe, et l'avait averti de la mort par suite de cela. Quand Abimélec reprit notre père Abraham en lui disant: "Qu'est-ce que tu nous as fait? Et en quoi t'ai-je offensé, que tu aies fait venir sur moi et sur mon royaume un si grand péché? Tu as commis à mon égard des actes qui ne doivent pas être commis" (Gen.20:9)....Notre père Abraham répondit dans une tentative de se justifier: " Je me disais qu'il n'y avait sans doute aucune crainte de Dieu dans ce pays, et que l'on me tuerait à cause de ma femme" (Gen.20:11).

Quoi de plus facile que la réplique à cette justification dans laquelle il jeta la responsabilité sur autrui......

Car nous pourrions dire: Et pourquoi êtes-vous venu, ô père, à cet endroit où il n'y a pas la crainte de Dieu? Pourquoi y avez-vous habité et ne l'avez-vous pas quitté puisqu'il est ainsi? Etes-vous entré dans cet endroit selon le conseil de Dieu qui vous avait dit dès le commencement de votre vocation: "Va-t-en...dans le pays que je te montrerai"(Gen. 12:1).

Est-il permis, ô notre père, que vous sacrifiez votre femme pour que vous soyez sain et sauf; et que vous l'exposiez ainsi au danger d'être approchée par un homme étranger et que vous exposiez cet étranger au courroux de Dieu?! Et pourquoi vous tournez-vous vers ces voies humaines en vue de votre protection, sans vous tourner vers l'aide de Dieu?!

Il paraît que notre père Abraham, ayant trouvé une justification, continua et en fit une politique constante!

C'est ainsi qu'il dit à sa femme en toute franchise: " Voici la grâce que tu me feras: dans tous les lieux où nous irons, dis de moi: C'est mon frère" (Gen. 20:13). Ainsi il aurait été possible que le même problème se fut répété dans chaque endroit où ils allèrent, car Abraham avait trouvé une justification à cela, (Gen. 20:12), et il ne disait pas : "elle est ma femme".

Il est rare qu'un homme dise: J'ai péché", tant que le style de justification est possible.

Il se peut que le péché soit très évident, qu'il n'admette pas de discussion; néanmoins, cela n'empêche pas que nous avancions des justifications et des excuses.

Comme exemple de ceci: le propriétaire du talent unique, celui qui l'avait reçu et qui l'ensevelit dans une fosse dans la terre, sans faire de commerce, et sans gagner comme ses deux camarades....Aussi, quand son maître lui demanda compte, il n'eut pas honte d'avancer une justification et une excuse; mais comme dit le proverbe: "une excuse plus hideuse qu'une offense".....et il dit: "Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonne où tu n'as pas semé, et que tu amasses où tu n'as pas vanné; j'ai eu peur, et je suis allé cacher le talent dans la terre" (Matt. 25: 24-25). Et naturellement, le Seigneur n'accepta pas cette excuse, et ordonna qu'il soit jeté dans les ténèbres extérieures.

La désobéissance de Jonas au Seigneur était évidente, et elle aussi avait une justification!

Jonas s'était enfui du Seigneur, et avait refusé d'aller à Ninive, selon l'ordre du Seigneur. Il alla plutôt à Tarsis à bord d'un navire. Quand le Seigneur le fit revenir, et qu'il prêcha aux habitants de Ninive, et qu'ils se repentirent, "cela déplut fort à Jonas, et il fut irrité" (Jonas 4:1). Pourtant, il avança une justification pour son attitude, afin de prouver qu'il avait raison, et il dit: "Ah! Eternel, n'est-ce pas ce que je disais quand j'étais encore dans mon pays? C'est ce que je voulais prévenir en fuyant à Tarsis. Car je savais que tu es un Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et que tu te repens du mal.

Maintenant, Eternel, prend-moi de la vie, car la mort m'est préférable à la vie" (Jonas 4: 1-3).

Voilà l'excuse que le prophète avança pour justifier sa désobéissance au Seigneur et sa tristesse pour le salut de 120000 personnes!! Qui accepterait ces paroles?!

Un autre péché évident, c'est le péché de Saül qui offrit un sacrifice au Seigneur sans être prêtre (sacrificateur).... et malgré l'évidence du péché, il présenta des justifications.

Quand le prophète Samuel le blâma pour cela, il ne dit pas: "jai péché"; et ne présenta ni de repentir ni de pénitence, mais il avança des excuses et des justifications....! Il dit au prophète: "Lorsque j'ai vu que le peuple se dispersait loin de moi, que tu n'arrivais pas au terme fixé, et que les Philistins étaient rassemblés à Micmasch,.... c'est alors que je me suis fait violence et que j'ai offert l'holocauste" (1Sam. 13: 11-12).

Naturellement le prophète n'accepta pas ses excuses; et il lui fit enten- dre sa punition par Dieu, que son royaume ne durera pas, et que le Seigneur avait choisi un autre chef pour le peuple à sa place....

Le puissant prophète Elie, se trouva une excuse quand il craignit Jésabel et il s'enfuit.

Sa menace lui était parvenue, (1 Rois 19:2), et alors il eut peur et s'en- fuit ! Et quand Dieu l'interrogea sur sa faute en lui disant: "Que fais-tu ici, Elie?" il trouva une justification et il dit à deux reprises: "ils ont tué par l'épée tes prophètes: je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie" (1 Rois 19:10-14).

Dans cette justification, il oublia toutes les merveilleuses actions de Dieu avec lui, et comment Il l'avait fortifié pour rencontrer et réprimander le roi Achab (1 Rois 18:18); de même Il l'avait fortifié pour égorger 450 prophètes du Baal (1 Rois 18: 22,40). Donc, il n'y avait pas lieu de craindre et de fuir, tant que la main de Dieu était avec lui...

Naturellement, Dieu n'accepta pas cette excuse d'Elie; et Il le chargea de plusieurs commissions dont l'une était d'aller oindre Elisée, fils de Schaphat, comme prophète à sa place (1 Rois 19:16). Quant à l'expres- sion: "je suis resté, moi seul", Dieu lui répondit en laissant "sept mille hommes, tous ceux qui n'ont point fléchi les genoux devant Baal" (1 Rois 19:18).

Vraiment, les justifications sont nombreuses, et toutes ne sont pas aceptables. Quel en est, donc, le but?

Par ces justifications, l'homme voudrait être sans blâme en face des gens, peut-être aussi en face de lui-même, afin de reposer sa conscience si elle avait des objections contre lui.

Mais si les gens acceptaient ses excuses, et même si l'homme était capable de s'abuser et d'anesthésier sa conscience afin d'accepter ces justifications, est-ce que Dieu les accepterait?! Dieu omniscient qui a refusé tous ces exemples que nous avons rapportés, Dieu devant qui "toute bouche soit fermée" (1 Rom. 3:19).....Les justifications n'ont pas de valeur chez Dieu, mais la soumission et la confesion du péché ont une valeur.

Il y a d'autres justifications qui paraissent comme un genre de coquetterie.

Comme par exemple la vierge du Cantique à la porte de laquelle le Seigneur frappa et demeura ainsi toute la nuit, jusqu'à ce que sa tête fut "couverte de rosée", et ses boucles furent "pleines des gouttes de la nuit", en l'appelant par les plus délicates expressions.....et malgré cela, elle s'excusa sans lui ouvrir en disant: "J'ai ôté ma tunique, comment la remet-

trais-je? J'ai lavé mes pieds, comment les salirais-je?" (Cant. 5:3)

Le Seigneur a-t-il accepté d'elle cette excuse? Non, mais "il s'en était allé, il avait disparu" (Cant. 5:6), et Il lui fit supporter l'amertume de l'abandon, et elle dit: "Je l'ai cherché, et je ne l'ai point trouvé; je l'ai appelé, et il ne m'a point répondu" (Cant. 5:6).

Parmi les justifications non acceptables, il y a les excuses pour s'abstenir du service...

Moïse s'excusa de servir en disant au Seigneur: "je ne suis pas un homme qui ait la parole facile, et ce n'est ni d'hier, ni d'avant-hier,... car j'ai la bouche et la langue embarrassées" (Exode 11:10). Dieu n'accepta pas cette excuse de Moïse, et il traita le problème de l'embarras de la langue.

Jérémie aussi, s'excusa du service en disant: "je ne sais point parler, car je suis un enfant" (Jér. 1:6); et Dieu n'accepta pas son excuse. Plutôt Il le réprimanda disant: "Ne dis pas : je suis un enfant. Car tu iras vers tous ceux auprès de qui je t'enverrai, et tu diras tout ce que je t'ordonnerai.

Ne les crains point; car je suis avec toi pour te délivrer" (Jér. 1: 7-8).

De même, le Seigneur n'accepta pas non plus l'excuse de celui qui avait dit: "permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père." Mais il lui dit: "laisse les morts ensevelir leurs morts" (Matt. 8: 21-22).

Mais quoi de plus merveilleux que le petit pâtre dont les brebis sont attaquées par le lion......et qui alors ne s'excuse pas pour les défendre parce qu'il est faible en face de la violence du lion. Ce que fit le petit David ressemble à quelque chose de pareil (1 Sam. 17).

Quelques justifications et excuses infondées auxquelles nous répliquons par des exemples de saints qui refusèrent les justifications.

Quand est-ce que le fautif se débarrassera-t-il de sa justification de ses actes comme s'en débarrassa le prophète David qui, lorsqu'il avait fait le dénombrement du peuple, n'essaya pas d'avancer une justification pour cela, mais il "sentit battre son cœur" et "dit à l'Eternel: J'ai commis un grand péché en faisant cela. Maintenant, ô Eternel, daigne pardonner l'iniquité de ton serviteur, car j'ai complètement agi en insensé" (2Sam. 24:10). Ainsi parle l'homme humble et repenti qui confesse son péché devant Dieu.

Tandis que celui qui n'est pas humble, qui n'est pas repentant, essaye de trouver une justification quand il commet le péché, et après l'avoir commis aussi, et quand il en parle généralement...

J'ai le regret de dire que, chez pareille personne, la réitération des excuses et des justifications ébranle les principes et les valeurs.... et puisque toute faute a sa couverture, pareille personne n'a donc ni prototypes à suivre, ni spiritualités à quoi s'en tenir...

Nous essayerons ici de citer quelques excuses générales qui sont employées par certaines gens lorsqu'ils ne se conduisent pas bien dans leurs vies.

1. Ils disent: tous les gens sont ainsi (tous sont ainsi). Est-ce que nous serions des exceptions à la société ?!

Comme si par ces mots ils estimaient que lorsque l'erreur devient générale, elle cesse d'être une erreur digne de blâme pour l'individu! Comme si les défauts de la société entière cesseraient d'être des défauts; ou que l'erreur générale serait devenue une justification de l'erreur de l'individu! Non, car une erreur c'est une erreur, qu'elle soit générale ou spéciale. C'est pour cela que les réformateurs sociaux travaillent au redressement des erreurs de la société. De même, les pasteurs, les prêtres, les écrivains, et ceux qui possèdent des principes s'attaquent à ces erreurs.

Considérons la Sainte Bible; et voyons la portée des jugements contre cette excuse...

Noé, le père des pères, vivait en sa justice dans une ère toute corrompue...

En ce temps-là, la corruption des gens était telle que Dieu inonda le monde entier par le déluge, car Il "vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal" (Gen. 6:5). "Tous les êtres qui étaient sur la face de la terre furent exterminés..." (Gen. 7:23).

Cette corruption générale fut-elle une excuse pour Noé et sa famille afin d'agir comme tout le monde, et de dire: "Tous les gens sont ainsi, est-ce que nous serions des exceptions dans la société ?".....Ou bien Noé avait-il agi selon sa perfection devant Dieu et les hommes; et il fallut qu'il soit une exception dans cette société corrompue...Si l'expression : "nous serions une exception dans la société" vous gêne, disons une meilleure expression: "nous nous distinguerions de la société." L'Ecriture dit de cette distinction :

"Ne vous conformez pas au siècle présent" (Rom. 12:2). C'est-à-dire: ne devenez pas conformes au siècle présent.....

Nous disons ces mêmes paroles aussi à propos de Lot à Sodome....

La ville entière était corrompue; et ceci finit par son incendie de la part du Seigneur (Gen.19).

Il ne s'y trouva même pas dix justes pour que Dieu ne détruise pas pas cette ville à cause des dix (Gen. 18:32). Est-ce que ceci fut donc une excuse à Lot pour agir comme eux, afin de ne pas être une exception dans la société...! Est-ce qu'en cela, il suivit le proverbe qui dit: "si tu es dans un pays lointain dans lequel se trouve le veau, faucille du foin et jette-le à lui...! Certainement pas.

Mais plutôt les justes conservent leurs principes élevés, quelle que soit l'erreur générale. Au contraire, on pourrait dire: si l'erreur était répandue, ceci nécessiterait une prudence plus grande...

Trois personnes seulement furent sauvées de Sodome: Lot et ses deux filles. Tous les autres ont péri....

Un autre exemple, c'est le juste Joseph dans la terre d'Egypte.

Peut-être était-il le seul dans la terre d'Egypte qui adorait Dieu; tandis que tout le monde adoraient les dieux de l'Egypte ancienne: Raa, Amoun, Isis, Osiris, Ptah, Hathour, etc.....Joseph ne se permit pas de suivre le courant de la société.

De même étaient aussi Daniel et les trois jeunes gens dans la terre de la captivité.....

Ils se distinguaient même dans leur nourriture, malgré qu'ils étaient des prisonniers de guerre, asservis et assujettis à des lois obligtoires. Combien belle est la parole de l'Ecriture à ce sujet: " Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont le roi buvait" (.Dan: 1:8).

De même toi, vis dans tes spiritualités saines, même si tu es le seul à y vivre.

Si tu ne peux pas influencer la société par tes spiritualités, au moins ne t'y engage pas, et ne t'y soumets pas, et ne laisse pas les erreurs générales t'influencer.

Les enfants de Dieu sont supposés obéir à leurs consciences, et ne pas être emportés par le courant, en s'excusant que le climat général est ainsi. C'est le cœur faible qui succombe et se cache derrière des excuses. De même sont ceux qui aiment le péché, et ceux qui clochent des deux côtés (1 Rois 18:21). Tandis que le cœur qui aime Dieu est un cœur fort, quelles que soient les difficultés dans la voie de la pénitence, il essaye de les vaincre.

Pourquoi donc prends-tu une attitude faible face à ceux qui te reprochent pour ta religiosité ?

Ceux-là se moquent de la manière spirituelle en essayant par leur moquerie d'affaiblir ta moralité, et de t'attirer vers leurs voies, et de te faire perdre les fruits de la pénitence! Si tu es vraiment pénitent, ne les considère pas comme une raison pour rechuter. Ou bien tu es assez fort pour les convaincre et tu leur prouves que la vie spirituelle est noble; ou bien tu te tais et tu demeures fermes dans ta voie spirituelle, sans reculer.

Là, nous parlerons d'une autre raison que certains prennent comme une excuse: ce sont les obstacles:

2. D'autres s'excusent à cause des obstacles. Tandis qu'il convient aux forts de vaincre les obstacles. Nous présenterons le larron de droite (le bon larron) comme un exemple merveilleux. Il refusa les obstacles comme justifications...

Nombreux étaient les obstacles qui se dressaient devant la foi de ce larron...de sorte que s'il n'avait pas cru comme son compagnon, il aurait eu son excuse, plutôt ses excuses...

Croire en qui? Il n'avait pas vu le Christ dans sa force, sa transfiguration, et ses miracles. Ceux qui avaient vu beaucoup de merveilleux miracles du Christ, faiblirent en ce mement là; et l'un des plus remarquables de ses apôtres le renia...Dans les oreilles du larron, résonnaient les cris des foules: "Crucifie-le, crucifie-le." Le larron croirait-il en un homme qu'il voit crucifié en face de lui, faible, dont le sang coule, entouré de toutes parts par des expressions de moquerie, de reproche et de défi pendant qu'il était silencieux....Les sacrificateurs et les chefs des sacrificateurs étaient contre lui, les grands du peuple étaient contre lui, les commandants et les instructeurs de la loi étaient contre lui, les gouverneurs étaient contre lui, et même l'autre larron, crucifié à côté de lui, se moquait de lui aussi..

Ceux qui portèrent le paralytique donnent un autre exemple de la manière de franchir les obstacles.

Quoi de plus facile était-il pour eux de s'excuser au paralytique de ce qu'ils ne pouvaient pas l'aider à le faire parvenir au Christ. La maison où il se trouvait était remplie par le peuple, la foule était très pressée, toutes les voies étaient fermées, il n'y avait aucun débouché, aucune entrée, et il n'y avait pas moyen d'arriver au Christ.

Quant à eux, ils n'avouèrent point tous ces obstacles, car l'amour du bien qui était en eux, était plus fort que les obstacles. Ils portèrent le paralytique sur une couche, perforèrent le plafond de la maison, et firent descendre le malade au Seigneur afin qu'Il le guérisse. Quelle bonne intention que celle-là, quelle volonté forte, et comme dit le proverbe: "là où se trouve la volonté, se trouve le moyen", (vouloir c'est pouvoir), et aussi:

Le cœur fort trouve mille moyens à ce qu'il veut faire...

Aussi les pères avaient dit: "La vertu demande que tu veuilles et rien d'autre."

Il suffit que tu veuilles et alors tu trouveras que la grâce ouvre devant toi les portes qui étaient fermées, l'Esprit-Saint te fortifiera, et les âmes des saints et des anges t'entoureront.

Ne t'excuse donc pas à cause des obstacles, mais pense bien à la manière de les vaincre.

Zachée le publicain aussi, avait devant lui des obstacles qui l'empêchaient d'arriver au Christ....

Même la simple vision du Christ lui était impossible: la foule était très pressée, et il était court de taille. Il était aussi chef des publicains, c'est-à-dire un homme haï de tout le monde, loin des spiritualités, et duquel on se moquerait s'il demandait de rencontrer le Christ. Il pensa à monter sur un sycomore pour le voir.

Il y avait de plus un autre obstacle: c'était sa grande position. Mais il triompha de tout. C'est pourquoi il mérita que le Seigneur lui parle disant: "il faut que je demeure aujourd'hui dans ta maison" (Luc 19:5).

Vraiment si le mobile dans le cœur de Zachée était faible, il aurait trouvé une justification à cause des obstacles devant lui, et il ne serait pas arrivé au Christ.

Est-ce que tes mobiles intérieurs sont faibles, et c'est pourquoi tu t'excuses à cause des obstacles?

Voici devant nous un exemple qui se passa durant l'ère des martyrs: un jeune homme avec qui tous les moyens de supplice ne valèrent point. Alors ils voulurent le faire tomber en le séduisant du côté de sa pureté, mais la tentative échoua. Alors ils le ligotèrent sur un lit pour qu'une femme vienne pécher avec lui. Quand ce jeune homme vit qu'il n'y avait pas moyen d'échapper, il se mordit la langue jusqu'à ce que le sang coula, et il le cracha à la face de la femme, alors elle fut dégoûtée et le laissa, et le jeune homme sauva sa pureté....

S'il était faible de l'intérieur, il aurait trouvé une justification á la chute. Mais sa force intérieure le fit triompher, et ne pas avouer les obstacles et les justifications.

Ceci nous porte à parler d'une autre excuse que certains avancent.

3. Certains s'excusent à cause de la force des pressions extérieures, ou de la force de la séduction extérieure.

Il est impossible à un cœur ferme de l'intérieur, ni de se soumettre aux pressions extérieures, ni de succomber à cause d'elles, ni de les considérer comme une justification pour sa chute...

Tandis que celui qui justifie son attitude par les pressions extérieures, c'est celui dont l'amour envers Dieu et envers le commandement n'est pas un amour constant; ou celui dans le cœur duquel se trouve une trahison intérieure, et qui n'est vraiment pas fidèle à Dieu et à ses commandements.

Prenez le juste Joseph comme un merveilleux exemple du triomphe sur les pressions extérieures...

Sans doute la pression extérieure sur lui était très forte....il était un esclave sous le pouvoir d'une femme. C'était la femme qui lui demandait le péché et qui insistait pour cela. Mais lui, il refusait. Elle insistait encore. Il était sous sa domination. Elle pouvait nuire à sa réputation et le jeter en prison, ce que finalement elle fit. S'il était faible à l'intérieur, il aurait trouvé ce qui justifierait sa chute! Mais il dit: "Comment ferais-je un aussi grand mal et pècherais-je contre Dieu ?" (Gen. 39:9), et il endura à cause de sa justice....

Un cœur pur et ferme dans sa justice n'avoue pas les justifications, et ne se soumet pas à la séduction extérieure. Un exemple de ceci c'est l'histoire de David avec le roi Saül.

Saul avait tenté plusieurs fois de tuer David sans crime, et il l'avait poursuivi d'un désert à l'autre. Finalement il tomba entre les mains de David....qui le vit endormi dans une caverne. Les gens de David lui dirent: "Voici le jour où l'Eternel te dit: "Je livre ton ennemi entre tes mains; traite-le comme bon te semblera" (1Sam. 24:4).

La tentation était forte: se débarrasser de son ennemi, échapper à la mort qui le menaçait, et s'emparer du royaume à la place de Saul. Mais David refusa cette tentation et dit: "Que l'Eternel me garde de commettre contre mon seigneur, l'oint de l'Eternel, une action telle que de porter ma main sur lui! Car il est l'oint de l'Eternel." Et David réprimanda ses hommes (1Sam. 24: 6-7).

Il y avait là-bas plusieurs justifications....Qui a dit qu'il était l'oint du Seigneur? Dieu avait déclaré qu'il l'avait rejeté (1Sam. 16:1). De même l'Esprit de Dieu l'avait abandonné, et il "fut agité par un mauvais esprit venant de l'Eternel" (1Sam. 16:4). David savait ceci, car c'est lui qui "prenait la harpe et jouait de sa main; Saul respirait alors à l'aise et se trouvait soulagé, et le mauvais esprit se retirait de lui" (1Sam. 16:23).

C'était donc un homme pécheur et rejeté. Si tu t'en débarrassais, tu débarrasserais le peuple de sa méchanceté....."Non, il est l'oint du Seigneur...."

Et toi David, tu es le véritable oint du Seigneur. Le prophète Samuel t'avait oint comme roi, et l'Esprit du Seigneur t'a saisi (1Sam. 16: 12-13). Tu es devenu le remplaçant officiel de ce méchant. Si tu t'emparais du royaume, tu ne l'aurais pas extorqué, car c'est ton droit. Le peuple entier se réjouirait de toi. De même, c'est Dieu qui l'a livré dans ta main...et rappelle-toi qu'il y a une guerre entre toi et lui, et il veut te tuer. Si tu le tues, ce sera la nature de la guerre.

Mais David n'accepta rien de toutes ces justifications, et il dit: "comment porter ma main sur l'oint du Seigneur!?" Qu'il soit pécheur et méchant, qu'il soit rejeté, qu'il soit mon ennemi, quelqu'il soit, mais c'est l'oint du Seigneur, je ne porterai pas ma main sur lui.

C'est là une image exemplaire du cœur pur qui refuse les justifications et les tentations.

Passons à un autre point dans le problème des excuses:

4. D'autres s'excusent disant: je suis faible, et le commandement est difficile...

Tu pourrais dire que tu es faible, si tu ne prenais pas en considération l'aide de Dieu. Tu n'es pas seul. Tu pourrais être faible, et néanmoins dire: "je puis tout par celui qui me fortifie" (Philippins 4:13). Tant que la prière existe, tu n'es pas faible, car la force de Dieu agira en toi; elle te fera triompher contre tout péché, et elle te relèvera de toute chute....

Si David s'était regardé comme faible, il n'aurait pas combattu Goliath.

Ce sentiment de faiblesse aurait été une justification pour tous les hommes de l'armée de demeurer à leurs places et de ne pas combattre Goliath. Quant à David, il ne permettait pas aux justifications de le soustraire au commandement de Dieu et à l'action de l'Esprit.

Il y avait là devant David des justifications qui l'auraient exempté de défier Goliath, mais il ne les employa pas:

Premièrement, il n'était pas parmi les hommes de l'armée, mais il était venu porter de la nourriture pour ses frères, et il aurait pu se borner à cette commission et s'en aller, en leur souhaitant les meilleurs vœux.

Deuxièmement, Goliath était un homme effrayant par son corps gigantesque et ses armes puissantes. Personne n'aurait blâmé un petit garçon comme David s'il se refusait à le combattre.

Troisièmement, personne ne lui avait demandé de le défier, ou même y avait pensé!

Quatrièmement, tous les commandants de l'armée avaient peur de l'homme, même le roi Saul lui-même ne s'était pas avancé pour le combattre.

Combien donc était-il facile pour David de compter sur ces justifications, et de dire: "ce n'est pas mon affaire; pourquoi me mêlerai-je des responsabilités des autres?!" et de s'en aller? Mais la jalousie de David le poussa à se présenter pour combattre Goliath et à débarrasser le peuple de lui.

Il y avait des excuses, mais il refusa de les employer et de se cacher derrière elles. Tout le monde témoigne de la difficulté de la tâche, mais il en triomphe par la foi.

Le Seigneur punit ceux qui avaient affaibli la moralité du peuple en parlant des difficultés.

Ceux-là qui avaient vu la terre inondée de lait et de miel, mais avaient dit: "Mais le peuple qui habite ce pays est puissant, les villes sont fortifiés....Nous ne pouvons pas monter contre ce peuple, car il est plus fort que nous....et nous y avons vu les géants, enfants d'Anak, de la race des géants, nous étions à nos yeux et aux leurs comme des sauterelles" (Nom. 13: 27-33).

Par ce discours qui détruit le moral, "toute l'asemblée éleva la voix et poussa des cris, et le peuple pleura pendant la nuit. Tous les enfants d'Israël murmurèrent..." (Nom. 14: 1-2). Le Seigneur rejeta ceux qui avaient rendu la chose difficile, et qui avaient expliqué l'impossibilité de sa réalisation.

Pour cela, ne dis pas que le commandement de Dieu est difficile. Car s'il était difficile, Dieu ne l'aurait pas ordonné. Comment Dieu ordonnerait-il ce qui est impossible à réaliser?

Ce n'est pas possible que Dieu nous ordonne ce qui est impossible. Il donne le commandement, quelque difficile qu'il puisse paraître, et en même temps Il donne le pouvoir de l'exécuter. Il donne le commandement et avec lui la grâce. L'Esprit-Saint œuvre à l'intérieur du cœur pour le rendre digne de travailler; plutôt Il participe avec lui dans l'œuvre.....Sinon, personne n'aurait pu vaincre le diable qui est "comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera" (1Pierre 5:8).

Abraham, le père des pères, ne s'abstint pas d'exécuter un commandement qui paraissait très difficile...

Le Seigneur lui dit: "Prends ton fils, ton unique fils, celui que tu aimes, Isaac;....offre-le en holocauste...." (Gen.22:2). Notre père Abraham ne s'excusa pas par la dificulté du commandement, et parce que c'était au-dessus du niveau de la nature, et parce que c'était le fils des promesses, le fils de sa vieillesse, et, que dirait-il à sa mère..... Mais il se leva tôt le matin, et partit pour exécuter l'ordre de Dieu....

Dieu qui donna à Abraham la force pour exécuter, Lui aussi est capable de te donner la force....Celui qui établit Jérémie "sur tout le pays comme une ville forte, une colonne de fer et un mur d'airain" (Jér, 1:18), est capable de te fortifier comme lui....Dans le chemin de la pénirence, ne crains ni le péché, ni l'habitude, ni le caractère, ni le diable, mais dis: "je puis tout par celui qui me fortifie" (Philippins 4:13)...Ne fais pas de cette crainte une justification pour toi d'abandonner le travail spirituel...

Dieu demanda à notre père Abraham d'égorger son fils unique; il ne le retint pas de Lui; il ne dit pas: "le commandement est dificile", et il ne tenta pas d'inventer des justifications pour s'abstenir.

Et toi, quelle est la chose difficile que le Seigneur te demande, et dont tu n'es pas capable?! Est-ce qu'il te demande d'égorger ton fils unique, ou bien ce qu'il te demande est très simple?!

Bienheureux sont ces géants qui ont triomphé de leurs cœurs de l'intérieur, et ne se sont pas excusés par la difficulté du commandement comme nous faisons pour nous justifier...

Vraiment le royaume de Dieu a besoin de cœurs comme le roc, qui ne fléchissent pas devant les obstacles, et ne faiblissent pas devant les difficultés, et qui exécutent le commandement de l'Ecriture Sainte en ce qu'elle dit: "Fortifie-toi, et sois un homme!" (1 Rois 2:2). Là apparaît la réalité de l'homme, dans la vie de pureté.

Ceux qui ne veulent pas adoptent des justifiications

Chez certains, tant que l'excuse existe et qu'ils peuvent l'avancer, alors le péché et la négligence deviennent faciles; sans tenir compte des sentiments du Seigneur de l'amour duquel ils s'écartent; et sans fidélité ni obligation envers le commandement. L'homme s'abuse en s'excusant, et sa conscience est agitée et instable.

La porte de l'excuse est large, tant la vérité que le mensonge peuvent y entrer...

C'est-à-dire que les excuses pourraient être irréelles, ou être faciles à surmonter, ne constituant pas un véritable obstacle qui possède une force d'empêchement qui triomphe de la volonté. Les excuses pouraient être une occasion pour la négligence ou pour l'amour du péché. Ou bien, elles pouraient être une raison secondaire et non pas la véritable raison.

Généralement, les justifications et les excuses sont la preuve de l'absence de la pénitence.

Ce qui est étonnant, c'est que l'homme qui n'est pas repentant malgré ses fautes, trouve son âme belle à ses propres yeux; et il discute et se débat pour elle...!

A ses yeux, tout ce qu'il fait, a des raisons sages. Chaque péché a sa justification. Tout manquement aux œuvres de vertu, a aussi sa justification. Il n'existe pas d'erreur dans aucune action qu'il fait! Il parle comme s'il était infaillible....il justifie et défend. C'est difficile pour le mot "j'ai péché" de sortir de sa bouche....Et si vous l'obsédiez, le maximum qu'il pourrait dire serait: "Ah.....telle action...., il se peut que certains aient mal compris sa signification. Mais j'avais l'intention de.......et une chaîne de justifications s'ensuit....

Comme s'il était un dieu ...qui ne se trompe pas!! "J'avais dit : Vous êtes des dieux" (Ps, 82:7).

Ces dieux qui ne pèchent pas, il leur est impossible de se repentir! Vraiment "Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin" (Matt. 9:12).... Ceux-là n'ont pas besoin du Christ qui pardonne et qui sauve! Qu'est-ce qu'il leur pardonnera, ou de quoi les sauvera-t-il?!...

Même ceux qui négligent tous les devoirs spirituels, la prière, le jeûne, la présence à l'Eglise, et la communion.....trouvent aussi des justifications pour leur négligence, comme s'ils n'avaient pas péché.

Vous demandez à l'un d'eux pourquoi tu ne pries pas ? Et pourquoi tu ne vas pas à l'Eglise ?

Il ne vous dit absolument pas: "je suis négligent" ou "j'ai tort". Mais il justifie son indolence parce qu'il n'a pas le temps. Et si vous discutez avec lui sur ce point, il vous présente une longue liste de préoccupations.....Si vous lui demandez: "Et pourquoi le Seigneur n'est-il pas parmi tes préoccupations? Et pourquoi ne comptes-tu pas la prière comme une chose importante pour laquelle tu réserves une place en disposant de ton temps?...." Alors il vous introduit dans une autre justification, en essayant de philosopher l'erreur , et il dit:

L'important c'est le cœur, et tant que mon cœur est pur, il ne m'est pas nécessaire de prier! Car Dieu est le Dieu des cœurs.....

Naturellement la réponse est claire. Le cœur pur ne dispense pas de la prière, plutôt il aide à prier. L'amour de Dieu existe dans le cœur pur; et celui qui aime Dieu parle avec lui, et prie.......Deux choses se réunissent chez l'homme spirituel: la pureté du cœur et la prière. Comme dit l'Ecriture Sainte: "c'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses" (Matt. 23:23). La pureté du cœur est nécessaire à la prière, car la prière qui sort d'un cœur pur est celle qui est acceptable devant Dieu.

Il paraît de même, que celui qui répond de la sorte ne comprend pas le sens de l'expression "pureté de cœur". Si le cœur était pur, il lui serait impossible de dire qu'il n'a pas besoin de prière, car celui-ci n'a pas le cœur pur.

Vous demandez à un autre homme: "pourquoi ne jeûnes-tu pas?

Il vous dit: est-ce que tous ceux qui jeûnent sont des saints; un tel jeûne et il fait telle chose....et un tel jeûne et il fait telle chose.....! Si vous lui dîtes: "et quelle est ton affaire avec ceux-là? Dieu ne te demandera pas d'eux, mais il te demandera de toi-même...."Alors il retournerait à la même justification, en philosophant le sujet, et il dit: "la vie avec Dieu n'est pas le boire et le manger. L'important c'est la pureté du cœur!" Comme si le jeûne n'aidait pas à la pureté du cœur!!

C'est en vain que vous parlerez avec une telle personne de la spiritualité et de l'utilité du jeûne; et que celui qui le pratique d'une manière spirituelle se développe dans la vie de l'âme, et que Dieu a ordonné le jeûne à cause de son utilité, et que les prophètes jeûnaient tout en ayant le cœur pur, et que Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même avait jeûné.

Là, vous ne trouverez point de logique; mais plutôt des justifications en vue du simple rejet de la responsabilité.

Un autre s'excuserait parce qu'il n'y a ni de conseillers spirituels ni de bons exemples.

Il paraît aussi que cette excuse est exagérée. Car quiconque a besoin de conseil, le trouvera certainement. S'il ne trouve pas de conseillers, il a devant lui les livres qui remplissent le monde, et dans lesquels tout se trouve....et il a devant lui la prière: qu'il demande à Dieu, et Dieu le guidera. Il a la conscience et il a l'Ecriture Sainte.

Saint Antoine, qui vécut seul dans le désert, là où il n'y avait pas de moines avant lui pour le guider, ne s'excusa pas à cause du manque de conseillers, mais il fit le chemin seul, et il arriva par la grâce de Dieu, et il guida les autres....

Quant aux bons exemples, ils sont nombreux. Au moins, ne demande pas toutes les qualités idéales en une seule personne, mais prends l'exemple de chaque personne vertueuse dans un point déterminé. Il y a aussi les vies des saints et des justes qui nous ont précédé.

L'important c'est que celui qui veut arriver à Dieu ne manquera pas de moyens. L'unique question qui reste s'est : veux-tu .....?

Notre-Seigneur Jésus-Christ interrogeait certains des malades qui venaient à lui demandant la guérison, par son expression profonde et immortelle: "veux-tu être guéri ?" (Jean 5:6)

(Lisez le livre: "Le retour à Dieu"; il fait partie de la série: Vie de pénitence et pureté. Vous y trouverez le complément à l'idée de pénitence, et le moyen d'y arriver.)

Oui, si tu veux, Dieu est prêt à agir avec toi et à te fortifier. C'est Lui qui te lavera et tu seras plus blanc que la neige; c'est Lui qui te purifiera de tout péché, et te purifiera de toute souillure du corps et de l'esprit. L'important c'est que tu veuilles.

Mais si tu ne veux pas, les justifications ne seraient plus nécessaires. Sois franc avec toi-même.

 

3. Ne remets pas la pénitence et ne perds pas l'occasion.

 

Certains ont perdu les occasions de faire pénitence:

Dieu, dans sa miséricorde pour les pécheurs, présente à chaque pécheur plusieurs occasions de se repentir dans lesquelles la grâce le visite et opère en son cœur...

Comme résultat de l'œuvre de Dieu dans son intérieur, il trouve son cœur embrasé par un désir saint de se repentir et de retourner à Dieu.....

Peut-être a-t-il été impressionné par un sermon, ou par un livre, ou par une réunion spirituelle, ou par un bon exemple.....ou a-t-il été secoué de l'intérieur par une mort, ou par une occasion déterminée que Dieu a jugé que le pécheur devait exploiter.

Le sage exploite ces impressions, et ne laisse pas l'occasion lui échapper...

Comme ce qui arriva à l'enfant prodigue qui, lorsque la grâce le visita et impresionna son cœur et sa pensée, il dit: "Je me lèverai....", et il se leva , alla vers son père, et fit pénitence.

Tandis que l'ignorant laisse passer l'occasion sans en profiter....Puis il la cherche et ne la trouve pas...et en cela, combien grave est l'expression qui fut dites à propos d'Esaü.

"Il fut rejeté, quoiqu'il la sollicitât avec larmes; car son repentir ne put avoir aucun effet" (Hébr. 12:17).

Il vint à son père en retard, après que la bénédiction avait été transférée à Jacob, et après que celui-ci était devenu le choisi, de la génération duquel, toutes les tribus de la terre seraient bénies....

Esaü pleura, et "poussa de forts cris, pleins d'amertume" (Gen.27: 34:38), mais après que le temps avait fui, après que les pleurs étaient devenus inutiles...

Considère la vierge du Cantique; qu'est-ce qu'il lui arriva; et prends une leçon.....

Elle dormait, comme un pécheur quelconque....Mais son cœur était éveillé à l'appel du Seigneur...Elle entendit sa voix l'appeler: "ouvre-moi". Mais elle était lente, et cherchait des excuses. Finalement elle se leva pour ouvrir, mais après que l'occasion était passée, après que son "bien-aimé s'en était allé, il avait disparu"...alors elle cria: "J'étais hors de moi, quand il me parlait, je l'ai cherché, et je ne l'ai point trouvé; je l'ai appelé, et il ne m'a point répondu" (Cantique 5:6). Et la pauvre fut exposée à beaucoup de souffrances....Néanmoins, le Seigneur lui donna une autre occasion, à cause de son amour..... Quant à toi:

Peut-être tu perds cette occasion, et tu ne trouveras pas une autre....C'est ce qui arriva à Félix le gouverneur, et au roi Agrippa.....

L'occasion était venue à chacun des deux, quand l'apôtre saint Paul se tenait devant eux pour se défendre.

A propos de Félix, l'Ecriture dit: "Mais, comme Paul discourait sur la justice, sur la tempérance, et sur le jugement à venir, Félix, effrayé, dit...." (Actes 24:25). La grâce avait agi dans son cœur, et l'avait mû vers la foi et la pénitence. Mais il ne profita pas de l'occasion, et jugea de la différer à un autre temps convenable. Il dit à saint Paul l'apôtre: "Pour le moment retire-toi; quand j'en trouverai l'occasion, je te rappellerai" (Actes 24:25).

Très malheureusement, le livre des Actes des Apôtres ne dit pas que Félix trouva une occasion et rappela Paul....Et ainsi l'occasion de la vie entière fut perdue pour lui....

De même, le roi Agrippa aussi; le grand saint Paul discourait devant lui, avec tout ce qu'il y a en lui de profondeur et de conviction, et avec tout ce qui est en lui de l'action de l'Esprit. Agrippa fut très impressionné, et la grâce agit dans sn cœur, et il dit à Paul: "Tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien" (Actes 26:28).

Mais le pauvre ne saisit pas l'occasion; il se leva de la tribune du jugement et s'en alla. La pénitence et la foi s'en allèrent avec lui, et l'occasion fut perdue. L'Ecriture ne dit rien après cela à propos d'Agrippa.... tandis qu'il y avait peu entre lui et Dieu...

Que n'a-t-il fait comme l'eunuque abyssin qui saisit l'occasion et fut sauvé.....

La grâce de Dieu avait prévu pour cet eunuque, que Philippe le rencontre en route, et lui explique ce qu'il lisait du livre d'Isaïe. L'homme fut touché, Dieu agit dans son cœur et il crut. Il ne laissa pas l'occasion s'échapper et il dit à Philippe: "Voici de l'eau, qu'est-ce qui empêche que je sois baptisé?" (Actes 8:36). A l'instant, il descendit dans l'eau, et il fut baptisé......et il poursuivit sa route", joyeux (Actes 8:39).,,,,C'est là un des merveilleux exemples d'une occasion saisie.

Et toi mon frère, combien de Philippe Dieu a-t-il envoyés sur ta route, et t'ont impressionné, mais tu as laissé l'occasion s'échapper d'entre tes mains, et tu n'en a pas profité....?

Pour cela, ne diffère pas la pénitence. Car plusieurs de ceux qui avaient différé la pénitence, ne se repentirent pas du tout et perdirent leur vie...

Regarde les Juifs, combien de fois ils avaient refusé le Seigneur, et ils avaient marché derrière d'autres dieux. Combien de fois le Seigneur leur envoyait des prophètes et des apôtres pour les attirer à eux; et ils laissaient perdre les occasions, jusqu'à ce que le Seigneur les livra entre les mains de leurs ennemis, et Il refusa leurs prières et leurs sacrifices. Il leur dit: "Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux: quand vous multipliez les prières, je n'écoute pas" (Isaïe 1:15).

Il dit aussi au prophète Jérémie: "Et toi, n'intercède pas en faveur de ce peuple. N'élève pour eux ni supplications ni prières, ne fais pas des instances auprès de moi; car je n'écouterai pas" (Jér. 7:16).

Est-ce que tu voudrais , en répétant les ajournements, parvenir à cette situation?!....

La répétition de la remise de la pénitence pourrait signifier le refus de la pénitence...

C'est ce qui arriva à Pharaon.....jusqu'à ce qu'il périt.....

Combien de fois Pharaon disait à Moïse et à Aaron: "J'ai péché, priez pour moi"....Er malgré cela il ne se repentait pas...Voyez ce qu'il dit après le coup de la grêle et des tonnerres: "Cette fois j'ai péché; c'est l'Eternel qui est le Juste, et moi et mon peuple nous sommes les coupables. Priez l'Eternel pour qu'il n'y ait plus de tonnerres et de grêle; et je vous laisserai aller" (Ex. 9:27-28)....Et malgré cela, Pharaon ne fit pas pénitence, et il ne garda pas ses promesses, et se tourna vers l'ajournement. Le voilà après le coup des sauterelles disant à Moïse et à Aaron: "J'ai péché contre l'Eternel, votre Dieu, et contre vous. Mais pardonne mon péché pour cette fois seulement; et priez l'Eternel, votre Dieu, afin qu'il éloigne de moi encore cette plaie mortelle (Ex. 10: 16-17). Le Seigneur leva de lui ce coup, comme il avait levé d'autres, et Pharaon ne se repentit pas....

Les expressions de repentir étaient dans sa bouche, mais la pénitence n'était pas dans son cœur...

Il criait de frayeur, et non de persuasion. Il promettait le repentir et ne gardait pas sa promesse. Il demeura à remettre ses promesses au Seigneur, jour après jour, et coup après coup, jusqu'à ce que le courroux divin l'atteignit, et il fut noyé dans la Mer Rouge, et il périt.

Pour lui l'ajournement de la pénitence était pratiquement le refus de la pénitence.

C'étaient là des occasions que Dieu lui avait offertes, par les dix coups. Il s'impressionnait et devenait sûr qu'il fallait se repentir. Mais il ne profita pas de ces occasions pour le salut de son âme. L'amour du monde était dans son cœur, plus fort que l'amour de la pénitence, et il périt...

Parmi les exemples de ceux qui perdirent les occasions de pénitence, il y a les mauvais vignerons (Matt. 21).....

Ceux-là vers qui le Seigneur avait envoyé ses serviteurs plusieurs fois, mais qui ne répondaient pas, et ne revenaient pas de leur méchanceté. Finalement il leur envoya son fils; et c'était là une occasion de faire pénitence. Mais ils ne se repentirent pas.....Qu'est-ce qu'il arriva alors? Il leur dit enfin: "le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits" (Matt. 21:43).

Prenons le vaillant Samson comme exemple de l'ajournement de la pénitence.

Il avait bien commencé, car l'Esprit de l'Eternel l'avait saisi. Puis quand il connut Dalila, son péché commença. Il la laissa le dominer, et se soumit à ses conseils. Cette femme le trompa plus d'une fois, et elle le livra à ses ennemis. Il savait cela, et néanmoins il ne repentait pas (Juges 16), et il demeura dans l'état où il était.

Finalement il manqua à son vœu, et ses ennemis "le suivirent et lui crevèrent les yeux,....et le lièrent avec des chaînes d'airain. Il tournait la meule dans la prison" (Juges 16:21).

Voilà ce que lui fit le péché et le retardement de la pénitence. Néanmoins Dieu lui donna une autre occasion le jour de sa mort, car il était un des hommes de la foi. (Héb. 11: 22-23).

La lenteur à se repentir pourrait causer la perte de l'homme, comme ce qui arriva à Acan, fils de Carmi....

Celui-là prit des choses "dévouées par interdit" et les cacha. A cause de son péché, le peuple fut vaincu par les gens du petit village d'Aï, et sa conscience ne se mut pas pour confesser sa faute. Le Seigneur dit: "Il y a de l'interdit au milieu de toi Israël" (Josué 7:13). Josué déclara cette vérité, et Acan ne bougea pas. Puis Josué commença à jeter le sort pour savoir qui était la cause du courroux de Dieu. Acan ne se présenta pas pour se confesser. "La tribu de Juda fut désignée" (Josué 7:16), et sa famille (de Zérach) fut désignée. Tout ceci et Acan ne se présenta pas pour se confesser jusqu'à ce que Dieu le désigna par son nom.

Il confessa alors ce qu'il avait fait, après que l'occasion de la pénitence avait passée. Il se confessa en tant que celui que le Seigneur avait découvert, et non pas en tant que celui qui s'était découvert lui-même. Ils le prirent et le lapidèrent. (Josué 7:25).

Pour cela, il est bon que les deux anges ne permirent pas à Lot de s'attarder.

Ceci arriva quand Dieu voulut incendier Sodome.....L'Ecriture dit: "les anges insistèrent auprès de Lot....Et comme il tardait, les hommes le saisirent par la main, lui, sa femme et ses deux filles....ils l'emmenèrent, et le laissèrent hors de la ville.....l'un d'eux dit: Sauve-toi, pour ta vie" (Gen.19: 15-17)...Il avait fallu que Lot s'éloigne absolument de l'endroit du mal, pour ne pas périr.

Il y a des affaires graves pour lesquelles la rapidité est nécessaire, et la pénitence est l'une de ces affaires....La lenteur ne lui convient pas, et l'ajournement ne convient pas.

Les vierges folles arrivèrent en retard, après que la porte avait été fermée....

A cause de cela, elles perdirent le royaume. Elles se tinrent devant la porte fermée, chagrinées, ou désespérées, et disant: "Seigneur, ouvre-nous" (Matt.25:11). Elles n'entendirent rien d'autre que cette expression effrayante: "Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas" (Matt. 25:12). Elles étaient venues, mais après que l'occasion avait passée, après que la porte avait été fermée.

Vraiment, quoi de plus grave et de plus profond que cette expression que le Seigneur dit dans l'Apocalypse à propos de la pécheresse Jézabel:

"Je lui ai donné du temps, afin qu'elle se repente, et elle ne veut pas se repentir de son impudicité (Apoc. 2:21).

Devant cette expression: "Je lui ai donné du temps", le cœur se tient recueilli....et il se tait. Comme cette pécheresse ne s'était pas repentie pendant le temps que le Seigneur lui avait donné, le Seigneur expliqua les coups qu'il ferait tomber sur elle...et il dit aussi, en cela, qu'il rendra à chacun selon ses œuvres (Apoc. 2:23).

Dieu, dans sa longanimité, avait donné à cette pécheresse, du temps, afin qu'elle se repente en ce temps.

Il n'est pas permis à l'être humain de remettre sa pénitence, en méprisant la longanimité de Dieu.

Voici l'apôtre qui blâme cela en disant: "Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience, et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance " (Rom.2:4)? Et l'apôtre juge que cet homme montre qu'il y a de la dureté dans son cœur, qu'il est impénitent, et qu'il amasse "un trésor de colère pour le jour de la colère" (Rom. 2:5).

Exemples de ceux qui n'ajournèrent point

Ce qui me plaît dans le prophète David, c'est qu'il fut rapide à faire pénitence....

Il était un être humain comme nous, capable de pécher. Mais son cœur était délicat et sensible, répondant promptement à la voix de Dieu, et se repentant véritablement sans délai et sans retard. Ceci apparut quand Abigail le reprit gentiment, lorsqu'il voulut se venger pour lui-même de Nabal le Carmélite. Alors il ne discuta pas avec elle, il ne justifia pas son attitude; plutôt il lui dit: "Béni soit ton bon sens, et bénie sois-tu, toi qui m'as empêché en ce jour de répandre le sang, et qui as retenu ma main!" (1 Sam. 25:38).

Son repentir fut très rapide lorsqu'il avait fait le dénombrement du peuple. "David sentit battre son cœur.....et il dit à l'Eternel: J'ai commis un grand péché en faisant cela! ....J'ai complètement agi en insensé" (2 Sam. 24:10).

Lorsque Nathan l'avertit de son péché envers la femme d'Urie le Héthien il ne discuta pas, mais il dit: "J'ai péché contre l'Eternel" (2 Sam. 12:7,13). Et ses psaumes furent remplis par les expressions de la véritable pénitence et de la contrition, et il baigna sa couche de ses larmes (Ps. 51,Ps.6).

Ainsi étaient la pénitence des habitants de Ninive et la pénitence de Baïssa.....

Malgré que le prophète Jonas avait donné aux habitants de Ninive un long délai pour se repentir, et qu'il avait proclamé disant: "Encore quarante jours, et Ninive est détruite" (Jonas 3:4).....néanmoins cette grande ville ne remit pas sa pénitence jusque vers la fin de cette période, mais elle se repentit tout de suite, dans les sacs et les cendres, d'une pénitence profonde, qui comprenait tout le monde. Alors Dieu leva son courroux d'elle.

Sainte Baïssa que Dieu prit son âme le même jour de son repentir, dans la même nuit quand saint Jean le Nain l'avait visitée. Si elle avait remis sa pénitence, le temps de l'ascension de son âme étant cette nuit-là, quelle aurait été sa destination?

Bienheureux donc celui qui saisit l'occasion que Dieu lui envoie pour sa pénitence, et qui n'endurcit pas son cœur. Qui sait, peut-être cette occasion ne reviendra plus....

Ceci arriva avec le geôlier de Philippes, qui était gardien de la prison, lorsque le Seigneur provoqua un tremblement de terre au milieu de la nuit, et "toutes les portes s'ouvrirent, et les liens de tous les prisonniers furent rompus" (Actes 16:26), afin que Paul et Silas soient délivrés. Celui-là ne s'attarda pas, mais il dit à Paul et à Silas: "Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé?" (Actes 16:30). Il crut, et il prit Paul et Silas à sa maison "à cette heure de la nuit", c'est-à-dire sans tarder aucunement, "et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens" (Actes 16:33).

N'est-ce pas là une leçon pour nous, dans l'histoire du geôlier de Philippes, que de lire l'expression "aussitôt"... et aussi "à cette heure même de la nuit"? Et ceci était "vers le milieu de la nuit" (Actes 16:25-33). Pourquoi donc remettons-nous notre pénitence?

Nous lisons de la même manière à peu près dans la pénitence de Zachée:

La parole du Seigneur lui fut adressée: "hâte-toi de descendre", Zachée l'exécuta tout de suite, et il prit le Messie à sa maison. L'Ecriture dit en cela: "Zachée se hâta de descendre, et le reçut avec joie" (Luc 19:6). Et ainsi le Seigneur dit: "Le salut est entré aujourd'hui dans cette maison" (Luc 19:9).

Il n'est absolument pas permis de différer ce qui concerne la pénitence. Plutôt ces expressions sont convenables:

"Maintenant", comme dans l'histoire de l'enfant prodigue (Luc 15)

"Aussitôt", "à cette heure même", comme dans l'histoire du geôlier de Philippes (Actes 16)

"Hâte-toi", "Aujourd'hui", comme dans l'histoire de Zachée (Luc 19).

Toutes les histoires de pénitence dans la vie des saints se distinguent par l'absence d'ajournement.

Marie la Coptesse, lorsqu'elle avait pu entrer à l'Eglise de la Résurrection et recevoir la bénédiction de l'icône, elle exécuta aussitôt ce qu'elle avait décidé dans sa pénitence, et ainsi elle devint uns sainte anachorète.

Pélagie, lorsqu'elle avait été touchée par le sermon de saint Nonius, elle ne le quitta pas avant qu'il lui donne le baptême. Nous vous laissons le reste des détails dans les exemples de l'Histoire.

Ils avaient rencontré le Seigneur, mais ne profitèrent pas.

Nous disons que le premier homme au monde qui perdit l'occasion de la pénitence, périt. C'est Caïn:

Le Seigneur lui-même lui avait parlé, et l'avait averti au sujet de son péché. Il ne s'en était pas encore embrouillé, et le Seigneur lui avait dit: "le péché se couche à la porte.....mais toi, domine sur lui" (Gen. 4:7). Il lui avait conseillé la pénitence: "Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage"....(Gen.4:7). Mais Caïn laissa perdre l'occasion, il n'écouta pas le conseil, et il laissa les pensées et les émotions le dominer....et il tomba, et sa chute était grande....

Il est étonnant que plusieurs avaient rencontré le Seigneur, mais perdirent cette occasion!

Le jeune homme riche avait eu l'occasion de rencontrer le Seigneur; il avait entendu le conseil qu'Il lui avait donné pour son salut. Mais malheureusement, il l'entendit et "s'en alla tout triste" (Matt. 19:22). Il n'agit pas selon l'expression: "Puis viens et suis-moi", que le Seigneur lui avait dite....et ainsi il perdit l'occasion.

Le pharisien qui avait invité le Christ à sa maison, (Luc.7:36), ne profita pas non plus de cette occasion; et de même plusieurs de ceux qui vivaient au temps du Seigneur et qui l'avaient rencontré.....

Quant à toi, si l'Esprit de Dieu parle dans ton cœur, ne perds pas l'occasion.

Des millions de ceux qui sont en enfer désirent quelques minutes de vie comme celles que tu as.....

Simplement quelques minutes, ou même quelques instants, dans lesquelles ils présenteraient une pénitence....mais ils ne trouvent pas. L'occasion est perdue et la porte est fermée....Et toi mon frère, tu as toute cette vie, ne penses-tu pas à la pénitence, et ne saisis-tu pas l'occasion? Comme dit l'apôtre: "rachetez le temps, car les jours sont mauvais" (Eph. 5:16).

Sache que l'ajournement de la pénitence est un des actes de Satan qui ne veut pas la pénitence.

Il sait que t'empêcher d'une façon franche de te repentir est une affaire que ta conscience n'accepterait pas. Pour cela, il ne te dit pas absolument pas: "ne fais pas pénitence." Mais chaque fois que ton cœur se meut vers Dieu, il te dit: "je n'ai pas d'objection; mais pas maintenant; l'ocasion est devant nous pour longtemps.....!

Il continue à te conduire dans une série d'ajournements, jusqu'à ce que ta vie soit terminée!

Les conséquences de l'ajournement ne sont pas de ton intérêt.

Si tu es touché par des impressions spirituelles, et tu t'es décidé à faire pénitence, ne remets pas:

1. Tu n'es pas garant de toi-même, de ce que ces sentiments spirituels demeureront en toi. Peut-être chercheras-tu ce désir de faire pénitence et tu ne le trouveras pas.....!

2. Tu n'es pas garant des circonstances qui t'entourent.

3. Tu n'es pas garant du lendemain et de ce qu'il t'apportera. Exploite ton état actuel.

4. Tu n'es pas garant de quels obstacles l'ennemi mettra sur ton chemin, après avoir appris ta décision de faire pénitence, et ta visite par la grâce.

5. Si tu demeurais dans le péché, pour saisir une autre occasion, peut-être que ton état se détériorerait. Le péché deviendrait plus fort que toi, et se transformerait d'une simple chute en une pratique, une habitude, ou un caractère. Il te dominerait complètement, te ligoterait avec des chaînes qu'il ne te serait pas facile de t'en délier; et tu entrerais dans des chutes consécutives dont tu ne connaîtrais plus la fin.

Le démon renvoie la pénitence jusqu'à ce qu'il te domine complètement.

Tu deviendrais dans un état dans lequel tu ne saurais plus comment faire pénitence, ou dans lequel tu ne voudrais plus faire pénitence, quand il aurait fait pénétrer le péché dans le plus profond de ton cœur, et qu'il aurait travaillé, en même temps, à paralyser ta volonté. C'est alors qu'il te ferait tomber dans le désespoir.....

Et là, nous discuterons un autre point, c'est:

Que prouve l'ajournement?

Il prouve ton manque d'amour pour Dieu, quand tu demeures dans le désaccord avec Lui, dans la désobéissance de ses commandements, et dans le refus de la vie et la réconciliation avec Lui...

Il prouve aussi que l'amour du péché subsiste dans le cœur.

Il prouve le manque de sérieux dans le désir de la pénitence; car un désir sérieux est exécuté.

Il prouve aussi, qu'à tes yeux, ta préoccupation erronnée de toi-même est plus profonde que ta préoccupation de Dieu, de ses sentiments et de sa relation avec toi. Je dis, ta préoccupation erronnée de toi-même, car celui qui est justement intéressé de lui-même se préoccupe de son éternité et de son salut, et conséquemment de sa pénitence....

Pour cela, ne renvoie jamais ta pénitence, mais comme dit l'apôtre: "si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs" (Héb.3: 7,8,15).

 

4. N'ENDURCIS PAS TON CŒUR

La portée de la réponse à la voix de Dieu.

 

Dieu invite tout le monde à la pénitence. Mais les cœurs varient quant à la portée de leur réponse.

Dieu dans l'abondance de son amour pour le genre humain "veut que tous les hommes soient sauvés" (1Tim. 2:4). Lui-même cherche leur salut. Pour leur salut, Il a envoyé les prophètes et les apôtres, et il nous a envoyé sa divine intuition qui nous proclame dans son Livre Saint de revenir à Lui et de faire pénitence, "sans tenir dompte des temps d'ignorance" (Actes 17:30). Il a installé en nous la conscience pour nous blâmer, et il nous a envoyé son Esprit-Saint qui travaille en nous. Il a établi pour nous les pasteurs, les prêtres, les instructeurs et les maîtres afin que nous entendions la voix de Dieu qui est adressée à nous par leurs bouches....Mais l'important c'est qui écoute? Qui accepte? Quelle est la portée de notre réponse à la voix de Dieu? C'est là que varie la qualité des cœurs.

Un exemple de cela: la branche tendre et la branche sèche.

Une branche tendre t'obéit. Tu la redresses, elle se dresse. Tu la lèves, elle se tient droite. Tu changes sa position, elle se change. Elle est soumise dans ta main.

Quant à la branche sèche, elle ne se plie pas à toi. Si tu veux la redresser, elle résiste....et comme dit le poète:

"Les branches, si tu les redresses, elles se dressent.

Et le bois, si tu le redresses, il ne se plie pas." (vers arabe)

Il existe des cœurs durs de ce genre, dans lesquels le Seigneur travaille, mais qui ne répondent pas.

Exactement comme un malade qui ne répond pas au traitement.

Le médecin lui présente les médicamments usuels qui conviennent à sa maladie, et auxquels répondent les malades comme lui. Mais son corps, à lui, ne réagit pas. Avec lui, ces traitements n'obtiennent aucun résultat. Peut-être la maladie demeure comme elle est, ou peut-être elle devient pire qu'elle l'était malgré le traitement.

Ainsi est le cœur dur avec lequel les moyens de la grâce n'arrivent à aucun résultat. Son caractère demeure tel qu'il est, et ses fautes demeurent telles qu'elles sont.

Certainement ce cœur dur ne veut pas guérir.

Ou bien à cause de sa dureté, il ne veut pas reconnaître qu'il est malade et qu'il a besoin de guérison; et alors il demeure dans sa maladie, tel qu'il est. Comme les pharisiens durs qui étaient contemporains du Christ, qui l'avaient fréquenté pendant plusieurs années, et qui avaient vu ses miracles; mais ils ne profitèrent point, et plutôt ils dirent après ces miracles qu'il était un pécheur! Ils avaient entendu ses instructions mais ils ne profitèrent point, et plutôt ils dirent qu'il est un imposteur, et qu'il n'obéit pas à la loi. La parole de Solomon le Sage s'applique à ceux-là qui avaient le cœur dur: "Quand tu pilerais l'insensé dans un mortier....Sa folie ne se séparerait pas de lui" (Prov. 27:22).

Car la dureté du cœur, ne permets pas au pécheur qui tient à sa conduite, de changer sa manière de se comporter, ou de quitter son péché. Il refuse Dieu, quelle soit la démarche de Dieu vers lui pour le sauver.

Il est étonnant que Dieu l'Affectueux fasse des démarches auprès de l'homme, et c'est l'homme qui refuse Dieu !

Dieu Le Magnanime fait des démarches auprès de la poussière, auprès de la cendre; et c'est la poussière, c'est la cendre qui ferme son cœur devant Dieu. Dieu parle et appelle, et cette pauvre créature se bouche les oreilles, se ferme le cœur, et refuse d'ouvrir au Seigneur. Dieu frappe à la porte jusqu'à ce que "sa tête est couverte de rosée", et ses "boucles sont pleines des gouttes de la nuit" (Cant. 5:2); et l'homme ferme sa porte, et ne s'inquiète pas de ce grand cœur qui lui est venu "sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines" (Cant. 2:8)....Voilà de la dureté de cœur. Parfois nous voyons un homme qui s'endurcit envers son frère dans l'humanité, et nous nous inquiétons à cause de sa dureté.

Mais que l'homme s'endurcisse envers Dieu lui-même, voilà qui est trop.

Quoi de plus étonnant qu'un homme qui s'endurcit dans ses rapports avec Dieu, Dieu qui est tendre et bon, qui a dans sa main l'âme de cet homme, et qui traite tout le monde avec une délicatesse infinie...

Mais tous les cœurs ne sont pas ainsi; il existe des cœurs bons qui ne tolèrent pas que Dieu frappe à leur porte; alors ils se lèvent pour lui ouvrir prestement dès qu'ils entendent sa voix divine.

Exemples de bons cœurs:

Augustin qui avait un cœur sensible et bon, passa une longue période loin de Dieu, car la voix divine ne lui était pas parvenue clairement. Quand la voix du Seigneur l'atteignit, il répondit instantanément, de tout son cœur, et avec tous ses sentiments...et il devint un grand saint.

Marie la Coptesse demeura loin de Dieu et loin de sa voix pendant un certain temps. Mais lorsqu'elle resentit la voix de Dieu qui l'appelait auprès de l'icône sacrée, elle fut complètement transformée et elle répondit au Seigneur. Elle vécut le reste de sa vie dans son amour.

De même Pélagie: la simple vue des saints la toucha, un simple sermon qu'elle entendit. Elle avait un cœur sensible, facile à être impressionné. Malgré son impudicité et sa richesse, elle se repentit rapidement. Sa réponse fut admirable.

Il est merveilleux dans les histoires de la pénitence, que les impudiques répondent rapidement au Seigneur.

Réellement cela n'est pas étonnant, car la plupart de ces impudiques n'avaient pas des cœurs durs. Mais ils avaient des cœurs sentimentaux qui répondent vite à l'amour. Ils avaient mal tourné dans leur amour, et il s'étaient dirigés vers le corps qui les avait vaincus. Mais quand ils trouvèrent un véritable amour de la part de Dieu ou de ses saints. Il revinrent vite. L'émotion existait, l'amour existait, et il ne leur manquait que la juste direction...... contrairement aux propriétaires des cœurs durs qui ne réagissent pas rapidement, et peut-être ne répondent pas du tout. Pour cela, il est bon que le Seigneur dit à certains de ces chefs des juifs: "Je vous le dis en vérité, les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu" (Matt.21:31).

Il est merveileux que plusieurs de ces impudiques se soient transformés de pécheurs en saints.

Quand leurs sentiments enflammés furent dirigés vers Dieu, ils furent embrasés par son amour, et furent capables d'atteindre rapidement la vie de sainteté. Nous ne citons pas seulement Augustin, Marie la Coptesse et Pélagie.....

Mais le temps me manquerait si je parlais d'autres pécheresses qui répondirent rapidement au Seigneur, et furent transformées en saintes: comme sainte Baïssa, sainte Thaïs, sainte Martha, sainte Marie la nièce de saint Abraham l'anachorète, et sainte Eudoxie....et beaucoup d'autres.

(voir le livre "le Réveil Spirituel", pour prendre une idée de la vie de ceux-là).

De pareils exemples parmi les hommes: saint Jacob le Combattant, saint Timothée l'anachorète errant, et le commencement de la vie de saint Evagre.

Tous ne requirent pas d'efforts de la part de Dieu pour Lui revenir.

Ils ne laissèrent pas Dieu insister auprès d'eux, ou les appeler avec instance.

La femme samaritaine: une simple séance unique avec le Christ, changea sa vie entière. Elle fut transformée de femme pécheresse, qui avait eu cinq maris, et que celui qu'elle avait alors n'était pas son mari,.... en la sainte samaritaine...Elle avait un cœur délicat qui pouvait répondre au Seigneur plus rapidement que les pharisiens violents qui parlaient de principes élevés, mais ne les mettaient pas en pratique.

Le prophète David, après son péché et son adultère, ne supporta pas une seule expression de Nathan; c'était: "tu es cet homme-là" (2Sam.12:7). David cria tout de suite: "J'ai péché contre l'Eternel" (2Sam. 12:13). Il fit une pénitence merveilleuse, dans laquelle chaque nuit, sa couche était baignée de ses larmes, et son lit était arrosé de ses pleurs. (Psaume: 6).

Oui, pour le cœur sensible, il suffirait d'un mot pour changer sa vie.

Une seule expression de saint Sérapion que Thaïs avait entendue, la fit tomber par terre et fondre en larmes, puis sortir avec lui de l'endroit du péché pour vivre en sainte.

Baïssa fut touchée par une seule expression qu'elle avait entendue de saint Jean le Nain. Elle fut impressionnée aussi quand il pleura....Elle sortit avec lui repentante....Les anges montèrent cette nuit-là portant son âme pure comme un rayon de lumière.

Les histoires sont nombreuses, et toutes tournent autour d'un même sujet, c'est le cœur sensible qui réagit rapidement.....

Ceci n'est pas seulement à propos des impudiques qui se repentent. Mais dans beaucoup d'autres sphères, nous trouvons des cœurs délicats qui réagissent facilement, qui ne contrarient pas le Seigneur, mais qui l'écoutent rapidement et reviennent à Lui.

Une seule expression du Seigneur changea Saul de Tarse.

Saul était très sévère dans l'exécution de la loi. Il était un persécuteur de l'Eglise. Il n'avait pas le cœur dur, mais il y avait dans son cœur un zèle qu'il comptait comme sacré. Il agissait "par ignorance' (1Tim.1:13). Quand le Seigneur, le Christ que Saul persécutait, lui apparut et quand il entendit de lui une seule expression....il accepta la parole avec joie, et fut transformé à l'opposé....il crut et il souffrit pour le Christ.

L'apôtre Pierre pleura amèrement dès qu'il eut entendu le chant du coq.

Il n'eut pas besoin de beaucoup de réprimandes. Il lui avait suffi d'entendre le coq, pour qu'une révolution intérieure soit levée contre lui qui lui pressa le cœur et les yeux. Un bon cœur est ainsi. Il lui suffit de peu pour qu'il se repente.

Le Christ regarda et parla à Zacchée le publicain. Alors il ne supporta pas, et déclara son repentir devant tout le monde (Luc 19:5). Combien de scribes, de pharisiens et de sacrificateurs à qui le Christ avait parlé, mais ils ne profitèrent pas. Quant à Zacchée, son cœur n'était pas dur à se repentir comme eux, malgré l'injustice connue chez les publicains.

Matthieu le publicain n'avait aussi eu besoin que d'un seul mot du Christ pour changer sa vie, c'était: "suis-moi" (Matt. 9:9). Il quitta tout, se leva et le suivit. Les deux pêcheurs Pierre et André firent la même chose quand le Christ leur dit: "Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes" (Marc 1:17).

Non seulement le cœur sensible obéit à la voix de Dieu, mais il répond à un signe quelconque de sa part, même s'il vient de loin. Son cœur en est ébranlé, car il est constamment ouvert à Dieu.

La question est donc concentrée dans le cœur: est-il dur ou facile?

Les deux catégories apparaissent ensemble dans l'histoire de David avec Nabal le Carmélite.

Nabal entendait David qui le priait de lui donner de la tonte de son troupeau car lui et ses soldats avaient besoin de nourriture. Mais Nabal refusa parce qu'il avait le cœur dur. David l'avertit, mais il ne changea pas d'avis aussi à cause de la dureté de son cœur. Ni la prière, ni la menace n'avaient eu d'effet sur lui.

Quant à Abigail, la femme de Nabal, dès qu'elle eut entendu l'histoire de David avec son mari, son cœur fut rapidement ému et elle réagit. Elle rencontra David et lui offrit la nourriture dont ses soldats avaient besoin, et elle l'apaisa. Cependant elle le blâma poliment de ce qu'il avait essayé de se venger pour lui-même....

David malgré sa sévérité dans cette histoire, présente l'exemple du bon cœur qui accepte rapidement le blâme et revient de ses fautes. Car il lui dit: "Béni soit ton bon sens, et bénie sois-tu, toi qui m'as empêché en ce jour de répandre le sang, et qui as retenu ma main" (1Sam. 25:33).

Le bon cœur accepte le blâme. Quant au cœur dur, il se révolte.

David accepta le blâme d'Abigail qui était une femme..... Saint Antoine accepta de même le blâme de cette femme qui lui avait dit: "Si tu étais un moine, tu aurais habité la montagne."

Non seulement il accepta la parole et l'accomplit, mais de plus il dit dans son cœur que c'était la voix de Dieu qui s'adressait à lui.

Par contre, le roi Saul qui est connu pour sa dureté du cœur, quand son fils Jonathan lui parla en faveur de David disant: "Pourquoi le ferait-on mourir, qu'a-t-il fait ?" (1Sam. 20:32), Saul s'irrita violemment contre son fils Jonathan, et il "dirigea sa lance contre lui pour le frapper" et il l'insulta avec de graves insultes et le couvrit de honte. (1Sam. 20:30:34).

Le cœur dur n'accepte ni de directives ni de conseils. Il ne change pas d'avis; mais son orgueil le persuade de persister là où il est. Pour cela, il est bon que l'Ecriture Sainte dit: "Dieu résiste aux orgueilleux" (Jac.4:6).

Le Seigneur ne se leva jamais contre le pauvre publicain, mais il se leva contre le pharisien dur et orgeuilleux, et contre les scribes durs et les pharisiens qui dans leur dureté, mettaient sur les épaules des hommes des fardeaux pesants.....(Matt. 23).

Ces durs perdent leurs âmes , ils perdent les gens, et ils perdent Dieu.

La dureté du cœur entrave la pénitence.

Pharaon pourrait être l'exemple le plus ressortissant de cette dureté.

Tous les coups n'étaient pas capables d'adoucir son cœur. Si parfois il disait: "J'ai péché contre l'Eternel" (Ex. 10:16), il revenait ensuite et son cœur s'endurcissait comme il l'était auparavant....Chaque fois qu'il faisait une promesse, il revenait de sa promesse après que le Seigneur eut levé son courroux. Et comme dit la Bible: "Pharaon, voyant qu'il y avait du relâche, endurcit son cœur, et il n'écouta point Moïse et Aaron" (Ex. 8:11)

Pharaon demeura dans la dureté de son cœur jusqu'à ce qu'il périt....Dieu avait voulu l'attirer à Lui par ces coups, mais il avait refusé d'écouter le Seigneur malgré tous les prodiges de Dieu que Pharaon lui-même avait aperçus...

Un autre exemple: c'est le peuple révolté dans le désert.

Tous les prodiges de Dieu avec eux dans la terre d'Egypte, et tous ses prodiges avec eux dans le désert, et tous ses nombreux bienfaits pour eux...tous ceux-ci n'adoucirent pas leurs cœurs!....Ni les dix coups, ni la fente de la Mer Rouge, ni la manne, ni les cailles, ni l'eau que Dieu fit jailir du rocher pour eux, ni la colonne de feu qui les éclairait la nuit, ni la nuée qui les ombrageait et les guidait pendant le jour....rien de tout cela ne provoqua leur repentir.....

Plusieurs fois le Seigneur les décrivit comme étant un peuple au cou raide. (Ex. 32:9; 33:3,5; 34:9; Deut.9:6).

Il dit aussi qu'ils sont "des enfants à la face impudente et au cœur endurci. (Ezéchiel 2:4). Et il dit d'eux: "toute la maison d'Israël a le front dur et le cœur endurci" (Ez. 3:7).

A cause de leur dureté de cœur, ils ne réagissaient pas et n'obéissait pas au Seigneur; mais ils murmuraient continuellement contre lui. Ils ne se repentissaient guère quels qu'étaient les bienfaits de Dieu pour eux, de sorte qu'Il dit d'eux: "J'ai tendu mes mains tout le jour vers un peuple rebelle et contredisant" (Rom. 10:21).

Imaginez-vous Dieu tendant la main pour réconcilier un peuple, et le peuple refuse la main de Dieu continuellement tendue tout le jour. Ils ne tendent pas la main pour lui serrer la main, ou pour se réconcilier..Qu'est-ce qu'ils gagnèrent donc par la dureté de leur cœur?

Ils perdirent le Seigneur. Ils perdirent la terre promise; ils ne l'entrèrent point; mais plutôt toute leur génération rebelle périt dans le désert. Dieu fut irrité contre eux, et Il les aurait anéantis si Moïse n'avait pas intercédé pour eux. (Nom. 32).

La dureté du cœur engloutit tout et ne se rappela de rien des bienfaits de Dieu. Elle ne se plia pas et ne revint pas à Dieu. Toutes les paroles des prophètes, et tous leurs avertissements ne portèrent aucun résultat.

Comme si, par rapport à eux, les semences de Dieu étaient tombées sur du rocher.

Des semences sur du rocher; ni l'eau, ni les engrais, ni la main-d'œuvre, ni l'expérience agricole ne lui sont utiles. Elles sont sur du roc; elles ne pénètrent pas à l'intérieur.

Ainsi rien n'impresionne le cœur dur. La conscience le blâme, et il ne ressent pas les aiguillons de la conscience. Le Saint-Esprit le visite pour le réprimander sur quelque péché, et il ne réagit pas à la voix de l'Esprit en lui. Il entend beaucoup, il lit beaucoup, mais il ne profite pas.....Il entre à l'Eglise, il en sort, et il demeure comme il est, avec le même cœur. Il se confesse et communie plusieurs fois, et ni la confession ni la communion change rien en lui....Les bienfaits de Dieu ne servent à rien avec lui s'ils s'en rappelle. Les avertissements de Dieu ne l'effrayent pas et ne le répriment pas. C'est un roc, un cœur dur qui ne s'émeut pas. La parole de notre père Abraham, le père des pères, s'applique à lui: "ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu'un des morts ressusciterait"

(Luc 16:31).

C'est à cause de cela que l'Ecriture nous avertit: "si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs."(Héb. 3:7).

La voix de Dieu nous parvient de plusieurs sources....

Il se peut que Dieu nous parle à travers sa Sainte Bible, ou bien par la voie des sermons et des conseils spirituels, ou bien à travers les évènements dans lesquels la main de Dieu apparaît, ou bien dans une séance tranquille avec nous-mêmes....Ce qui importe dans tout eela, c'est que nous accueillions la voix de Dieu avec des oreilles qui écoutent et un cœur ouvert...un cœur simple et non récalcitrant.

Même si nous tombons dans la dureté, ne continuons pas.

La vierge du Cantique n'ouvrit pas la porte au Seigneur la première fois, et son cœur s'était endurci envers Lui. Néanmoins son cœur retourna à s'attendrir une autre fois, et elle dit: "Mon bien-aimé a passé la main par la fenêtre. Et mes entrailles se sont émues pour lui" (Cant. 5:4). Elle se leva pour chercher ce bien-aimé partout, et elle disait: "Je vous en conjure, filles de Jérusalem. Si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous?...Que je suis malade d'amour" (Cant, 5:8).

Puissions-nous combattre la dureté du cœur en nous; car si notre cœur s'attendrissait, tous les moyens spirituels nous toucheraient et nous conduiraient à la pénitence et à l'amour de Dieu.

L'homme sensible et délicat est touché par tout ce qui est spirituel.

S'il entend une messe ou un hymne, il est impressionné. S'il écoute un sermon, ou s'il lit un livre spirituel, il est impressionné. Il se peut aussi qu'il soit impressionné en se rappelant ses amis qui sont morts....S'il pèche, il dit: "Peut-être que l'âme d'un tel me voit maintenant"...Et ainsi il revient de l'erreur tout de suite. Simplement en voyant une image du Christ crucifié, il pourrait avoir des émotions poignantes qui le feraient pleurer, comme fit la Sainte Vierge qui dit en elle-même: "Quant à mes entrailles, elles sont embrasées de feu à ma vue de ta crucifixion que tu souffres patiemment, ô mon fils et mon Dieu". (Prière de none).

Je compare les yeux de l'homme sensible à une éponge remplie d'eau. A la moindre touche ou pression, elle déborde.

Ainsi est l'homme au cœur délicat, ses larmes sont constamment proches. S'il commet une faute, il retourne vite, et ne continue pas dans l'erreur; comme fit le prophète David, et comme ce qui arriva à l'apôtre Pierre dans son reniement....Il se rend rapidement compte de sa faute, il regrette vivement, et il se repent tout de suite....

Eloigne-toi donc mon frère, de la dureté du cœur. Que ton cœur soit délicat et sensible, réagissant sans retard à toute impression spirituelle.

Sache que la dureté du cœur a ses graves inconvénients:

Elle conduit à la tiédeur spirituelle et à la chute, et elle rend l'homme complètement infructueux. Si la dureté persistait constamment dans le cœur comme style de vie, elle rendrait la vie totalement desséchée, et sa fin serait l'incendie (Héb. 6).

Ne dis pas; "Que ferai-je? C'est ma nature"...

Non, ta nature était à l'origine l'image et la ressemblance de Dieu (Gen. 1:26). Chaque faute qui arrive après cela est un incident passager dont il est possible de se débarrasser par la pénitence et par l'acceptation de l'action du Saint-Esprit en toi. Combien de durs furent transformés en doux....Comme saint Moïse le Noir qui fut changé de tueur, en moine au cœur très doux, et il devint un guide pour de nombreuses personnes, et son cœur se débarrassa totalement de toute dureté envers Dieu et envers les gens.

Examinons donc les raisons de la dureté du cœur, et voyons comment sera le traitement.

LES CAUSES DE LA DURETE DU CŒUR ET LEUR TRAITEMENT

Il existe des causes de la dureté du cœur. Nous en citerons celles qui sont les plus usuelles.

1 . La pratique du péché :

Le péché endurcit le cœur; et la demeure dans la pratique du péché l'endurcit de plus. Car tant que l'être humain vit dans le péché, il oublie Dieu, il oublie les commandements, il oublie la croix, il oublie la mort et la Rédemption. L'oubli endurcit son cœur; et alors il boit le péché comme l'eau et il s'y habitue. Le péché devient facile devant lui. Dans le péché, il n'entend plus ni la voix de sa conscience, ni la voix de l'Esprit....

Le repentir du péché fait disparaître cette dureté. Plutôt la simple contemplation de l'horreur du péché expulse cette dureté du cœur. Nous avons parlé de cela en détail dans la première section de ce livre.

2 . Le sentiment de la douceur du péché :

Si l'homme goûte le péché et le trouve doux, quoi sera de plus facile pour lui que d'oublier l'amour de Dieu, d'oublier ses commandements, et que son cœur s'endurcisse. La douceur du péché couvre toute chose, et elle étend un voile sur la raison et sur le cœur.

Quand Eve "vit que l'arbre était bon à manger", son cœur s'endurcit.

Elle oublia le commandement de Dieu, et oublia le jugement de la mort. La vie de pureté, et l'amour de Dieu ne furent plus devant elle. Le désir de l'arbre couvrit toute chose.

Samson oublia de même son vœu, et la douceur du péché l'anesthésia.

Quand il était avec Dalila, il n'était plus avec Dieu. La convoitise erronnée lui avait fait tout oublier. L'appel de l'Esprit de Dieu qui était en lui, ne donnait plus son effet. Samson oublia même que Dalila ne lui était plus fidèle, et qu'elle l'avait livré à ses ennemis plus d'une fois. Mais le cœur s'était tellement endurci par l'effet de la convoitise, qu'il nécoutaait plus la voix de la raison. Il devint raide, rien ne le touchait...et il perdit sa dignité et son vœu (Juges 16).

Pour cette même raison aussi, le jeune homme riche refusa le conseil du Christ.

Il cherchait et demandait la vie éternelle. Il observait les commandements depuis son enfance. Mais l'amour des biens était dans son cœur. La douceur de ces biens endurcissait le cœur de ce jeune homme. Il entendit le conseil du Christ et "s'en alla tout triste; car il avait de grands biens" (Matt. 19:22).

La douceur du péché endurcit le cœur de Pharaon.

Il avait devant lui des centaines de milliers qu'il pouvait asservir pour ses travaux. Comment laisserait-il tous ceux-ci partir, et perdrait-il cette armée de serviteurs?! La douceur de ce péché, le péché de la corvée et le péché de la domination endurcirent son cœur, et il ne profita pas de tous les coups qui l'atteignirent lui et l'Egypte entière. Chaque fois que le cœur réagissait, la douceur du péché le dissuadait et il revenait.

Ainsi fit Achab quand il convoita le champ de Naboth de Jizréel.

A cause de la beauté de ce champ à ses yeux, il désobéit au commandement de Dieu, et il se rendit au conseil de Jézabel; et il tua injustement Naboth après l'avoir faussement accusé, et avoir fait venir des faux témoins. La douceur de ce champ rendait sa conscience complètement insensible, et endurcissait son cœur qui accepta l'injustice et le meurtre.

La douceur du péché rend la voix de la conscience sans effet, et elle endurcit le cœur.

Ou bien l'homme oublie le commandement de Dieu, ou bien il renvoie son exécution afin de continuer pour une plus longue période à rester dans le péché qu'il aime. Durant ce temps il bouche ses oreilles à toute voix intérieure qui le blâme, et à toute voix extérieure qui lui conseille. Il devient un cœur raide et inchangeable. La raison l'appelle pour qu'il s'éloigne de tel péché qu'il aime, sa conscience l'appelle, et toutes les impressions spirituelles l'appellent. Cependant le cœur qui s'est endurci par le péché dit: "oui, je m'éloignerai, mais pas maintenant", et il renvoie la pénitence.

Le renvoi endurcit le cœur, et le cœur ne se plie plus à l'appel spirituel.

La dureté du cœur de l'homme le fait ajourner la pénitence; et l'ajournement de la pénitence rend le cœur plus dur. Toutes les fois que l'homme renvoie sa pénitence, et qu'il continue à sentir qu'il jouit du péché, sa condition se détériore. Sa pratique du péché lui fait sentir sa douceur et son utilité; et la douceur du péché l'invite à plus de pratique. Dans tout cela, le cœur est dur et n'est point impressionné par les spiritualités.

Il n'y a de solution que par la perte du sentiment de la douceur du péché.

Ou bien il arrive à être persuadé qu'il est dans un état de perdition, et que le péché lui est ici nuisible, et lui fait perdre son éternité. Ou bien quelques résultats du péché le secouent fortement. Ou bien Dieu le frappe d'un coup, et il se réveille. Ou bien il est dégoûtê et fatigué du péché. Et alors il pense d'une autre manière.

Il y a un autre remède important, c'est:

Augmenter les aliments de l'âme afin que le péché perde sa douceur.

Il est indispensable que la vision de l'homme envers le péché soit changée. C'est peut-être ce que l'apôtre voulait dire par ses paroles: "soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence: (Rom.12:2). En renouvelant son intelligence, il ne ressent plus la douceur du péché.

Nous examinerons une autre cause de la dureté du cœur, c'est:

3 . L'influence extérieure nuisible.

Sans doute les fréquentations, les amitiés, et l'environnement ont une influence sur l'état du cœur.

Si tu fréquentes des personnes qui possèdent des cœurs sensibles aux commandements de Dieu, tu apprendras d'eux cette sensibilité, et tu apprendras à être minutieux dans ta conduite spirituelle.

Si tu fréquentes des personnes qui ne s'inquiètent de rien, ils t'apprendront la dureté du cœur.

Peut-être que sans Jézabel, le cœur du roi Achab n'aurait pas été endurci pour tuer Naboth de Jezréel (1Rois 21). C'est Jézabel qui lui présenta l'idée erronnée, qui l'aida à la réaliser, qui lui organisa tout, qui lui facilita les obstacles et qui endurcit son cœur. Il devint dur...

C'est ainsi que fit le conseil des jeunes gens à Roboam, et son cœur s'endurcit.

Ils lui conseillèrent de dire au peuple: "Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père...mon père vous a châtiés avec des fouets, et moi je vous châtierai avec des scorpions" (1Rois 12: 8-11). Ainsi ils lui firent comprendre la dignité d'une manière qui le perdit. Son cœur s'endurcit, et il exécuta leur conseil.....

Ainsi sont ceux-là qui facilitent le péché pour les autres, et les aident à le commettre.

Il y a des choses qui seraient peut-être, naturellement répugnantes au cœur. Mais si quelqu'un l'encourage ou le conduit, il se rend et tombe. Comme celui qui enseigne à fumer pour la première fois, ou comme les groupes de "hippies" qui commettent des atrocités, comme se tenir nu devant les gens, ou pratiquer le sexe devant les amis, ou d'autres genres de libertinage, de meurtre, et de boisson du sang. Leurs adeptes s'en dégoûtaient au commencement, puis finalement ils suivirent et les pratiquèrent, comme ce que disent leurs mémoires...Et leurs cœurs s'endurcissaient...

Un homme de lettres a justement dit:

"Dis-moi qui sont tes amis, je te dirai qui tu es."

La chose la plus dificile c'est la conscience large qui justifie toute erreur, qui trouve une explication pour tout péché, et qui met la raison au service des désirs de l'âme. Si tu rencontres ce genre de personnes, éloigne-toi d'eux de crainte qu'ils ne plantent dans ton cœur des pensées et des convoitises qui n'y étaient pas, et qu'ils n'endurcissent ton cœur en justifiant le péché, ou en le regardant comme une chose naturelle. Ou au moins ils se moqueront de ta ponctualité dans la vie spirituelle, en considérant cela comme excessif ou comme problématique...et ils endurciront ton cœur.

La mauvaise compagnie pourrait être des livres, ou des moyens d'information, ou des imprimés, ou des enregistrements de voix, ou des films, ou des photos...

Tout ceci laisse dans ton âme des impressions dirigées vers une certaine tendance, et te conduit là où Dieu ne veut pas que tu sois, t'apprend des choses nouvelles qui pourraient t'être nuisibles, et plante en toi des pensées qui pourraient changer ta vision spirituelle, et alors ton cœur s'endurcirait. Ou bien cela pourrait te présenter de nouvelles conceptions de la liberté, de la force, de la personalité, et du bonheur qui pourraient entraver tes principes et tes valeurs...

Prends garde donc, et sois minutieux dans le choix de ce que tu lis, et de ce que tu vois. Eprouve ce que tu entends, même à l'intérieur de ta maison.

Eprouve toute idée nouvelle. Exerce-toi à discerner les esprits.

N'accepte pas tout conseil, et toute pensée, et toute opinion. Mais sois fort de l'intérieur. Aie la vertu du discernement et de la distinction des esprits (1Jean 4:1). Ne perds pas tes principes spirituels. Sois minutieux dans le choix de tes amis. Consulte beaucoup en ce qui concerne tout nouveau que tu rencontres. Examine toute chose à la lueur des instructions de la Bible, de la vie des saints, et des principes spirituels fermes.

Parmi ce qui aide aussi à l'endurcissement du cœur, il y a :

La soumission aux obstacles.

Nous sommes supposés triompher des obstacles, et non pas nous soumettre à eux.

Quoi de plus facile au démon que de mettre devant toi des obstacles dans tous les détails de ta vie spirituelle. La crainte pour ta santé pourrait se tenir comme obstacle devant le jeûne. Le manque de temps pourrait se tenir comme obstacle devant la prière, la lecture spirituelle , les réunions et le service. Le besoin pécunier se tiendrait peut-être comme obstacle devant le payement de la dîme à Dieu. La préoccupation pourrait se tenir comme obstacle devant la sanctification du jour du Seigneur. Ce que l'on nomme sagesse pourrait couvrir toute action erronnée. La sagesse mondaine serait alors un obstacle devant ton progrès spirituel. Par "la sagesse" tu pourrais apprendre à mentir, apprendre la flatterie, le respect humain, et la peur.....

Ta soumission aux obstacles t'apprendrait la négligence, et endurcirait ton cœur.

Le cœur fort ne reconnaît pas qu'il y a des obstacles qui se tiennent devant lui. Il ne permet pas à ces obstacles d'endurcir son cœur, mais il vit une vie triomphale continue. Il trouve du plaisir spirituel à surmonter tout obstacle.....Si le démon met devant lui des obstacles, il se rappellera de la parole de l'apôtre: 'Résistez-lui avec une foi ferme" (1Pierre 5:9).

Parmi les autres raisons qui conduisent à la dureté du cœur:

La méprise de la bonté de Dieu.

Parfois l'homme commet une faute, et comme il ne trouve pas devant lui une punition divine qui le réprime, il méprise les commandements de Dieu, il perd sa crainte, et son cœur s'endurcit,.....tandis que nous le voyons minutieux dans ses agissements officiels là où il y a un compte à rendre, une responsabilité, une punition....

Ceci nous rappelle la parole de l'apôtre: "Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaisant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance?

Mais, par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t'amasses un trésor de colère pour le jour de la colère" (Rom. 2:4-5).

Parfois la conversation à propos de la crainte de Dieu, profite au cœur dur.

Il est possible de s'entretenir de l'amour de Dieu avec celui que l'amour attendrit. Mais celui qui méprise, qui est apathique et indifférent, il se peut que la crainte de Dieu lui soit utile. L'apôtre dit: "Ne t'abandonne pas à l'orgueil, mais crains" (Rom. 11:20). Il dit aussi: "en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu" (2Cor. 7:1).

Ceci nous rappelle que l'orgueil est l'une des causes de la dureté du cœur:

6 . L'orgueil.

L'orgueil endurcit le cœur. L'orgueilleux ne pense qu'à lui-même et à sa dignité. Il n'a devant lui ni Dieu, ni les hommes. Dans le but de réaliser sa volonté, il pourrait indifféremment faire n'importe quoi. Ainsi il parvient à la dureté du cœur.

Mais le cœur de l'homme humble est contrit devant Dieu, il obéit et ne s'endurcit pas.

Quand l'homme atteint la contrition de l'âme, la contrition peut le conduire à la pénitence, car la dureté du cœur l'aura quitté, et la grâce l'accompagnera.

Parmi les causes qui conduisent à la dureté du cœur,il y a aussi:

7 . La perte de la vénération des moyens spirituels.

Celui qui pratique les moyens spirituels sans âme, perd sa vénération pour eux; et par conséquent ils perdent leur influence sur lui. Ainsi, il n'en profite pas et son cœur s'endurcit.

Dans l'ancien temps, quand il entrait à l'Eglise, son cœur était saisi de révérence et de crainte. Il sentait qu'il était devant Dieu dans sa maison. Tandis qu'à présent, il entre à l'Eglise en demeurant dans le péché, il s'y promène, il cause et discute, et l'église de même que l'autel ne laissent plus de traces dans son âme.

Il s'est pareillement habitué à communier et à se confesser sans crainte. Il s'est habitué à lire et à prier sans âme. Il s'est habitué au jeûne comme étant une action corporelle....,et parce que son cœur s'est endurci par le péché, et par sa demeure dans le péché, ces moyens spirituels ne changent plus rien dans sa condition.

Comme un malade qui s'étant habitué à des médicaments déterminés, ceux-ci ont perdu leur efficacité pour lui.

Ou comme un homme qui prend des analgésiques en grandes quantités jusqu'à ce que ces analgésiques aient perdu leur effet par rapport à ses douleurs. Ou comme un employé qui rencontre constamment son chef et qui le fréquente. Il ne le craint plus et ne le vénère plus comme le reste des employés.....Ou comme un homme qui a vécu dans des endroits sacrés et s'y est habitué, et qui n'en est plus impressionné comme ceux qui les visitent pour la première fois.....

Pour cela, celui qui pratique les moyens spirituels a besoin de les pratiquer avec âme, avec profondeur, avec intelligence et avec respect, pour que leur vénération lui revienne, et qu'il en profite, afin qu'ils rendent son cœur à Dieu.

 

5 . ELOIGNE-TOI DU PREMIER PAS ET Prends garde aux petits renards.

 

("Le Premier Pas" était le sujet d'une conférence donnée dans la "Salle de saint Marc", sur le terrain "d'Amba Roueis", le vendredi 10 Juin 1966, et donnée à "l'Eglise de l'Ange" à Damanhour, parmi une série de conférences sur "la Vie de Pénitence".

Quant aux "Petits Renards", ils étaient le sujet d'une conférence donnée à la "Grande Cathédrale" le lundi 6 Juillet 1970, parmi une série de conférences sur le Cantique des Cantiques.)

Si tu veux faire pénitence, prends garde au premier pas vers le péché. Dans la plupart des cas, le péché ne t'attaque pas de toute sa force d'un coup, mais il rampe vers toi, il se glisse longtemps vers toi jusqu'à ce qu'il arrive à toi par de nombreux degrés.....Regarde d'où te vient le péché, et surveille ses étapes.

Souvent les étapes du péché commencent par un contact, puis une impression, puis un embrasement.

Le péché te contacte d'abord par la voie des scandales, ou de la négligence, ou des mauvaises fréquentations. Si tu lui donnes un champ d'action, il pourra t'influencer, et tu seras impressionné, soit intellectuellement, soit sentimentalement. Si tu es facile avec cette émotion intérieure, elle s'affermira et se transformera en embrasement. Dans les deux cas, les impressions du péché auront été transportées de l'extérieur à l'intérieur, ce qui est plus dangereux. L'affaire pourrait fortement évoluer de plus en plus.

L'affaire évolue en un conflit intérieur, qui pourrait se terminer par une capitulation, puis une chute.

C'est une lutte entre la conscience et le péché, ou entre l'esprit et la matière. Le conflit prouve que l'homme refuse le péché, et qu'il lui résiste. C'est une étape fatigante, mais elle est meilleure que la capitulation et la chute. L'homme s'y serait laissé tomber par sa négligence dans les étapes précédentes.

Tu ne peux pas garantir cette lutte entre toi et le péché.

Tu pourrais réussir après avoir peiné, comme tu pourrais échouer, jeter les armes, te rendre à l'ennemi, et tomber. Le péché, par sa nature, ne se calme que lorsqu'il est accoompli......

Si tu tombes dans le péché, l'ennemi ne te quittera pas, mais il continuera sa guerre jusqu'à ce que le péché soit répété, et qu'il soit pour toi transformé en habitude ou en caractère, et que tu sois arrivé à l'état où tu ne peux plus résister......mais plutôt tu te soumets à tout ce que le démon te suggère comme étant son esclave et l'esclave du péché qui t'aurait dominé.

Ta déportation par l'ennemi comme prisonnier, et l'esclavage du péché, sont representés par la déportation à Babylone, où le psalmiste dit: "Sur les bords des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions en nous souvenant de Sion" (Ps. 137:1), et il dit: "Comment chanterions-nous les cantiques de l'Eternel sur une terre étrangère" (Ps. 137:4). L'ennemi du bien ne se contente pas de rendre sa victime esclave du péché. Mais cela pourrait évoluer à une situation plus horrible....

L'esclavage pourrait évoluer à l'humiliation de l'esclavage...!

Ou l'état dans lequel l'homme désire le péché et ne le trouve pas. Il le demande instamment de toutes ses forces, comme celui qui sollicite la convoitise des biens ou des propriétés, ou la convoitise de la chair, et ne les trouve pas. Ou comme celui qui demande la grandeur, ou l'orgueil, ou la vengeance, ou le soulagement de la haine, et qu'il fait des démarches en désirant de toutes ses forces dans l'espoir de trouver.

C'est comme s'il suppliait le démon, ou comme s'il mendiait du démon, de le gratifier du péché..... C'est là une humiliation. Le démon pourrait même exagérer jusqu'à dédaigner cet homme!

Dans laquelle de ces étapes es-tu donc?

Puisses-tu abréger la lutte, et t'éloigner du premier pas.

Ce serait plus facile pour toi, plus avantageux et plus garanti. De même que cela prouverait ta pureté, et ton refus du péché. Ce serait la preuve que tu ne transiges pas et que tu ne négocies pas avec l'ennemi. Saint Dorothéus expliqua ceci:

L'exemple de la petite plantule, et de l'arbre géant.

Il dit qu'il t'est très facile d'arracher un arbrisseau de la terre. Tu étends la main et tu l'arraches facilement. Mais si tu patientes jusqu'à ce qu'il devienne un arbre géant, il te sera difficile de l'arracher.

Même si tu réussis, il y aura un autre danger.

Tu pourrais vaincre une mauvaise idée dans ton intérieur, après une lutte amère. Mais durant la lutte, elle aurait souillé ton intelligence et peut-être ton cœur.

Même si tu chassais l'idée de ta raison consciente, elle pourrait demeurer dans ta mémoire, et dans ton subconscient. Elle reviendrait peut-être après un certain temps, ou bien elle apparaîtrait dans tes songes ou dans tes croyances....Pourquoi donc toute cette peine? L'attitude correcte, c'est de t'en débarrasser dès le commencement, avant qu'elle ne soit installée, et avant que sa portée ne soit élargie en essayant de détruire tes spiritualités. Essaye de triompher dès le commencement, depuis l'étape du contact.

Autant qu'il te soit possible, essaye de t'éloigner du contact avec le péché.

En cela, le psaume dit: "Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s'arrète pas sur la voie des pécheurs, et qui ne s'assied pas en compagnie des moqueurs" (Ps. 1:1). Un saint a remarqué un genre d'évolution dans ce que le psaume mentionne: une marche, puis un arrêt, puis une séance. La première étape c'est la conduite, ou la marche. S'arrêter avec les méchants est plus dangereux. S'asseoir ou s'installer, est plus dangereux que les deux. Aussi la dernière étape des moqueurs est plus horrible que celle des pécheurs, car elle signifie des pécheurs qui se moquent.

Pour cela, ne permets pas au péché d'évoluer avec toi, ou de te faire évoluer avec lui. Dès le premier pas, éloigne-toi de lui. Ceci est, si tu veux faire pénitence, et si tu veux garder ton cœur pur. En tout cas:

Quelle que soit l'étape dans laquelle tu es, n'évolue pas à pire.....

Car ta volonté pourrait au commencement du combat être forte dans l'étape du contact. Si tu es impressionné, c'est que ta volonté commence à répondre à l'erreur. Puis dans l'embrasement, tu aurais été affaibli. Dans la lutte, tu entres dans une étape de vie ou de mort. Si tu succombais, ta volonté serait tombée morte dans cette guerre. Si tu devenais esclave du péché, ta volonté serait finie, et tu serais devenu un être humain sans volonté. Fais atention donc, à toi-même, et prends garde depuis le premier pas; et sache bien que:

Chaque fois que l'homme fait un pas vers le péché, sa volonté s'affaiblit.

Il penche vers le péché, il donne une place au démon, et il l'établit à l'intérieur de son âme. Chaque fois que l'homme fait un autre pas vers le péché, l'amour de Dieu diminue dans son cœur, et sa chute devient une affaire à laquelle l'on s'attend beaucoup. Pour cela, le psaume dit: "Fille de Babylone, la dévastée.....

Heureux qui saisit tes enfants, et les écrase sur le roc" (Ps. 137: 8-9)

La fille de Babylone (la terre de la déportation), c'est le péché. Les enfants sont les convoitises ou les pensées du péché depuis sa première étape, avant que le péché ne grandisse. Heureux celui qui les saisit et les écrase (les enterre), c'est-à-dire celui qui s'en débarrasse sur le roc. Et comme dit l'Ecriture: "et ce rocher était Christ" (1Cor. 10:4). C'est-à-dire, heureux celui qui résiste au péché dès le commencement de sa naissance dans la pensée, et qui cherche l'aide de la puissance du Christ lui-même, afin d'exterminer le péché.

Nous tâcherons de fournir des exemples de l'évolution des étapes du péché, dans la Bible.

Comment l'affaire avait-elle évolué dans la chute de notre mère Eve?

Prenons de ce premier péché une leçon dans notre vie. Est-ce qu'Eve succomba lorsqu'elle cueillit le fruit de l'arbre et en mangea, puis elle donna à son homme et il mangea avec elle? Non; car ceci fut la dernière étape de la tragédie, et c'était une évolution très naturelle de tout ce qui l'avait précédé. Le fait était attendu....! Comment donc cela?

Comment l'affaire avait-elle évolué avec Eve, jusqu'à ce qu'elle cueillit du fruit de l'arbre?

Le problème commença quand elle s'assit avec le serpent. Alors le serpent lui fit entendre des paroles étranges: "Vous ne mourrez point.....le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et.....vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal" (Gen. 3: 4-5).

Et là, le doute entra dans le cœur d'Eve, puis elle commença à perdre la foi dans les paroles de Dieu qui avait dit: "le jour où tu en mangeras, tu mourras" (Gen. 2:17). Ou, au moins, sa foi commença à s'ébranler, et le doute entra en elle.....Le doute la livra à la convoitise: la convoitise de la déité et non pas seulement la convoitise du fruit. Là, son émotion intérieure avait atteint son apogée. Eve avait perdu sa simplicité, et avait perdu sa pureté intérieure. Elle regarda l'arbre, elle vit "que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence" (Gen. 4:6).

Chaque jour, Eve passait près de l'arbre, mais jamais elle ne l'avait regardé de cette manière. D'où donc était venu ce regard?

Une pensée étrangère était entrée dans le cœur, et s'était transformée en convoitise.

La convoitise avait dominé le cœur, et la volonté avait capitulé.

En ce moment là, Eve n'était plus capable, et Adam aussi, de s'abstenir de manger. L'état de leurs deux cœurs était devenu complèment différent de leur état primitif de pureté et de simplicité. Le doute avait remplacé la foi. La tentation était devenue trop forte. La volonté s'était beaucoup affaiblie. Eve avait succombé et Adam avec elle.

Eve aurait dû s'éloigner du premier pas,

et ne pas s'asseoir avec le serpent qui "était le plus rusé de tous les animaux des champs" (Gen. 3:1). Quand elle s'était assise, elle n'aurait pas dû écouter des paroles contre le commandement de Dieu. Quand elle les avait entendues, elle aurait dû les refuser et ne pas les croire, et ne pas laisser l'idée erronnée entrer dans le cœur, et se transformer en convoitise. Quand pareille convoitise lui était parvenue, elle aurait dû lui résister.....

Mais elle avait laissé les choses évoluer dans son cœur, et la conduire d'un péché à un autre, jusqu'à ce qu'elle atteignit les extrêmes degrés de la chute....Elle aurait très bien pu se dispenser de tout cela, si elle s'était éloignée dès le premier pas....

Donc, si tu ne veux pas tomber, éloigne-toi du serpent.

Eloigne-toi des "mauvaises compagnies" qui "corrompent les bonnes mœurs" ( 1Cor. 15:33). Garde-toi des mauvaises influences extérieures. Evite d'ouvrir les yeux pour voir le péché. Eloigne-toi de ce premier pas, afin que tu ne sois pas graduellement conduit vers la perte.

Samson succomba dans cette même chute à cause d'une autre vipère.

Le vaillant Samson, le grand juge, celui qui possédait la dignité et la majesté, celui qui était agité par l'Esprit de l'Eternel (Juges 13:25), celui qui fut saisi par l'Esprit de l'Eternel (Juges 14:6); ce Samson divulga son secret, manqua à son vœu, et ses ennemis l'humilièrent. Ils lui crevèrent les yeux, et le firent tourner la meule dans la prison (Juges 16:21). J'avais été très touché par cette scène, quand j'étais jeune homme, il y a quarante ans, et j'écrivis un poème de la bouche de Samson, qui commençait ainsi:

Moi, le vaillant, ou bien son ombre,
Moi, Samson, ou bien un autre.
Si je suis Samson,
Où donc est la majesté du destin?
Où est la dignité du juge?
Où sont les cortèges de la victoire?
Où est la lumière de mon œil
Et où est la longueur de mes cheveux?

Sois gentille , pierre du moulin,
Est-ce que tu connais mon secret?
Réponds, car j'écoute.
Je suis embarrassé de mon état.
Moi, le vaillant, ou bien mon ombre,
Moi, Samson, ou bien un autre.

Samson que voilà: est-ce que sa tragédie arriva subitement, ou bien avait-elle eu une série d'étapes d'évolution?

Oui, elle avait eu une série d'étapes d'évolution, un pas conduisant à un autre. Le premier pas: Samson s'était rendu à Gaza, et il avait péché là-bas (Juges 16:1). Puis il avait fait la connaissance d'une femme du nom de Dalila. Sa relation avec elle évolua en amour et il s'attacha à elle, puis il habita chez elle. Dans tout cela, sa conscience ne le fatiguait pas! Ses ennemis ressentirent cela, et il exploitèrent Dalila contre lui. Elle essaya de savoir le secret de sa force afin de le livrer entre les mains de ses ennemis. Elle le lui demanda plus d'une fois, et elle en informait ses ennemis, et il savait cela..... Pourtant il demeura dans sa relation avec elle. Mais sa personalité fut perdue avec elle.....Ceci évolua jusqu'à l'informer de son secret; alors elle le vendit à ses ennemis pour de l'argent. Il accepta de lui laisser sa tête pour couper ses cheveux. Il perdit sa force et il fut fait prisonnier.....

Il aurait très bien pu se dispenser de tout cela, s'il s'était éloigné du premier pas....ou s'il avait repris ses esprits dans l'une des étapes par lesquelles il avait passé, avant d'arriver à la tragédie.....

La tragédie de Lot passa aussi par des étapes et des développements.

Sodome périt, et toute la fortune de Lot périt avec elle. Il perdit toute chose et tous ses parents, et il perdit sa femme aussi. Il aurait pu périr avec la ville, si les anges ne l'avaient fait sortir, lui et ses deux filles (Gen. 19).

Quand j'analyse le problème de Lot, je renvoie en arrière les aiguilles de l'horloge, plusieurs années.....quand il vivait en compagnie de l'homme de Dieu, Abraham, à côté de la justice et de l'autel. Puis commença le problème.

Lot avait aimé la richesse et l'expansion, et il avait convoité la terre herbeuse.

Il en arriva à se séparer de l'homme de Dieu, Abraham. C'était là sa première perte.....Puis il leva les yeux pour chercher la terre herbeuse, et il vit Sodome. C'était une terre entièrement arrosée, "comme un jardin de l'Eternel, comme le pays d'Egypte"......."Lot choisit pour lui" (Gen. 13:10-11). Et ceci était une faute du point de vue spirituel. "Les gens de Sodome étaient méchants, et de grands pécheurs contre l'Eternel" (Gen. 13:13).

Néanmoins, Lot ne regarda pas les spiritualités de l'endroit, mais il regarda sa verdure. Il quitta Abraham et l'autel, pour aller vers la terre herbeuse en compagnie des méchants. Il alla à l'endroit où il y avait des biens matériels, et non à l'endroit où il adorerait Dieu. Il semblait que ses spiritualités étaient au second rang de sa préoccupation; "car ce juste, qui habitait au milieu d'eux, tourmentait journellement son âme juste à cause de ce qu'il voyait et entendait de leurs œuvres criminelles" (2 Pierre 2:8).

Toutefois son état évolua à pire.

Il se mêla avec le peuple de la terre, et maria ses filles à eux. Il perdit sa vénération spirituelle parmi eux, de sorte que lorsqu'il les prévenait plus tard, du jugement de Dieu, "aux yeux de ses gendres, il parut plaisanter" (Gen.19:14). Ils attaquèrent sa maison quand les deux anges entrèrent chez lui....Et l'affaire se termina par la destruction de la ville, et la perte de tous ses biens.

Il aurait mieux valu pour lui de s'aviser dès le commencement, et de ne pas quitter Abraham.

Il aurait dû combattre le premier pas dans son cœur, lequel était l'amour de la richesse et de l'expansion. Alors, rien de tout ceci ne lui serait arrivé.

Contemplons donc le péché de David, et voyons son premier pas.

David commit l'adultère, et l'adultère le conduisit au meurtre, afin de couvrir son péché. Cela aussi le conduisit à des moyens mensongers et détournés pour tromper Urie le Héthien (2 Sam. 11: 8-13). Est-ce que l'adultère fut le premier pas? Non. David avait précédemment regardé la femme qui se baignait, et il l'avait convoitée. Néanmoins, ceci n'était pas le premier pas, car précédemment, David se leva de sa couche, et se promena sur le toit de la maison royale, et il leva les yeux vers les maisons des gens et les secrets de leurs vies privées. Pourtant un autre pas essentiel avait précédé ceci:

Le premier pas dans la chute de David, était la vie de luxure.

Cette luxure qui fit qu'il passait la nuit dans son palais, tandis que le peuple était préoccupé par la guerre dans le désert. Il ne participait même pas par ses sentiments avec eux. Urie était plus noble que lui à ce point; car quand David l'avait invité à aller à sa maison pour se reposer, Urie répondit: "...les serviteurs de mon seigneur campent en rase campagne, et moi j'entrerai dans ma maison pour manger et boire et pour coucher avec ma femme! Aussi vrai que tu es vivant et que ton âme est vivante, je ne ferai point cela" (2 Sam. 11:11).

Dans le temps, David n'était pas comme cela. Sa vie avait changé.

Il était poursuivi par Saul, échappant d'un désert à l'autre. Il habitait dans les cavernes. Il faisait lui-même la guerre, et passait la nuit par terre. Il ne péchait pas en ce temps-là. Tandis que maintenant, il est dans le luxe, il habite les palais, il a des serviteurs, des valets, et des esclaves. Il envoie l'armée pour faire la guerre, tandis qu'il est dans sa maison sur sa couche, de laquelle il se lève pour se promener sur la terrasse et pour regarder les gens. Il n'a plus les sentiments de participation avec son armée combattante.....

La luxure le conduisit à la convoitise, puis au péché, et à la tentative de couvrir le péché.

Il succomba dans de nombreux péchés, qui plus tard, le firent baigner sa couche de ses larmes chaque nuit. (Psaume 6). Quand Dieu voulut lui donner un traitement pour ce premier pas, Il permit qu'Absalon se lève contre lui, et qu'il sorte nu-pieds de son palais (2 Sam. 15:3)., et que Schimei, fils de Guéra, le maudisse en chemin; ..... et le Seigneur le rendit à sa condition primitive.

Contemplons donc, comment Solomon avait pu offrir l'encens aux idoles.

Solomon, le plus sage des habitants de la terre dans sa génération, à qui Dieu était apparu deux fois et lui avait parlé (1 Rois 11:9), et Il lui avait donné la sagesse et la patience; comment lui fut-il possible de tomber dans cette étonnante ignorance? Ceci sans doute, n'arriva pas subitement; mais se passa par des péripéties.

Le premier pas fut son mariage à des femmes étrangères (1 Rois 9:16,24).

Le fait évolua jusqu'à ce que l'Ecriture dit: "Le roi Solomon aima beaucoup de femmes étrangères, outre la fille de Pharaon: des Moabites, des Ammonites, des Edomites, des Sidonniennes, des Héthiennes" (1 Rois 11:1). Ceci était contraire au commandement de Dieu qui défendait le mariage avec des étrangères....

L'affaire évolua jusqu'à ce qu'il bâtit des hauts-lieux sur la montagne pour les dieux de ces femmes étrangères, "qui offraient des parfums et des sacrifices à leurs dieux" (1 Rois 11: 4:7).

Tout cela était l'évolution du premier pas, le mariage avec des étrangères.

Le temps me manquerait si je parlais à propos de l'évolution du péché avec de pareils vaillants hommes; et comment le premier pas les conduisit à des pas plus horribles. Mais je dis:

Tu n'es pas plus fort que les prophètes et les sages et les vaillants qui tombèrent. Evite donc le premier pas du péché, et sauve-toi, pour ta vie.

Tu n'es pas plus fort qu'Adam qui était dans le paradis dans un état surnaturel; ni plus fort que David qui fut saisi par l'Esprit du Seigneur et qui était l'oint du Seigneur; ni plus fort que Samson, qui était consacré au Seigneur, et que l'Esprit de l'Eternel agitait; ni plus fort que Solomon à qui le Seigneur avait parlé deux fois, et qui était le plus sage des gens de sa génération; ni plus fort qu'Abraham, le père des pères, et l'ami de Dieu, qui mentit pour se sauver et dit que Sara était sa sœur, et l'exposa à la perte (Gen. 20: 11,13).

L'Ecriture dit vrai quand elle dit à propos du péché:

"Car elle a fait tomber beaucoup de victimes, et ils sont nombreux tous ceux qu'elle a tués" (Prov. 7:26).

Evitons donc le péché et toute sa force, non seulement quand il s'anime contre nous, et nous attaque "comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera" (1Pierre 5:8). Non, mais dès le premier pas "saisissons ses enfants, et écrasons-les sur le roc".....Non seulement les péchés manifestes et horribles, mais tout péché quelqu'il apparaît simple, petit, ou insignifiant. Agissons selon la divine intuition dans le Livre du Cantique:

Prenez-nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes" (Cant. 2:15).

La vigne en général, c'est l'Eglise; et en particulier, c'est le cœur de tout croyant.

Les renards, ce sont les péchés malins qui paraissent petits, et qui ne sont pas comme les bêtes féroces desquelles tout le monde se gardent.

Leur danger c'est qu'ils sont petits, peut-être personne ne s'en préoccupe.....

Alors on les laisse se développer et grandir jusqu'à ce qu'ils évoluent à un état destructif qui sera difficile à combattre.

Ce commandement nous invite à être minutieux et préoccupé, et à chercher quels sont les petits renards dans notre vie, afin de leur résister. De même nous apprenons une leçon importante, qui est:

Il n'est pas permis de négliger aucun péché, quelque petite soit son apparence.

Car un trou quelconque dans un bateau, s'il est négligé, pourrait s'élargir jusqu'à se transformer en naufrage catastrophique....... Le Nil, avec son cours majestueux, commence par des gouttes d'eau des pluies qui tombent sur les montagnes d'Abyssinie, et qui se répandent jusqu'à ce qu'elles nous parviennent comme un fleuve. L'énorme monticule de débris qu'ils avaient jetés sur la Croix, avait commencé par un panier d'ordures. Le plus long parcours dans le péché, commence par un pas.

Prenons garde afin d'éviter tous les pas du péché; et chassons les petits renards qui parfois seraient peut-être un peu de paresse, ou de négligence, ou de laisser-aller, ou un peu de simplification du langage ou de l'action; sachant que celui qui prend soin de ce qui concerne peu de choses, s'occupera sans doute, de ce qui concerne aussi beaucoup de choses. Et comme dit le proverbe anglais: occupe-toi des "pennies", et tu trouveras que la livre s'occupera d'elle-même. Ne néglige donc pas les petites choses, mais travaille à leur résister.

Il y a eu des petits renards qui étaient entrés dans la vie des saints. Prenons Abraham comme exemple.

Notre père Abraham sacrifia sa femme Sara à deux reprises; il dit qu'elle était sa sœur: une fois en Egypte (Gen. 12: 10-20); et l'autre fois dans le pays de Guérar (Gen. 20: 1-14) Alors on l'a prit au roi du pays qui l'avait trouvée belle. Car elle était très jolie. Sans l'intervention du Seigneur lui-même, Sara aurait été perdue et devenue la femme d'un autre qu'Abraham durant sa vie. Comment donc Abraham tomba-t-il dans cette affaire?

Peut-être le premier pas avait été sa crainte pour sa vie.

Il eut peur et dit à Sara: Quand les Egyptiens te verront, ils diront: C'est sa femme! Et ils me tueront, et te laisseront la vie" (Gen. 12:12).

Est-ce à cause de ta crainte que tu sacrifies ta femme? C'est trop.

Pourtant la crainte d'Abraham de la mort avait été précédée par une autre crainte, celle de la famine. L'Ecriture dit : " Il y eut une famine dans le pays, et Abram descendit en Egypte, pour y séjourner" (Gen. 12:10). L'Egypte, à cause de sa richesse, représentait l'appui sur le bras humain.

Mais un petit renard était entré chez Abraham. Quel était-il?

Ce petit renard invisible, c'était, dans le cœur d'Abraham, la faiblesse de la foi quant à la pourvoyance de Dieu pendant la famine. Cette faiblesse de foi le conduisit à s'appuyer sur le bras humain, et il descendit en Egypte. Le démon, ayant connu ses points faibles, le conduisit à la crainte pour sa vie de peur de mourir, comme il avait craint pour sa vie de peur d'avoir faim. La crainte le conduisit à sacrifier sa femme, et ceci le conduisit au mensonge, et à prétendre qu'elle était sa sœur....Et le petit renard qui était entré chez lui fut capable de ravager la vigne à tous ces points de vue.....

Un autre petit renard était entré chez Job; c'était la justice aux yeux de soi-même.

Son problème c'était que Job était un homme intègre et droit, et qu'il savait qu'il était un homme intègre et droit. C'est à cause de cela qu'il succomba à se considérer lui-même comme juste. Comme dit l'Ecriture: "il se regardait comme juste" (Job 32:1). Dieu continua à le purifier par l'épreuve jusqu'à ce qu'il dit: "j'ai parlé, sans le comprendre, de merveilles qui me dépassent et que je ne conçois pas" (Job 42:3).

Quoi de plus facile qu'un petit point entraîne vers de très nombreux problèmes.

Un petit renard avait combattu le juste Joseph, c'était de parler de lui-même.

Il avait parlé devant ses frères de ses songes et de ceux qui se prosternaient devant lui en songe. Ceci excita leur jalousie, et la jalousie se transforma en haine. "Et ils le haïrent encore davantage, à cause de ses songes et à cause de ses paroles" (Gen. 37:8). L'affaire évolua jusqu'à ce que finalement ils le vendirent comme esclave.....Pour cela, il est bon que la Sainte Vierge ne parlait pas de tous les miracles qui se produisaient avec elle, mais "elle gardait toutes ces choses dans son cœur" (Luc 2:51).

La tunique colorée était un autre petit renard qui causa des problèmes.

La tunique colorée que Jacob fit pour le fils de sa vieillesse Joseph excita la jalousie des frères de celui-ci. "Ses frères virent que leur père l'aimait plus qu'eux tous, et ils le prirent en haine. Ils ne pouvaient lui parler en amitié" (Gen. 37:4). Peut-être toi aussi tu agis de même, quand tu fais des distinctions dans tes rapports avec les gens, et quand tu manifestes de l'amour à une personne plus qu'aux autres.

En vérité, qui aurait pensé.....?!

Qui aurait pensé que le premier pas dans beaucoup de péchés, qui atteignirent jusqu'à la vente d'un frère, la tromperie des fils de leur père, l'arrivée à l'esclavage chez Pharaon, tout ceci à cause d'une tunique colorée, ou du récit d'un petit enfant de ses songes? Mais ce sont les petits renards qui ravagent les vignes.

Pour cela l'Ecriture dit: "Prenez donc garde de vous conduire avec circonspection, non comme des insensés, mais comme des sages" (Eph. 5:15). Sois donc très minutieux, car il se peut qu'une faute que tu penses être très simple, entraîne beaucoup de problèmes. Tandis que la circonspection, sans doute, te servira et t'apprendra la prudence. Nous donnerons un exemple de cela:

Celui qui prend soin d'être modeste à l'intérieur de sa chambre, sans doute, sera modeste à l'extérieur.

A l'intérieur de sa chambre privée, celui qui a honte des âmes des saints et des anges, sans doute, se conduira avec modestie devant les gens à l'extérieur. La modestie deviendra chez lui un caractère.

D'un autre point de vue, celui qui ne s'inquiète pas de s'asseoir dans une pose qui n'est pas convenable à l'intérieur de sa chambre privée, pourrait s'habituer à cela, et s'asseoir parfois de la même façon devant les gens!

Le démon est intelligent. Il ne t'attaque pas d'un seul coup par un péché horrible.

Il ne te demande pas une porte large par laquelle il entre dans ta vie. Toute l'affaire, c'est qu'il demande ta permission pour un trou d'aiguille. Tu pourrais ne pas t'inquiéter, et tu le lui permets. Ceci lui suffit. Il reste à l'élargir jusqu'à ce qu'il endommage ta vie entière. C'est pourquoi la circonspection est préférable.

Combien nombreux sont les péchés qui entrent par le trou d'une aiguille!

Par exemple, le démon ne t'invite pas à ne pas prier, mais il t'invite à ajourner la prière.....

S'il te voit habitué à prier dès ton réveil, il te dit: "attends jusqu'à ce que tu te laves le visage, et que tu sois alerte, puis prie." Et avant que tu ne sois éveillé, il aurait placé dans ton esprit des pensées nombreuses afin de te préoccuper et de te faire oublier la prière , et d'autres choses afin de t'en empêcher.....Quant à toi, ne l'écoute point, mais continue ta prière même en allant te laver la face.....

Prends garde donc, et éloigne-toi du premier pas qui te conduit à la négligence et à la tiédeur, ou qui te conduit au péché.

Le premier pas vers le péché pourrait ne pas être en lui-même un péché.

Il se peut qu'une relation fausse commence par une amitié innocente qui ne comporte pas de fautes. Il se peut que la perte du temps de toute la maison autour de la télévision et des films, commence par regarder innocemment un film scientifique ou un match de foot-ball. Puis le temps évolue jusqu'à perdre les études des élèves et l'assistance aux réunions de l'église. Il faut donc être minutieux et discret.....

Le premier pas vers le péché diffère d'une personne à l'autre.

La luxure était le premier pas du péché de David. La jalousie était le premier pas du péché de Caïn et des frères de Joseph. Le mariage avec des étrangères était le premier pas du péché de Solomon. La fausse influence extérieure était le premier pas du péché d'Adam et Eve, et des péchés de l'ère des Juges (Juges 3: 5-6). L'amour des femmes était le premier pas de la chute de Samson. La crainte était le premier pas du péché de Pierre et du péché d'Abraham.

Toi donc, cherche quel est le premier pas dans tes péchés.

Prends beaucoup garde au premier pas. Si tu y tombes, n'accomplis pas le second pas.

Peut-être ton premier pas, c'est que tu es allé à Gaza, ou à Sodome, ou à Guérar. Peut-être qu'une faiblesse dans ta personalité te fait soumettre aux conseils des méchants. Peut-être l'amour de Dieu n'est pas dans ton cœur. Peut-être ton premier pas c'est la vanité, ou la confiance superflue en toi-même qui te conduit à ne pas prendre garde. Peut-être le premier pas de ta chute, ce sont les scandales.....

Quelqu'il soit, nous tâcherons de l'examiner ensemble, pour nous en débarrasser

Profite de l'étude du premier pas qui fit tomber d'autres que toi;

et spécialement ceux qui étaient vaillants dans la vie de l'esprit. Regarde donc "comment des héros sont-ils tombés? Comment leurs âmes se sont-elles perdues?!" ( 2 Sam. 1:27).

Apprends la vie de circonspection en prenant garde au premier pas.

Prends soin de te débarrasser des petits renards qui ravagent les vignes. Et comme dit sainte Sara: "Une bouche à laquelle tu défends l'eau, ne demandera pas du vin. Et un ventre auquel tu défends le pain, ne demandera pas de la viande....."

6 . ELOIGNE-TOI DES SCANDALES,

et fuis les sources du péché.

 

( Extrait d'une conférence sur "les fréquentations", donnée le vendredi 23 janvier 1970 à la "Grande Cathédrale", et d'une autre conférence sur le même sujet, donnée au cours des réunions des "Familles Universitaires", et d'une troisième conférence intitulée "Sauve-toi, pour ta vie", donnée le vendredi 25 août 1972 à la "Grande Cathédrale.")

Eloigne-toi des scandales des deux espèces:

Ceux qui te parviennent d'autres personnes, ou ceux par lesquels toi-même tu scandalises les autres :

Eloigne-toi à cause de la gravité du scandale:

Le scandale est du point de vue linguistique la chute.

Celui qui scandalise autrui c'est celui qui cause la chute d'autrui.

Ainsi il porte la responsabilité de celui qui est tombé, c'est-à-dire qu'il participe à sa faute. En cela, Notre-Seigneur Jésus-Christ, à lui soit la gloire, dit: "malheur à l'homme par qui le scandale arrive" (Matt. 18:7), "Il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendit à son cou une meule de moulin, et qu'on le jetât au fond de la mer" (Matt. 18:6 ; Luc 17:2).

L'expression "malheur à l'homme" prouve la gravité de son péché.

A cause du sentiment de saint Paul de la gravité du scandale, et parce qu'il se gardait d'être une cause de perte pour personne, il dit son expression renommée: "si un aliment scandalise mon frère, je ne mangerai jamais de viande, afin de ne pas scandaliser mon frère" ( 1 Cor. 8:13). Aussi à cause de la gravité du scandale, nous voyons que Notre-Seigneur Jésus-Christ

plaça ceux qui scandalisent, avant les pécheurs, pour mériter le jugement.

Il dit: "Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales, et ceux qui commettent l'iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise ardente" (Matt. 13: 41-42), mettant les scandales avant les pécheurs parce qu'ils sont la cause.....

Si le scandale d'autrui est une affaire grave, le scandale des jeunes et des simples est une affaire plus grave.

Ainsi le Seigneur dit au sujet du malheur qu'Il verse sur ceux par lesquels les scandales arrivent: "si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi....."(Matt.18:6) "il vaudrait mieux pour lui qu'on mit à son cou une pierre de moulin et qu'on le jetât dans la mer, que s'il scandalisait un de ces petits" (Luc 17:2).

C'est parce que les petits et les simples acceptent facilement le scandale.

Ils croient toute chose, vite et sans discussion, et ils ne doutent pas de celui qui leur parle. Ils n'ont pas la force d'examiner les choses, et de distinguer profondément dans beaucoup de choses, ce qui est vrai de ce qui est faux.....Ainsi il n'y a pas d'équilibre entre les deux plateaux de la balance; entre celui qui est la source du scandale, et celui qui accepte le scandale....

Ce manque d'équilibre se trouvait dans le scandale d'Eve par le péché.

Eve était très simple, extrêmement pure. Elle n'avait pas auparavant connu ce qu'est le péché, elle n'avait pas connu le mal. Elle ne doutait pas des paroles d'autrui, car elle ne savait pas qu'il existait des êtres qui mentaient. Elle n'avait éprouvé auparavant ni le mensonge, ni le subterfuge; elle ne les connaissait pas. "Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs" (Gen. 3:1). Il savait comment mentir, et comment combiner malicieusement le scandale. Ainsi, à cause du déséquilibre des deux plateaux, il a pu scandaliser Eve.....Eve était par rapport au serpent "un de ces petits".

De même le scandale des enfants est ainsi.....

Ils sont dans un âge où ils croient toute chose, et imitent toute chose, même les mouvements et les expressions du visage. Il répètent les expressions qu'ils entendent, sans les comprendre. Ils sont une pâte facile à laquelle on peut facilement donner une forme. Pour cela, si quelqu'un les ravage, il commet un très grand péché. Combien est-il grave le scandale qu'ils reçoivent de leurs pères et mères, de leurs frères, des voisins, des maîtres, des parents, et des moyens d'information divers.....Ils devraient être traités avec une grande prudence, comme des appareils sensibles....

Pour cela, éloigne-toi de tout scandale, spécialement le scandale des simples et des petits.

Prends beaucoup garde de ne pas fatiguer les esprits des simples.

Imagine-toi un homme simple, de la simplicité des enfants, et dont le cœur ne s'est pas encore ouvert au mal. Un homme plus grand que lui quant à la raison, et plus expérimenté que lui, vient et lui ouvre les yeux à des scandales, et il fait pénétrer dans son esprit des idées qu'il est difficile de les en faire sortir. Il souille sa pensée, lui fait perdre sa simplicité, le fait douter, le scandalise et le fait tomber.....Est-ce qu'il ne porte pas son jugement?

Celui qui scandalise un petit est comme quelqu'un qui combat quelqu'un qui n'a pas d'armes.

Le mot "petits" pourrait être pris dans son sens relatif et non pas dans son sens absolu.

C'est-à-dire celui qui est plus petit que toi quant à la science, à la volonté, et à la position, et que tu peux faire tomber. En vérité, quoi de plus grave que cela? Quelle est donc sa gravité? Nous l'expliquerons dans deux causes:

1. Le sentiment humain que cette personne était innocente. Elle n'aurait pas succombé sans celui qui la scandalisa et qui ravagea sa pensée et ses sentiments.

2. Qu'est-ce qu'il arriverait si celui qui avait fait tomber un autre, se repentait, tandis que cet autre qui était tombé à cause de lui ne se repentait pas? Est-ce que sa conscience se reposerait dans sa pénitence, tandis qu'il verrait celui qui a péri à cause de lui?

Pour cela, garde-toi beaucoup de scandaliser les autres.....

Ta pénitence est entre tes mains. Tu pourrais te repentir si ton cœur revenait à Dieu. Mais la pénitence de celui-là que tu as scandalisé, n'est pas dans tes mains. S'il demeurait dans son péché qu'il a commis à cause de toi, et que son âme périssait, est-ce que ton âme serait prise au lieu de la sienne?

Et même si Dieu te pardonnait par la pénitence, ne resterait-il pas dans ton cœur une douleur amère, quand tu verrais celui qui a péri par ton intermédiaire; quelque soit ton salut à toi?!

Ceci, si tu es la cause du scandale. Mais si les scandales t'arrivent des autres: voilà mon conseil pour toi:

Eloigne-toi des scandales. Fuis toutes les causes du péché.

Rappelle-toi la parole de l'ange à Lot: "Sauve-toi, pour ta vie....et ne t'arrête pas dans toute la plaine....de peur que tu ne périsses" (Gen.19:17). Rappelle-toi aussi que la fuite de Joseph le Juste du scandale qui le poursuivait, a été la raison pour laquelle il n'est pas tombé dans le péché. De même, quand le Seigneur choisit notre père Abraham, et voulut constituer par lui un peuple sacré, Il l'éloigna des scandales, en le faisant sortir de son pays et de sa patrie (Gen. 12:1).

En fuyant le péché et ses scandales, tu prouves que tu te refuses à le commettre.

La fuite des scandales est une vertu, car elle signifie que le cœur, de l'intérieur, ne veut pas le péché. Pour cela, garde-toi de penser que la fuite est une faiblesse. Il ne tient pas de la sagesse de l'homme de s'abuser de sa force, et de s'exposer aux épreuves, et d'entrer dans des combats qui pourraient le harceler. Donc, ne qualifie pas l'évitement des scandales de faiblesse, dis plutôt que c'est une sauvegarde. Les pères conseillèrent de s'éloigner de "la malice du péché". En cela, ils dirent:

"Celui qui est proche de la matière du péché rencontre deux guerres, l'une de l'intérieur, et l'autre de l'extérieur. Tandis que celui qui s'en éloigne n'a qu'une seule guerre."

Les pères ne sont pas les seuls à conseiller la fuite des scandales, mais l'Ecriture Sainte même dit: "Fuis les passions de la jeunesse" (2 Tim. 2:22), attribuant la cause à ce que "les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs" (1 Cor. 15:33). Le premier psaume dit clairement: "Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s'arrête pas sur la voie des pécheurs, et qui ne s'assied pas en compagnie des moqueurs" (Ps. 1:1). Car leur compagnie est pleine de scandales.

Plutôt Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même dit:

Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi;

........et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi" (Matt. 5: 29-30).

Il dit ceci dans le sermon sur la montagne; et il répéta les mêmes paroles dans une autre occasion. (Matt. 18: 8-9).

Cette répétition montre le soin spécifique du Seigneur de ce point: l'évitement des scandales. Ces paroles du Seigneur ne doivent pas obligatoirement être prises d'une manière littérale, mais on peut expliquer ces versets dans un sens spirituel, non littéral.

C'est-à-dire que: si le scandale t'arrive de la part de la personne la plus chère à toi, qui est comme ton œil, ou si le scandale t'arrive de la part de la personne qui t'aide le plus, comme ton bras droit, alors éloigne-toi d'elle.....Ou bien, il est possible d'expliquer le verset dans le sens que si le scandale te vient de l'intérieur de ton âme et non pas de l'extérieur, alors éloigne-toi du scandale, avec toute détermination, selon le commandement du Christ, même si cela te conduirait au martyre.....

D'où vient le scandale ?

Le scandale pourrait être intérieur, c'est-à-dire provenant de l'intérieur de l'être humain.

"le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor" (Luc.6:45). Car des convoitises et des pensées troublantes sortent de lui. Le scandale pourrait être de la part de ses sens qui lui ramassent des scènes et des conversations harcelantes. Il pourrait être de la part de ses désirs, de ses distractions, de ses occupations préférées, de ses pensées, de ses sensations, et de ce qu'il a emmagasiné dans son subconscient d'images, de nouvelles et d'idées.....C'est pourquoi il éparpille son âme. Si la convoitise ne lui arrive pas de l'extérieur, il l'amène à lui-même de l'intérieur, par son propre agissement. Vraiment "l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison" (Matt. 10:36). Et sa maison, c'est son cœur et sa pensée.

Si tu es ainsi, essaye de te contrôler, comme dit l'apôtre: "et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance du Christ" (2 Cor. 10:5).

Il y a des scandales qui proviennent de l'extérieur: des gens et des démons.

Les deux genres se trouvaient dans le péché originel de l'humanité: le scandale d'Eve par le démon, et le scandale d'Adam par Eve. Le démon pourrait faire tomber les gens d'une manière directe, et il pourrait les faire tomber par l'intermédiaire des gens, par l'entremise de ses serviteurs qui "se déguisent en ministres de justice" (2 Cor. 11:15).

Il y a des scandales qui proviennent des démons, comme les visions et les songes mensongers.

Comme dit l'Ecriture, Satan "se déguise en ange de lumière" (2 Cor. 11:14). "Le Paradis des Moines" cite l'histoire renommée dans laquelle le démon apparaît sous forme d'ange à un saint moine et lui dit: "je suis l'ange Gabriel, Dieu m'a envoyé à toi." Le moine lui répondit: "Peut-être tu as été envoyé à un autre et tu t'es trompé de chemin. Quant à moi, je suis un homme pécheur, je ne mérite pas qu'un ange m'apparaisse." Alors le démon le quitta et s'en alla...

Le démon pourrait paraître comme une âme parmi les âmes des êtres humains trépassées.

Il dirait: je suis l'âme d'un tel (l'un de tes parents ou de tes connaissances), et il donnerait des informations sur les choses qui concernent cette personne ou sa maison ou ses parents, afin que ceux qui le voient, le croient. Il pourrait paraître sous la forme d'un saint, ou d'un anachorète errant, afin de triompher des gens.

Le démon pourrait apparaître en songe.

Il y a beaucoup de songes qui proviennent du démon, comme dit saint Antoine en parlant d'une certaine nouvelle: "les démons sont venus et m'ont informé." C'est pourquoi, mon conseil à toi, c'est: Ne crois pas aux songes, et ne les laisse pas te guider dans ta vie. Car tous les songes ne proviennent pas de Dieu comme étaient les songes de Daniel, du juste Joseph, et de Joseph le Charpentier; mais il y a des songes par lesquels le démon scandalise les gens; et il y a des visions qui proviennent du démon.

Aussi, ne suivons pas les esprits, car ils ont conduit beaucoup de gens dans l'erreur.

L'Ecriture dit: "n'ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s'ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde" (1 Jean 4:1). Ceux-ci sont les envoyés du démon, de même sont les faux messies, et à la fin des temps, l'Antéchrist dont l'apôtre dit: "L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent" (2 Thess. 2: 9-10).

Distinguez de même, les pensées et les stratagèmes du démon.

Il pourrait combattre par la pensée, et non pas seulement par les visions, les songes et les esprits. Quant à toi, ne le crois pas, comme dit l'apôtre: "afin de ne pas laisser à Satan l'avantage sur nous, car nous n'ignorons pas ses desseins" (2 Cor. 2:11). A cause de cela, ne suis pas toute pensée qui t'arrive, croyant qu'elle vient de l'Esprit de Dieu! Et ne dis pas témérairement: "l'Esprit m'a dit." Sois patient avec les pensées, afin de savoir si elles viennent de Dieu ou non. Et demande conseil.

L'idée vint à saint Macaire le Grand de visiter les pères anachorètes dans le désert intérieur. C'est une idée sainte en apparence. Mais saint Macaire dit en cela: "je suis demeuré à combattre cette idée durant trois années, afin de voir si cette idée venait de Dieu ou pas......" Ne te hâte donc pas à suivre les idées pour les accomplir....

Le démon présenta au Christ trois idées......

Mais Il les refusa toutes, Il n'en accepta rien, et Il leur répliqua.

Toi aussi, refuse toute idée qui t'arrive de la part de Satan. Rappelle-toi ce qui a été dit pour toi au baptême: "Je te renie, Satan, et toutes tes mauvaises pensées....et tous tes soldats.....et tout le reste de ton hypocrisie."

Refuse toute pensée qui ne te développe pas spirituellement, et qui ne t'édifie pas, soit qu'elle t'arrive de la part de Satan ou de la part des gens.

Et de même que tu fuis les scandales du démon, fuis les scandales des gens.

Il y a parmi les scandales des gens, une espèce générale qui pourrait englober la société entière. Et il y en a une espèce spéciale à toi personnellement, du côté des personnes que tu fréquentes, que leur scandale soit pour toi et pour autrui, ou pour toi seul; qu'ils soient des ennemis ou des amis.

Le scandale pourrait arriver de la part des personnes les plus chères parmi les parents et les amis.

Pour la plupart des jeunes gens qui sont corrompus, la corruption leur arrive de la part de leurs très chers amis qui ont une influence sur eux. Le scandale arriva à Samson de la part de Dalila, et elle était la personne la plus chère à son cœur. De même, le scandale arriva à Achab de sa femme Jézabel; et n'oublions pas que le scandale arriva à Adam de la part d'Eve. Combien nombreux sont les enfants dans les maisons, à qui le scandale arrive de la part de leurs pères et de leurs mères, si la maison n'est pas attachée à la religion, lorsqu'ils entendent les injures et les paroles de discorde dans la maison; et ils prennent de leurs parents tous les tempéraments et toutes les habitudes fautives.

Le scandale arriva à Jacob, le père des pères, de la part de sa mère Rébecca.

C'est elle qui lui suggéra de se déguiser dans les habits de son frère Esaü et de tromper son père Isaac, afin d'obtenir sa bénédiction. C'est elle qui traça tout le plan et qui organisa toute chose. Et quand Jacob craignit cette tromperie et la possibilité de sa découverte disant: "je ferai venir sur moi la malédiction et non la bénédiction," sa mère lui répondit: "Que cette malédiction, mon fils, retombe sur moi! Ecoute seulement ma voix..." (Gen. 27: 8-13).

Quoi de plus facile que le scandale arrive à la fille de la part de sa mère; la mère qui ravage la vie de sa fille après son mariage, et qui travaille à la ruine de sa maison, en s'ingérant, et en imposant son point de vue à elle et à son mari.

Un scandale arriva à Notre-Seigneur Jésus-Christ de la part de son apôtre Pierre, et Il le réprimanda.

On entend par ce scandale un conseil erronné. "Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à Jérusalem, qu'il souffrit beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu'il fut mis à mort, et qu'il ressuscitât le troisième jour".....Il ne plut pas à Pierre que son maître soit livré, et....."Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre", et lui dit dans son amour erronné: "A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t'arrivera pas." Le Seigneur, "se retournant, dit à Pierre: "Arrière de moi, Satan! Tu m'es un scandale...." (Matt. 16: 21-23). Ainsi le Christ refusa ce scandale de la part de son apôtre et ami....

Tu dois refuser les scandales qui t'arrivent de la part de ceux que tu aimes.

Même si ces scandales arrivent de la part du plus proche de tes parents. Notre-Seigneur Jésus-Christ a dit: ".....et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi" (Matt, 10: 36-37). L'amour est premièrement pour Dieu; et tout amour prend sa source dans l'amour de Dieu.. Et l'obéissance est premièrement à Dieu, et toute obéissance prend sa source dans l'obéissance de Dieu. Même l'obéissance aux pères, l'Ecriture Sainte en a dit: "Enfants, obéissez à vos parents, selon le Seigneur, car cela est juste" (Eph. 6:1). L'obéissance est donc nécessaire, mais "selon le Seigneur".

C'est pourquoi Jonathan n'obéit pas à son père Saül dans sa persécution de David.

Mais il le blâma pour cela en disant: "Pourquoi pécherais-tu contre le sang innocent, et ferais-tu sans raison mourir David?" (1 Sam. 19:5). Le roi Saül était un scandale pour son fils Jonathan. Mais Jonathan triompha de ce scandale. De même Solomon, malgré son grand respect pour sa mère Bath-Schéba, ne lui obéit pas dans son intercession pour son frère Adonija (1 Rois 2: 19-23).

Une des limite de l'obéissance, c'est de ne pas comporter de scandale.

Par suite de ta fréquentation des gens, et de tes expériences dans la vie, tu arrives à concevoir complètement d'où et à cause de qui, te viennent les scandales. Profite de cette expérience pour t'entourer autant qu'il te soit possible d'une atmosphère pure. Ceux desquels tu ne peux pas t'éloigner corporellement, éloigne-toi d'eux en ce qui concerne la pensée et le style de vie. Et comme dit l'Ecriture: "ne prenez pas part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les" (Eph. 5:11). Si tu ne peux pas les condamner ou les blâmer, au moins ne marche pas dans leur courant, et ne te soumets pas au scandale.

Garde-toi d'être toi-même un scandale pour les autres,

afin de ne pas porter la responsabilité d'être la cause de la chute d'aucune personne devant ta conscience, et devant Dieu, et peut-être devant les gens.

La responsabilité du scandale.

Un jeune homme a été scandalisé par une jeune fille, puis il a succombé. Quelle est la responsabilité de la jeune fille?

La réponse c'est: si cette jeune fille est complètement polie, naturellement belle, et si la cause du scandale de ce jeune homme est sa beauté, alors elle ne sera absolument pas blâmable, et elle ne sera pas responsable du scandale.

Il y a eu des saintes dont la beauté a été la cause du scandale de certains.

Peut-être l'exemple le plus remarquable de ceci est sainte Justine qui était très belle. Un homme était tombé amoureux d'elle, et n'avait pas pu l'avoir pour lui. Alors il utilisa la magie afin d'arriver à ses fins. La simple citation du nom de Justine chassait les démons employés à la magie, à tel point que le magicien Kiprianos, à cause de cela, devint croyant, et l'un des saints de l'Eglise....Est-ce que nous pouvons dire que sainte Justine avait été responsable de scandale ?!

Non, certainement, mais ici la responsabilié entière retombe sur celui qui l'avait convoitée. Le scandale fut causé par sa convoitise.

Nous pouvons parler de la même façon à propos de sainte Sara, la femme de notre père Abraham. Elle était très belle. Sa beauté attirait les rois, à tel point que Pharaon l'avait prise dans son palais une fois (Gen. 12: 14-15), et Abimélec, roi de Guérar, l'avait prise une autre fois (Gen. 20:2). Elle n'était pas coupable dans les deux cas. Naturellement, ce n'est pas sa faute si elle était belle. Mais toute la faute retombe sur celui qui convoite.

Quand est-ce que donc la femme serait-elle responsable du scandale?

Elle serait ainsi, si elle voulait intentionnellement séduire l'homme et l'attirer à elle d'une manière qui comporte un genre de provocation. Ou bien si l'homme succombait à cause de sa conduite, ou à cause de sa séduction. Ou bien s'il y avait dans sa parure ou ses vêtements une cause réelle de scandale par rapport à l'homme ordinaire.

De même la fille serait responsable si elle agissait en vue de séduire le jeune homme, soit en remplissant son cœur par des convoitises qui le porteraient à commettre le péché par les sens ou par l'action, soit en le scandalisant d'une manière qui préoccuperait sa pensée, et alors il négligerait ses responsabilités et perdrait ses spiritualités.

Mais si toute la cause du scandale de la jeune fille, c'est sa beauté naturelle, ce n'est pas sa faute. Nous disons cela afin que certaines jeunes filles pures ne doutent pas, et ne demeurent pas dans le soupçon et dans le complexe de culpabilité à cause de leur beauté.

Ce que l'on dit à propos de la femme pourrait être dit à propos de l'homme.

Sinon, quelle était la faute de tous ceux-ci :

Quelle était la faute du juste Joseph en ce que la femme de Potiphar avait succombé à la convoitise à cause de lui parce qu'il était beau? Pouvons-nous dire qu'il l'avait scandalisée, ou que sa conscience l'avait fatigué car la femme succomba à la convoitise à cause de lui? Non, certainement.

Par la même logique, quelle était la faute des deux anges, à cause desquels les habitants de Sodome succombèrent à la convoitiise de la chair? Etant anges, ils n'avaient pas de corps, et de plus, ils possédaient la pureté des anges.....Mais le scandale ici était dans le cœur corrompu qui avait convoité.

On pourrait dire les mêmes paroles à propos du jeune moine Zacharie. A cause de la beauté de son apparence, un scandale était arrivé. Son histoire a été relatée dans "le Paradis des Moines". Il fur obligé de descendre dans le lac de sel, et de défigurer son corps et son apparence, afin d'éloigner le scandale causé par les fautes des autres.

Quant à ceux qui veulent fuir la responsabilité de leurs fautes,

Et ceci en les attribuant injustement aux autres malgré leur innocence, en disant qu'ils ont été scandalisés, la parole du poète s'applique à eux:

"Nous critiquons notre temps, et le défaut est en nous; et notre temps n'a d'autre défaut que nous."

Comme elles sont belles, les paroles de Notre-Seigneur à propos de l'œil simple.

Il dit: "Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé; mais si ton œil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres" (Matt. 6: 22-23). Plusieurs personnes se scandalisent parce que leurs yeux ne sont pas simples.....Le péché se trouve dans leurs yeux, c'est pourquoi il est possible à toute chose de provoquer le péché en eux.

Puisse toute personne s'exercer à cet œil simple.

Et de même que nous avons parlé de la responsabilité de la jeune fille dans le scandale du jeune homme, nous disons:

Il y a aussi une responsabilité pour le jeune homme dans le scandale de la jeune fille.

Le jeune homme pourrait la scandaliser par beaucoup de louanges et de paroles doucereuses, et par l'amitié qu'il lui montrerait avec trop de gentillesse extraordinaire. Ou bien, il la scandaliserait en insistant beaucoup dans sa poursuite assidue jusqu'à ce qu'elle faiblisse et qu'elle soit intimidée et qu'elle lui obéisse. De même il la scandaliserait par les promesses qu'il lui ferait et qu'il assurerait plusieurs fois, et alors elle le croirait....Ainsi il l'aurait fait attendre et l'aurait fatiguée.

Mais si elle se scandalisait simplement par sa personalité, ce ne serait pas sa faute.

Quant à toi, éloigne-toi des scandales des deux genres :

(a) . Eloigne-toi des fréquentations qui sont en effet provocantes, dans lesquelles se trouve un genre de séduction ou de tentation dont l'auteur porte la responsabilité de faire tomber autrui. Essaye autant qu'il te serait possible d'avoir l'œil simple.

(b) . Eloigne-toi aussi des ambiances naturellement innocentes, mais qui te causent du scandale en raison de ta propre faiblesse. Dis-toi humblement: ici, je ne veux pas chercher là où placer la responsabilité, si elle est à cause d'un autre que moi ou si elle est à cause de moi.....mais

je m'éloignerai afin de ne pas tomber, même si c'est à cause de ma faiblesse.....

même si les autres sont complètement innocents, comme l'innocence du loup du sang du fils de Jacob, ou comme l'innocence du fils de Jacob du péché de la femme de Potiphar."

Nous disons les mêmes paroles à propos du reste des genres de scandales.

Nous entendons par "autres scandales" ceux qui sont hors de la périphérie des questions sexuelles; ... comme lorsqu'une personne te comprend d'une manière fausse,tandis que tes paroles sont claires. et ne signifient pas du tout ce que cette personne a compris.

Ou lorsque d'aucun te dirait: ''c'est moi que tu signifies par ces paroles", tandis que tu es très innocent, et que tu ne vises pas à lui, mais plutôt ce sont ses préjudices, ses doutes, et son sentiment intérieur d'être fautif.... Nous disons en tout cela:

Le scandale ne vient pas de celui qui parle, mais c'est la responsabilité de la fausse compréhension.

Toutefois, par charité, tu dois expliquer ta bonne intention et éclaicir ce que l'autre avait mal compris. Tu dois être prudent dans tes paroles afin qu'elles ne soient pas mal comprises. Néanmoins, éloigne-toi des scandales. Sois très prudent en paroles et en actes; surtout là où se trouvent certaines personnes soupçonneuses qui comprennent les paroles selon leur manière spéciale.

Il y a une espèce de gens dont l'un d'eux dirait constamment:

"Je suis devenu compliqué par les agissements des gens! Je suis devenu compliqué par leurs paroles!

Il veut dire qu'il a été scandalisé par eux et par leurs paroles....Que ce qu'il dit soit correct ou exagéré, qu'il y ait là des complexes intérieurs, ou que les agissements des gens soient compliqués, Notre- Seigneur Jésus-Christ nous a dit: "il est nécessaire qu'il arrive des scandales" (Matt. 18:7). C'est que nous ne vivons pas dans un monde exemplaire, mais dans un monde rempli de scandales. Il s'y trouve le froment, et aussi l'ivraie; et l'ivraie restera avec le froment jusqu'à la moisson (Matt. 13:30). Quel sera donc notre point de vue? L'attitude correcte c'est: ne cherchons pas à qui incombe la responsabilité du scandale, mais cherchons à nous en sauver.

Le salut consiste dans la fuite des scandales, et non pas dans l'examen de la responsabilité des scandales. Quoi de plus facile que cet examen nous fasse tomber dans d'autres erreurs.

Mais il n'est pas permis de dire que nous sommes devenus compliqués par les scandales des gens.

Il ne convient pas que les scandales nous fassent perdre notre pureté intérieure.

Et il ne convient pas qu'ils nous fassent perdre notre paix du cœur. Nous ne vivons pas au ciel, mais nous sommes sur la terre; et il est nécessaire qu'il se trouve des fautes sur la terre. L'important c'est que nous nous échappions de ces fautes. Nous n'en serons pas délivrés par nos murmures et nos plaintes. Nous ne serons pas délivrés des scandales si nous devenons compliqués. Mais nous serons délivrés des scandales par la pureté du cœur, et en ne leur répondant pas; et en même temps en ne scandalisant personne.

Si nous étions forts de l'intérieur, les scandales ne nous causeraient aucun dommage.

Nous serions plutôt comme la maison bâtie sur le roc, contre laquelle se jettent les pluies et les vents, et ne lui font aucun mal (Matt. 7:25).

La responsabilité, dans tous les cas, n'incombe pas complètement à celui de qui vient le scandale.

Car il y a la réplique de l'autre parti, sans laquelle la chute n'aura pas été accomplie.

L'alcool pourrait dire: "l'allumette m'avait scandalisé, et je fus brûlé." Mais je dis: Si l'alcool n'était pas une matière inflammable, l'allumette ne l'aurait pas scandalisé. Voici que l'allumette se tient qu'elle est, et le verre d'eau ne s'en scandalise pas. Mais plutôt si elle s'approchait du verre d'eau, elle s'éteindrait.

Toutefois, que tu sois eau ou alcool, le plus sûr pour toi, c'est de fuir. Au moins, il y a de l'humilité dans la fuite, et l'humilité sauve beaucoup de gens. Saint Antoine vit les filets du démon dressés, et il s'écria: "Seigneur, qui est celui qui s'en échappe?" Une voix lui répondit: "Les humbles s'en échappent."

Le scandale est un premier pas. Si tu y tombes, ne complète pas le reste des pas.

L'existence du scandale n'est pas pour toi une excuse ou une justification de tes fautes.

Car Dieu a mis en toi son Esprit-Saint, et t'a donné la force de résister. Si tu répondais au scandale, tu aurais perdu cette force divine, et tu ne l'aurais pas utilisée. Le triomphe est possible, devant toi. Rappelle-toi du juste Joseph qui était plus fort que le scandale, et qui triompha, malgré la violence du combat auquel il avait éte exposé.

Le scandale est une simple offre. Si elle n'est pas acceptée, elle est finie.

Les genres de scandales.

Plusieurs personnes concentrent leurs paroles concernant le scandale, sur les questions sexuelles.

Elles sont vraiment importantes et dangereuses, mais elles ne sont pas tout. Les scandales dans ce domaine proviennent de la provocation sexuelle de plusieurs manières, soit par voie de la séduction de la part des individus; soit par voie des moyens de divertissement divers, et des moyens de distraction, par les images scandaleuses, les chansons folâtres, et les plaisanteries sexuelles; soit par voie des contes inutiles que l'on écoute ou que l'on lit, et de même par voie des histoires et des films. Le scandale pourrait provenir par la voie des fréquentations et des mauvaises compagnies.

Quant à toi, éloigne-toi de tous ces scandales, et contrôle tes sens.

Sache que "les sens sont les portes de la pensée", comme dit saint Isaac. Ce que tu vois, et ce que tu entends pourraient t'apporter des idées erronnés, et te scandaliser. La pensée enfante la convoitise, et la convoitise conduit au péché actuel.

Mais peut-être tu demanderais: que ferais-je? Est-ce que je fermerai les yeux, cependant que le scandale se trouve partout, et nécessairement je verrai et j'entendrai? Je te dirai que tu n'es pas responsable du premier regard, tant qu'il arrive par hasard.

Mais tu serais responsable du deuxième regard et de ses mobiles,

si la scène scandaleuse que tu avais regardée, t'avait provoquée et t'avait plu, et puis tu l'aurais volontairement regardée de nouveau; que ce soit une image vivante, ou une image imprimée. Alors tu aurais péché parce que tu aurais regardé par ta propre volonté. Si le premier regard de même était par suite de ton désir et par ta volonté, tu en serais responsable aussi.

Nous disons ceci de même en ce qui concerne les sensations auditives. Fuis-les. Quoi donc si tu ne le peux pas?

Si tu es obligé de les entendre, ne leur donne ni ta profondeur ni ta pensée.

Que ton audition soit passagère, ne les laisse pas entrer dans les profondeurs de ton âme, n'y pense pas, ne les rappelle pas à ton esprit, ne les commente pas; et comme dit le poète:

"Si tu as la malédiction de traiter avec une personne qui n'a pas de morale, sois comme si tu n'entendais point, et comme s'il ne disait rien."

Autant qu'il te serait possible, fuis les rencontres scandaleuses.

Si tu y es obligé, fais qu'elles soient le plus possiblement brèves. De même, ne reste pas seul avec une personne que l'ennemi emploie pour te combattre, et que pendant que tu es avec elle tu te sens faible dans ton intérieur. Essaye dans de pareilles rencontres, d'élever ton cœur à Dieu et de prier. Ne sois avec tout ton cœur et toutes tes émotions durant la rencontre.

Voilà un mot en abrégé sur le sujet des scandales sexuels, sur lequel des livres ont été composés, et ce n'est pas le cas maintenant d'en parler. Mais nous aimerions dire ici, que tous les scandales ne sont pas sexuels.

Il y a les scandales de la pensée, et ils sont de plusieurs genres:

Il y en a les philosophies erronnées qui t'embrouilleraient les idées si tu les lisais. Et elles pourraient t'apporter des doutes si tu les lisais sans avoir été préparé auparavant avec des idées correctes et fondées. Tu as besoin d'être prudent en ce que tu lis.

Il y a des écrits athées, et il y en a qui attaquent la religion.

Les athées sont nombreux; et il y a des réponses à tout ce qu'ils écrivent. Mais ils constituent un scandale, par rapport à ceux qui n'ont pas étudié et à ceux qui ne connaissent pas; ce qui leur cause des doutes qui sont plus dangereux pour eux que les péchés de la chair dont on peut facilement s'en débarrasser.

Les imposteurs en ce qui concerne la pensée religieuse sont nombreux et scandaleux.

Jéroboam, fils de Naboth, fut un scandale pour Israël car il l'avait fait commettre des péchés, et l'avait dévié de l'adoration de Dieu (1Rois 14:16). Parmi les imposteurs qui induisaient le peuple en erreur, il y avait, avant l'avènement du Christ: Judas le Galiléen, à l'époque du renoncement", qui "attira du monde à son parti".....et Theudas "auquel se rallièrent environ quatre cents hommes" (Actes 3: 36-37). De même au temps de Jésus-Christ, les scribes et les pharisiens et les sadducéens et leurs pareils induisaient le peuple en erreur.

Ils étaient un grand scandale. Ils tenaient les clés de la connaissance, et ils n'entrèrent pas eux-mêmes, et ils empêchaient d'entrer ceux qui le voulaient. Ils scandalisèrent tout le peuple par leurs doctrines.

Parmi les scandales de la pensée, il y a les pensées détournées qui concernent la foi:

Les pensées qui comportent une innovation ou une hérésie, ou une idée théologique que les saints pères ne nous ont pas confiée, et qui ne s'accorde pas avec la doctrine professée dans l'Eglise et que tous croient. Cette idée pourrait scandaliser les gens, et susciter en eux des doutes.

N'accepte pas ces idées, comme disent les pères apôtres (Gal. 1: 7-8).

Fuis ces scandales idéologiques, car tu es au temps de la pénitence.

Tu es un être humain qui cherche le salut de son âme. Quelle affaire as-tu avec ces idées qui embrouillent ton esprit, et te font entrer dans les domaines des discussions, et peut-être des disputes qui ne s'accordent pas avec ta marche vers la pureté du cœur et vers la pénitence. Laisse-les aux spécialistes qui leur répondront. Quant à toi, étudie les livres spirituels, lesquels chaque fois que tu lis, ton amour pour Dieu augmente, et tu sens ton cœur s'approcher de Lui.....

Et de même que tu fuis les scandales doctrinaux, fuis tous les autres scandales théologiques, comme:

Les scandales de la pensée qui te font tomber dans l'erreur en condamnant les gens.

Il y a des personnes qui lorsqu'elles sont harrassées par des pensées de condamnation ou par des nouvelles de condamnation, elles les versent toutes dans les oreilles des autres, et ne se préoccupent pas si ces nouvelles les scandaliseraient ou pas; et ne se préoccupent pas de ce qu'elles mettraient dans leurs cœurs en ce qui concerne le doute des gens,ou leur condamnation, ou la diminution de leur considération, ou le manque de charité envers eux.....Quant à toi, fuis tout ceci, et essaye de garder ta charité pour tout le monde....Eloigne-toi de ceux qui défigurent l'image des gens à tes yeux, afin de conserver la pureté de ta pensée.

Il y a des scandales qui proviennent de ceux qui racontent les secrets des gens.

Ceux-là ne peuvent pas garder un secret. Même leurs secrets personnels et leurs péchés, ils les racontent aux gens. L'auditeur pourrait étre scandalisé par ces secrets et ces nouvelles qu'il entend. Il pourrait être scandalisé des noms des personnes auxquelles se rapportent ces histoires, et peut-être commettrait-il des péchés à cause d'elles.....Pendant que l'Eglise prend soin de garder la confession secrète, les gens ne cessent pas de raconter aux autres....Leurs histoires sont des scandales.

Il y a aussi parmi les scandales de la pensée, les conseils erronnés et nocifs.

Les conseils d'Achitopel sont un exemple de cela. Achitopel était le conseiller de David, puis il le quitta et se joignit à la sédition d'Absalon, pour lui présenter des conseils par lesquels il exterminerait David, l'oint du Seigneur, et tous ceux qui l'accompagnaient. David priait disant: "O Eternel, réduis à néant les conseils d'Achitopel" (2 Sam. 15:31). Sans doute, les conseils d'Achitopel étaient scandaleux pour Absalon, et l'encourageaient à se révolter contre son père David... Mais le Seigneur exauça la prière de David et réduisit les conseils d'Achitopel à néant....

Les conseils de Balaam à Barak, étaient comme les conseils scandaleux d'Achitopel (Nom. 22).

La Bible les a appelés "l'égarement de Balaam". L'Apocalypse en parle disant qu'il "enseignait à Balak à mettre une pierre d'achoppement devant les fils d'Israël afin qu'ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles et qu'ils se livrent à l'impudicité" (Apoc. 2:14). Ceci afin qu'ils soient saisis de la colère de Dieu, et alors l'ennemi triompherait d'eux....C'étaient, indubitablement, des conseils malins et scandaleux.

Choisis tes conseillers, et éloigne-toi de tout conseil scandaleux,

soit provenant de ceux à qui tu demandes conseil, ou de ceux qui se dressent comme volontaires pour te conseiller dans ta vie. Ils pourraient te présenter des conseils non agréables à Dieu,et qui peut-être prendraient l'aspect de compassion envers toi, tandis que leur compassion ne serait pas spirituelle....

Parmi les scandales auxquels certaines personnes s'exposent, il y a les mauvais exemples.

Ne laisse pas cela t'induire en erreur, quelle que soit la grandeur de la personne dont les agissements te scandaliseraient. Que cela ne change en rien ni tes principes ni ton amour pour Dieu et son Eglise. Rappelle-toi qu'il avait éte dit du grand prophète Elie: "Elie était un homme de la même nature que nous" (Jac. 5:17).

Que ton exemple constant soit Notre-Seigneur Jésus-Christ,et la vie des saints. Quant aux fautes des personnes quelque grandes qu'elles soient, ne les laisse pas t'induire en erreur; car le bien est le bien, si loin que certains s'en éloignent.....La Bible nous a mentionné les fautes des prophètes afin que nous sachions que l'être humain est l'être humain avec ses faiblesses, quelle que soit sa position.

Quant aux scandales privés dans ta vie, examine-les et connais leurs causes, et éloigne-toi d'eux; car la pénitence ne s'accorde pas avec les scandales.

Cherche les causes qui te scandalisent et te conduisent au péché. Quelles sont-elles? Sont-elles proches de toi? Comment t'en éloigner? Sont-elles à l'intérieur de ton âme ou te viennent-elles des autres?

Eloigne-toi de ces scandales autant qu'il te soit possible, afin qu'ils ne t'influencent pas. Fuis les amis qui t'attirent vers le bas et te font perdre tes spiritualités. Répète constamment ce que nous disons dans l'oraison dominicale: "Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin"

 

Ne sois pas indulgent envers le péché.

 

(Extrait d'une conférence donnée dans la "Grande Cthédrale", le vendredi 28 Octobre 1977.)

 

Souvent l'homme succombe dans le péché à cause de l'indulgence. Comment cela?

On sait que le péché commence par un combat de l'extérieur. Il veut entrer et dominer.

Par l'indulgence, le combat se détourne de l'extérieur vers l'intérieur du cœur.

Comment arrive cette évolution? Quel est le rôle de l'indulgence en cela?

Le péché, à l'extérieur, est une scène provocante, ou une image, ou un livre, ou une parole prononcée par quelque personne, ou une chose quelconque qu'il est possible de désirer ou de s'approprier. Puis l'homme, étant indulgent envers ses sens, envers son ouïe et sa vue, l'idée lui vient, faible au commencement, et qu'il est facilement possible de chasser. Mais:

Par l'indulgence envers l'idée, celle-ci descend vers le cœur, et se transforme en sentiment.

Si l'être humain se réveille, il lui sera possible de se débarrasser de ce sentiment, étant convaincu que ce sentiment erronné l'éloignerait de l'amour de Dieu, et le conduirait au péché. Plutôt ce sentiment erronné est un péché, et un manque de pureté intérieure. Il souille le cœur.

Mais par l'indulgence envers ce sentiment, celui-ci se transforme en émotion ou en convoitise.

Là, l'être humain aurait commencé à se soumettre à l'idée, et aurait débuté à entrer dans un conflit intérieur entre son désir et sa conscience. Le désir, par sa nature, veut dominer. S'il est chassé avec fermeté, l'homme pourrait s'en débarrasser. Mais par l'indulgence, le désir commence à se répandre, ou l'émotion commence à se répandre jusqu'à ce que cette guerre intérieure comprenne la pensée, le cœur et les sens de l'homme, et peut-être son corps aussi.

Quand on est indulgent envers la convoitise, celle-ci essaye de s'exprimer d'une façon active;

c'est-à-dire qu'elle essaye d'obtenir satisfaction d'une façon pratique. Si on était complaisant en cela, l'action serait accomplie. Le péché serait devenu complet. Puis le péché ne se reposerait pas en cela, mais voudrait être répété. Ou bien l'homme se repent après sa chute, ou bien son péché se répète. Mais parfois quand on est facile à commettre le péché, celui-ci se transforme en habitude ou en caractère.

Ainsi l'homme se soumet à la domination du péché, et devient son esclave. Il le commet parfois involontairement, et ne possède plus la maîtrise de soi. Comme celui qui se met spontanément en colère, et se révolte, sans se dominer. Et comme celui qui commet des fautes en parlant, sans se dominer. Et comme celui qui commet l'adultère, ou celui qui amasse les biens, ou celui qui se moque d'autrui....tout cela spontanément, et sans maîtriser ses actions....

Quant aux justes, ils sont extrêmement fermes, ils ne sont pas indulgents envers eux-mêmes.

Ils possèdent un contrôle très sévère sur eux-mêmes, un contrôle sur toute pensée, sur toute émotion, un contrôle sévère avec fermeté sur leurs sens, et un contrôle sur toute parole qui sort de leurs bouches, et sur tout leur comportement.

Leurs cœurs sont "un jardin fermé,....et une source fermée, une fontaine scellée" (Cant. 4:12). Leurs cœurs, leurs pensées, et leurs sens ont des portes renforcées, bien gardées. Personne ne peut en échapper, car le contrôle de la conscience veille prudemment, et la grâce les garde.

Cet homme juste et fortifié, qui veille sur le salut de son âme, chante pour son âme, et chante pour sa garde par le Seigneur, et dit: "Jérusalem, célèbre l'Eternel....car Il affermit les barres de tes portes. Il bénit tes fils au milieu de toi, Il rend la paix à ton territoire" (Ps. 147).

Es-tu ainsi? Ou bien es-tu porté à l'indulgence dans la garde de ton âme, manquant de ponctualité à fermer ses portes; et plutôt tu les ouvres de temps en temps, pensant que l'ennemi n'est pas capable de détruire tes forteresses?.....

Ne sois donc pas indulgent envers le péché, comptant sur ta force,

confiant que le démon ne pourra rien contre toi, au moins spécialement dans ce point. Mais prends une leçon des chutes des saints et des prophètes. Sache que le péché "a fait tomber beaucoup de victimes, et ils sont nombreux, tous ceux qu'elle a tués" (Prov. 7:26). Celui qui n'est pas prudent, qui ne s'éloigne pas des scandales, qui ne fuis pas pour sa vie, qui ne sollicite pas le secours de Dieu jour et nuit, pourrait succomber comme les personnes fortes qui succombèrent avant lui.....

Sache qu si tu étais indulgent envers le péché, celui-ci pourrait t'attirer pas à pas vers la chute et vers la ruine, sans que tu le ressentes.

Contemple quelles sont les conséquences graves qui t'atteignent chaque fois que tu es indulgent envers le péché.

Chaque fois que tu es indulgent envers le péché, ta circonspection diminue, ta volonté faiblit, ton amour pour Dieu diminue. Tu changes intérieurement et extérieurement.

Quand la guerre spirituelle commence, tu es dans la plénitude de ta force, et dans la plénitude de l'action de la grâce avec toi. Mais lorsque tu es indulgent avec le péché, ta force faiblit, ta résistance diminue, l'influence du péché sur toi augmente, et sa domination augmente sur ta pensée, ton sentiment, et ta volonté. Car l'idée du péché aurait été fermement établie dans ton intérieur; et quand tu essayes de sortir de sa périphérie ou de son champ, tu trouveras des obstacles, et tu entreras en conflit......Tandis que tu aurais pu la maîtriser dès le commencement....

Par ton indulgence, tu trouves un ennemi à l'intérieur de toi, qui te résiste et qui t'opprime.

En demeurant dans l'indulgence, tu trouveras que ta force s'est perdue, et que tu as capitulé, comme un morceau de fer qui se trouve dans un champ magnétique. Tu veux en sortir, mais tu ne sais pas. Parfois, sans le vouloir, tu te trouves attiré, avec toute la force de ton âme.

En t'accomodant avec le péché, tu attristes l'Esprit qui habite en toi;

Tu éteins la chaleur de l'Esprit dans ton intérieur (1 Thess. 5:19 , Eph. 4:30); et tu renonces à la grâce qui t'est accordée. Par ton indulgence envers le péché, tu aurais refusé ton arme spirituelle, tu aurais trahi le Seigneur, et tu aurais ouvert la porte à ses ennemis et à ceux qui l'opposent. Tu aurais trahi la fréquentation de Dieu, et tu serais entré dans la fréquentation du péché, même si c'était par négligence ou par paresse.

Ta stabilité aurait commencé à s'ébranler de l'intérieur; car les forts ne sont pas complaisants.

Ton indulgence envers le péché signifie que ton idéal commence à s'ébranler.

Tu as commencé à renoncer au niveau qui te convient en tant qu'image et ressemblance de Dieu (Gen. 1:26). Tu as accepté que ton âme transige avec le démon, tu as permis qu'il ait une place dans ton intérieur. Le démon te regarde comme étant du genre qui pourrait se soumettre et lui obéir, et non pas du genre solide qui résiste fortement, et qui refuse toutes ses suggestions, quelles qu'elles soient.

Le démon t'éprouvait, et tâtait ton pouls, pour savoir ton genre.

Est-ce que tu es facile ou difficile? Est-ce que tu refuses avec fermeté et sans discussion, tout ce qu'il offre, ou bien tu négocies, ou bien tu es complaisant avec lui et tu le rencontres à mi-chemin? C'est pourquoi il te présente ses idées et ses subterfuges. Si tu es complaisant, il en présentera encore....Si tu es indulgent envers lui et sans énergie, alors il connaitra ta qualité, et il te traitera sur la base de cette expérience.

Ta vénération devant les démons tombe à cause de ton indulgence envers eux.

Il y a des saints que les démons craignent et vénèrent. Comme ce saint à qui vint le démon pour le combattre, et alors le saint le lia hors de la cellule. Puis vint un deuxième et un troisième, et il les lia aussi au dehors de la cellule. Ils restèrent à crier; alors il leur dit: "Allez-vous en, et soyez couverts de honte"...Et comme saint Isidore, le curé des cellules, à qui le démon dit: "Cela ne te suffit pas que nous ne pouvons pas passer par ta cellule, ni par les cellules voisines. Le seul frère que nous avions dans le désert, tu l'as rendu nous attaquer jour et nuit par ses prières....!

Saint Macaire Le Grand, que les démons craignaient en disant : "malheur à nous de ta part, ô Macaire...."quand il fut exilé à l'île de Philae par les Ariens, les démons s'écrièrent à haute voix dès qu'il entra dans l'île...

Le démon a peur des véritables enfants de Dieu, qui le vainquent.

Tandis que s'il te voit acceptant ses idées, indulgent envers lui, lui ouvrant les portes, infidèle au Seigneur à cause de lui, c'est alors que ta vénération tombe à ses yeux, et il ne voit plus que tu es l'image de Dieu qu'il craint, ni le temple du Saint-Esprit dont il est terrorisé. Alors les démons se jouent de toi, et chacun d'eux te passe à l'autre pour s'amuser de toi....comme un ballon sur le terrain de football, les joueurs le passent l'un à l'autre...chacun le jette vers une direction...! Prends garde donc à toi-même, et ne sois pas comme un ballon sur le terrain de football.

Celui qui est indulgent pour une fois, s'habitue à l'indulgence et il exagère.

Solomon était indulgent envers lui-même quand il désobéit au commandement de Dieu qui défendait le mariage avec des étrangères, et il se maria avec la fille de Pharaon (1 Rois 9:16). L'affaire devint facile pour lui, et il "aima beaucoup de femmes étrangères: des Moabites, des Ammonites, des Sidonniennes, des Edomites, des Héthiennes, appartenant aux nations dont l'Eternel avait dit aux enfants d'Israël: "vous n'irez point chez elles, et elles ne viendront point chez vous; elles tourneraient certainement vos cœurs du côté de leurs dieux" (1 Rois 11: 1-2).

Quand le démon vit l'indulgence de Solomon, il le poussa à ce qui est plus grave.

Comme il avait été indulgent envers lui-même, et qu'il avait enfreint le commandement de Dieu, en se mariant avec ces femmes, son indulgence augmenta, et il construisit des haut-lieux pour elles, afin qu'elles adorent leurs dieux. Son indulgence le conduisit à bâtir "un haut-lieu pour Kemosch, l'abomination de Moab", et un autre "pour Moloc, l'abomination des fils d'Ammon," et son cœur s'inclina vers d'autres dieux. (1 Rois 11: 1-9)

Peut-être que le démon craignait Solomon au début, parce qu'il était le plus sage des habitants de la terre. Mais quand il vit son indulgence envers le péché, il le poussa dans cette complaisance jusqu'à la plus lointaine limite que l'on puisse s'imaginer...!

C'est ainsi qu'il fit avec lui, en ce qui concerne l'indulgence envers l'amour des femmes.

Solomon s'était permis d'être indulgent en ce qui concerne le nombre des épouses, alors le démon ne l'arrêta pas à une borne logique, mais il fit que l'indulgence soit exagérée jusqu'à ce qu'il "eut sept cents princesses pour femmes et trois cents concubines" (1 Rois 11:3).

Si l'indulgence pouvait entraîner un homme sage jusqu'à ce niveau, que pourrait-on dire à propos des gens ordinaires?

Pour cela, ne sois pas du tout indulgent, quelle que soit l'apparence simple du péché.

Le simple fait, pour toi, de dire qu'un péché est simple, te conduit à l'indulgence.

Ne dis pas: "ceci est une chose simple, et cela est une affaire sans importance qui ne trouble pas la conscience, et cela n'est pas un péché, et ce comportement ne me scandalise pas et ne laissera pas de trace en moi." Car plusieurs sont tombés à cause de leur manque de circonspection. Celui qui ne se garde pas des petites choses peut tomber dans les grandes. Et tout péché est une rébellion contre Dieu, une séparation d'avec Lui, une souillure, une chute, et une faiblesse.

Ne crois pas que le péché qui fait périr l'homme est seulement la chute dans les grands péchés comme l'adultère, le blasphème, le meurtre et le vol....Car le Seigneur a dit:

"........celui qui dira à son frère: Raca! mérite d'être puni par le sanhédrin";et "celui qui lui dira : insensé! mérite d'être puni par le feu de la guéhenne" et (Matt. 5:22).

Plusieurs sont indulgents en ce qui concerne la parole, tandis que l'Ecriture considère les fautes de la parole comme une souillure. Il dit: "ce qui sort de la bouche, c'est ce qui souille l'homme" (Matt. 15:11). L'apôtre Jacques dit à propos de la circonspection en ce qui concerne la langue, et le manque d'indulgence envers les fautes de la parole: "Si quelqu'un croît être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son cœur, la religion de cet homme est vaine" (Jac. 1:26).

Donc, ne prends pas garde seulement à l'adultère, au vol, et au meurtre, car peut-être qu'un seul mot serait la cause de ta condamnation; car la Bible dit: "par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné (Matt. 12:37).

"au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu'ils auront proférée (Matt. 12:36).

Les saints n'ont pas compris l'expression "parole vaine" comme étant la parole malicieuse comme le mensonge, l'insulte, le blasphème et la condamnation. Mais ils ont compris la "parole vaine", comme étant toute parole inutile, non constructive, qui n'édifie pas l'âme de celui qui l'entend, et qui ne construit pas le royaume....Et ainsi ils gardèrent le silence, et ils comptaient leurs paroles, parlant seulement quand ils ressentaient que leurs paroles seraient constructives.

Sans doute celui qui n'est pas tout indulgent envers lui-même, en ce qui concerne la profération d'un mot qui n'est pas constructif, naturellement il lui serait impossible d'être indulgent envers lui-même en ce qui concerne un mot malicieux.....

Celui qui n'est pas indulgent en ce qui concerne un mot, ne sera pas indulgent en ce qui concerne une action.

La rigueur à laquelle il s'est habitué, comprend toute sa vie et tous ses comportements, sachant que toute action sera jugée, si simple qu'elle soit. Un simple regard en arrière de la femme de Lot, la transforma en statue de sel (Gen. 19:26). Un seul mensonge d'Ananias et de Saphira les fit tomber morts immédiatement, sans pénitence (Actes 5: 1-10).

Donc, ne classifie pas les péchés en petits et grands, afin de te permettre d'être indulgent envers les petits péchés. Mais sois strict en toute chose, et sache que l'ndulgence envers une petite chose la fait grandir. Notre-Seigneur Jésus-Christ n'a pas seulement défendu l'adultère, mais il a défendu aussi le regard convoitant...Il ne nous demande pas seulement de supporter celui qui nous force à faire un mille, mais plutôt il nous invite à supporter le second mille aussi (Matt. 5: 28,41).

Celui qui est indulgent envers le premier pas, tombera dans le second,

Et celui qui est indulgent envers le deuxième tombera dans le troisième.....et ainsi de suite sans fin. Le démon est comme il a été dit de lui "un tireur de cordes". Il tire des cordes pour nous attrapper; et ses cordes sont longues. Nul inconvénient à ce qu'il conçoive un subterfuge en dix années, pour te faire tomber dans un seul péché! Prends garde donc à lui, et ne sois jamaie indulgent envers lui.

Le démon pourrait te qualifier d'extrémiste, ou de soupçonneux qui complique les choses.

Ne le lui permets pas, sois ferme dans tes spiritualités, et que ses accusations ne te provoquent pas. Sois comme saint Paphnuce l'évêque; quand une femme vit sa grande rigueur, elle dit: "ce vieillard est soupçonneux". Le saint lui répondit: "Sais-tu, ô femme, combien d'années j'ai passé dans le désert afin d'acquérir ce soupçon? J'ai passé cinquante années pour l'acquérir. Est-ce que je le perdrais en un seul instant pour toi?!" Il quitta l'évêché et s'en alla....le salut de son âme était meilleur...

Sache que le péché est une enfreinte au commandement de Dieu et un éloignement de son amour. C'est pouquoi, par ton indulgence: tu n'es pas indulgent envers toi-même, tu es indulgent en ce qui concerne les droits de Dieu.

Ne sois pas complaisant avec toi-même en commettant le péché, et si tu pèches, ne sois pas indulgent dans la punition de toi-même pour ton péché.

L'indulgence dans le châtiment de soi-même pour les chutes, pourrait conduire à l'insousciance, au manque de crainte, au mépris des commandements de Dieu, et au retour à commettre facilement le péché, comptant sur l'amour et la clémence de Dieu. "Il ne nous traite pas selon nos péchés. Il ne nous punit pas selon nos iniquités" (Ps. 103:10).

Ne te dorlote pas toi-même donc, et ne te pardonne pas facilement.

Sache combien il serait très facile pour l'homme de retourner une autre fois à un péché qui n'aurait pas reçu le châtiment convenable, et pour lequel l'âme n'aurait pas été contrite et humiliée. Ne dis pas: "J'ai commis ce péché dans le passé. Il a passé et il s'est terminé. J'en ai obtenu le pardon et l'absolution." Non, mais plutôt blâme-toi constamment.

Souviens-toi que David mouilla sa couche de ses larmes pour de longues périodes, après avoir entendu la sentence du pardon de Dieu par la bouche du prophète Nathan.....Mais malgré ce pardon, ses larmes étaient pour lui une boisson jour et nuit. Son âme était petite à ses yeux, et il continua à la blâmer toute sa vie, et il disait: "mon péché est constamment devant moi" (Ps. 51:5).

Sois ainsi, et charge tes péchés de châtiments sévères.

Sois fervent d'esprit (Rom. 12:11). Fais l'œuvre du Seigneur avec toute énergie et toute prudence, et ne sois pas indulgent en cela, car il a été dit:

"Maudit soit celui qui fait avec négligence l'œuvre de l'Eternel" (Jér. 48:10).

Sois comme le pâtre qui veille sur son troupeau, qui fait la garde de nuit, en tout éveil, qui ne se permet pas de sommeiller un instant par indulgence pour lui-même.....

Sois fervent dans ton adoration. Si tu trouves que tu es fatigué, ou bien que tu n'as pas envie de prier, ne te permets pas, par indulgence, de dormir sans avoir prié. Sinon, par cette indulgence, tu t'habituera à la négligence et à la laxité. Plutôt, comme dit saint Isaac: "si tu es combattu par la négligence de ta prière pour dormir, n'écoute pas ton âme, mais:

"Force-toi à la prière de la nuit, et ajoute des psaumes."

De même, sois ferme dans ton jeûne. Car si tu es facile quant à l'heure du manger, tu seras facile quant à la qualité et à la quantité de la nourriture; ensuite tu seras indulgent dans la maîtrise de toi-même, et ce manque de contrôle t'accompagnera dans tous les détails de ta vie spirituelle.

Sois alerte donc pour le salut de ton âme, en toute prudence, constamment en veille, craignant qu'il n'arrive soudainement et te trouve endormi (Marc 13:36).

Ne dors pas, et si tu dors, prends garde au réveil tardif.

Samson demeura indulgent dans ses spiritualités, négligeant le salut de son âme pour longtemps. Et quand est-ce que se réveilla-t-il? Son réveil fut en retard, après qu'il avait perdu son vœu, et qu'il avait perdu sa force, et que ses ennemis l'avaient emporté en captivité....

De même Lot, quand se réveilla-t-il? ......Très en retard, après qu'il avait perdu toute chose dans l'incendie de Sodome. Plusieurs succombèrent parce qu'ils étaient indulgents envers la somnolence spirituelle, et ils ne se réveillèrent qu'en retard, après que le péché les avait dominés. Ne sois pas donc comme ceux-là.

En tant qu'être humain, fidèle dans ta vie spirituelle, ne sois pas complaisant avec le péché.

 

8 . REPETE L'ESTIMATION DE TA CONDUITE et prends garde aux habits des agneaux.

 

(d'après une conférence du commencement des soixantaines, donnée à Damanhour.)

Le péché n'aime pas se découvrir. Parfois plutôt il se déguise.

Il ne se découvre qu'aux insousciants qui l'aiment. Quant aux enfants de Dieu, il se déguise toujours pour eux, afin qu'ils ne fassent pas attention pour s'en éloigner. Absolument rien n'empêche que le péché se déguise dans l'habit de la vertu, ou derrière un gentil nom couvert quelconque. Cette parole du Seigneur pourrait s'appliquer à pareils péchés:

"Il viennent à vous en vêtements de brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs" (Matt. 7:15).

Les imposteurs et les faux instructeurs font cela. Les péchés qui induisent l'homme en erreur, et qui exploitent sa simplicité, font cela aussi. Le démon lui-même vient avec les vêtements des agneaux. Et comme dit l'Ecriture:

"Satan lui-même se déguise en ange de lumière.

.........ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice" (2 Cor. 11: 14-15).

Ceci arrive afin que la tromperie soit complète; c'est alors que la chute s'accomplit. C'est pourquoi les enfants de Dieu ont toujours besoin de sagesse et de discernement, afin de distinguer entre le chemin de Dieu et le chemin de Satan, et de distinguer la volonté de Dieu des volontés erronnées.

Certains marchent souvent dans un faux chemin à cause de l'ignorance, et du manque de connaissance, et comme résultat de la tromperie des démons. Pour cela, le père prêtre dans la messe divine, demande à Dieu le pardon disant: "....de mes péchés et de l'ignorance de votre peuple"

Pourquoi l'appelons-nous: ignorance? Parce que l'Ecriture dit:

"Telle voie paraît droite à un homme. Mais son issue, c'est la voix de la mort."

Ce verset a été cité dans le livre des Proverbes (Prov. 14:12), et il a été répété, à cause de son importance, une autre fois dans le même livre avec les mêmes mots (Prov. 16:25).....Tant qu'il en est ainsi, et qu'il est possible à l'homme d'être trompé; et comme le Seigneur dit: "Mon peuple est détruit, parce qu'il lui manque la connaissance" (Osée 4:6); pour cela le sage dit aussi: "ne t'appuie pas sur ta sagesse" (Prov. 3:5).

Ainsi nous voyons que le prophète David crie beaucoup dans ses psaumes disant: "Enseigne-moi, Seigneur, tes voies. Donne-moi l'intelligence de tes sentiers (Ps. 119). Si donc, le grand prophète, qui fut saisi par l'Esprit du Seigneur, parle ainsi, que dirons-nous!

Tous les gens ne sont pas sages, et tous les sages ne sont pas sages en toutes choses. "Le sage a ses yeux à la tête, et l'insensé marche dans les ténèbres" (Eccl. 2:14). Nous ne prétendons pas être sages. Que ferons-nous donc?

Demandons conseil, afin que les habits des agneaux ne nous trompent pas.

L'Ecriture dit en cela: "La voie de l'insensé est droite à ses yeux. Mais celui qui écoute les conseils est sage (Prov. 12:15). N'écoutons pas les conseils de toute personne, car le conseil de Balaam fut un égarement (Jude 11); et les conseils d'Achitopel n'étaient pas selon la volonté de Dieu. C'est pourquoi nous ne pouvons pas dire que tout conseil vient de Dieu, car l'Intuition Divine dit:

" Mon peuple, ceux qui te conduisent t'égarent" (Esaïe 3:12).

Combien nombreux sont ceux qui périrent par suite des faux conseils. Ces conseils égarants, se vêtirent des habits des agneaux, et firent périr leurs auteurs. Comme dit l'Ecriture: "si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse" (Matt. 15:14). Nous avons vu comment Roboam fut perdu parce qu'il avait suivi des faux conseils (1 Rois 12:10). Le Seigneur blâma les scribes et les Pharisiens pour leurs faux conseils, et Il leur dit qu'ils étaient des "conducteurs aveugles" (Matt. 23:16).

Evidemment, ceux-là sont autres que les saints conseillers

dont l'Ecriture dit: "Souvenez--vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi" (Hébr. 13:7). Et aussi "car ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte" (Hébr. 13:17).

C'est pourquoi nous avons besoin d'un discernement vigoureux pour distinguer entre les conseils sains et les faux conseils, entre l'Esprit de la sagesse, et l'esprit de l'égarement. Comme dit l'apôtre: "éprouvez les esprits, pour savoir s'ils sont de Dieu" (1 Jean 4:1).

L'Esprit guidera celui qui s'attache à l'Esprit de Dieu en lui. Le prophète Esaïe dit de l'Esprit du Seigneur qu'il est "Esprit de sagesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force" (Isaïe 11:2).

Prions donc pour que Dieu nous délivre de toute la tromperie des démons, et des péchés qui se déguisent dans les vêtements des vertus pour nous égarer.

Si quelqu'un tombe dans cette tromperie des démons, l'humilité le relèvera de sa chute. Car lorsqu'il découvrira la chose, ou lorsqu'un ami dévoué ou un conducteur sage la lui fera remarquer, alors il confessera sa faute, et ne retournera plus une autre fois à elle. Il gagnera par cela, une connaissance et une pénitence. Quant à l'arrogant par sa connaissance ou par sa conduite, sa pénitence est difficile..

Car l'être humain qui est juste à ses propres yeux, défend son péché, et le nomme par un nom différent, afin de ne pas avoir honte !

Car s'il reconnaissait que c'est un péché, il reconnaîtrait par conséquent qu'il est coupable. Mais son orgueil l'en empêche! Donc, pas d'objection à le vêtir des habits des agneaux, et à le nommer par un autre nom qui soit acceptable, et qui ne lui cause pas d'embarras, afin qu'il ne soit pas découvert devant les gens,et afin de se tromper lui-même, pour ne pas être découvert devant lui-même, si cela était possible.....

Ceux qui couvrent leurs péchés par les vêtements des agneaux ne se repentent pas.

Car comment se repentiraient-ils de leur péché et le quitteraient-ils, tandis qu'ils ne le comptent pas comme péché ?! Plutôt ils l'appelleraient du nom de vertu! Par cette dénomination , ils défendent leur conduite, et par conséquent ils y demeurent. Cela pourrait devenir une habitude chez eux, ou un caractère, ou un style de vie établi qu'ils ne changent pas, parce qu'ils appellent le péché par un autre nom que son vrai nom, et ils le couvrent afin de ne pas paraître !

Par cette détermination et par cette couverture, les principes et les valeurs s'ébranlent chez eux.

Le péché découvert et connu est facile à résister et à éviter. Il fatigue la conscience saine. Même si l'homme y succombe, il lui est facile de le quitter.......Cest pourquoi Satan, qui est sage dans le mal, travaille à changer les valeurs dès leurs racines.....

En appelant le péché par un autre nom, Satan entre dans une guerre de dénominations avec les hommes.

La tromperie de Satan augmenterait s'il parvenait à rendre cette dénomination une conception répandue parmi les gens; et ceci serait plus dangereux, car elle se répandrait parmi plusieurs personnes qui la répéteraient inconsciemment. Ces dénominations sont une tromperie intentionnée de la part de Satan ou de la part des fauteurs du mal. Quant au commun des hommes, le péché ici pourrait être de leur part, une ignorance qui aurait besoin d'orientation spirituelle. Ou bien ils pourraient être follement menés dans une séduction sans profondeur. Ils auraient alors besoin de force de personalité, qu'elle soit dans la pensée ou dans le comportement, afin de ne pas être attirés par le tourbillon, et afin de ne pas marcher avec le courant, quelle que soit sa direction.

Ainsi, comme résultat de la tromperie des démons et de leurs adeptes qui combattent la vertu......

........nous trouvons que la conception de beaucoup de valeurs a besoin d'être clarifiée.

C'est-à-dire que nous entrons avec ces gens dans une guerre de définitions; de telle sorte qu'il nous sera nécessaire de savoir: Quelle est la conception de ces vertus ou de ces valeurs? Qu'est-ce qu'on entend par elles? Qu'est-ce qu'elles comportent, ou quelle est la délimitation exacte de leur signification? Ceci afin qu'il n'y ait pas d'erreur évidente dans l'application que peut-être deux explications contradictoires se disputeraient en ce qui concerne une seule vertu.

Parmi les exemples de ces vertus qui ont besoin d'une définition de leur signification:

Quelle est la conception de la liberté par exemple? Quelle est la conception de la force? Quelle est est la conception de la grandeur et de la dignité? De même quelle est la signification du triomphe? Quelle est la signification de la virilité, de l'héroïsme et du courage? Quelle est la signification du succès? Quelle est la signification de l'ambition?

Toutes sont des grandes valeurs. Mais les gens diffèrent quant à ce qu'elles comportent et quant à leurs significtions; ceci en supposant la bonne intention. Par conséquent, certains tombent dans le péché par une intelligence erronnée, tandis que d'autres évitent le péché par une conception saine.

Combien de péchés se cachent sous le nom de sagesse par exemple?

L'homme tombe dans la flatterie, dans la lâcheté et dans l'hypocrisie, et il appelle cela sagesse. Il tombe dans la complaisance avec le mal, il tombe dans la marche derrière un courant général erronnée; et il appelle cela aussi sagesse. Il pourrait utiliser le mensonge, la tromperie, les moyens détournés, et considérer cela comme sagesse de sa part. Il lui suffit qu'ils l'aient fait parvenir à son but et qu'ils l'aient gardé en sécurité; comme si l'arrivisme aussi était une sagesse!

Là, il aurait erré en ce qui concerne la conception de la sagesse! Car le mal n'est pas une sagesse; et il ne tient pas de la sagesse de l'homme de perdre le royaume pour un but passager quelconque sur terre.

L'apôtre dit vrai:

"Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu" (1 Cor. 3:19).

Elle n'est pas seulement folie, elle est plutôt une cause de châtiment. "Aussi est-il écrit: Il prend les sages dans leur ruse" (1 Cor. 3:19). La "sagesse" qui devient un genre de fourberie, d'astuce, et de rouerie, n'est pas une sagesse spirituelle, éloigne-toi d'elle. Car "Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs" (Gen. 3:1). Et il était un démon.....

Jacob utilisa la sagesse humaine, et elle le fit tomber dans plusieurs péchés.

Par cette "sagesse", je veux dire par l'adresse et l'astuce, il manœuvra jusqu'à ce qu'il vola le droit d'aînesse de son frère, d'une manière dépourvue d'amour fraternel (Gen. 25: 30-34). Par la même "sagesse" il trompa son père afin de lui voler la bénédiction, au lieu que son frère la prenne (Gen. 27). Sa mère Rébecca participa avec lui en cela. Par la même "sagesse" aussi, il prit de son oncle Laban tous les petits des brebis (Gen. 30: 31-43). Spécialement à ce point, il n'était pas fidèle à son oncle Laban......C'est la même manière cauteleuse qui est lointaine de l'innocence et de la simplicité.

Combien pareil "sage" a-t-il besoin de se repentir de sa "sagesse" ?

S'il avait nommé les choses par leurs vrais noms, et s'il avait dit que c'était une rouerie, ou une astuce, ou une fourberie, ou un appui sur le bras humain, il aurait pu se repentir. Mais, qu'il la nomme "sagesse", voilà une dénomination qui couvre le péché, et qui n'aide pas à faire pénitence.

Croyez-moi, il est difficile au sage à ses propres yeux de se repentir,

parce qu'il ne voit pas de péché dans ce qu'il fait. Plutôt il voit que ses agissements montrent de l'intelligence et de la bienséance! Est-il logique que l'être humain se repente de l'intelligence et de la bienséance? Non, mais plutôt les gens vont à lui pour qu'il leur enseigne comment arriver, et comment devenir conducteur vers des voies erronnées. Plus que cela, il pourrait se vanter de sa "sagesse" que voilà, et comment il a pu employer sa raison pour obtenir ce qu'il voulait. La parole de l'Ecriture s'applique à lui:

"ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte" (Phil.3:19).

La pénitence est possible à celui dont l'âme est contrite à cause de la honte de ses péchés. Tandis que celui qui voit dans cette honte une gloire et un honneur, demeurera dans son état, satisfait de lui-même. Comme exemple de cela: le commerçant qui se vante d'avoir pu se jouer du marché et mentir; l'employé qui se vante d'avoir convaincu son chef par des raisons fabriquées qu'il lui avait soumises, et que le subterfuge avait réussi, et son chef l'avait cru. De même, celui qui se vante de pouvoir jouer n'importe quel rôle auprès de n'importe qui, et gagner la situation par son bon jeu. Ou bien comme le jeune homme qui se vante de pouvoir faire tomber n'importe quelle jeune fille, si religieuse qu'elle soit.

Comment pareil être humain pourrait-il se repentir, s'il se glorifie de ses fautes?!

Ceci me rappelle des démons qui se vantent de faire tomber les saints.

Les pharisiens dans leur rigueur littérale, se glorifiaient de ce qu'ils marchaient dans le chemin le plus difficile, et qu'ils étaient rigides avec eux-mêmes; à tel point que l'apôtre saint Paul, quand il parlait de son passé, dit: "J'ai vécu pharisien, selon la secte la plus rigide de notre religion" (Actes 26:5). Tandis que Notre-Seigneur Jésus-Christ blâma les pharisiens parce qu'ils "lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes" (Matt. 23:4). Ils ne sont pas entrés, et ils ont "empêché d'entrer ceux qui le voulaient" (Luc 11:52).

Les pharisiens se glorifiaient de leur rigueur littérale, et c'est pourquoi ils ne l'abandonnèrent point, mais plutôt ils la considéraient comme une exactitude dans les choses de la religion, et comme une rigueur dans leur religiosité. Elle avait un autre nom qui la couvrait et qui la défendait......

Tout péché pourrait de même avoir un autre nom, derrière lequel se réfugie le pécheur, afin de ne pas faire pénitence....

L'action de fumer n'apparaît pas comme meurtrière pour la santé, comme un esclavage pour la volonté¸ et comme un gaspillage de biens. Mais elle prend le nom de délice et de repos, ce qui ne fatigue pas beaucoup la conscience.

La danse prend le nom d'art, et les professionnels de la danse s'appellent les gens de l'art et les artistes. De même les dessins de nus qui scandalisent plusieurs gens, s'appellent aussi de l'art, et rien de plus...! Et pareilles choses sont très nombreuses.

Le péché d'adultère aussi se vêtit des habits des agneaux, et porte le nom d'amour. Ceux qui le commettent confondent l'amour avec la convoitise....

Le révèlement des bienfaits devant les gens pour obtenir leurs louanges, n'est pas considéré commme hypocrisie, mais il s'habille des vêtements des agneaux, et prends le nom de bon exemple, d'instruction pratique, de présentation de l'image de Dieu aux hommes...et de ne pas scandaliser les gens.

Il y a beaucoup de péchés qui se cachent sous le nom de plaisanterie et de badinage.

Un être humain se moque d'un autre, il blesse ses sentiments, et le prend comme sujet de dérision; et les autres rient de lui, sans se soucier de l'effet de tout cela sur lui....Et si vous le reprenez, il dit: "c'est une simple plaisanterie, par familiarité et par espérance!" Ainsi il appelle le manque de respect des gens plaisanterie et familiarité.....Aussi, sous le nom de plaisanterie, il pourrait mentir et appeler cela un mensonge blanc, ou une taquinerie ou une plaisanterie. Il pourrait voler, cacher, ou prendre des choses appartenant à d'autres personnes et dire: "Je plaisantais avec lui. Un jeune homme pourrait se conduire avec une jeune fille d'une façon inconvenable qui comporte des agissements sexuels, et dire: "je plaisantais avec elle." Toutes les farces inconvenables de tout genre, entrent sous la rubrique de plaisanterie et de badinage, et pourraient s'appliquer à n'importe qui, si haut placé qu'il soit. Certains s'excusent même du blasphème contre le nom de Dieu, comme étant un badinage. Tout entre sous le nom d'enjouement, de gentillesse, et de bel esprit!

Vous demandez: est-ce qu'il n'y a pas de limite à la plaisanterie? Mais vous ne trouvez pas de réponse....

D'un autre côté, la dureté se revêt aussi des habits des agneaux.

La dureté d'un père envers son fils ne paraît pas sous le nom de dureté, mais sous le nom de fermeté, et de châtiment. Le père dur lui trouve une conception spéciale dans la parole de l'Ecriture: "Il les paîtra avec une verge de fer" (Apoc. 2:27); et il oublie ce que dit le psaume: "ne me châtie pas dans ta fureur" (Ps. 6:2); et il oublie les paroles sur la compassion du père (Ps. 103).

Un père pourrait tuer sa fille pécheresse, et ne pas nommer cela un crime de meurtre, mais il l'appelle lavage et effacement de la honte, et défense de l'honneur!......simples vêtements d'agneaux pour reposer la conscience et justifier l'action.....

La persécution de celui qui a une opinion ou une croyance différente, est appelée zèle sacré.

Ainsi elle prend un autre nom dans lequel elle devient une vertu. En cela, Notre-Seigneur Jésus-Christ dit: "l'heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu" (Jean 16:2). Par cette nouvelle dénomination Saul de Tarse reposait sa conscience dans toutes les espèces de dureté qu'il faisait (Actes 26: 9-11). En cela il avait dit dans des glorifications passées de lui-même: "quant au zèle, persécuteur de l'Eglise" (Philippins 3:6).

Pareillement, plusieurs genres de colère et de nervosité pourraient prendre les noms de la défense de la vérité, de la défense de l'ordre, de la défense de la dignité. Ce sont tous des vêtements d'agneaux qui ne fatiguent pas la conscience.

La vie de débauche pourrait se cacher derrière le nom de "liberté" !

Peut-être que l'enfant prodigue, qui avait quitté la maison paternelle, avait cru qu'il pratiquait sa liberté personnelle, qu'il s'éprouvait, et qu'il expérimentait la vie. Les existentialistes, dans toutes leurs erreurs, donnent aussi comme raison ceci: la pratique de la liberté, le sentiment de l'être personnel, le sentiment de leur existence! Et sous cette appellation, ils commettent toutes les espèces de libertinage, et d'agression contre les libertés des autres. Il a dit vrai celui qui a dit: "Que de crimes ont été commis en ton nom, ô liberté !"

Plusieurs autres péchés de même se revêtent des habits des agneaux.

Une mère pourrait s'ingérer dans les affaires qui concernent sa fille nouvellement mariée d'une façon qui détruirait la maison. Elle appelle cela un amour pour sa fille, sa défense, et une sauvegarde de sa dignité......Un avocat ou un comptable pourrait mentir, et placer cela sous la rubrique des nécessités de la profession! Tandis que la profession est honnête, et cela n'existe pas parmi ses nécessités...

Le péché n'aime pas paraître par son vrai nom, parce qu'il fatigue son auteur.

Même l'hérésie dans la religion n'apparaît nullement sous le nom d'hérésie.

Mais son auteur la présente comme étant l'intelligence saine de la religion, que beaucoup ignorent. Si cette hérésie comporte une croyance à laquelle les gens n'ont pas été habitués, il appelle cela innovation! Si ceux qui tiennent aux coutumes de l'Eglise lui résistent, il dit: "est-ce que vous nous interdisez de réfléchir? Nous sommes libres de penser comme nous voulons!" Il pourrait avoir la liberté de penser, mais il n'est pas libre de répandre ses idées erronnées parmi les gens, et de s'exposer à la condamnation de l'apôtre Paul. (Gal. 1: 7,9)

Plutôt, même celui qui scandalise les autres par ses actions, ne dit pas qu'il les scandalise, mais qu'il leur apprend à vivre....!

Quant à toi, fuis les fausses dénominations et les habits des agneaux.

Aies des principes fermes et condolidés qui ne s'ébranlent pas par des dénominations nouvelles et par des conceptions non spirituelles; mais qui s'appuient premièrement sur la parole du Seigneur, et sur la "foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes" (Jude 3). Garde ta pureté. Ne te permets pas de nommer ton péché par un autre nom qui te repose la conscience d'un repos momentané et factice, tandis que tu ressents dans tes profondeurs que c'est une espèce de fuite de la responsabilité..Mais plutôt, découvre ton péché devant toi-même afin de t'en repentir, et devant Dieu afin obtenir le pardon.

Heureux celui qui découvre ses péchés et les regrette, et ne les cache pas derrière un autre nom.

Car si tu appelles ton péché par un autre nom, tu ne te repentiras pas.

L'homme quitte ce qu'il voit erronné. S'il n'était pas erronné, pourquoi donc le quitterait-il?! Ce sont des obstacles, de la part de l'ennemi qu'il emploie pour empêcher la pénitence. Par une manière de fausse compassion, il pourrait essayer de reposer l'esprit, mais il ne repose pas l'âme et ne l'aide pas à s'occuper de son éternité.

Quant à ceux qui ont des habits de brebis, ils doivent les enlever, afin que le péché paraisse dans sa réalité, très erronné, qui fait perdre à l'âme sa pureté, et qui nécessite une pénitence.

Quant aux auteurs des nouveux noms, ils ont besoin du renouvellement de leur intelligence.

Comme dit l'apôtre: "Ne vous conformez pas au siècle présent," c'est-à-dire, ne devenez pas comme sa forme, semblable à lui; "mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence" (Rom. 12:2). Cette intelligence que les dénominations mondaines et les habits des agneaux ont gâtée, travaillez à son renouvellement par l'intelligence spirituelle saine, "afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait" (Rom. 12:2).

Par ce renouvellement de l'intelligence, l'être humain peut faire pénitence.......Et quoi encore?......

 

9 . FUIS TES PECHES BIEN-AIMES et traite tes points faibles.

 

(D'après une conférence donnée à la "Grande Cathédrale", le vendredi 29 Décembre 1978, en préparation pour le commencement d'une année nouvelle.)

Le pécheur n'est pas l'homme qui tombe dans tous les péchés, et qui périt par cette chute complète qui comporte tout. Mais il suffit d'un seul péché dans lequel il tombe; ce péché souille son âme, et pourrait être la cause de sa perte; un péché qu'il aime, et qui représente son point faible.

Ce péché bien-aimé pourrait être l'obstacle entre Dieu et lui.

S'il triomphe spécialement de ce péché, il deviendra triomphant dans sa vie spirituelle. S'il est vaincu par ce péché, tous ses triomphes sur les autres péchés ne lui serviront à rien.....

Ce péché représente la porte d'entrée de Satan à son cœur et à sa volonté. Il doit triompher dans ce même champ où l'ennemi l'avait vaincu. Souvent ce point faible est le point fixe qui se répète dans toutes ses confessions, toutes les fois qu'il va confesser ses péchés.

Ce point faible nous rappelle un trou dans un bateau.

Si grand et magnifique que soit le bateau, ce trou unique pourrait être la cause de son naufrage. De même, une seule tache sur un habit, est suffisante pour le rendre sale. Une seule goutte d'encre dans un verre d'eau, le rend tout entier non potable.

Il est nécessaire que nous luttions pour réparer le trou dans le bateau, quelles que soient les autres améliorations qui s'y trouvent. De même nous travaillons à faire disparaître la tache unique de l'habit, et nous ne nous glorifions pas de ce que le reste de l'habit est propre.

Comme un élève qui a échoué en une matière de l'examen.

Quoique c'est une seule matière, il est considéré comme échoué, malgré sa réussite dans le reste des autres matières. Même s'il obtient le maximum des notes dans le reste des matières, il pourrait recommencer l'année entière à cause de son échéc dans cette seule matière. Il doit donc connaître son point faible, concentrer sur lui, et le traiter.

Ou comme un malade qui se plaint d'une maladie déterminée qui le fait souffrir.

Si sains que soient les autres systèmes de son corps, il demeurera souffrant tant que cette maladie reste. Son médecin doit se concentrer sur le traitement de la source même de la douleur. De même, c'est le cas du péché, car c'est une maladie.

Prend comme un autre exemple, un homme qui jeûne......

En jeûnant, il se défend plusieurs aliments, mais il ne peut pas spécialement se priver d'un aliment déterminé qu'il désire..Que gagne pareil homme de son jeûne, tant qu'il est faible, et ne peut pas se maîtriser dans le point où la convoitise de la nourriture le combat? Ne dirions-nous pas vrai, s'il se défendait spécialement cet aliment, il réussirait dans son jeûne et dans ses spiritualités.....tandis qu s'il échouait en cela, il échouerait en tout. Ceci nous rappelle la parole de la Bible:

"Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous" (Jac. 2:10).

Que signifie cette expression dans la parole de l'apôtre? Comment la comprendrons-nous?

Tu la comprendras par une seule question à laquelle tu as besoin de répondre, c'est: est-ce qu tu aimes Dieu, de sorte qu'il n'y ait rien qui puisse t'éloigner de Lui? S'il se trouvait quelque chose, quoique ce soit, elle serait le problème de ta vie. C'est ton point faible, ou, c'est ton péché bien-aimé qui rivalise avec Dieu dans ton cœur.

Dieu dit: "Mon enfant, donne-moi ton cœur"....Si ton cœur est ailleurs, loin de lui; là-bas sera l'unique obstacle qui empêche ta relation avec Dieu.

Il n'y avait pas plusieurs choses qui éloignaient Adam et Eve de Dieu.

Mais il y avait seulement cet arbre unique. S'ils avaient pu triompher en ce qui le concerne, leur vie aurait été devenue complète devant Dieu. Mais par leur échéc, ils perdirent toutes choses.

Triomphe donc de ton point faible que Satan connaît en toi. Comprends très bien que toutes les fois qu'il désire te vaincre, il entre à toi par cette même porte...

Plusieurs se consolent par leurs bonnes actions dont ils se rappellent, pour couvrir ce péché. Mais Dieu n'accepte pas ces couvertures.

Par exemple, le pharisien dont le point faible était qu'il se croyait juste, et qui dédaignait les autres péchés.....Il avait beaucoup de points blancs, car il donnait le dizième de tous ses biens, il jeûnait deux jours par semaine. Il était debout dans le temple et priait. Il n'était pas "comme le reste des hommes, qiui sont ravisseurs, injustes, adultères." Et malgré cela, il ne sortit pas du temple justifié (Luc 18: 9-14). Pourquoi donc? Parce que toutes ces actions n'avaient pas pu couvrir l'orgueil intérieur qui était spécialement son point faible; et dont il devait se débarrasser pour être justifié devant Dieu.

Les enfants d'Israël voulurent couvrir leurs péchés par les sacrifices et l'encens.........et par les offrandes, et par l'observation des saisons, des sabbats, des mois, des nouvelles lunes, et le reste des cérémonies et des prières....Mais Dieu n'accepta pas cela d'eux, plutôt Il leur dit:

"Qu'ai-je affaire de la mltitude de vos sacrifices? Dit l'Eternel...
Cessez d'apporter de vaines offrandes.
J'ai en horreur l'encens...
Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes;
Elles me sont à charge;
Je suis las de les supporter.
Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux;
Quand vous multipliez les prières, je n'écoute pas:
Vos mains sont pleines de sang.
Lavez-vous, purifiez-vous,
Otez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions"
(Esaïe 1: 11-16).

Voilà le point demandé, où se trouve l'origine du mal, et non pas les cérémonies et les pratiques.

Le péché n'est pas effacé par d'autres actions justes, mais par la pénitence.

Pour cela, ne te perds pas en chemin, là où se trouve ton péché, combats-le, et résiste à lui....et ne dis pas: je jeûnerai deux jours, ou je donnerai mes biens aux pauvres...Tout cela ne sera pas accepté de toi, si tu demeures à garder le péché dans ton cœur.....Mais plutôt, confronte franchement la réalité de ton âme; et profite des leçons des histoires de l'Ecriture Sainte pour ta vie.

Prends comme exemple: l'histoire du jeune homme riche

(Matt. 19: 16-22).

Il était un homme qui se préoccupait de son éternité, et il demandait: que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle?" Il observait les commandements du Seigneur depuis son enfance. Mais il y avait un seul point faible en lui, c'était l'amour des biens.

Le Christ concentra spécialement sur ce point faible.

Il lui dit: "Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel." Là, le Seigneur mit la main sur la blessure qui faisait souffrir ce jeune homme. Alors, il "s'en alla tout triste; car il avait de grands biens."

Le Seigneur mit sa main aussi sur la blessure qui fatiguait Job.

Le juste Job était "un homme intègre et droit," comme en témoignait le Seigneur; et il n'y avait "personne comme lui sur la terre" (Job 1:8). Il avait beaucoup pitié des pauvres, il délivrait les faibles de ceux qui étaient injustes envers eux. Il était l'œil de l'aveugle, et le pied du boiteux" (Job 29;15). En somme, il était un homme juste. Quel était donc son point faible?

Il était juste, et "il se regardait comme juste," alors la justice personnelle le fatiguait (Job 32:1).

Ainsi le Seigneur le dépouilla de tout: de ses enfants et de sa richesse, de sa santé et de sa dignité, et du respect des gens pour lui. Il ne lui laissa rien. Job entra en discussion avec Dieu, et finalement il dit: "j'ai parlé, sans le comprendre, de merveilles qui me dépassent et que je ne conçois pas...Je t'interrogerai, et tu m'instruiras.C'est pourquoi je me condamne et je me repens dans la poussière et sur la cendre" (Job 42: 3-6). Quand Job fut arrivé à la poussière et à la cendre, il se débarrassa de sa justice personnelle, et Dieu leva de lui son épreuve. Il devint plus parfait qu'il ne l'était. Il triompha aussi du point faible.

Balaam était un prophète; et il avait un point faible qui le perdit.

Le Seigneur lui apparut et lui parla (Nom. 22:12). Quand Balak lui demanda de maudire le peuple, il dit: 'Je dirai les paroles que Dieu mettra dans ma bouche" (Nom. 22:38). Il construisit sept autels, et il offrit sept sacrifices. "L'Eternel mit des paroles dans la bouche de Balaam" (Nom. 23:5)....Il prononça des bonnes paroles, et il prophétisa des prophéties sur Notre-Seigneur Jésus-Christ:

"Parole de Balaam, fils de Béor...
Parole de celui qui entend des paroles de Dieu.
De celui qui voit la vision du Tout-Puissant,
De celui qui se prosterne et dont les yeux s'ouvrent.....
Je le vois, mais non maintenant,
Je le contemple, mais non de près.
Un astre sort de Jacob,
Un sceptre s'élève d'Israël...."
(Nom. 24: 3,4,14-17).

Puis Balaam succomba par son point faible, son amour des biens, et l'Ecriture dit de l'égarement de Balaam, qu'il était une tragédie...

Solomon succomba par un point faible, c'était l'amour des femmes et la complaisance avec elles.

Il était l'homme le plus sage sur cette terre, d'une sagesse qui venait de Dieu lui-même. Dieu lui était apparu deux fois et lui avait parlé. C'est lui qui avait construit le temple, et avait béni le peuple. Il avait écrit plusieurs livres de la Sainte Bible. Pourtant, il y avait en lui un seul point faible, c'était l'amour des femmes. Il se maria à des étrangères; et ce seul péché l'entraîna à la chute, et son cœur fut incliné vers les dieux de ses épouses. (1 Rois: 11).

Le vaillant Samson, le consacré de Dieu, celui qui avait été saisi par l'Esprit du Seigneur qui le guidait, succomba par ce même unique point faible.

Le temps nous manquerait si nous parlions des points faibles qui harcelèrent les prophètes.

Abraham, le père des pères, était juste et parfait en toutes choses. Mais il se trouvait en lui un point faible, c'était la peur; et par la peur il tomba dans des péchés (Gen. 12:20).

Pierre, l'apôtre du Seigneur, était un grand saint. Mais il y avait en lui un point faible, c'était la témérité. De même le point faible chez Thomas l'apôtre était le doute. Le point faible qui fatigua notre père Jacob, le père des pères, était l'appui sur les stratagèmes humains.

Un seul point faible fut la cause de la perte de certains pécheurs.

Le péché d'envie perdit Caïn, et le conduisit au meurtre de son frère.

Le seul péché d'orgueil fit tomber plusieurs; et de même le péché d'adultère.

Un homme pourrait avoir plusieurs vertus et tomber, parce qu'il ne maîtrise pas sa langue; comme dit l'Ecriture: "Par tes paroles, tu es justifié, et par tes paroles, tu es condamné.

L'obstination pourrait faire tomber un autre.

Le seul péché d'orgueil fit tomber Satan.

C'est le seul péché dont l'Ecriture parle dans l'histoire de la chute des démons, comme le raconte le prophète Isaïe (Isaïe 14: 13-14). Ensuite le péché d'envie entra en lui, puis le mensonge, puis les péchés se multiplièrent. Mais tout cela vint après le péché d'orgueil qui le fit tomber de sa pureté angélique.

De même les hérétiques: chacun d'eux a sa propre chute.

Ne croyez pas que toutes les doctrines des hérétiques étaient des hérésies, ou que toutes leurs paroles étaient anathèmes à la religion. Parmi eux se trouvaient ceux qui avaient des homélies profondes, comme Tertullien qui tomba dans l'hérésie des Montanistes et devint leur chef, et comme Eustache qui était l'un des plus spirituels des moines de Constantinople, et puis il tomba dans son hérésie.

C'est un seul point qui fit périr chacun de ceux-ci; et les exemples sont nombreux.

Chaque être humain a son point faible spécial, qui cause sa chute.

Contemple, quel est le point faible qui est en toi, et quel est ton péché préféré par lequel tu succombes, et devant lequel ta résistance faiblit.

Dans ta pénitence, concentre sur ce point toute ta lutte, toutes tes prières, et tout ce que tu prends du secours de la grâce. Si tu en triomphes, le démon craindra dorénavant de te combattre en ce point. En quittant ce péché que tu aimes, tu exprimes que c'est ton amour pour Dieu qui gouverne ta vie, et non pas ton amour pour tes convoitises...

Garde-toi de conserver ce péché préféré et de dire au Seigneur:

"Je vous aime, Seigneur, de tout mon cœur. Mais laissez-moi ce seul point."

Cette parole montrerait que tu n'aimes pas Dieu de tout ton cœur; car il se trouve un concurrent à lui, dans ton cœur; c'est ce péché même. Tu l'aimes plus que tu aimes Dieu.

C'est comme si Dieu te disait: "maintenant, le véritable champ dans lequel tu dois combattre est devenu clair devant toi, c'est ce point même.

Le démon ne te combat pas dans tous les péchés, mais il t'éprouve d'abord.

Il passe sur ton terrain et le tâte, et il connaît les côtés faibles qui s'y trouvent. En toute intelligence, il sait dans quel péché te combattre, et dans quel péché tu tomberais le plus facilement et tu lui obéirais le plus.

Tu dois être franc avec toi-même, et t'examiner pour savoir d'où tu succombes. Si tu ne peux pas fuir et éviter les scandales, prend spécialement garde à ce point, avec toute précaution. Demande au Seigneur le secours afin qu'Il se tienne avec toi dans tes guerres.

Ne projette pas pour toi-même un long programme spirituel afin d'y marcher.

Mais concentre-toi sur le champ essentiel, soit par la fuite, soit par les combats.

Concentre sur les points qui troublent la pureté de ton cœur et la sérénité de ton âme; et qui furent un champ de défaite pour toi dans le passé. Prends une leçon du prophète David pour ta lutte.

Ne dis pas: "j'ai triomphé du vaillant Goliath, et je l'ai vaincu; et j'ai triomphé de l'ours et du lion, et je leur ai arraché la proie. De même j'étais triomphant durant ma poursuite par Saul. Je l'ai toléré, et j'ai trionphé de moi-même."....Ne dis pas cela, mais dis: "mon champ de bataille c'est Bethsabée. Là-bas je dois triompher."

Que le Seigneur soit avec toi.

OCCUPE-TOI DE TON ETERNITE  et calcule la dépense

 

(D'après deux conférences: la première (le long chemin) fut donnée au symposium des "Amis" à l'église de saint Marc à Choubra le 24 Février 1963; et la deuxième (le calcul de la dépense) fut donnée à la "Grande Cathédrale" le 31 Octobre 1969.)

 

Mes frères, notre chemin spirituel est un long chemin. Toute la vie ne lui suffit pas.

Nous devons très bien savoir: qu'est-ce qui est requis de nous? Est-ce que nous marchons sur le chemin, et y avançons-nous pas à pas, chaque jour, vers le but?.......ou bien n'avons-nous pas encore commencé? Ou bien avons-nous marché quelques pas, puis nous nous sommes arrêtés? Ainsi, dès à présent, calculons la dépense, en veillant sur le salut de nos âmes....

Ce qui est requis de nous n'est pas la simple foi, mais la vie de sainteté. L'apôtre dit:

"Puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints" (1 Pierre 1:15) "en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu" (2 Cor, 7:1).

Oui, elle est requise de nous cette "sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur" (Héb. 12:14).

Pourtant, cette sanctification n'est pas la fin de la course; mais si nous l'atteignons, il faudra que nous y grandissions.....Jusqu'à quelle limite grandirions-nous? ...Nous grandirions jusqu'à ce que nous arrivions à la perfection, d'après le commandement du Seigneur qui dit:

"Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait"

(Matt. 5:48).

Est-ce que nous avons atteint cette sanctification et cette perfection? On sait que la perfection relative est de plusieurs degrés...dans lesquels tous ceux qui sont parfaits parmi nous, marchent vers le but. (Philippins 3: 14-15). Jusqu'à quelle limite marchent-ils?..Jusqu'à la limite dont dit l'apôtre:

".....en sorte que vous soyez remplis jusqu'à la plénitude de Dieu" (Eph. 3:19).

Croyez-moi, je m'étais arrêté ébahi devant cette expression, quand je la lisais pour la première fois...! Ensuite, je repris la lecture, et voilà que l'apôtre dit: "afin qu'étant enracinés et fondés dans l'amour, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l'amour de Christ qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu'à la plénitude de Dieu" (Eph. 3: 17-19).

Là, je me tais...car qu'est-ce que je puis dire? Mais je me rappelle que l'apôtre ne nous demande pas seulement de marcher selon l'Esprit (Rom.8:1), mais il dit:

"Soyez remplis de l'Esprit" (Eph. 5:18).

Quelle est l'essence de cette plénitude par l'Esprit? O Seigneur, je ne sais pas....Est-ce que cela signifie simplement que rien dans notre être ne soit vide de l'Esprit, mais plutôt que cette plénitude englobe tout notre être...?

Si cela nous arrivait, comment agirions-nous en ce temps? L'Apôtre dit que nous sommes requis de marcher de la même manière que le Christ, quand Il marchait sur la terre dans son Incarnation.

"Celui qui dit qu'il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même" (1 Jean 2:6).

Qui peut cela, quoiqu'il essaye?!

En vérité, comme elles sont belles ces hauteurs vers lesquelles l'Esprit veut nous conduire, afin que nous soyions "l'image et la ressemblance de Dieu" (Gen. 1: 26-27).

C'est un état de développement continu, qui ne s'arrête à aucune limite.

Un jour, j'avais dit qu'il ressemblait à celui qui court derrière l'horizon.

L'homme regarde l'horizon, et le voit là-bas au bout du chemin. Il va au bout du chemin, et il voit l'horizon à la montagne, où le ciel paraît toucher la terre...Il va à la montagne, et il voit l'horizon, loin, à la mer. Il va à la mer, et il le voit loin....sans limite........Ainsi est la vie de perfection.

C'est pourquoi les saints disaient qu'ils étaient des pécheurs.

Nous lisons sur les pères des déserts, qui s'étaient beaucoup élevés dans la vie de l'âme; et nous voyons qu'ils s'asseyaient dans leurs cellules et pleuraient leurs péchés....Même les saints apôtres parlaient de leurs péchés. L'un des exemples les plus frappants de ceci, serait la parole de l'apôtre Paul: "les pécheurs, dont je suis le premier" (1 Tim. 1:15). Si l'apôtre Paul était le premier pécheur, que dirions-nous de nous-mêmes?!

L'exemple de l'apôtre Paul nous rend très mortifié.

L'apôtre Paul qui a travaillé plus que tous les apôtres, (1 Cor. 15:10), qui a prêché dans de nombreux pays, qui a écrit quatorze épîtres pour nous, qui a fait des miracles et des merveilles étonnantes....à qui, il a "été mis une écharde dans la chair," à cause du grand nombre de révélations, pour qu'il ne soit pas enflé d'orgueil (2 Cor. 12:7). Paul qui monta au troisième ciel et "entendit des paroles ineffables" (2 Cor. 12:4); ce Paul dit de lui-même: "Ce n'est pas que j'ai déjà remporté le prix...mais je cours, pour tâcher de le saisir; mais je fais une chose.." (Philipp. 3: 12-13). Et qu'est-ce que vous faites? Il répond:

"oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant" (Phil.3:13).

Il se porte vers l'avant!! Vers où? Y a-t-il plus que le troisième ciel? Plus que cette vie pleine de prédication, de sainteté et de miracles?!..Si Paul, malgré tout ce qu'il avait atteint, disait: "je cours vers le but" (Phil. 3:14); que dirions-nous, nous qui n'avons rien atteint de ce que ce grand saint avait atteint?!

Nous n'avons pas encore marché dans l'amour de Dieu, ni même dans son obéissance. Nous ne nous sommes pas comportés comme des enfants aimants, ni même comme des esclaves fidèles et dévoués...

Plutôt, nous ne sommes pas arrivés au degré de "serviteurs inutiles".

Voici le Seigneur qui dit: "quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles" (Luc 17:10). Car nous sommes encore dans les limites des commandements, nous ne nous sommes pas encore élevés au-dessus de la loi, au degré de l'amour....l'amour qui sacrifie toutes choses......qui renonce à toutes les choses et "les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ". (Phil. 3:8).

Si telle est la condition de celui qui s'arrête à la limite de l'exécution du commandement.......que dirait-on à propos de celui qui pèche et qui désobéit au commandement?! Il n'est pas du tout un serviteur de Dieu, ni bon serviteur, ni serviteur inutile. Il est plutôt rebelle à Dieu, et serviteur du diable....

Je te dis cela, afin que tu te connaisses toi-même, et que tu saches quelle est l'étape que tu as déjà parcourue sur le chemin vers Dieu....de crainte que tu ne te crois être déjà arrivé, si tu récites deux psaumes!! Donc, sache où tu es, mon frère, et occupe-toi du salut de ton âme.

Tu n'as qu'une seule âme. Tu n'en possèdes pas une autre. Si tu la gagnes, tu gagneras toutes choses. Si tu la perds, tu perdras toutes choses. Car qu'est-ce que tu pourrais prendre du monde, en échange de ton âme? Voici le Seigneur qui dit son expression éternelle:

"que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perdait son âme?" (Matt. 16:26).

Assis-toi donc avec toi-même. Examine bien ta vie: est-ce que tu marches dans le chemin ou non? Est-ce que tu es prudent pour ton éternité? ou bien as-tu perdu ton âme...et as-tu perdu tes jours que tu devais utiliser pour la connaissance de Dieu, et pour son amour, et pour le développement spirituel, afin de parvenir au but pour lequel le Christ t'a saisi.

Mon frère, le chemin est long devant toi, et tu n'as pas encore commencé.

Le chemin commence par la crainte, car "Le commencement de la sagesse, c'est la crainte de l'éternel" (Prov. 9:10). La crainte conduit par degrés à l'amour....Mais jusqu'à présent tu n'es pas arrivé à la crainte de Dieu, parce que tu n'as pas cessé de désobéir à ses commandements....Quand est-ce que donc tu arriveras à l'amour?!

Tu ne peux arriver à Dieu que si tu marches selon l'Esprit. Si tu marches selon l'Esprit, les fruits de l'Esprit paraîtront dans ta vie.

Les fruits de l'Esprit constituent un long programme, que l'apôtre Paul a expliqué.

Il dit: "Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bégninité, la fidélité, la douceur, la tempérance" (Gal. 5:22).

L'apôtre a expliqué en détail l'amour qui est le premier de ces fruits, dans (1Cor. 13), et il lui donna quatorze marques. Es-tu arrivé à l'une d'elles?..

Ensuite, que dire de la prière, et de ses détails, de la prière continue, de la contemplation, et de tous les moyens spirituels....des guerres des démons et comment les vaincre?....

Je ne veux pas allourdir le poids sur toi en parlant des détails de la vie spirituelle, parce que je t'en parlerai tous, si Dieu veut, dans un grand livre qui s'appelle "les Monuments de la Voie Spirituelle"....Mais maintenant, tout ce que je te conseille, c'est de commencer par le premier pas dans ta relation avec Dieu: car si tu ne commences pas par le premier pas, comment arriveras-tu?!

Le point de départ de la relation avec Dieu, c'est la pénitence.

Par elle, tu peux te réconcilier avec Dieu, et revenir à Lui; c'est-à-dire que tu te transportes de l'extérieur du cercle à l'intérieur. Ensuite la grâce te portera et te fera traverser les degrés du chemin. Ainsi tu es transporté du pas de la pénitence à la pureté, à la sainteté, à la perfection relative, au développement dans cette perfection....

Si tu veux commencer le chemin, et faire un pas vers la pénitence, mets devant toi cette règle:

 

ACQUIERS L'AMOUR DE DIEU  afin de chasser hors de toi l'amour du péché.

 

(D'après une conférence intitulée "l'Amour et non les pratiques", donnée à la "Grande Cathédrale" le vendredi 11 Octobre 1977.)

 

L'homme ne peut pas vivre dans un vide sentimental.

Ou bien il remplit son cœur de l'amour de Dieu, ou bien ce cœur s'emplit de l'amour du monde et de la chair; et "l'amour du monde est inimitié contre Dieu" (Jac. 4:4).

Un autre point: C'est que l'amour de Dieu est plus fort et plus profond que n'importe quel autre amour. C'est pourquoi, s'il entre dans ton cœur, nécessairement, il en chassera toutes les autres convoitises. Un saint a dit vrai que:

"la pénitence est l'échange d'une convoitise contre une autre.

C'est-à-dire qu'après avoir convoité le monde, la chair, et le péché, toutes tes comvoitises deviennent spirituelles, et se concentrent sur Dieu et la vie avec Lui. Que ton cœur ne soit donc pas vide de l'amour de Dieu et de son royaume, de crainte que ne l'habite l'amour du péché. Garde cette balance, saine dans ton cœur. Ne fais pas pencher la balance du côté du monde, par de nombreuses influences de la vue, de l'ouïe, de la lecture, et des fréquentations scandaleuses.....Mais utilise vigoureusement tous les moyens spirituels qui te sont accessibles, et qui appronfondissent l'amour de Dieu dans ton intelligence.

Sois confiant que le péché ne peut pas entrer dans un cœur qui aime Dieu.

Nous n'entendons pas par l'être humain qui aime Dieu, simplement celui qui pratique les moyens spirituels comme la prière, le jeûne, la lecture spirituelle, l'assistance à l'Eglise, la confession et la communion. Mais ce qui nous importe avant tout, c'est qu'un amour intérieur dans le cœur soit à l'origine de ces moyens spirituels.

Car la religion c'est l'amour: l'amour de Dieu, l'amour du bien, l'amour d'autrui.

Si cet amour n'existe pas, le cœur s'attiédit, et il perd la flamme spirituelle qu'il a reçue de l'Esprit de Dieu, au jour quand il l'a connu....

La tiédeur pourrait évoluer en péché, quels que soient les services que cette personne rend à l'Eglise, et quelque soit son potentiel d'énergie et de mouvement.

Sans l'amour de Dieu en toi, tu ne peux pas faire pénitence.

Même si tu quittais le péché, tu ne l'abandonnerais pas vraiment par pureté de cœur. Mais cela pourrait être des simples formalités extérieures apparemment en vue d'une réconciliation avec Dieu, ou bien par crainte de son courroux et de sa punition..

Comme un homme qui craint que Dieu ne le punisse, et qui craint que le péché ne le fasse entrer en enfer; et, pour ne pas être exposé au châtiment de Dieu, il entre en religion, et il appelle cela piété.

Par cette crainte, il pourrait s'éloigner des péchés actuels, mais le péché ne s'éloigne pas de son cœur...

Le cœur demeure ébranlé, à droite et à gauche, et ne se raffermit que par l'amour.

La pénitence est donc, le transfert des sentiments du cœur par l'amour vers Dieu. Toutes les pratiques spirituelles, comme la prière et le jeûne ne tiennent pas d'elles-mêmes, mais elles sont adhérentes à cet amour. La prière sans l'amour de Dieu, n'est pas une prière réelle; de même le jeûne, et de même l'assistance à l'Eglise et la communion.

Tu pries en disant: "Mon âme a soif de toi.....J'élèverai mes mains en ton nom. Mon âme sera rassasiée comme de mets gras et succulents" (Ps.63)."Combien j'aime ta loi! Elle est tout le jour l'objet de ma méditation" (Ps. 119).

Tu lis dans la Bible, et tu dis: "J'ai trouvé ta parole comme le miel et je l'ai mangée." Tu vas à l'Eglise et tu dis: "Que tes demeures sont aimables, Eternel des armées! Mon âme soupire et languit après les parvis de l'Eternel" (PS. 84: 2-3)

Par ces sentiments, tu trouveras du plaisir dans la pénitence, et ta pénitence continuera et se raffermira.

Mais si cet amour ne se trouve pas en toi, même si tu quittes le péché, il lui sera très facile de te combattre pour que tu lui retournes..Pourquoi? ...Parce que tu n'as pas trouvé ta satisfaction dans la vie avec Dieu. Tu n'as pas trouvé dans la vie de pénitence, ce qui remplit ton cœur, et qui remplit tes émotions et tes sentiments, et ce qui te garde de solliciter l'amour de l'extérieur.

Je sais que tu veux te repentir, autrement ce livre n'aurait pas été entre tes mains à présent.....Plutôt, peut-être tu crois de fait avoir commencé la pénitence , parce que tu pratiques des moyens spirituels, et pourtant:

Tu pries et tu jeûnes.....et tu ne ressens pas que l'amour du péché s'est séparé de toi!

Pourquoi donc?....Nous croyons, tous, aux bienfaits des moyens spirituels, mais à condition que nous les pratiquions d'une manière spirituelle.....Si tu pries et jeûnes et lis la Bible, et trouves en cela une satisfaction spirituelle, un plaisir, une consolation et une joie, et tout cela te conduit à l'approfondissement de ton amour pour Dieu....c'est alors que tu marcheras sur le chemin; et quiconque marche sur le chemin arrivera.

Si tu ne vis pas dans la pénitence avec cet amour, tu seras égaré....

Donc, il est nécessaire d'acquérir l'amour de Dieu, qui peut chasser de ton cœur l'amour du péché. Il t'est nécessaire de connaître le Christ, afin que tu puisses laisser ta cruche auprès du puits. (Jean 4).

Si tu n'as pas cet amour, demande-le dans ta prière en toute instance.....C'est une prière que tu dis en tout temps, de tout ton cœur, de toute ta pensée, et du plus profond de ton être:

"Donnez-moi, Seigneur, que je vous aime.

Extirpez de mon cœur l'amour du péché, et donnez-moi votre amour.... "

Cherche tous les moyens qui t'aident à aimer Dieu....

Toute lecture ne t'est pas utile. Mais il y a des lectures spirituelles qui influent beaucoup sur ton cœur, qui touchent tes sentiments, et qui te poussent vers l'amour de Dieu......De même, il y a des hymnes déterminés qui enflamment les sentiments spirituels. Il y a des endroits sacrés qui t'influencent, des personnes qui aiment Dieu, lesquels tu vois et tu aimes Dieu comme eux....Adhère de toute ta force à tout cela, et à tout ce qui lui ressemble.

Eloigne-toi de toute chose par laquelle tu éloignes l'amour de Dieu de ton cœur.

Garde prudemment cet amour; car c'est lui qui chassera de toi le péché. Plus l'amour de Dieu augmente en toi, plus le péché sera répugnant à ton cœur; ton cœur sera dégoûté du péché, et regrettera ses premiers jours qu'il avait vécu dans le péché. Ainsi Dieu t'aurait donné un nouveau cœur....un cœur qui aime Dieu, un cœur tout autre que l'ancien.

Par ce cœur qui aime Dieu, tu adoreras joyeusement Dieu, et tu ne trouveras pas de difficulté à observer ses commandements; mais plutôt du chanteras avec saint Jean disant:

"Car l'amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles" (1 Jean 5:3).

Pourquoi ne sont-ils pas pénibles? Parce que tu vis joyeusement en eux, avec amour, sans conflit intérieur qui te fatigue. Car tu ne vois pas dans tes membres "une autre loi, qui lutte contre la loi de" ton "entendement, et qui" te "rend captif de la loi du péché" (Rom 7:23).

L'être humain qui aime Dieu, trouve du plaisir à observer ses commandements

et il trouve du plaisir à faire ce qui plaît à Dieu. Il ne se permets jamais de l'irriter. Comme celui qui aime son père et sa mère, et trouve du plaisir à les satisfaire, à gagner leur bénédiction et leur contentement, et ne se permets point de les contrarier en rien.

Si tu arrives à ce sentiment, tu pourras facilement faire pénitence.

Mais sans l'amour de Dieu, tu trouveras la pénitence difficile et lourde; et tu ne ressentiras pas le désir de quitter le péché, car il n'existe pas un amour plus grand pour le remplacer.

Cherche donc cet amour plus profond. Marche dans tous les moyens qui te conduisent vers lui. Et alors, tu ne trouveras pas la pénitence difficile, et tu ne trouveras pas le commandement lourd.

Mais quand est-ce que tu trouveras la pénitence, difficile, et le commandement, lourd?

Tu les trouveras ainsi, si l'amour de Dieu n'est pas complet dans ton cœur, ou si tu n'es pas encore arrivé à quelque peu de cet amour.....et aussi quand ton amour pour le bien n'est pas complet, ou si tu n'es pas encore arrivé à cet amour.

C'est pourquoi tu luttes contre un amour contraire qui est en toi, quand tu essayes de faire pénitence. Tu forces ta volonté, ton cœur et tes sentiments...et tu essayes de fuir des images iniques qui sont établies dans ton subconscient et dans ta mémoire, et qui t'attirent vers le bas, loin de Dieu.

Mais si tu aimais Dieu, alors tu ne pourrais pas pécher, et le malin ne te toucherait pas. (1 Jean 3:9 , 5:18).

Alors le commandement ne sera pas lourd, mais c'est le péché qui sera lourd.

C'est le péché qui deviendra difficile. Quelle que soit l'épreuve de l'ennemi pour faire pression sur ta volonté, tu résistera, et tu refusera de pécher, et tu dira de tout ton cœur: "Comment ferais-je un aussi grand mal et pécherais-je contre Dieu?" (Gen. 39:9). Tu trouveras que les commandements de Dieu "réjouissent le cœur......et éclairent les yeux" (Ps. 19:9).

La pénitence deviendra facile pour toi, et tu atteindras par elle la pureté du cœur.

Mais peut-être demanderais-tu: comment pourrais-je arriver à cet amour de Dieu, qui chasse de moi l'amour du péché?....

Il y a des moyens qui te conduisent à l'amour de Dieu. En voici:

Lis beaucoup les vies des saints qui ont aimé Dieu de tout leur cœur, et qui ont tout sacriifié pour Lui, et ont perdu toute chose "à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ"....et afin d'être trouvés en Lui. (Phil. 3: 8-9).......

Lis beaucoup de livres profonds qui traitent de la vertu, pour provoquer l'amour du bien dans ton cœur, et alors tu quittera ton état....

Lis des histoires de pénitence et de retour à Dieu, car elles sont très émouvantes, et utiles pour toi......

Rappelle-toi de la mort, du jugement, et du royaume éternel, afin de ressentir la futilité des péchés qui te combattent, plutôt aussi la futilité du monde entier.....

Souviens-toi combien Dieu t'a aimé toute ta vie, et a bien agi envers toi; car ces mémoires sont douces et provoquent en toi les sentiments d'amour et de reconnaissance envers Dieu, et alors tu l'aimeras car Il t'a aimé d'abord.....

Que dirai-je? Puisses-tu tourner les pages de ce livre, et relire ce qui est écrit à propos des motifs de la pénitence..

Pourtant, pour arriver à la pénitence, tu dois lutter avec Dieu, afin qu'il te donne son amour, qu'il te donne un cœur nouveau qui l'aime. Comment cela?

 

12 . LUTTE AVEC DIEU  et prend son secours.

 

(D'après deux conférences qui sont la deuxième partie de la série: "le Réveil Spirituel", données le 13 Novembre 1970 et le 20 Novembre 1970, et une troisième conférence sur "la Lutte avec Dieu" en date du 28 Mars 1975, et une quatrième conférence sur "la Vie de Triomphe, et la Guerre de Dieu" en date du 6 Avril 1979; toutes données à la "Grande Cathédrale".)

 

Tu veux faire pénitence et triompher de tes péchés. Tu fais bien. Mais garde cette règle importante devant toi:

La victoire sur le péché n'est pas simplement une action humaine.

1. Premièrement, parce que le péché est puissant. Il a cette force par laquelle il "a fait tomber beaucoup de victimes" (Prov. 7:26), et ils sont forts, tous ceux qu'il a tués.

Est-ce que ce péché qui a fait tomber Adam, Samson, David, et Solomon, tu pourrais le combattre toi, seul, sans l'aide de Dieu?! Imposible....

2. Ce péché a pris un pouvoir sur toi, quand il t'a antérieurement fait tomber.

3. Il ne se borne pas à la guerre extérieure, car il trouve une réponse dans ton intérieur, ce qui rend la guerre double.

4. Voici l'enseignement de l'Ecriture qui dit: "Si l'Eternel ne garde pas la ville, celui qui la garde veille en vain" (Ps. 127:1). Plutôt, voici la parole du Christ lui-même:

"sans moi, vous ne pouvez rien faire" (Jean. 15:5).

5. Souvent tu échoues dans toute action que tu fais, seul, sans que Dieu participe avec toi. Même si tu réussissais, tu l'attribuerais à toi-même, et la vaine gloire de combattrait; tu croirais que tu aurais triomphé par ta force.

On sait que l'humilité est l'une des armes puissantes par lesquelles les démons sont vaincus. Saint Antoine l'utilisait quand il leur disait: "Je ne suis pas assez fort pour combattre le plus petit d'entre vous." Puis il s'écriait vers Dieu en disant: "Délivrez-moi, Seigneur, de ceux-là qui croient que je suis quelque chose.....

6. Tes expériences passées ont démontré ton échec à faire pénitence par ton effort.

Combien de fois as-tu essayé de te relever, et tu es retombé une autre fois? Combien de fois as-tu promis à Dieu de faire pénitence? Tu as fait des promesses, et tu as dit, avec détermination, que tu ne commettrais plus ce péché une autre fois. Même, parfois, tu demandais des malheurs pour toi-même en disant: "Seigneur, rendez-moi malade si je fais cela une autre fois." Tu disais cela, comme si cela était entre tes mains, et que tu pouvais. Je te conseille, au lieu de dire: "je vous promets, Seigneur, de faire pénitence";

il est plus convenable pour toi de dire au Seigneur: "Fais-moi revenir, et je reviendrai" (Jér. 31:18).

Demande-lui la pénitence comme une bonne donation de chez Lui; car lui-même a promis cela, et a dit:

"Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau......

Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai que vous suiviez mes ordonnances" (Ez. 36: 26-27).

(voir le chapître: "un cœur nouveau", dans le livre: "Comment commencer une année nouvelle".......pages 27 à 40.)

Tiens donc, à sa promesse sacrée, et demande-lui de te gratifier de cette pénitence, et de te donner ce cœur nouveau, et de te faire marcher selon ses commandements......

C'est ce que l'Eglise nous apprend dans les prières des heures.

Ne disons-nous pas dans le psaume 51: "Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur; lave-moi,et je serai plus blanc que la neige" (Ps. 51:9).

Donc, c'est Dieu qui te lavera et tu seras blanc, et non pas toi qui peux te laver toi-même....Dans beaucoup de psaumes, nous disons: "Sauvez-moi, Seigneur. Gardez-moi. Enseignez-moi dans vos voies....Dans la prière de la troisième heure, nous disons:

"Purifiez-nous de toute souillure, ô Bon,et sauvez nos âmes."

Purifiez-nous de la souillure du corps et de l'âme. Transférez-nous à une marche spirituelle, afin que nous marchions selon l'Esprit, et que nous n'accomplissions pas la convoitise de la chair."

C'est ce que nous disons dans la divine messe:

"Purifiez nos esprits, nos corps et nos âmes".....

Nous répétons cette expression dans la Messe plus d'une fois........Donc, nous apprenons de l'Eglise que la pénitence, la chasteté et la pureté, ne sont pas simplement le résultat d'un effort de notre part, mais aussi nous les demandons à Dieu dans nos prières...

C'est comme si l'homme disait à Dieu: "Seigneur, je suis incapable de me purifier moi-même. Faites donc, vous-même la tâche, comme vous l'avez antérieurement promis. Levez-vous, Seigneur Dieu..Levez-vous, Seigneur, sauvez-moi, mon Dieu..."

C'est là qu'apparaît l'importance de la prière pour arriver à la pénitence.

(voir le livre "le Retour à Dieu", pages 53 à 56, le chapître intitulé: "la Prière est le Moyen de Revenir"; et aussi pages 85,86).

Saint Isaac concentre sur elle seule, au point de dire: 'Celui qui croit avoir un chemin vers la pénitence, autre que la prière, est trompé par les démons."

Quant à toi au moins, ne t'appuie pas, dans ta lutte, sur ta force, ni sur ton intelligence, ni sur ta volonté et tes exercices. Car toi seul, sans l'aide de Dieu, tu n'arriveras pas par ton propre effort à la pénitence. Dis-lui:

["Seigneur, j'ai besoin de vous, et sans vous, je ne puis rien,

J'ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien......

Et je fais le mal que je ne veux pas " (Rom. 7: 18-19).

" Je suis errant comme une brebis perdue, cherche ton seviteur;

Car je n'oublie point tes commandements" (Ps. 119: 176).

N'avez-vous pas dit:"C'est moi qui ferai paître mes brebis, c'est moi qui les ferai reposer.............Je chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui est blessée,et je fortifierai celle qui est malade." (Ez. 34: 15-16)?

Voilà que je suis égaré, bruisé, blessé, cherchez-moi, ramenez-moi,et pansez-moi.

Seigneur, je suis arrivé à un état de faiblesse et d'impuissance, dans lequel je ne puis plus vous promettre de faire pénitence; et si je vous le promettais, je pourrais manquer à ma promesse.

Je ne vous promets pas, mais je vous demande une promesse de me délivrer du péché.

N'avez-vous pas dit: "Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos." (Matt. 11:28)?

Oui, Seigneur, j'ai besoin que vous me reposiez de ce lourd fardeau.

N'avez-vous pas dit: " Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu." (Luc.19:10)?

Je suis celui qui ai besoin d'être sauvé par vous.

Non seulement d'être sauvé de la condamnation, mais d'être sauvé du péché lui-même.

On vous a donné le nom de Jésus, c'est-à-dire le Sauveur, car c'est vous qui sauvez votre peuple de ses péchés. (Matt. 1:21). Sauvez-moi donc de mes péchés. Puissé-je entendre de vous votre parole consolante disant:

"Parce que les malheureux sont opprimés et que les pauvres gémissent. Maintenant dit l'Eternel, je me lève. J'apporte le salut à ceux contre qui l'on souffle" (Ps. 12:6).]

Ainsi, mon frère, apprends la lutte avec Dieu en vue de la pénitence.

Lutte comme un naufragé qui trouve devant lui une barque de sauvetage. Lutte comme Jacob qui dit au Seigneur: "Je ne te laisserais point aller, que tu ne m'aies béni" (Gen. 32:26). Dis-lui:

"Seigneur, j'ai éprouvé mon âme, et j'ai connu sa faiblesse et son impuissance en face du péché. Il reste que vous interveniez.

Ne me blâmez pas, Seigneur, à cause de ma faiblesse. Mais délivrez-moi de cette faiblesse.

Au lieu de me condamner parce que je suis impur, purifiez-moi de cette impureté....

Vous m'avez donné des commandements pour que je les observe, donnez-moi donc, la force par laquelle j'observe ces commandements. Donnez-moi la résistance par laquelle je résiste à Satan. Donnez-moi votre amour qui chasse de mon cœur l'amour du péché."

Sois constant dans ta prière, mon frère, car c'est un moyen sûr qui conduit à la pénitence.

L'homme qui connaît la prière puissante, ne connaît pas du tout la défaite.

Il est impossible que celui qui fait intervenir le Seigneur dans ses combats et ses guerres, soit jamais vaincu.

Lutte donc, avec Dieu. Prend de Lui la force et les armes spirituelles avec lesquelles tu combats. Prend de Lui les promesses divines, le cœur nouveau, et l'âme pure. Prend de Lui la volonté et la détermination. Prend la foi avec laquelle tu combats, et la confiance que tu seras triomphant.

Sois confiant que si tu triomphais dans la prière, tu réussirais dans tous les champs de bataille. Si tu réussissais dans ta lutte avec Dieu, aucune puissance sur terre ne pourrait rien contre toi. Mais tu jouirais de la belle expression que le Seigneur dit au petit Jérémie:

"Ils te feront la guerre, mais ils ne te vaincront pas; car je suis avec toi pour te délivrer, dit l'Eternel" (Jér. 1:19).

Alors "mille tombent à ton côté, et dix mille à ta droite. Tu ne seras pas atteint.." (Ps. 91: 7).

........En vérité "l'Eternel combattra pour vous, et vous, gardez le silence" (Ex. 14:14)..

Il combattra pour vous les guerres extérieures; et il combattra pour vous les guerres intérieures dans ls cœur et la pensée. C'est pourquoi, met devant toi cette règle dans toutes tes guerres, que la victoire appartient au Seigneur.

"La victoire appartient à l'Eternel" (1 Sam. 17:47)......"car rien n'empêche l'Eternel de sauver au moyen d'un petit nombre comme d'un grand nombre (1 Sam. 14:6).

C'est pourquoi, lorsque le peuple combattit Amalek, ce n'était pas lui qui le combattait, mais c'était le Seigneur. Ainsi il a été dit: "il y aura une guerre de l'Eternel contre Amalek" (Ex. 17:16)...

De même, il y aura une guerre de l'Eternel contre tous les péchés qui triomphent de toi. C'est Lui et non pas toi, qui les vaincra. Car il a dit: "j'ai vaincu le monde" (Jean 16:33).

Ta victoire spirituelle sera donc par la seule voie du Seigneur. Tu n'arriveras pas à la pénitence, et tu ne triompheras d'aucun péché, sauf par la voie du Seigneur. Alors tu diras avec David: "L'Eternel est ma force et le sujet de mes louanges; c'est Lui qui m'a sauvé" (Ps. 118:14); et tu diras avec l'apôtre Paul:

"nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous aimés" (Rom. 8:37).

Notre victoire n'est donc pas par notre volonté, ou par notre appui sur nous-mêmes, mais par celui-là qui nous a aimés, et qui nous relève de notre chute par sa force, et "nous fait toujours triompher en Christ" par amour pour nous (2 Cor. 2:14). Comme dit l'apôtre: toujours Dieu "nous donne la victoire par Notre-Seigneur Jésus-Christ" (1 Cor. 15:57).

Ne te détourne donc pas de Lui, en concentrant en toi-même tous tes efforts pour la pénitence. Mais plutôt prend de Lui la force afin de faire pénitence, et crie avec notre maître Paul:

"je puis tout par celui qui me fortifie" (Phil. 4:13).

Donc tu peux tout par le Christ, par sa force et par son secours. Et en dehors du Christ, tu ne peux rien. Lutte donc d'abord avec Lui, avant de lutter contre le péché, comme Jacob qui lutta avec Dieu, avant d'aller à la rencontre d'Esaü. Et quand il triompha avec Dieu, Esaü devint un fardeau léger.....Tu dirais à Jacob: "vas d'abord vers Esaü." Il te répondrait: 'personne, sauf Dieu, ne peut vaincre cet homme. J'irai donc d'abord vers Dieu, et je le prendrai avec moi pour combattre Esaü...." Ainsi tu feras avec le péché.

Dis en toute humilité de cœur: "je suis plus faible que cette guerre".

"Je ne suis pas assez fort pour combattre le plus petit d'entre eux", comme dit saint Antoine. Si Barak, le chef de l'armée, disait qu'il n'irait pas à la guerre, sans que Débora, la prophétesse, aille avec lui (Juges 4:8). ....Aussi toi, seul, tu ne vaincras pas le péché, à moins que Dieu ne combatte avec toi. Dis:

Qui suis-je moi, pour me tenir seul en face des démons? Je ne suis pas apte à ce combat. Vous, Seigneur, vous êtes ma victoire. Venez et vainquez le monde dans mon cœur, comme vous l'avez auparavant vaincu.......

Vous savez tout, Seigneur. Vous connaissez ma faiblesse et ma défaite.

Vous savez que je ne possède ni volonté, ni force, ni détermination. Plutôt parfois je ne possède même pas la simple envie de faire pénitence. Je ne sais pas combattre, et je ne tiens pas en face des épreuves de l'ennemi. En somme, je ne sais pas comment faire pénitence.. Et si je savais, je ne serais pas assez fort; et si je pouvais pour une fois, je faillirais plusieurs fois.

Arrachez-moi comme "un tison arraché du feu", comme Josué (Zach. 3:2).

Celui-là qui, en vue de sa pénitence, l'ange du Seigneur se tint debout contre Satan qui lui résistait, et dit: "Que l'Eternel te réprime, Satan! Que l'Eternel te réprime...N'est-ce pas là un tison arraché du feu ?! " Puis l'ange l'arracha du feu, et le revêtit d'habits de fête (Zach. 3: 1-5).

Dieu aime cette lutte avec Lui; et ceux qui avaient lutté avec lui, dans la prière et les invocations, prirent de Lui la force....mais.......

D'aucun dirait: "J'ai beaucoup prié et je ne me suis pas repenti."

Non mon frère, car toute prière qui s'accorde avec la volonté de Dieu, est exaucée. Et la prière pour la pénitence s'accorde avec la volonté de Dieu, mais.....

1. Peut-être, tu as effectivement prié; mais non pas la prière qui sort de la profondeur du cœur, qui lutte avec Dieu, avec un vrai désir de cette pénitence, et avec la familiarité du fils avec son pére...

2. Ou bien peut-être, tu as prié, mais tu n'as pas été constant dans ta prière. Mais tu as dit des mots, puis tu t'es rapidement ennuyé! Tu n'avais pas la patience dans la prière...la prière qui demande le Seigneur et qui l'attend dans la foi; la prière avec instance qui se distingue par la lutte, l'insistance, la persévérance...comme Elie qui demanda au Seigneur, et qui répéta la prière plusieurs fois jusqu'à ce qu'il obtint la réponse à la septième fois (1 Rois 18:44). Considère Jacob qui lutta avec le Seigneur "jusqu'au lever de l'aurore" (Gen. 32:24); c'est-à-dire toute la nuit, sans se lasser...

3. Ou bien peut-être, ta prière est sans foi, et sans contrition de cœur.

4. Ou bien peut-être, l'exaucement rapide de ta prière n'est pas de ton intérêt, comme dit saint Basile:

Parfois Dieu s'attarde à exaucer notre demande, afin que nous connaissions sa valeur. Car les choses que nous obtenons facilement, peut-être que nous les perdrions facilement.

Dieu veut que tu sois humilié pour un certain temps par le péché, afin que tu connaisses la valeur d'en sortir; et afin que lorsqu' il te donne la grâce de la pénitence, tu ressentes une plus grande joie, et tu la gardes de toute ta force, parce que tu l'aurais obtenue avec beaucoup de dificulté, et après un certain temps...... Alors tu serais plus minutieux dans la pénitence, et plus prudent, et tu craindrais la chute plus.....

5. Ou bien peut-être que la raison du retard de la pénitence, c'est que Dieu veut savoir l'étendue de ton sérieux à demander la pénitence, et la portée de ta persévérance dans l'invocation.

6. Le retard de l'exaucement pourrait être à cause de toi,..car c'est toi qui ne veux pas....c'est vrai que tu demandes par ta bouche, mais ton cœur ne veut pas. C'est toi qui poses les obstacles à la pénitence. La parole de l'Ecriture convient a toi: "si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs" (Hébr. 3:7).

C'est pourquoi tu demandes le secours, tandis que tu dors et tu te relâches.

Car, l'action de Dieu pour toi, n'est pas un encouragement à la négligence et à la paresse, comme étant appuyé sur l'action de Dieu! Dieu veut que tu travailles avec Lui. Il travaille pour ta pénitence, et toi tu participes avec Lui. Il t'offre le secours, et toi, ne pose pas volontairement des obstacles, et ne laisse pas tes portes ouvertes au péché......En résumé, entre en communication avec le Saint-Esprit avec toutes tes possibilités, quelques minimes qu'elles soient.(2 Cor. 13:14)

Présente ton désir d'abord, et présente ta soumission à l'action de Dieu en toi, et présente ce que tu peux faire.

Pourtant, ne sois pas affligé; car Dieu a sauvé plusieurs qui étaient incapables de faire quoique ce soit.

Il y a des gens qui n'ont rien fait: la femme atteinte d'une perte de sang toucha avec foi le bord de son vêtement. Le Seigneur dit à celui qui avait la main sèche: "Etends ta main. Il l'étendit" (Matt. 12:13). Le Seigneur demanda à l'aveugle de naissance d'aller se laver "au réservoir de Siloé......Il y alla, se lava......." (Jean 9:7).

Mais, à part ceux-là, il y en a qui n'avaient pu rien faire, comme le paralytique qu'ils descendirent par l'ouverture du toit (Marc 2:4); comme le blessé qui était étendu sur le chemin à demi-mort, et puis le bon samaritain le porta (Luc 10:30); comme le malade de Bethséda qui demeura pendant trente-huit ans, incapable d'atteindre la guérison (Jean5:5); et de même tous ceux qui avaient des maladies incurables...

Qu'avaient fait ceux-là, qui étaient comme le paralytique et ses semblables? Rien.

Et de la même manière, tous les morts que le Christ a ressuscités....

Est-ce qu'un mort pouvait faire quelque chose pour se débarrasser de la mort? Non, indubitablement. Le pécheur est considéré comme mort..... mort par le péché (Eph. 2:5). Il passe pour être vivant, et il est mort (Apoc. 3:1). Mais s'il ne peut rien, le Christ peut le ressusciter.

C'est pourquoi, ne désespère pas et ne t'inquiète pas. Par leur symbolisme, tous ces exemples nous donnent une idée de ce que:

Dieu cherche le salut des pécheurs, ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas.

Celui-là qui peut: comme l'enfant prodigue qui peut retourner à la maison paternelle. Celui-là qui ne peut pas: comme la brebis égarée, et comme la drachme perdue. Les trois ont été mentionnés dans un seul chapître (Luc 15). Pour ceux qui ne peuvent pas, le Seigneur pose une seule condition, c'est qu'ils ne s'opposent pas à son action en vue de leur salut...

Un exemple de ceux qui ne peuvent pas: la femme stérile qui n'enfante plus. Elle symbolisait l'âme infructueuse qui ne donne pas des fruits spirituels. Dieu l'a rendue plus fertile que celle qui avait des enfants....

Plutôt, il y a des personnes que Dieu a sauvées sans qu'elles demandent......

comme Lot que Dieu, ayant accepté l'intervention d'Abraham pour lui, fit sortir de Sodome; tandis que Lot n'avait rien demandé....et quand les deux anges l'informèrent que Sodome allait être incendiée, il était lent à sortir.

L'Ecriture dit en cela: "les anges insistèrent auprès de Lot.....Et comme il tardait, les hommes le saisirent par la main, lui, sa femme et ses deux filles, car l'éternel voulait l'épargner; il l'emmenèrent, et le laissèrent hors de la ville" (Gen. 19: 15-16).

L'expression "car l'Eternel voulait l'épargner", est sans doute,une expression consolante. Dieu qui eut pitié de tous ceux-là, lui ausi, puisse-t-il être miséricordieux envers toi, et t'accorder de chez lui, la pénitence, et te conduire à elle, et ôter de ton corps le cœur de pierre, et te donner un cœur nouveau (Ez. 36:26).

Béni soit Dieu dans toutes les œuvres de son amour, et dans ses démarches pour le salut de tout le monde.

SECTION IV

LES SIGNES DE LA PENITENCE

 

 

 

1. La confession de l'erreur

2. La honte et la confusion

3. Le regret, la douleur, et les larmes

4. La contrition et l'humilité

5. La réparation des résultats de l'erreur

6. La compassion pour les pécheurs

7. D'autres sentiments

8. La chaleur spirituelle

9. La marche dans la voie de la vertu

10. La pureté

 

DES FRUITS CONVENABLES A LA PENITENCE

 

Saint Jean-Baptiste qui proclamait disant: "Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche", disait aussi: "Produisez donc du fruit digne de la repentance" (Matt. 3:8). "Produisez donc des fruits dignes de la repentance" (Luc 3:8).

C'est ce que fit aussi l'apôtre saint Paul qui prêchait à tous ceux qui étaient dans la région de la Judée, et puis aux païens "la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d'œuvres dignes de la repentance" (Actes 26:20).

La pénitence donc, n'est pas simplement une action cordiale, mais il y a des actes et des fruits qui sont dignes d'elle, et qui la signalent. Comme dit l'Ecriture: "Vous les reconnaîtrez à leurs fruits" (Matt. 7: 16, 20).

Quels sont donc ces fruits qui montrent que l'homme est repentant?

Nous aimerions les traiter un à un dans ces pages, afin que tout homme s'éprouve par eux: est-ce qu'il est pénitent ou non? Et afin qu'il sache, par eux, combien sa pénitence est véridique......

1 . La confession de l'erreur.

D'après une conférence en date du 24 Février 1968 et d'autres conférences.

La confession de l'erreur comprend quatre point importants; ce sont:

(a) La confession de l'erreur, à Dieu dans la prière.

Car le péché est foncièrement dirigé vers Dieu, comme le prophète David confessa dans le psaume 51, disant au Seigneur: "J'ai péché contre toi seul" (Ps. 51:6); et comme la confession du prophète Daniel: "Nous avons péché, nous avons commis l'iniquité, nous avons été méchants et rebelles, nous nous sommes détournés de tes commandements et de tes ordonnances" (Dan. 9:5); et comme la confession de Néhémie disant: "......moi et la maison de mon père, nous avons péché. Nous t'avons offensé, et nous n'avons pas observé les commandements, les lois, et les ordonnances que tu prescrivis à Moïse, ton serviteur" (Néh. 1: 6-7). De même aussi, le scribe Esdras confessa.

Tu as péché contre Dieu, contre son cœur compatissant, et contre sa grandeur.

Tu as péché contre le cœur aimant et compatissant qui t'a soigné, guidé, aimé, et abrité. Tu t'es éloigné de son amour, et tu as souillé son temple sacré que tu es. Tu as aimé le monde plus que lui.....Tu as méprisé sa grandeur et tu as désobéi à ses commandements. C'est pourquoi Nathan dit à David: "Pourquoi donc as-tu méprisé la parole de l'Eternel, en faisant ce qui est mal à ses yeux?" (2 Sam. 12:9).

C'est étonnant: Ils ont honte du père confesseur, et ils n'ont pas honte de Dieu!

De la même façon, l'homme a honte de commettre le péché devant les gens, et n'a pas honte de le commettre devant Dieu! David eut honte parce qu'il n'avait pas eu honte de commettre le péché devant Dieu, et c'est pourquoi il dit: "J'ai péché contre toi seul, et j'ai fait ce qui est mal à tes yeux" (Ps. 51:6). De même Daniel dit: "nous avons commis l'iniquité".....

Et pourtant Dieu nous a renvoyés vers celui-là duquel nous aurons honte.

(b) La confession au père prêtre,

en sa qualité d'intendant de Dieu, ou son serviteur; et non pas en sa qualité personnelle. Celui-là qui se confesse au prêtre, se confesse à Dieu pendant que le prêtre entend. Ceci nous rappelle la parole de Josué, fils de Nun, à Acan, fils de Carmi: "Dis-moi donc ce que tu as fait, ne me le cache point" (Josué 7:19).

La confession au prêtre est connue dans les deux testaments: l'ancien et le nouveau.

Tous ceux qui se présentèrent au baptême du prêtre Jean-Baptiste "confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain" (Matt. 3:6). Dans l'ancien testament: selon la loi, le pécheur "fera l'aveu de son péché. Puis il offrira un sacrifice de culpabilité à l'Eternel.." (Lév. 5: 5-6). Dans le nouveau testament: "Plusieurs de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu'ils avaient fait" (Actes19:18).

Le pécheur se confesse au prêtre, afin d'obtenir l'absolution, et la permission de communier.

La honte dans la confession, devant le père prêtre, est utile; elle aide à ne pas retourner au péché; car la crainte de la honte de la confession fait qu'il ne commettrait pas le péché une autre fois.....jusqu'à ce qu'il s'élèverait spirituellement, et alors il s'habituerait à avoir honte de Dieu qui le voit et l'entend pendant son péché. De même, la communion accompagnée de la honte de la confession, nous rappelle le manger de l'agneau pascal avec des herbes amères (Ex. 12:8).

La confession doit être mêlée de repentance; et elle a été appelée le mystère de la pénitence.

Ce n'est pas une liquidation d'un ancien compte, afin de commencer à ouvrir un nouveau compte! Mais c'est une pénitence, et la confession est l'un des signes de la pénitence. La confession consiste à se découvrir et se condamner. C'est pourquoi elle nécessite l'humilité et la contrition, et aussi la crainte; et pour cela il n'est pas permis qu'elle soit simplement des histoires que raconte au prêtre celui qui se confesse. De même, il ne lui est pas permis de se justifier, ou de se défendre, ou d'imputer à d'autres la responsabilité de ses fautes, ou de transformer la confession en une plainte..! Dans tout cela, la confession serait sortie de sa signification comme indice de la pénitence, et comme faisant partie des éléments de la pénitence...

Nous avons parlé de la confession à Dieu, et au père prêtre. Nous passerons au troisième genre.

(c) La confession à celui-là envers lequel tu as été fautif.

Cela afin de satisfaire son cœur envers toi, et de te réconcilier à lui; ainsi pratiquant la parole du Seigneur: "laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère" (Matt. 5;24). Et ainsi tu lui dis: "J'ai péché contre toi en ceci et en cela...pardonne-moi." Et il te pardonne ainsi pratiquant la parole de l'Ecriture: "Et s'il a péché contre toi sept fois dans un jour, et que sept fois il revienne à toi disant: "Je me repens", tu lui pardonneras" (Luc. 17:4).

Il reste le quatrième genre de confession, c'est:

(d) ta confession en toi-même que tu as été fautif.

Voilà la source de toutes les trois confessions que nous avons mentionnées, et elle les précède dans le temps. Car si tu ne reconnais pas en toi-même que tu avais péché, de quoi donc te confesserais-tu à Dieu, ou au père prêtre? Et comment te confesserais-tu à celui-là envers lequel tu avais été fautif, si tu ne ressentais pas que tu avais été fautif en quoique ce soit?.......

Il est nécessaire donc, que tu te demandes compte à toi-même, et que tu ressentes dans tes profondeurs, avec une conviction complète que tu avais péché. Car sans cela, il n'y aurait pas de pénitence, et il n'y aurait pas de confession. Saint Macaire le Grand a dit:

"Condamne-toi toi-même avant que l'on ne te condamne."

Le père des moines de Nitrie dit au saint pape Théophile: "Croyez-moi, mon père, il n'y a rien de plus magnifique pour l'homme que de se blâmer soi-même en toute chose."

Il est nécessaire, donc, d'abord que tu te condamnes toi-même à l'intérieur de ton cœur. Et cela te poussera à te condamner devant Dieu, et à te condamner devant le père prêtre.

Celui qui ne se condamne pas, ne peut pas faire pénitence.

Le publicain s'est condamné lui-même. Il s'est jugé pécheur. C'est pourquoi il a pu se tenir respectueusement debout dans le temple, présenter une pénitence, demander le pardon, et sortir justifié (Luc18:13). Tandis que le pharisien qui ne se condamnait en rien, ne trouvait dans sa vie aucune faute pour laquelle il présenterait une pénitence, ou demanderait pardon!!

Celui qui se sent être complètement sain, est-il logique qu'il aille chez le docteur, ou qu'il demande la guérison? De même, du côté spirituel: personne ne demande la pénitence, sauf celui qui confesse ses fautes.

Quand David ne ressentait pas son péché, il ne présentait pas de pénitence.

David avait péché. Il ne pensait absolument pas à ce qu'il avait fait quand il était au centre du tourbillon du péché. C'est pourquoi il ne présentait ni regret, ni pénitence. Il fallut que Dieu lui envoyât le prophète Nathan qui lui découvrit le poids et l'horreur de son péché. C'est alors que David confessa qu'il avait péché (2 Sam. 12:13). C'est seulement à partir de ce moment que l'histoire de sa pénitence commença.

Job aussi, savait qu'il était combattu par la justice personnelle.

C'est pourquoi il entra dans une longue discussion avec ses trois amis. Encore plus, ses plaintes de Dieu lui-même, devinrent nombreuses, et il dit:

"......Sachant bien que je ne suis pas coupable,

Et que nul ne peut me délivrer de ta main?" (Job 10::7).

"Il sait néanmoins quelle voie j'ai suivie;

Et s'il m'éprouvait, je sortirais comme de l'or" (Job 23:10).

C'est ainsi que Job était juste à ses propres yeux, et il fallut que Dieu lui envoyât Elihu, fils de Barakeel de Buz, pour lui découvrir son âme; et encore plus, que Dieu lui parlât et lui expliquât......jusqu'à ce que Job arriva finalement à la contrition de l'âme, et dit au Seigneur:

"Voici, je suis trop peu de chose; que te répliquerai-je?

Je mets la main sur la bouche" (Job 39:37).

Deux choses empêchent le plus la confession et la pénitence . Ce sont: les excuses et la justice personnelle.

Comme lorsque l'homme s'excuse par sa faiblesse, ou par la faiblesse de la nature humaine en général, ou par la force des guerres extérieures, ou parce qu'il a commis le péché par ignorance ou par oubli; ou qu'il a été la victime d'un autre, ou qu'il rejette la responsabilité sur autrui. Alors il accuse l'Eglise de ce qu'elle ne le guide pas, ou il accuse son père confesseur de ce qu'il ne s'occupe pas de lui, ou il reprend Dieu même parce qu'il n'a pas envoyé du secours....

Tandis que le véritable pénitant n'accuse que lui-même, en portant lui-même la honte de son péché. Il se tient debout devant Dieu, comme un coupable qui ne se justifie pas; comme ce qui arriva au larron de droite qui se confessa en disant: Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes" (Luc 23:41).

Les excuses cherchent à couvrir le péché, ou à alléger son poids.

Mais la justice personnelle est plus dangereuse, car elle nie l'existence du péché.

Elle est plus dangereuse que les excuses qui reconnaissent l'existence du péché, mais qui essayent de s'échapper de leur responsabilité, ou de la diminuer. Tandis que la justice personnelle ne voit rien qui soit erronné qui soit arrivé de sa part.

C'est pourquoi le Seigneur blâma les pharisiens, "certaines personnes se persuadant qu'elles étaient justes" (Luc 18:9), et il dit: "Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs" (Matt. 9:13). En vérité, ceux-là qui se voient justes, et dont les âmes sont belles à leurs yeux....peut-être que s'applique à eux la parole de l'Ecriture: "Il y a tel juste qui périt dans sa justice" (Eccl. 7:15). Ceux-là sont complètement loin de la pénitence.

Si vous les confrontiez avec leurs fautes, ils discuteraient beaucoup, et ne se confesseraient pas.

Le ciel n'aura pas de joie pour quatre-vingt dix-neuf de pareils justes, qui voient qu'ils "n'ont pas besoin de repentance" (Luc. 15:7). Mais le ciel se réjouira du pécheur contrit dans sa pénitence, confessant ses péchés.

Les péchés dont il se confesse sont ceux dont il se repent et demande le pardon.

Nous regrettons seulement les péchés que nous connaissons et dont nous nous confessons. Nous aurons aussi besoin de regretter les péchés que nous connaîtrons sur notre passé, quand Dieu nous les découvrira plus tard, ou ceux qui nous seront découverts à travers les lectures spirituelles et les sermons que nous entendrons, et les paroles des conducteurs et des pères. Alors nous commencerons à nous en repentir; et ainsi nous nous développerons dans notre pénitence, et nous grandirons dans notre confession de nos fautes.

Nos mesures spirituelles deviendront plus sensibles, et nos balances deviendront plus exactes.

Nous ne connaîtrons seulement pas nos fautes, mais nous sentirons encore plus, le poids et l'horreur de ces péchés. Quand le prophète David connut la profondeur de son péché, il devint profond dans sa pénitence, profond dans la contrition du cœur et dans son humilité devant Dieu....C'est pourquoi nous devons nous approfondir dans la compréhension spirituelle afin de connaître complètement notre situation.

Peut-être que plus tard nous pleurerions à cause de nos vertus dont nous nous glorifions à présent.

Nous pleurerions à cause de leur petitesse et de leur insignifiance et de la faiblesse de leur niveau, à mesure que les horizons spirituels et la vision spirituelle s'élargissent devant nous....et nous pleurerions aussi , à cause de notre glorification de nous-mêmes de nos vertus..

L'important c'est d'avoir la véritable connaissance, soit de nos fautes ou de nos défauts.

Par la confession, l'être humain mérite le pardon.

C'est selon la parole de l'apôtre saint Jean: "Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous.

Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité" (1 Jean 1: 8-9).

La confession n'est pas simplement de dire: "j'ai péché."

Acan, fils de Carmi, dit cette parole après que l'occasion avait passé (Josué 7:20); car il était resté loin de la confession tout le temps, jusqu'à ce que Dieu le désigna par son nom. Alors il fut obligé de se confesser. Et il n'obtint pas de pardon, mais toute l'assemblée le lapida.

Judas l'Iscariote dit: "J'ai péché" (Matt. 27:4), et il mourut perdu.

Pharaon, par politique et non pas par repentir, dit : "J'ai péché" (Ex.9:27). Il le répéta une autre fois et dit à Moïse et Aaron: "J'ai péché contre l'Eternel, votre Dieu et contre vous. Mais pardonne mon péché pour cette fois seulement" (Ex. 10:16). Pourtant, Pharaon périt, parce que son cœur n'était pas pénitent...

La confession que nous entendons, c'est celle qui a sa source dans la repentance.

C'est l'un des signes et l'un des éléments de la pénitence. Tandis que la confession sans repentance ne sert à rien.

Donc, tant que nous sommes dans le corps, et tant qu'il reste devant nous une occaion de faire pénitence, avant que la porte ne soit fermée, examinons-nous donc nous-mêmes, rendons-nous compte de nos péchés, confessons-les, en présentant une pénitence....et ainsi le péché sera couvert par le sang du Christ, et nous obtiendrons l'absolution de nos péchés. De même, par la voie de la direction spirituelle, nous obtiendrons une solution en vue de la marche dans le droit chemin.

La confession mêlée à la pénitence comprend l'abandon et le regret du péché.

Parmi les signes de la pénitence, il y aussi:

2 . La honte et la confusion.

Voir notre livre "le Réveil Spirituel", où il y a un chapître sur "la honte et la confusion", comme étant parmi les sentiments qui accompagnent le réveil spirituel. (pages 65à 74)

La honte et la confusion accompagnent la pénitence lorsque le pécheur ressent l'horreur du péché.

C'est comme s'il se disait: "Comment ai-je pu tomber jusqu'à ce niveau? Où était ma raison? Où était ma conscience? Quand j'ai fait cela......comment ai-je faibli? Comment me suis-je rendu? Comment ai-je oublié mon image divine et ma situation spirituelle?

Il a honte de son péché qui se tient constamment devant lui (Ps. 51).

L'image du péché le poursuit comme si elle était un fouet de feu qui enflamme sa conscience, et alors il se sent honteux de lui-même. Il pourrait cacher son visage, et mettre les mains sur les yeux, comme s'il ne voulait pas voir. Devant lui-même, il est comme un homme qui a été saisi durant l'acte.

Il ne peut pas lever sa face vers Dieu à cause de la violence de la honte.

Comme le publicain dont il a été dit: "Le publicain, se tenant à distance, n'osait pas même lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine" en demandant la miséricorde (Luc 18:13).

Et comme l'enfant prodigue, qui, à cause de sa honte extrême, dit à son père: "je ne suis pas digne d'être appelé ton fils" (Luc 15:19).

Chaque fois qu'il se rappelle de son péché, il dit avec le chantre dans le psaume:

"Ma honte est toujours devant moi......Et la confusion couvre mon visage" (Ps. 44:16).

C'est comme s'il disait avec le prophète Daniel: "A toi, Seigneur, est la justice, et à nous la confusion de face" (Dan. 9:7). Il est confus à cause de la honte et du scandale du péché. Il est confus de la souillure et de l'impureté du péché. Il a honte de sa défaite en face du péché, comme s'il était un soldat qui aurait cédé son arme à l'ennemi et qui aurait été pris en captivité......

Il est confus à cause de l'amour de Dieu pour lui, et à cause de la sainteté de Dieu.

Il est honteux chaque fois qu'il compare son traitement de Dieu avec le traitement par lequel Dieu le traite; et comment il rencontre l'amour de Dieu par l'abnégation, le reniement, et aussi la trahison; comment Dieu le voyait dans ses chutes; Dieu qui est complètement saint et parfait....Il est confus de la patience de Dieu envers lui; et comment Dieu avait patienté jusqu'à ce qu'il se soit repenti.

Il est honteux des âmes des saints et des anges,

qui le voyaient dans sa chute, qui s'étonnaient, et qui priaient pour lui afin qu'il se relève.....Il est plutôt honteux aussi des âmes de ses parents et de ses amis défunts; comment ils avaient dû s'étonner quand ils avaient vu que son état était ainsi.....! comment les envisagerait-il plus tard?

Plutôt il est honteux de ses ennemis qui se réjouiraient de lui s'ils connaissaient ses chutes.

Il est honteux de tous ceux-là. Plutôt il est honteux aussi de l'Eglise et de sa sainteté, il est honteux du sanctuaire et de l'autel, il est honteux de se présenter à la communion. Il est honteux de ses prières qui comportent des expressions sur l'amour de Dieu , et sur l'attachement à Lui. C'est lui-même qui s'est détaché de cet amour.

Il est honteux de ses promesses qu'il avait auparavant faites à Dieu.

Comment a-t-il manqué à toutes ses promesses, même celles dans lesquelles il avait parlé très sérieusement à Dieu; et peut-être que cela avait été devant l'autel, ou bien en mettant la main sur l'Evangile, ou bien dans des occasions spirituelles.

Il est honteux aussi dans ses confessions, chaque fois qu'il se souvient de l'horreur de ses péchés.

Son âme devient petite à ses yeux. Il ressent du mépris pour cette âme dans son état de chute et de faiblesse. C'est comme s'il voulait oublier tout son passé, et qu'il avait honte de sa relation avec ce passé....

Pourtant la honte du péché est un signe de santé.

Elle montre que l'homme refuse le péché, et en est dégoûté. Ceci est un signe de la pureté du cœur, et diffère de l'état de chute dans lequel il était quand il acceptait le péché, ou bien quand il en était satisfait, ou il en jouissait. Si cette honte du péché demeurait avec lui, elle l'aiderait à ne pas tomber à l'avenir.

Il y a certaines catégories de personnes qui essayent de fuir de la honte et de la confusion, par des actions erronnées qui les poussent à persévérer dans le péché; car le démon pourrait exploiter leur honte de leurs péchés précédents, pour les pousser à changer le milieu religieux dans lequel ils vivent, et qui les confond par sa pureté qu'ils comparent avec leurs chutes. Ou bien le démon pourrait les inviter à changer le père confesseur parce qu'ils ont honte de mentionner leurs péchés devant lui; ou les inviter à abandonner complètement la confession; ou à abandonner l'Eglise et la vie de religion. Ou bien, ils fuient de leur honte en se plongeant dans une vie de distractions, d'amusements, et de rire.

Tous ces comportements désespérés sont contraires à la vie de pénitence.

C'est pourquoi nous béatifions les pénitents qui ressentent de la honte de leurs péchés.

Cette honte est accompagnée aussi de regrets, de larmes, et de remords de la conscience.

3 . Le regret, la douleur, et les larmes.

La conférence sur "les larmes" est ancienne, elle remonte à 1964. Une autre conférence a été ajoutée. Elle est intitulée: "Il porte son opprobre". Elle avait été donnée à la "Grande Cathédrale", le 7 Avril 1974.

La douleur à cause du péché, est un des signes de la véritable pénitence.

Le prophète David en avait dit dans le sixième psaume: "car mes os sont tremblants. Mon âme est toute troublée" (Ps. 6). Il est vrai que Notre-Seigneur Jésus-Christ a souffert à cause de nos péchés, mais nous devons entrer avec lui en "communion de ses souffrances" (Phil. 3:10).

La douleur du pénitent à cause du péché, est en équilibre avec sa jouissance précédente du péché.

Ce plaisir qu'il avait précédemment obtenu, il le rend au quadruple dans la pénitence, en supportant les souffrances des remords et du blâme de la conscience.

Il souffre littéralement l'expression "les pleurs et les grincements de dents", dans un enfer qu'il traverse sur terre, comme l'offrande qui passe par le feu pour satisfaire le cœur de Dieu (Lév. 1). Il pourrait se blâmer très sévèrement, se châtier, et se punir avec violence.

Encore plus, il pourrait demander à son père confesseur des punitions spirituelles, afin que sa conscience soit reposée tant soit peu. Il proclame son objection à ses péchés, par des châtiments.

Celui qui se repent "en portant son opprobre", accepte deux genres de châtiments.

Le premier genre est celui des châtiments qu'il s'inflige à lui-même, soit par un blâme amer, soit par la privation de choses qu'il aime, afin de rejeter ce monde qu'il avait auparavant aimé.

Le second genre comporte tous les châiments qui lui parviennent de l'extérieur, soit de Dieu ou des gens. Il accepte tous ces châtiments avec satisfaction, sans murmure ni plainte, étant convaincu d'eux, et sentant qu'ils sont moindres que ce qu'il mérite.

Même les châtiments qui lui parviennent injustement, il les accepte aussi avec satisfaction.

Comme ce qui arriva à saint Ephrem le Syrien qui avait été, une fois, injustement emprisonné; alors il accepta cela, et il dit qu'il le méritait pour un ancien péché qui n'avait aucune relation avec ce sujet. Comme le prophète David qui accepta les malédictions de Schimei, fils de Guéra

(2 Sam. 16: 5-11). Comme saint Moïse le Noir qui accepta son renvoi, le jour de son ordination comme prêtre, et il se dit à lui-même: "Ils ont bien agi envers toi, ô noir de couleur, ô peau cendrée...."

Ceux qui ne supportent ni la correction, ni le châtiment, sont loin de la pénitence.

Car le véritable pénitent sent qu'il mérite tout ce qui lui arrive. Il ne refuse absolument pas ce que le péché entraîne d'amèreté, mais il l'accepte en remerciant, en "portant son opprobre". La douleur est un résultat évident du péché; comme ce qui arriva à Adam et Eve (Gen. 3: 16-17). Il n'est pas permis de s'en échapper.

Plus le châtiment demeure longtemps, plus le cœur se purifie.

Comme la lessive qui reste à bouillir pour longtemps, et devient plus propre. Comme l'or qui reste dans le feu pour une durée convenable, et devient pur de tout défaut. Par contre, celui qui obtient le pardon facilement, en s'échappant de ce que le péché apporte de douleur......combien facile est-il pour celui-là de retourner au péché une autre fois, car il ne ressent pas l'horreur des résultats du péché....!

Ne dis pas: "le Seigneur a porté pour moi toutes les souffrances, et moi je me repose!

Ne regarde pas les souffrances du Christ avec ce détachement, en pensant seulement à toi-même. Rappelle-toi que ceux-là qui avaient mangé la Pâque, l'avaient mangé avec des herbes amères (Ex. 12:8). Quelle est donc la position des herbes amères dans ta vie? Quelle est la portée de ton entrée en communion avec les souffrances du Christ?

Quand tu vois le Christ porter la croix en expiation de tes péchés, cours derrière lui et dis-lui: "Donnez-moi que je la porte avec vous comme le Cyrénéen." Ou bien dis-lui douloureusement:

"Seigneur, je suis votre croix, vous m'avez porté pendant tout ce long temps.

Seigneur, je suis les épines qu'ils avaient posées autour de votre tête. Je suis les clous avec lesquels ils avaient percé vos mains et vos pieds. Puissé-je être crucifié avec vous comme le larron de droite. Ou bien, puissé-je dire avec l'apôtre Paul: "J'ai été crucifié avec Christ....." (Gal.2:20). Ne laisse pas les souffrances du Christ pour toi, te porter à l'effronterie, en regardant tes péchés sans douleur. S'il est de notre devoir de sortir avec le Seigneur "hors du camp, en portant son opprobre" (Hébr.13:13), au moins: portons notre opprobre, en humilité et en pleurs.

Les larmes.

Les larmes sont de plusieurs sortes. Mais ici nous parlerons d'une seule espèce de larmes. Ce sont les larmes de la pénitence par lesquelles l'être humain pleure ses péchés.

Ne pensez pas que pleurer pour les péchés, c'est un degré propre aux débutants. Plusieurs grands saints pleuraient leurs péchés. Plutôt, c'était là une règle de conduite spirituelle connue chez les pères des déserts....

Peut-être que l'exemple le plus frappant des pleurs à cause du péché, c'est le prophète David.

Celui-là qui dit: "Chaque nuit, ma couche est baignée de mes larmes, mon lit esr arrosé de mes pleurs" (Ps. 6:6).

Quelle était la quantité des pleurs de ce prophète pénitent qui baignait son lit par ses larmes? Pleurait-il ses péché, seulement quand il rentrait chez lui le soir, à la fin de chaque journée? Non. Car il dit: "Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit" (Ps. 42:4); même pendant qu'il mangeait et qu'il buvait. Il dit: "Je mange la poussière au lieu du pain. Et je mêle des larmes à ma boisson" (Ps. 102:10). Cest-à-dire que pendant qu'il buvait, ses larmes tombaient dans la coupe de laquelle il buvait, et sa boisson se mélangeait aux larmes.

Ses larmes étaient abondantes, malgré la grandeur qui l'entourait.

Car il était roi, et commandant de l'armée, et juge du peuple, et père d'une grande famille. Pourtant, il ne se préoccupait pas de toute cette grandeur et de toute cette luxure, à tel point qu'il disait au Seigneur: "Ne sois pas insensible à mes larmes" (Ps. 39:13). Et il lui disait; "Recueille mes larmes dans ton outre" (Ps. 56:9).

Peut-être quelqu'un dirait: "pourquoi pleurerai-je, tandis que mon péché a été pardonné?"

Nous lui disons: David pleura son péché après qu'il eut été pardonné, et non pas avant cela. Car avant le pardon, il ne ressentait pas la gravité et l'horreur du péché, jusqu'à ce que le prophète Nathan le lui fit remarquer; alors il confessa son péché, et Dieu lui pardonna par la bouche du prophète Nathan qui lui dit: "l'Eternel pardonne ton péché, tu ne mourras point" (2 Sam. 12:13). C'est après cela que David pleura tous ces pleurs.......Pourquoi donc pleura-t-il? Etait-ce par crainte du châtiment, ou pour demander le pardon? Non.

L'esclave pleure par crainte du châtiment. Tandis que le fils pleure par suite de la sensibilité de son cœur envers son père.

Qui de nous a pleuré comme les pleurs de David? Qui de nous a baigné son lit de ses larmes une seule nuit, et non pas chaque nuit comme lui? David demeura à pleurer son péché toute sa vie; et il ne se reposa de ses pleurs qu'à sa mort. Lorsqu'il s'approchait de la mort, il disait:

"Mon âme, retourne à ton repos, car l'Eternel t'a fait du bien. Oui, tu as délivré mon âme de la mort, mes yeux des larmes" (Ps. 116: 7-8).

Il l'a délivré de la mort éternelle en acceptant sa pénitence. Il a délivré ses yeux des larmes, car il l'a transféré à l'endroit d'où s'est échappé la tristesse, la mélancholie, et les soupirs. Le Seigneur l'a délivré des larmes là-bas, parce qu'il avait ici-bas assez pleuré.

Ceci nous rappelle l'histoire de saint Arsène qui pleurait beaucoup.

Il pleurait lors qu'il était dans un état de sainteté, lors qu'il était l'un des piliers du désert. Il pleura jusqu'à ce que ses cils tombèrent de ses yeux à force de pleurer. Pendant l'été, il mouillait ses rameaux de larmes. Il mettait une serviette sur ses genoux quand il s'asseyait, afin d'y recevoir ses larmes. Il pleura beaucoup à l'heure de sa mort. Alors ses disciples lui dirent: "même vous, ô notre père, vous craignez cette heure?!" Il leur dit: "La crainte de cette heure m'a toujours accompagné depuis que je suis entré au monachisme"...

Si ce saint pleurait, malgré ses nombreuses vertus, malgré son humilité, sa sagesse, son silence, et sa veille toute la nuit en prière, et malgré que le pape demandait de le visiter en sollicitant de lui des mots utiles.......nous, que dirions-nous de nous-mêmes?! C'est pourquoi lorsque saint Poémon apprit la mort de saint Arsène, il dit:

"Bienheureux sois-tu, ô notre père Arsène, parce que tu as pleuré sur toi-même dans ce monde."

Il poursuivit son expression disant: "Car celui-là qui ne pleure pas sur lui-même dans ce monde, pleurera nécessairement pour l'éternité dans l'autre monde. Ici-bas, c'est lui qui choisit de pleurer. Tandis que là-bas, les pleurs seraient causées par les souffrances qu'il endurerait. Il est impossible à un être humain de s'échapper aux pleurs ici-bas et là..."

Ces pleurs furent le conseil de saint Macaire, avant sa mort.

Saint Pallade dit: "J'ai entendu que les vieillards de Nitrie avaient envoyé au père Macaire le Grand qui habitait Scété, et l'avaient supplié disant: "Nous vous prions, ô notre père, de venir à nous pour que nous vous voyions avant que vous ne partiez vers le Seigneur, afin que tous les gens ne soient pas transportés vers vous."

Quand il alla chez eux, ils se rassemblèrent tous à lui; et les vieillards lui demandèrent avec des supplications, de dire aux frères une parole utile. Alors le saint homme pleura et leur dit:

"Pleurons, mes frères, et que nos yeux soient inondés de larmes, avant que nous allions à l'endroit où nos larmes brûleraient nos corps."

Ils pleurèrent tous, et se prosternèrent face contre terre, disant: "Priez pour nous, ô père."

Quels sont les péchés que les saints avaient commis, pour avoir pleuré ainsi?! ...... et pour que le conseil habituel que disait tout vieillard à ceux qui allaient à lui pour lui demander de les guider, c'était: "Assis-toi dans ta cellule, et pleure pour tes péchés"....Si telle était la règle de conduite des saints, à plus forte raison ferions-nous, nous qui avons des péchés innombrables.....

Considérez aussi les pleurs d'un vieil homme comme l'apôtre Pierre, qui lorsqu'il eut ressenti son reniement du Seigneur, "étant sorti, il pleura amèrement" (Matt. 26:75). Les pleurs des vieillards ont plus d'effet sur l'âme que les pleurs des enfants et des petits.

Parmi ceux qui sont renommés pour leurs pleurs, il y a aussi saint Isidore.

Il était le curé grandiose des cellules (Célia), sous la direction spirituelle duquel, il y avait près de trois mille moines. Il était le père confesseur de saint Moïse le Noir. Il était un visionnaire, et il opérait des miracles. Les démons le craignaient, le vénéraient beaucoup et le fuyaient......Pourtant ce saint pleurait avec des larmes abondantes, et fondait en larmes à haute voix; à tel point que son disciple qui logeait à côté de lui, l'entendit une fois pleurer et il entra chez lui et lui demanda: "Pourquoi pleurez-vous, mon père?" Il lui répondit: "Mon fils, je pleure pour mes péchés." Le disciple dit: "Même vous, ô notre père, vous avez des péchés pour lesquels vous pleurez ?! " Le saint lui répondit: "Croyez-moi, mon fils, si Dieu me découvrait tous mes péchés, trois ou quatre personnes ne suffiraient pas à pleurer avec moi pour mes péchés...!"

C'est la sensibilité qui existe dans le cœur ardent et dans la conscience minutieuse.

Il pleure parce qu'il a irrité Dieu qui l'aime; et parce qu'il est descendu du niveau spirituel qui lui convient comme l'image de Dieu; et parce qu'il est tombé, tandis qu'il n'aurait pas dû tomber. Il pleure de honte de son état. Quoique le péché soit pardonné, cela n'empêche pas qu'il avait été commis....

Dieu a pardonné le reniement de Pierre, mais l'histoire continue à citer ce reniement. Dieu a pardonné à Rahab, et pourtant la sainte Bible parle d'elle avec le surnom "Rahab la prostituée" (Hébr. 11:31).

L'Eglise nous apprend à pleurer chaque jour.....

Chacun de nous qui se lève pour prier la seconde partie de la prière de minuit, dit chaque jour, : "Donnez-moi Seigneur, plusieurs sources de larmes, comme vous avez donné à la femme pécheresse, dans l'ancien temps...." L'Eglise nous donne le passage de l'Evangile qui se rapporte à cette femme qui avait mouillé les pieds du Christ de ses larmes, et les avait essuyés avec ses cheveux (Luc 7: 36-50), afin que noue le lisions, et que nous prenions cette femme comme exemple dans les pleurs pour les péchés "afin que nous acquérions pour nous, une vie pure, par la pénitence."

Si tu pries cette prière à minuit, dis: "Donnez-moi, Seigneur, plusieurs sources de larmes, pour que je pleure ceci et cela...", et mentionne devant Dieu tes péchés, tes faiblesses, tes défauts, et tes chutes......Puisses-tu t'en rappeler avec des larmes devant lui.

Tu dis: "Et pourquoi m'en rappelerais-je, tandis que le Christ les a pardonnés? "....Là, il est très convenable pour nous de nous rappeler de la parole du grand saint père Antoine:

"Si nous nous rappelons de nos péchés, Dieu nous les oubliera,

et si nous oublions nos péchés, Dieu nous les rappellera."

Oui, rappelle-toi de tes péchés, afin de connaître ta faiblesse, et alors tu prendras garde, et tu seras pointilleux dans ta vie. Mentionne-les afin de savoir combien Dieu t'a pardonné, et combien il a porté sur la croix pour toi, alors tu l'aimeras; et tes larmes seront un signe d'amour, comme étaient les larmes de la femme pécheresse.

C'est le cœur sensible qui pleure. Tandis que le cœur dur ne pleure pas.

Que ton cœur soit sensible dans ta pénitence. Que tes pleurs soient un genre d'excuses que tu présentes au Seigneur envers lequel tu as péché; et que tes pleurs soient un signe qui démontre ta confusion de ce que tu as fait. Sois confiant que celui qui pleure pour ses péchés, n'y retournera pas facilement une autre fois. Car il a goûté combien le péché entraîne de douleurs au cœur et à la conscience...

Dieu nous invite à ces pleurs de la pénitence......

Il dit dans le livre du prophète Joël:

"Revenez à moi de tout votre cœur,
Avec des jeûnes, avec des pleurs et des lamentations!
Déchirez vos cœurs et non vos vêtements,
Et revenez à l'Eternel, votre Dieu...." (Joël 2: 12-13).

Et il dit dans le livre du prophète Malachie:

"Vous couvrez de larmes l'autel de l'Eternel,
De pleurs et de gémissements" (Malachie 2:13).

Comme il dit encore:

"Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie!" (Luc 6:21).
"Heureux les affligés, car ils seront consolés!" (Matt. 5:4).

Pleure donc ton péché, et alors, la parole du psaume te consolera:

"L'Eternel entend la voix de mes larmes;
......L'Eternel accueille ma prière" (Ps. 6: 9-10).

David dit cela après avoir dit: "Mon lit est arrosé de mes pleurs" (Ps.6:7).

Les larmes sont un signe de pénitence, et le Seigneur les exauce. Elles ont une voix que le Seigneur entend, et son cœur compatit. Combien belle est la parole du psalmiste:

"Ceux qui sèment avec larmes, moissonnent avec chants d'allégresse" (Ps. 126:5).

Cette allégresse est la consolation que l'homme moissonne de ses larmes.

Mais prends garde que tes larmes ne soient simulées, ou qu'elles soient une raison pour la justice personnelle; au lieu d'être une cause ou un effet de la contrition du cœur, ou un signe de pénitence. Selon l'avis d'un saint: "Si les larmes t'arrivent, rappelle-toi la raison pour laquelle elles sont venues." C'est-à-dire rappelle-toi ton péché qui t'a causé les larmes, et alors tu ne t'élèveras pas par tes larmes, mais tu seras contrit......

Mais peut-être quelqu'un dirait: "D'où aurais-je des larmes? Et si je ne pleurais pas, ne serais-je pas pénitent, ou, Dieu n'accepterait-il pas ma pénitence? "

Non, Dieu l'acceptera. Mais cherche pourquoi les larmes t'ont fui.

Il y a des causes qui apportent les larmes, et des causes qui les empêchent.

Probablement, la première cause, c'est l'espèce du cœur. Le cœur qui est sensible par sa nature, est facilement impressionnable, et il pleure facilement; comme le cœur du prophète Jérémie, et comme le cœur du prophète David......Il y a d'autres cœurs qui ne pleurent pas facilement. S'ils pleuraient, il y aurait nécessairement là-bas une raison qui serait plus forte que la résistance de leur caractère, et qui les pousserait à pleurer. Leur émotion est plus forte.

La tendresse du cœur apporte donc les larmes. La dureté et la violence les empêchent.

Cherche donc cette tendresse dans ta vie, et éloigne-toi de la violence. Sache que la dureté ne convient pas du tout avec la vie de pénitence. Car le pénitent est un homme qui demande la miséricorde de Dieu. L'Ecriture dit: "Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde" (Matt.5:7). Il doit donc être miséricordieux, afin que Dieu le traite avec la même miséricorde. Car il dit: "l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez" (Matt. 7:2).

Aussi la condamnation des autres empêche les larmes.

Car celui qui condamne autrui, n'est pas préoccupé par ses péchés, mais par les péchés des autres. Il oublie ses faiblesses et ses chutes, et se concentre sur les faiblesses des autres; comment pareil homme pleurerait-il? Et, que pleurerait-il? Pareil homme s'éloignerait encore plus des larmes, si sa condamnation d'autrui comportait de la dureté, ou de la violence, ou des accusations injustes, ou s'il était sévère dans son blâme des autres pour leurs fautes.

Parmi les causes qui empêchent les larmes, il y a: la colère.

L'homme pénitent est supposé se mettre en colère contre lui-même, et non contre les autres. S'il se met en colère contre les autres, toutes ses émotions et ses pensées se concentrent sur les fautes d'autrui. Alors, les larmes le quittent, même s'il les avait auparavant. Dans la colère, il y a aussi de la dureté et de la violence.

Parmi les choses qui empêchent les larmes, il y a aussi: la jouissance et le plaisir.

Il est difficile que les larmes arrivent à celui qui vit dans la luxure et les plaisirs, dans les délices divers du monde. En général, pareilles choses ne s'accordent pas avec la vie de pénitence, dans laquelle l'homme soulève des difficultés pour lui-même, se punit, et se prive de beaucoup de réjouissances, et s'impose des jeûnes.

C'est pourquoi la pénitence est accompagnée , chez plusieurs gens, de jeûnes, de vêtements de sacs, d'humilité et de pareilles choses; comme dans le jeûne du temps de Joël, et comme dans le jeûne de Ninive. Voilà ce qui convient à la pénitence et aux larmes.

Naturellement, parmi ce qui éloigne des larmes: il y a le rire et la joie.

En vérité, il y a "un temps pour toute chose sous les cieux" (Eccl. 3:1).

Il y a "un temps pour pleurer, et un temps pour rire" (Eccl. 3:4). Mais le rire et le badinage ne sont pas le temps de la pénitence. La vie de distraction, de moquerie, de joie, et des réjouissances diverses du monde.....tout cela ne s'accorde pas avec les larmes, mais les empêche, car celui qui pleure ses péchés, est un homme tourmenté par la tristesse pour ses chutes.....

Parmi les choses qui apportent les larmes, il y a le sentiment d'être un étranger dans le monde.

Le sentiment de l'homme qu'il est un étranger sur la terre; qu'il n'est pas juste de mettre ses espoirs en elle. Mais au contraire, il doit renoncer le monde et tout ce qu'il contient, et se préparer pour son éternité.....tout cela aide aux larmes.

De même le souvenir de la mort, du jugement, et de l'autre monde.

Tout cela apporte les larmes. C'est pourquoi l'Eglise nous a établi de nous rappeler la mort dans la "prière du sommeil"; et de nous rappeler le second avènement du Christ dans la prière de minuit; et de nous rappeler dans ces deux prières et dans la "prière du rideau" aussi, le jugement dernier......et ainsi chaque jour......Car tous ces souvenirs sont utiles pour nous; ils nous aident à faire pénitence et à être prêts, comme ils apportent des larmes.

De même la visite des cimetières apporte les larmes aussi; car, pendant cette visite le pénitent dit avec le prophète David:

"Eternel! Dis-moi quel est le terme de ma vie,
Quelle est la mesure de mes jours,
Que je sache combien je suis fragile" (Ps. 39:5).

De même la vie d'humilité et de contrition aide aux larmes.

Tandis que l'orgueil, la magnificence, et l'amour de la flatterie.....tout cela ne s'accorde ni avec les sentiments de pénitence, ni avec les larmes.

C'est pourquoi, il est bon que nous passions à ce point, parmi les signes de la pénitence.

4 . La contrition et l'humilité.

Le véritable pénitent vit avec un esprit contrit. Il est tourmenté par la honte et le regret; il ressent l'humiliation du péché. Il se conduit avec humilité en lui-même, et devant Dieu; et cela apparaît dans ses rapports avec les gens.

Dans sa contrition, il se réprimande constamment pour ce qu'il avait commis.

Il se blâme pour les jours de sa vie qui furent perdus sans fruit. Il se blâme pour sa faiblesse, sa chute et sa trahison du Seigneur. Il se dit: "Beaucoup d'autres que moi m'ont devancé, et ils sont arrivés à des signes profonds de l'amour de Dieu....Tandis que moi, je lutte encore pour me repentir..! Jusqu'à quand cette négligence et cette paresse ?! "

Ce pénitent se lamente sur lui-même qui est tombé, en se rappelant les paroles de saint Isaac: "Le pénitent qui ne se lamente pas chaque jour à cause de ses péchés, qu'il sache qu'il a perdu ce jour, même s'il y fait tout bien".......

Son blâme de lui-même le fait s'humilier, quelque soit le changement de sa vie dans sa pénitence.

Quoiqu'il fasse de bien dans sa pénitence, il ne s'élève pas, car son péché est toujours devant lui. L'homme se rappelle de ses chutes afin de ne pas s'élever, et afin que les fruits de la pénitence ne le poussent pas à des idées de vaine gloire. Comme dit saint Isaac aussi: "Si tu es combattu par des idées de vaine gloire, ne les accepte pas; mais rappelle Marie de son adultère, et Israël de sa défaite."....

En te blâmant toi-même, et en reconnaissant ta faiblesse, tu acquiers l'humilité de la pensée.

Le pénitent humble voit qu'il mérite toute la tristesse qui l'atteindrait.

C'est pourquoi il accepte tout ce qui lui arrive avec calme et satisfaction, sans murmure, ni fatigue, ni plainte, en sentant profondément qu'il mérite beaucoup plus que cela. Plutôt il chante avec David disant: "Il m'est bon d'être humilié, afin que j'apprenne tes statuts" (Ps. 119:71).

La pénitence devient d'autant plus profonde, que la durée de la contrition du pénitent est plus longue,

Parce qu'il conçoit la dégradation et l'horreur du péché, et ses effets à l'intérieur de son âme. Comme il conçoit aussi sa faiblesse, et alors il s'habitue à la prudence et à la circonspection dans sa vie. Pauvre est l'homme qui voit que sa vie a changé dans sa pénitence, et qui croit qu'il n'a plus besoin de lutter et d'être prudent, en oubliant sa faiblesse passée...!

Il est dangereux pour le pénitent de quitter rapidement la contrition vers la joie.

Combien facile est-il à l'homme de retourner au péché qui ne reçoit pas sa part de contrition et d'humiliation dans la pénitence, parce que la gravité et l'horreur du péché n'auraient pas été longtemps plantés dans les profondeurs de son âme.

Dans sa pénitence, David ne se hâta pas vers la joie; mais il demeura humilié, et ses psaumes témoignent de sa contrition. Marie la Coptesse demeura pendant de longues années dana la contrition de l'âme. Jacob le Combattant demeura environ dix-huit ans à pleurer ses péchés.....

Dans la vie de pénitence, quoi de plus dangereux que ceux qui passent rapidement du péché au service, ou au désir des dons ?!

Un homme nouvellement repenti pourrait se tenir sur la tribune de l'Eglise, pour raconter ses expériences spirituelles, et dire simplement: "Quand j'étais un pécheur," ou "Quand je vivais dans le péché".....Comme si actuellement, il n'a plus de relation avec le péché qui fait partie des nouvelles du seul passé!......Vous demandez à pareil homme: "Et maintenant, ne péchez-vous pas? "Il vous dit: "Maintenant, je rends grâces au Christ." Il veut dire qu'il lui rend grâces de la justice dans laquelle il vit......Il parlerait même en toute témérité, de la lumière qui illumine actuellement son cœur, et de l'amour envers Dieu qui remplit son cœur....

Quelle dangereuse expression: "Quand j'étais un pécheur !"

Elle est dépourvue d'humilité. Elle montre même, une véritable ignorance de soi-même. Elle ne s'accorde ni avec la pénitence du publicain, ni avec sa prière au Temple, ni avec la parole de l'apôtre Paul: "Les pécheurs dont je suis le premier". Elle ne s'accorde pas non plus avec les histoires de pénitence dans la vie des saints.

Toi mon frère, tu étais un pécheur, et tu es encore un pécheur.

La différence entre ton état actuel et ton état passé: c'est que tu étais un pécheur et tu demeurais dans le péché sans peut-être ressentir ce qui se passait en toi. Tandis que maintenant, tu es un pécheur, et tu sens que tu es un pécheur, et tu luttes avec la grâce de Dieu pour faire pénitence. Ta repentance pourrait demeurer avec toi toute la vie, jusqu'à ce que tu atteignes la pureté du cœur. (voir la cinquième section dans ce livre, concernant: " la Vie de Pureté" )

Celui qui ne ressent pas qu'il est un pécheur, commet par cela même un grand péché,

parce qu'il n'y a personne sans péché, même si sa vie sur terre ne dépassait pas un seul jour.

Nous péchons tous, chaque jour. Nous nous tenons comme pécheurs debout devant Dieu, à chaque heure. Dans la prière dominicale que nous récitons constamment, nous disons: "Pardonnez-nous nos offenses...." (Matt: 6:12). Et nous répétons ceci dans le reste de nos prières. Même si tu es juste voici l'Ecriture qui dit: "sept fois le juste tombe, et il se relève" (Prov. 24:16).

Peut-être, tu es maintenant repentant, mais tu n'es pas infaillible. Tu n'arriveras à la pureté du cœur que par la contrition de l'âme.

Celui-là qui n'acquiert pas la contrition, n'est pas véritablement repentant.

Imdubitablement, il ne se connaît pas. Il construit sur un fondement faux qui le conduit à l'arrogance. Combien beau est cet hymne qui dit: "Le péché est ma nature; et votre nature est le pardon."

Lis à propos des saints qui s'étaient repentis, et qui avaient conservé la pauvreté de leurs cœurs.

Ils avaient conservé même leur humilité de cœur. S'il leur venait l'idée qu'ils s'étaient repentis, ils considéraient qu'ils en étaient redevables à Dieu qui

"De la poussière il relève le pauvre.

Du fumier il relève l'indigent." (Ps. 113:7).

Ils insistaient pour se considérer des pécheurs tous les jours de leur vie. Comme le grand saint Abba Sisoès que l'on vit demander l'occasion de faire pénitence à l'heure de sa mort.

C'est pourquoi, quelque soit ton développement dans la grâce, il vaut mieux pour toi de dire:

"Je veux demeurer dans les sentiments de la pénitence toute ma vie.

Vis dans la contrition du cœur, car " l'Eternel est près de ceux qui ont le cœur brisé" (Ps. 34:19).. Si le démon te combats pour monter aux degrés élevés, et pour t'asseoir dans les lieux célestes, et pour acquérir les dons........dis: "Je ne suis encore pas arrivé à quoique ce soit de cela. Tout ce que je sais sur moi-même, c'est que je suis un pécheur qui veut faire pénitence."

Si tu entres en service, ne le laisse pas te faire oublier ton péché.

Que ta réussite dans n'importe quelle œuvre spirituelle, ne te fasse pas oublier tes larmes et ta contrition. Mais au contraire, blâme-toi et dis: "Qui suis-je pour servir? Je ne suis pas encore arrivé aux spiritualités du servant, quelles que soient les connaissances que je possède.....Et ce ne sont pas les informations qui sauvent l'âme.

Saint Paul demeura contrit, même après son apostolat.

Son péché demeura devant lui, même après les visions, les révélations et les miracles, et même après avoir été "ravi jusqu'au troisième ciel" (2Cor. 12:2), et après qu'il eut travaillé plus que tous les apôtres (1Cor.15:10).

En parlant de l'apparition du Seigneur à ses apôtres après la résurrection, il dit: "Après eux tous, il m'est aussi apparu à moi, comme à l'avorton, car je ne suis pas digne d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Eglise de Dieu" (1 Cor. 15: 8-9). Puis il dit dans sa première épître à son disciple Timothée: "moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Mais j'ai obtenu miséricorde, parce que j'agissais par ignorance, dans l'incrédulité" (1Tim.1:13).

Puissions-nous lui dire: "Ce n'est pas vous, ô grand saint apôtre Paul, c'est Saul de Tarse. Quant à vous, vous êtes une nouvelle personne dans Jésus-Christ: prédicateur, évangéliste, apôtre et constructeur du royaume." Mais ce saint demeure dans son humilité et dit: "Je ne suis pas digne d'être appelé apôtre...."

Son ancien péché est fini du point de vue du châtiment, mais non pas du point de vue de la mémoire.

Il demeure dans sa mémoire, il lui donne la contrition, et le sentiment d'être indigne. Malgré les longues années dans le service, il y vivait comme un débutant, comme le plus petit des apôtres, comme le premier des pécheurs.....

Vois toi aussi, comme débutant, tous les jours de ta vie.

Comme si tu étais un enfant dans la vie spirituelle. Il te suffit que "l'Eternel bénira les petits" (Ps. 115). Ne crois absolument pas que tu es arrivé à ton but spirituel. Car le grand apôtre Paul dit: "Ce n'est pas que j'aie déjà remporté le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection; mais je cours, pour tâcher de le saisir" (Phil. 3:12). Le grand saint Arsène priait disant même : "Seigneur, donnez-moi de commencer".......comme s'il n'avait pas encore commencé....!

La contrition est un signe de pénitence. Aussi parmi les signes de la pénitence:

5 . La réparation des résultats de l'erreur.

Il ne suffit absolument pas que tu abandonnes le péché, et que tu t'en repentes, et que tu le confesses, et que tu en obtiennes l'absolution...... mais il faut autant qu'il te soit possible, que tu répares les résultats de ton péché. Nous donnerons quelques exemples de cela:

Supposons qu'un homme aie volé, est-ce qu'il lui suffit de se confesser du vol?

Est-ce que sa confession suffit pour le pardon, tandis qu'un bien défendu qu'il avait acquis en volant, demeure en sa possession? Non. Mais, dans les limites de sa force, il rend la chose volée à ses propriétaires, si cela lui est possible de faire, même d'une manière couverte.

S'il a été injuste envers quelqu'un, il essaye de remédier à cette injustice.

Voici devant nous un exemple clair, pour notre enseignement, c'est Zacchée, le chef des publicains. Celui-ci quand il se repentit, il dit ouvertement au Seigneur: "Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j'ai fait tort de quelque chose à quelqu'un, je lui rends le quadruple" (Luc: 19:8). Alors, si tu ne peux pas faire comme Zacchée et rendre le quadruple, au moins rends la chose volée, même sans les multiples, ou bien remédie à l'injustice......

Si tu rendais les droits à leurs auteurs, tu ressentirais la beauté de la pénitence.

Peut-être ressentirais-tu de la honte en cela, car tu aurais pratiquement confessé que tu avais été injuste, ou que tu avais volé. Ceci serait bon pour toi, car pareille honte serait pour toi comme un refuge qui t'empêcherait de commettre le péché une autre fois. De même que dans ton intérieur, tu sentirais que ta pénitence est basée sur des valeurs respectables, et alors ton cœur se réjouirait et se consolerait......

De même si tu avais mal parlé de quelqu'un, et que tu aurais fait tort à sa réputation.

Dans ta pénitence, ne serait-il pas de son droit, que tu lui rendes son respect, puisque tu avais été injuste envers lui, et que tu lui avais fait tort?........spécialement si celui-là aurait fait courir contre quelqu'un des paroles mensongères qui auraient eu des mauvaises conséquences dans sa vie.......

Quoi donc, si la réparation des résultats du péché n'est pas possible?

Si vraiment cela n'est pas possible, au moins que son âme soit contrite pour cette raison, d'avoir commis des péchés difficiles à remédier......!

Un autre signe parmi les signes de la pénitence, c'est:

6 . La compassion pour les pécheurs.

Saint Isaac dit: "Celui qui pleure pour lui-même ne connaît pas les chutes d'autrui, et ne blâme personne pour une offense."

Quand un homme fait pénitence, il ne pense absolument pas aux péchés des autres, sentant humblement qu'il est indigne. Il ne condamne personne, car lui-même est sujet à être condamné à cause de ses péchés. Comme dit le Seigneur à ceux-là qui voulaient lapider la femme pécheresse: "Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle" (Jean 8:7).

En vérité, celui qui est occupé à ôter la poutre qui est dans son œil, ne peut pas condamner la paille qui est dans l'œil de son frère (Matt. 7:5). Chaque fois que lui arrive l'idée de condamner quelqu'un, il se dit à lui-même: "Je suis tombé dans ceci et cela. Cet homme est plus juste que moi, parce que mes péchés sont beaucoup plus nombreux que les siens:...

La contrition arrache toute dureté du cœur du pénitent, et elle lui donne une miséricorde pour toute personne, quelle que soit sa faute......

Le souvenir de ses péchés le rend compatissant envers les pécheurs, et il ne les condamne pas. Plutôt, il pleure pour eux, comme faisait saint Jean le Nain dans l'humilité de son cœur. Quand il voyait quelqu'un dans le péché, il pleurait et disait: "Si le démon a fait tomber mon frère aujourd'hui, peut-être qu'il me fera tomber demain. Le Seigneur pourrait donner une occasion à mon frère pour faire pénitence; et peut-être, moi, je tomberai et ne me repentirai pas..."(et il pleurait).

Qu'elles sont merveilleuses les paroles de l'apôtre saint Paul, à ce sujet:

"Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez aussi prisonnier; de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-mêmes dans un corps" (Hébr. 13:3).

Celui qui n'a pas péché, pourrait condamner les pécheurs, en étant porté par l'orgueil. Mais celui qui a péché, et qui a eu l'expérience de la faiblesse de la nature humaine, aura pitié d'eux.

Nous avons un exemple clair dans la vie de saint Moïse le Noir.

Celui-là qui lorsqu'il fut invité à une réunion monacale pour condamner un frère qui avait péché; il s'y rendit, en portant derrière lui un sac troué rempli de sable. Lorsqu'ils le questionnèrent à ce sujet, il dit: "Voilà mes péchés derrière mon dos, qui courent et je ne les vois pas; et je suis venu ici pour condamner mon frère......"

Le pénitent ne mentionne pas les péchés des autres, même s'ils sont contre lui.

Le saint abbé Amoun mentionna que parmi les signes de la pénitence, il y a: "le pardon des péchés d'autrui, l'abandon de la condamnation des autres, et la pauvreté du cœur."

Le grand saint Antoine dit: "Si quelqu'un de l'extérieur te blâme, tu dois te blâmer toi-même de l'intérieur. Alors il y aura un équilibre entre ton intérieur et ton extérieur."

Le pénitent pardonne aux autres comme le Seigneur lui a pardonné.

Ou bien afin que le Seigneur lui pardonne selon la parole divine: "absolvez, et vous serez absous" (Luc 6:37). Quand le Seigneur nous a appris l'oraison dominicale, il ne commenta que sur une seule de ses demandes; c'est celle qui concerne la demande du pardon. Il dit: ''Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père céleste ne vous pardonnera pas non plus vos offenses." (Matt. 6: 14-15). Que ce pardon soit en charité, conformément au commandement: "Aimez vos ennemis" (Luc 6:27); et en conformité avec la vie d'humilité qui convient à la pénitence.

7 . D'autres sentiments.

L'homme pénitent qui pleure ses péchés, est toujours humble et calme, "Il ne criera point, et n'élèvera point la voix, et ne la fera point entendre dans les rues" (Isaïe 42:2).

Le pénitent ressent un désir de se taire, car il voit qu'il n'est pas digne de parler, et qu'il vaut mieux pour lui d'entendre, car entendre vaut mieux que parler.

Ainsi le pénitent s'éloigne de l'enseignement, en se rappelant de la parole de l'apôtre Jacques: "Mes frères, qu'il n'y ait pas parmi vous un grand nombre de personnes qui se mettent à enseigner, car vous savez que nous serons jugés plus sévèrement. Nous bronchons tous de plusieurs manières" (Jacques 3: 1-2). Il se dit en lui-même: "Qui suis-je pour enseigner aux autres? L'enseignement est un degré qui me dépasse...Quelles sont mes expériences spirituelles, pour que j'enseigne aux autres aussi ?!

Le pénitent sent que Dieu a ouvert devant lui des horizons spirituels; et qu'il a commencé à entrer dans la dégustation du royaume; c'est pourquoi nous voyons que les pénitents sont qualifiés par la chaleur spirituelle.

8 . La chaleur spirituelle.

La pénitence est une chaleur qui se répand dans l'homme, et l'enflamme du désir de changer pour le mieux, sa vie. "Le vieillard spirituel", (saint Jean Saba), a dit vrai en parlant de la pénitence: "Des ailes de feu germent à chacun qui naît d'elle, et il vole avec les spirituels vers le haut"...

La pénitence donne naissance à un amour gigantesque pour Dieu dans le cœur.

Car plus nous méditons sur le fardeau lourd qu'il a levé d'au-dessus de nous, et l'a porté pour nous, et plus nous méditons sur l'horreur des nombreux péchés amers qu'il nous a pardonnés..., plus notre amour pour lui augmentera. Comme cette femme pécheresse qui mouilla ses pieds de ses larmes, et de laquelle Il dit qu'elle a beaucoup aimé, parce qu'Il lui a beaucoup pardonné (Luc 7). Les pécheurs qui ressentent la lourdeur de leurs péchés, et le pardon du Seigneur, sont ceux-là qui aiment Dieu le plus, et ce sont eux qui comprennent la profondeur de la croix, et la profondeur de la Rédemption.

Dans cet amour, il est prêt à se sacrifier pour Dieu.

Une chaleur étonnante le maîtrise, le pousse violemment en avant......Cette poussée transforma beaucoup de pécheurs en saints, comme Pélagie, Marie la Coptesse, et Augustin.

Ceux-là sont ceux qui firent pénitence, et qui ressentirent le plaisir de cette vie, et ils y grandirent.

Le problème pour plusieurs gens, c'est qu'ils perdent la chaleur avec laquelle ils avaient commencé leur pénitence.

La chaleur qui embrasait leur cœur par l'amour, et qui les poussait à substituer tout ce qu'ils avaient perdu dans leur vie....Si le pénitent ne conserve pas cette chaleur, et s'il ne l'enflamme pas constamment, il la perdra très facilement, et il évoluera vers la tiédeur; et probablement ses sentiments se refroidiront après qu'il aurait oublié ses péchés et qu'il s'en serait éloigné pour quelque temps..!

Le pénitent sent que son œil s'est ouvert sur une nouvelle vie.

Comme si la porte du paradis s'était ouverte devant lui, et qu'il aurait vu là-bas ce qu'il ne voyait pas auparavant.....Cette nouvelle vie l'attire violemment à elle; à tel point que certains pères confesseurs craignent que leurs enfants confessants ne soient emportés vers le fanatisme pendant cette période.

Combien nombreux sont ceux-là qui se vouèrent à Dieu dans la chaleur de leur pénitence !

Comme sainte Pélagie, et sainte Marie la Coptesse, et d'autres.

Parce que ceux-là, dans leur pénitence et leur regret de leur péché, s'étaient sentis libres des désirs du monde entier où il ne se trouvait plus rien qui les séduisait, après avoir goûté l'amour de Dieu.

Dans la chaleur spirituelle qui accompagne la pénitence, le pénitent sent en lui une force qu'il n'avait pas auparavant.

Dans son péché, il était faible devant Satan et ses guerres; tandis que dans sa pénitence, l'Esprit de Dieu lui donne une grâce spéciale, et une force pour la vie de pénitence. Ceci nous rappelle le malade auquel on fait une transfusion de sang à cause de sa faiblesse, et qui est fortifié par ce sang nouveau. Dieu donne à ces pénitents des cœurs nouveaux, desquels coule un sang fort, nouveau, saturé de l'amour de Dîeu. La parole d'Isaïe s'applique à eux:

"Ils renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles:

ils courent, et ne se lassent point. Ils marchent, et ne se fatiguent point" (Isaïe 40:31).

Et aussi sa parole:

"Il donne de la force à celui qui est fatigué, et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance" (Isaïe: 40:29).

Est-ce que, mon frère, tu as touché cette force dans ta pénirtence, et tu as ressenti comment la droite du Seigneur t'a arraché vers la vie de la lumière; est-ce que Dieu "te fait rajeunir comme l'aigle"? (Ps. 103:5).

Alors tu chanteras avec David disant:

"La droite de l'Eternel manifeste sa puissance !

La droite de l'Eternel est élevée !

La droite de l'Eternel manifeste sa puissance !

Je ne mourrai pas, je vivrai" (Ps. 118: 15-17).

Et par cette force du vivras dans la voie de la vertu.

9 . La marche dans la voie de la vertu.

Il n'y a pas de pénitence sans changement de vie. La pénitence n'est pas simplement la confession et la communion, mais elle est l'abandon du péché, et la marche d'une manière positive dans la vie de justice. Par cela, le pénitent obtient le pardon, selon la parole de l'apôtre saint Jean:

"Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché." (1 Jean 1:7). Donc, notre marche dans la lumière est une condition essentielle pour notre purifiication du péché. Elle est donc l'un des signes de la pénitence.

L'apôtre saint Paul exprime cette marche qui purifie du péché, et qui enlève la condamnation, en disant: "Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ qui marchent, non selon la chair, mais selon l'Esprit" (Rom. 8:1).

Donc, il est parmi les conditions de cette nouvelle vie, que nous marchions dans la lumière, et que nous marchions selon l'Esprit. Ou comme dit saint Paul: ".......à marcher d'une manière digne de la vocation qui vous a été adressée" (Eph. 4:1).

Et il dit: "pour marcher d'une manière digne du Seigneur......portant des fruits en toutes sortes de bonnes œuvres" (Col. 1:10).......

"marchez dans la charité" (Eph. 5:2)........

"Marchez comme des enfants de lumière" (Eph. 5:8).

Donc, la pénitence n'est pas simplement de se jeter aux pieds du Christ, comme disent certains.....mais elle se distingue par une marche spirituelle spéciale, et par l'observation des commandements du Seigneur.

L'apôtre saint Jean dit: "Celui qui dit qu'il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même" (1 Jean 2:6).

Il dit aussi: "Celui qui dit: "Je l'ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n'est point en lui" (1 Jean 2:4),

Nous nous jetons aux pieds du Christ, pour prendre de lui le secours de la grâce. La grâce, ne veut pas dire que nous soyions paresseux, ou que nous demeurions dans la vie du péché, mais que nous gardions ses commandements, et que nous marchions comme il a marché lui-même, que nous marchions dans la lumière, comme il est dans la lumière. Ceci nous conduit au dernier signe de la pénitence:

10 . La pureté.

Elle est l'élement positif dans la vie de pénitence, le fruit du changement de vie.

En elle disparaît la convoitise du monde, de la chair, et du péché. Le désir du cœur devient sanctifié dans la vie de justice et d'amour de Dieu. Le pénitent n'est plus touché une autre fois par l'amour du péché.

C'est un des signes de pureté que l'homme pratique la vertu sans combat, sans fatigue, sans conflit, car ce qui combattait la vertu ne se trouve plus à l'intérieur de l'homme.

Si tu trouvais en toi un conflit entre le bien et le mal, tu ne serais pas encore arrivé à la pureté, mais tu lutterais pour arriver. Si tu te fatiguais pour arriver à la vie de justice, tu serais encore dans la vertu de la lutte; tu ne serais pas encore arrivé à la pureté.

Par la pureté, la paix règne sur ton cœur, et le conflit cesse par le triomphe du bien.

Par la pureté, ton corps deviendra en Dieu, ton désir sera en Dieu, ton bonheur sera en lui. La pureté comprendra toute ta vie: tes expressions, tes sens, ton corps, ton cœur, tes pensées.....tu deviendras l'habitation du Saint-Esprit.......

Le sujet de la pureté est un sujet long: nous serions injustes envers lui si nous le faisions simplement un chapître de cette section, comme l'un des signes de la pénitence.

Pour cela, je te demande la permission de lui consacrer une section à part, dans laquelle nous te parlerons de la pureté. Comment elle est, et comment l'expérimenter? Quels sont ses éléments? Jusqu'à quelle limite la pureté est-elle atteinte sur terre? Et quelle est la pureté que nous obtiendrons dans l'éternité?

 

SECTION V

LA PURETE DU CŒUR

 

 

Pureté du péché

Epreuve de la pureté

Pureté des pensées et des songes

Pureté des choses vaines

Positivité de la pureté

Pureté de la connaissance du péché

 

 

Pureté du cœur.

 

Puisque la perfection de la pénitence, c'est la haine du péché, c'est-à-dire que le cœur soit complètement purifié de tout amour du péché, ou de toute réponse au péché,.......donc la pureté du cœur est l'un des signes de la pénitence parfaite.

Mais quelle est la mesure par laquelle nous pouvons mesurer la pureté du cœur, du péché? Et comment l'homme peut-il savoir qu'il a atteint la perfection de la pénitence, ou la haine du péché?

Examinons ensemble ces points.

Pureté du péché.

Les sources de ce chapitre sont:

1. Une conférence donnée à l'église de l'archange Mikhaïl à Damanhur en 1966, parmi une série sur "la vie de pénitence et de pureté".

2. Une conférence donnée dans la Salle Saint Marc, au terrain de l'Amba Roueis, le Vendredi 28 Mai 1966.

3, 4. Deux conférences données à la "Grande Cathédrale" au Caire, la première, le Vendredi soir 16 Février 1073, et la seconde, le Vendredi soir 6 Juillet 1973, sur " la vie de pureté."

5. Une conférence sur "la connaissance du péché", donnée à la Grande Cathédrale" le Vendredi 11 Mars 1977.

Pureté du péché.

1 . Peut-être qu'un homme penserait qu'il est pénitent parce qu'il a abandonné le péché principal fatiguant qui était le souci de sa conscience, et parce qu'il n'y tombe plus maintenant.

C'est-à-dire qu'il ne commet plus d'adultère par exemple, ou bien il ne vole plus, ou bien il ne triche plus, ou bien il ne s'enivre plus, et il ne commet plus des péchés de ce niveau. C'est pourquoi sa conscience s'est reposée, et il croit qu'il est pénitent.......! car la vision des grands péchés sur lesquels il concentrait son attention, avait caché les autres péchés auxquels il ne faisait pa attention.

En même temps, il se peut qu'il soit tombé dans de nombreux péchés qu'il considère comme légers et qui n'entrent pas dans ses mesures spéciales concernant la pénitence: comme parler de soi-même, se réjouir de la flatterie, se justifier d'une façon continue, discuter beaucoup, marcher selon son propre bon plaisir, soutenir son opinion au point d'être conduit à l'obstination, négliger certaines prières, manquer aux lectures spirituelles, et peut-être ne pas tolérer les injures, et ne pas sanctifier le jour du Seigneur..

Avec tout cela, sa conscience ne le blâme pas, parce qu'il n'est pas arrivé au niveau où il se blâmerait pour pareilles choses. Est-ce que vous considérez pareil homme comme pénitent ?!

Il a sans doute besoin que ses mesures soient élevées afin qu'il se repente de pareils péchés qu'il considère comme légers, ou auxquels il ne fait pas soigneusement attention.

Quand est-ce que donc le considèrerons-nous comme pénitent? N'est-ce pas lorsqu'il abandonne tous ses péchés, même ceux qui paraissent légers à ses yeux. Il les abandonne effectivement, et aussi il les chasse de son cœur et de sa pensée.

Là, l'homme monte un degré dans la pénitence, à mesure qu'il mûrit spirituellement. Sa conscience devient très sensible, et n'omet rien; et ainsi il entre dans la véritable pénitence. Est-ce que s'il arrivait à cela, nous jugerions qu'il aurait atteint la pureté du cœur?

Là, nous faisons une remarque importante, afin que notre jugement soit exact, c'est:

2. Il se peut qu'il ne pèche pas, parce que le démon l'avait momentanément quitté.

Le démon est sage à faire le mal. Il sait quand lutter, comment lutter, et dans quel péché concentrer son combat......S'il trouve un homme très enthousiaste et prêt, il le quitte jusqu'à ce que cet homme prenne confiance en lui-même, de sorte que peut-être cette confiance le pousserait à l'insouciance, à la négligence, et à la légèreté. Puis, dans un temps quand cet homme serait le moins prêt et le moins circonspect, le démon retourne à lui, et alors il serait facile de le faire tomber.

Cette période n'aurait pas été une période de victoire sur le péché, mais une période dépourvue de combats. Elle est une période d'accalmie des guerres spirituelles; elle n'est ni un triomphe ni une purité.

Il y a une grande différence entre la victoire et l'absence du combat.

Si tu trouves que tu ne tombes pas dans un péché déterminé, cela pourrait ne pas signifier que tu t'en es complètement purifié, mais ta non-chute pourrait signifier que le démon ne te combat pas actuellement en ce péché. Ou peut-être que tu n'y succombes pas maintenant, parce que les occasions ne se présentent pas. Il n'y a ni combats, ni scandales, et il n'y a rien qui te stimule vers le péché.

Le démon ne te combat pas maintenant, non pas par amour pour ton repos, mais parce qu'il te prépare un guet-apens d'une espèce différente.......

En plus de cet autre guet-apens, peut-être que le démon de la vaine gloire viendrait te dire: "Malheur à moi à cause de toi, tu m'as échappé. Tu t'es renouvelé et tu t'es sanctifié,et tu es devenu une nouvelle créature, et les chose anciennes sont passées." Ne l'écoute pas, et ne répète pas en ton esprit ce qu'il te dit, car tu es sujet à la faiblesse tant que tu es dans le corps. Le démon ne cesse pas de combattre.

Il te conviendrait mieux de répondre à ces pensées en disant: "Je connais ma faiblesse; toute l'affaire c'est que le Seigneur, dans sa miséricorde, a caché cette faiblesse...."

Ne dis donc pas que tu es arrivé à la pureté et que tu ne succombes plus. Mais dis: "Sans l'Eternel qui nous protégea,......ils nous auraient engloutis tout vivants" (Ps. 124: 2-3).

........Je suis en effet, plus faible que de pouvoir combattre le plus petit d'entre eux, comme dit saint Antoine. Mais, rendons grâces au Seigneur qui nous a couverts......

On remarque que certains péchés ont leurs saisons, et ne sont pas perpétuels.

Ils sont comme des périodes de douleur ou de souffrances, qui font leur tournée d'une façon forte et violente, puis se calment; ensuite elles font une nouvelle tournée, et ainsi de suite......Ou bien comme la plante qui a parfois une saison calme, et dans un autre temps, une saison de floraison et de fructification......

3. Ou bien, il est possible que Dieu ait voulu te reposer de l'oppression du péché pour une période afin que ton âme ne soit pas engloutie par le désespoir.

Car les chutes qui sont constamment réitérées pourraient entraîner le pécheur au désespoir. C'est pourquoi la miséricorde de Dieu l'atteint pour le reposer et le relèver de la guerre, au moins pour peu de temps. La grâce le préserve et le soutient, même si c'est momentanément. Ainsi il passe par une période de calme dans laquelle le péché ne l'afflige pas; non pas parce qu'il est devenu pur, mais parce qu'il n'est plus combattu.

Ou bien, il est possible que tu sois actuellement reposé parce qu'il y a des prières qui avaient été élevées pour toi, soit de la part des saints dans le ciel, ou de la part de tes amis sur terre. Dieu les a exaucés et a ordonné ta relève du combat. Pour cette raison tu t'es reposé du combat, et non pas parce que tu es arrivé à la pureté. Tu es donc dans une période de calme et de paix, et il n'y a pas de combat entre toi et le démon. Ceci n'est pas un degré de pureté.

Au sujet de la différence entre la pureté et l'absence de combat, nous faisons une remarque importante; c'est que:

Il y a une différence entre la pureté des enfants et la pureté des adultes en âge et en esprit.

Il est vrai que les enfants ont un cœur simple et pur qui n'a pas encore connu le péché. Mais il y a une grande différence entre leur pureté et la pureté des personnes adultes, d'âge mûr. Cette différence, c'est que les enfants ne sont pas entrés dans une guerre spirituelle, et leur volonté n'a pas encore été éprouvée. C'est-à-dire qu'ils ne sont pas encore arrivés à l'âge oû leur volonté est éprouvée. Ils sont autres que les grandes personne mûres qui étaient entrées dans les guerres de l'ennemi et qui avaient triomphé; et dont la volonté avait refusé toutes les séductions du péché. Ceux-ci ont la récompense des "triomphants" qui n'est pas celle des enfants.

Combien grandioses sont ceux-là qui sont arrivés à la pureté des enfants, après des guerres que les enfants ne connaissent pas.

Leur pureté est le résultat des conflits et des guerres desquels ils sont sortis victorieux.....

La pureté du cœur est un degré très élevé. Même si l'homme se purifiait d'un péché déterminé dont il était combattu, ceci ne serait pas la pureté complète.

La pureté complète est la pureté de tous les péchés, sous toutes leurs formes et leurs espèces, soit en action, soit par la pensée, ou par les sens, ou par les sensations du cœur, ou par les chutes de la langue; soit dans la relation avec Dieu, ou avec les gens, ou avec soi-même.

C'est une pureté totale, et non pas simplement une délivrance d'un péché déterminé qui te combattait.

Le pharisien qui priait dans le temple, au temps de la prière du publicain, croyait qu'il était devenu pur, parce qu'il n'était "pas comme le reste des hommes, qui sont revisseurs, injustes, adultères," et qu'il n'était pas parmi ceux qui négligent de jeûner et de payer la dîme (Luc 18: 11-12). Tandis qu'il ne s'était pas purifié de l'orgueil, ni de la condamnation d'autrui, ni de la glorification et de la justification de soi-même.....C'est pourquoi il ne sortit pas justifié.

Ne crois donc pas que tu es arrivé au degré de la pureté, si tu t'es débarrassé de quelques péchés qui te maîtrisaient. Mais la véritable mesure de ton arrivée à la pureté, c'est:

Qu'aucun péché n'ait de pouvoir sur toi.

Considère la parole de Notre-Seigneur Jésus-Christ: " Qui de vous me convaincra de péché ?" (Jean 8:46). Absolument quelconque péché. Cest pourquoi il a pu dire de Satan: "le prince du monde vient. Il n'a rien en moi" (Jean 14:30).

Es-tu donc arrivé à ce degré de pureté de tout péché, de sorte que Satan n'ait rien en toi, soit grand ou petit ?! même pas parmi les petits renards qui détruisent les vignes, ou les péchés qui se déguisent dans les vêtements des agneaux.....?

La véritable pureté commence par la détestation complète du péché sur la base d'une connaissance et d'une illumination réelle, et sur l'intelligence juste par l'Esprit-Saint de ce qui est bien et de ce qui est mal, "pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé" (Hébr,5:14), de sorte que la conscience soit complètement saine dans ses jugements, sans que Satan puisse la séduire en rien, et que toutes les actions de l'homme soient pures.

Pourtant il y a ce qui est plus important que les œuvres visibles de l'homme, c'est:

Que la pureté ait sa source dans le cœur, et qu'elle ne soit pas dans les apparences.

Nous disons cela, car il y a plusieurs gens qui prennent soin d'une apparence de pureté et non pas de son essence. Par exemple, quand plusieurs orateurs parlent de la modestie de la femme, ils se concentrent sur ses habits et sa parure, sans s'inquiéter du mobile du cœur à cause duquel la femme a abandonné sa modestie. Tandis que s'ils s'occupaient du traitement du cœur à l'intérieur afin qu'il atteigne la pureté,....la modestie des vêtements et de la parure seraient spontanément parmi les résultats de cela.......

Les mêmes paroles s'appliquent aux jeunes gens qui laissent leurs cheveux longs........

Par la pureté, nous ne voulons pas nettoyer le dehors de la coupe seulement. (Matt. 23).

Le traitement des péchés de la langue, ne se borne pas aux exercices de silence. Car la cause des paroles erronnées est à l'intérieur du cœur. L'Ecriture dit: "Car c'est de l'abandonce du cœur que la bouche parle" (Matt. 12:34). Occupons-nous donc de la pureté du cœur, et les expressions seront spontanément pures.

Prenez par exemple le mensonge. Il ne suffit pas que nous l'abandonnions de l'extérieur seulement, mais il faut que nous traitions ses causes à l'intérieur du cœur, qu'elles soient la crainte, ou l'orgueil, ou le désir d'arriver à un but déterminé. Car le mensonge est le résultat de ces fautes intérieures qui ont besoin de purification.

Occupez-vous donc de l'intérieur. Là, certains demandent:

Est-ce que je remettrai la pureté extérieure, jusqu'à ce que j'arrive à la pureté intérieure ?"

Evidemment non. Mais le but, c'est que tu ne te contentes pas de la pureté extérieure, car Dieu veut le cœur avant toute chose. Garde-toi de la faute extérieure avec toute ta force; car souvent ses résultats comprennent d'autres personnes aussi........et en même temps traite l'intérieur, avec toute force, toute patience, et tout secours de la grâce.

Ainsi, tes actions pures seraient issues d'un cœur pur; à condition qu'ils aient aussi un but pur et des moyens purs.

Chaque action que tu fais serait pure en elle-même, pure dans les mobiles qui la motivent, et pure dans le moyen par lequel elle est accomplie.

Est-ce que ceci serait la pureté parfaite?

La pureté parfaite est un sujet long. Mais cela, c'est la pureté du péché.

L'épreuve de la pureté.

La pureté du cœur ne consiste pas à ne pas tomber dans le péché.

Il pourrait y avoir, pour ne pas tomber, d'autres raisons que l'état intérieur du cœur. Nous en avons expliqué quelques-uns. Comme lorsque l'homme n'est pas combattu par le péché dans un certain temps; ou lorsque la grâce s'ingère, même sans que nous l'ayions appelée, et que ce soit elle qui aurait triomphé en nous. C'est pourquoi nous disons en ce qui concerne l'épreuve de la pureté:

L'homme est considéré complètement pur, s'il entre dans toute guerre contre le péché, dans sa profondeur et sa violence, sans s'ébranler.

Non seulement, il ne tomberait pas, mais il ne s'ébranlerait pas...

Il y a beaucoup de gens qui sont combattus par le péché à cause de leurs convoitises et de leurs pensées, et non pas à cause de Satan. Car les guerres du démon sont très difficiles. Par exemple, l'histoire du jeune homme qui se plaignait à saint Bichoï en lui disant: Les guerres des démons sont devenues violentes contre moi;" tandis que le démon disait: "Je n'ai pas encore senti que cet homme s'est fait moine"....

Le démon est très dur dans sa guerre. S'il pouvait avoir pleine liberté, il combattrait pour séduire même les élus. (Matt. 24:24).

Si tu triomphes dans une guerre spirituelle, dis: "c'est probablement un petit combat"....

Car Dieu dans sa miséricorde, ne permet pas que nous soyions combattus au-dessus de notre force de résistance. Peut-être que nous entrons dans des guerres légères et que nous y triomphons, non pas à cause de notre force ou de la pureté de nos cœurs, mais à cause de la faiblesse du combat. Si la guerre devenait lourde ou violente contre nous, nous succomberions......C'est pourquoi nous remercions Dieu pour sa grande miséricorde, au lieu de nous glorifier vainement en prétendant être purs.......

Donc, ta pureté est éprouvée dans les guerres violentes et dures.

Est-ce que tu y résistes, ou bien tu succombes? Il vaut mieux pour toi de t'écrier humblement disant: "Je ne suis pas plus fort que Solomon, le plus sage des habitants de la terre. Je ne suis pas plus fort que David, l'oint du Seigneur, l'homme de la flûte et de la harpe. Je ne suis pas plus fort que l'apôtre Pierre dans son zèle. Puisque le péché "a fait tomber beaucoup de victimes, et ils sont nombreux, tous ceux qu'elle a tués" (Prov. 7:26)......,la meilleure attitude c'est que je connaisse ma faiblesse, et que je dise que je ne suis pas encore arrivé à la pureté du cœur. Je prie chaque jour disant: "ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin."

Es-tu entré dans des guerres violentes, et as-tu été victorieux?.....Donc, sache cette vérité:

La guerre violente éprouve l'homme par sa continuité et son insistance..

Un homme pourrait triompher une fois dans une guerre violente. Mais, si elle demeurait contre lui pour longtemps, il pourrait faiblir devant elle, et il ne serait pas assez fort pour résister. Comme Samson qui, "comme elle était chaque jour à le tourmenter et à l'importuner par ses instances," faiblit finalement et se rendit (Juges 16: 16-17).

La guerre violente éprouve l'homme aussi par sa variété et ses surprises.....

Un homme pourrait triompher dans un combat déterminé. Mais dans un autre genre de guerres, sa résistance diminue et il ne tient pas. Le démon éprouve chaque personne. Il étudie ses côtés faibles, et il insiste violemment sur le point faible. Ses guerres deviennent plus dures, quand il attaque brusquement, sans préparation de la part de l'homme pour l'affronter. C'est là que la pureté est éprouvée.

Quelle est donc la définition correcte de la personne qui a acquis la pureté du cœur?

C'est la personne qui est devenue pure de tous les genres de péchés, par la pensée, par le cœur, par les sens, par la langue, par le corps, par l'action.........et qui est entrée dans des guerres contre l'ennemi, dans toutes leurs variétés, dans toute leur violence, dans toute leur insistance et leur continuité,...... et qui a lutté, et que la grâce a appuyée,......... qui a triomphé, et qui est demeurée triomphante.....

C'est donc un très haut degré. Il n'est pas le commencement de la vie spirituelle, mais il pourrait être à la fin de la course, pour que nous méritions la béatification dont le Seigneur a dit: "Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu" (Matt. 5:8).

Parmi les mesures de cette pureté:

La pureté des pensées et des songes.

En plus de la pureté du péché, il y a la pureté des pensées et des opinions.

Un saint a dit: "ce ne sont pas seulement les actions extérieures qui font apparaître ta réalité, mais encore plus, tes pensées et tes opinions..."

Il a donné un exemple de cela en disant: "Il se peut que trois personnes voient un homme se tenant debout dans l'obscurité. L'une des personnes penserait que c'est un voleur qui se cache jusqu'à ce qu'il trouve l'occasion de voler. La deuxième penserait que c'est un homme de mauvaise conduite qui attend une femme. Tandis que la troisième personne penserait que cet homme se tient debout dans l'obscurité afin de prier dans un endroit où personne ne le verrait.

Ainsi les pensées et les opinions sont d'après l'état du cœur.

En cela, l'Ecriture dit: "L'homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur, et le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor" (Luc 6:45). Et comme dit le proverbe: "Tout vase déborde de ce qu'il contient......"

C'est pourquoi, si tes opinions étaient mauvaises, ton cœur ne serait pas encore pur.

L'homme qui a le cœur pur, a toujours des pensées pures, il ne soupçonne pas de mal. Autant qu'il lui est possible, il prend les faits avec innocence et pureté. Ainsi rien ne le scandalise, il ne condamne aucune action, sauf le péché évident qui comporte en lui-même sa condamnation.

Dans le cas des faits qui possèdent deux faces, il prend la face lumineuse.

C'est pourquoi, pareilles personnes sont en bons termes avec les gens, car elles n'attribuent de faute à personne, et elles excusent toute personne dans son comportement.

Peut-être tu demanderais: "Est-ce que cela signifie que le cœur pur n'est pas combattu par les soupçons et les pensées mauvaises?"

Nous disons:" oui, ils pourraient le combattre de l'extérieur, sans qu'ils soient issus de son intérieur. Mais au contraire, l'intérieur les refuserait, ne les accepterait pas, et les chasserait rapidement. La tromperie à laquelle certaines gens sont exposés ici, c'est de garder la mauvaise idée, ne serait-ce que sous le prétexte de l'examiner ou de la combattre, ou par un genre de curiosité afin de savoir comment cela finirait! Le résultat serait qu'il soit souillé par l'idée, et qu'il perde sa pureté. L'attitude correcte, c'est de chasser l'idée rapidement, car le cœur pur déteste les pensées erronnées et n'accepte même pas simplement de les examiner.

Parmi les mesures de la pureté, donc, il y a la pureté des opinions et des pensées.

La seconde mesure de la pureté, c'est la pureté des songes.

Il pourrait se trouver un homme dont l'intelligence consciente se trouve sur ses gardes, en prenant soin de la pureté des pensées; tandis que les songes comporteraient beaucoup de fautes, parce que son subconscient contient un solde ancien de péchés dont il ne s'est pas encore purifié, ni de leurs images, ni de leurs histoires, ni de leurs souvenirs.

Ou bien, sa mémoire est encore souillée par leur mauvais stock, ou bien il y a quelques sentiments dans le cœur, qui sont cachés dans ses profondeurs et qui ne se sont pas encore purifiés; et ceux-ci seraient la source de ses songes erronnées qui troublent la pureté de son esprit.

Pareil homme a besoin de se purifier de son passé, de la même manière que de sa pureté de son présent.

En tout cas, la pureté des songes nécessiterait une période de temps, jusqu'à ce que l'homme devienne dans un état complètement éloigné des mauvais songes. Avec le temps, et par le manque de répétition, les sources de ces songes disparaîtront de la mémoire. Le subconscient emmagasinera, à leur place, des choses pures et convenables à la vie de pénitence et de pureté qu'il vivra, et qui seraient une source de songes complètement purs.

Parmi les mesures de la pureté, il y a donc, la pureté des pensées, des opinions et des songes......Il reste un autre degré pour les hommes parfaits ou mûrs, c'est:

La pureté des choses vaines.

C'est-à-dire la pureté des choses passagères ou vaines.

Nous entendons par ces choses passagères ou vaines, par exemple, celui qui passe un long temps à parler de choses futiles, qui ne sont ni péchés, ni justice.......ou bien, celui qui passe son temps à penser à pareilles choses ou à s'en occuper......et qui montre par cela que sa pensée ou son cœur peuvent être préoccupés par des futilités, et qu'il pourrait à cause d'elles, perdre un temps qu'il aurait pu passer avec Dieu, dans des prières, des contemplations, ou des lectures spirituelles ou des cantiques, ou quoique ce soit d'utile qui convient à l'état du cœur pur. .......

Ces choses passagères ne sont ni bonnes, ni mauvaises en elles-mêmes. Mais elles sont des futilités qui entravent l'œuvre spirituelle positive.

Ces futilités sont celles que l'apôtre nous a défendues en disant: "parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles" (2 Cor. 4:18).

L'homme qui ne regarde pas les choses visibles, c'est celui dont le prophète David dit: "Pour moi, m'approcher de Dieu, c'est mon bien" (Ps. 73:28). Le rapprochement complet du Seigneur ne vient qu'avec la pureté du cœur.

La pureté du péché est un état de sanctification que les pères n'appellent pas pureté de cœur.

Mais ils l'appellent chasteté. La chasteté est un degré inférieur à la pureté.

Dans beaucoup de ses significations, la chasteté est négative dans sa sainteté; elle signifie l'éloignement de la souillure et du péché. Tandis que la pureté est positive dans sa sainteté; elle est le rapprochement constant de Dieu, par la pensée, par le cœur, et par l'action. Elle vient comme une étape qui suit la chasteté. Elle se distingue par la purité des futilités.......

Quelles sont donc ces futilités?

Nous vivons dans un monde rempli de ces choses visibles passagères. Est-ce que nous fermerons nos yeux pour ne pas voir, en pratiquant la parole de l'apôtre: "ne regardant pas les choses visibles?"

Non, nous ne fermerons pas les yeux, mais nous ne nous préoccuperons pas de ce que voyons et de ce que nous entendons.

Quand nos yeux percevront quelque chose , nous passerons outre; et de même en ce qui concerne le reste de nos sens. On sait que "les sens sont les portes de la pensée". Nos intelligences réfléchissent à ce que nos sens ramassent; ou du moins il en pénètre une idée dans nos esprits; et alors nous sommes devant l'un de deux comportements:

Ou bien la pensée de ces choses passe rapidement et disparaît comme la fumée; et ceci est l'un des états de la pureté du cœur. Ou bien l'idée s'établit en nous pour peu de temps, ou pour longtemps. Elle travaille à l'intérieur de nous par des degrés qui diffèrent quant à leur violence, et quant à leur durée, selon la pureté de chacun de nous.

Les choses visibles pourraient éveiller des idées de péché à l'homme qui ne s'est pas encore purifié. Ces idées se transforment en lui en désirs et en convoitises.....Je ne parle pas de ceux-ci, car ils se rapportent au premier point qui est "la pureté du péché".

Mais je dis que pareilles choses visibles pourraient éveiller dans l'homme de Dieu, non pas des idées de péché, mais des préoccupations et des soucis qui varient selon la pureté du cœur, selon sa mort par rapport aux choses terrestres, ou la mort des choses terrestres dans le cœur.

Ces idées passagères, pour le moins, font perdre le temps.

Le temps est une partie de ta vie. Dieu ne te l'a pas donné pour que tu le perdes, mais pour que tu en profites, pour le salut de ton âme, et pour la purification de ton cœur et de tes pensées, et pour l'attachement de tes sentiments à Dieu....Ne le perds donc pas dans des choses futiles.

L'intelligence qui est préoccupée par des choses futiles, montre son peu d'amour pour Dieu.

Car son cœur n'est pas uni à Dieu d'une union complète et constante; et il y a des choses futiles qui le préoccupent loin de Dieu, ne serait-ce qu'un bavardage inutile. Quand est-ce que tu te purifieras de tout cela, et il n'y aura dans ton cœur que Dieu seul?

Le cœur pur d'une pureté parfaite, est le cœur qui est complètement mort par rapport à toutes les vanités du monde, afin de vivre exclusivement pour le Seigneur.

Son intelligence est devenue non appliquée à ces choses visibles, par suite de sa préoccupation excessive de ce qui est invisible. L'intelligence travaille tout le temps et réfléchit tout le temps, mais ses pensées varient selon la matière dont elle s'occupe, Celle-ci est l'une de deux: ou bien des choses visibles, ou bien des choses invisibles. L'application aux choses divines invisibles est l'état de pureté exemplaire.

La réflexion dans les choses passagères pourrait être un état moyen entre les idées de péché et les idées divines.

Elle n'est pas un péché par rapport à l'homme ordinaire, mais c'est un état de défaillance en lui, qui pourrait évoluer et se transformer en péché. Les saints fuient cette défaillance qui montre que le cœur ne s'est pas parfaitement purifié des choses mondaines.

L'apôtre saint Paul, en parlant de l'homme marié, dit qu'il "s'inquiète des choses du monde" (1 Cor. 7: 32-33). Il y a d'autres choses, à part le mariage, qui causent l'inquiétude des choses mondaines. C'est peut-être l'emploi, ou la famille, ou les études mondaines, ou quelqu'activité sociale, ou les biens, ou les convoitises de la chair en général.......Que chacun de nous s'examine lui-même afin de connaître les portes par lesquelles le monde entre en lui, avec ses vanités, et se trouve une place dans la pensée et dans le cœur.

Là, j'aimerai distinguer entre deux mots: le travail et la préoccupation.

Un homme pourrait travailler aux choses visibles, sans que les choses visibles travaillent en lui.

Son esprit serait avec Dieu; comme les saints pères qui travaillaient la paille des rameaux dans le désert, tandis que leur cœur faisait le travail divin de la psalmodie, de la prière, et de la louange de Dieu. Ils travaillaient à ces choses visibles, sans les regarder, c'est-à-dire sans s'en préoccuper.

Le Seigneur ne blâma pas Marthe parce qu'elle travaillait, mais parce qu'elle travaillait dans un état d'inquiétude et d'agitation. (Luc 10:41). Le travail n'était pas seulement dans ses mains, mais il avait atteint la pensée et le cœur qui s'en préoccupaient; et dans leur préoccupation, ils devinrent incapables de se vouer au Seigneur. Alors ils s'attachèrent à l'un, et méprisèrent l'autre, car "nul ne peut servir deux maîtres" en même temps (Matt. 6:24).

Nous est-il donc possible de faire un travail sans nous en préoccuper, sans nous agiter, et sans nous inquiéter? Voilà ce qui est requis du cœur pur. "Je voudrais que vous fussiez sans inquiétude" (1 Cor. 7:32). Comment cela peut-il être?

En rendant notre relation avec les choses visibles, une relation spirituelle, qui n'entre pas dans les profondeurs.

Cela dépend de la portée de notre évaluation des choses.

Plus la valeur d'une chose augmente à nos yeux, plus sa profondeur en nous et notre préoccupation par elle augmentent. C'est pourquoi, toutes les choses du monde n'avaient pas de valeur aux yeux de nos pères qui regardaient le monde comme mort, et qui le comptaient "comme de la boue, afin de gagner Christ" (Phil. 3:8), quelle que soit leur valeur aux yeux des autres qui regardent les choses visibles......Par conséquent, ces choses ne les inquiétaient plus. Ils ne s'agitaient pas pour elles, mais ils vivaient en paix. La parole de l'apôtre saint Paul s'applique à eux:

"et ceux qui usent du monde comme n'en usant pas" (1 Cor. 7:31).

Mais souvent nous oublions nos âmes et nos spiritualités. Par exemple, nous entendons une certaine nouvelle, ou bien nous lisons à propos d'un certain accident, ou bien nous entrons dans une discussion....et là, nous oublions que notre cœur et notre intelligence sont tous deux pour le Christ. Nous demeurons à parler, à commenter, et à discuter. Nous exprimons des opinions, nous nous enthousiasmons en répondant à ceux qui objectent. L'affaire pourrait ne rien mériter de tout cela. Mais pourtant elle domine, non seulement nos langues ou nos pensées, mais aussi nos nerfs et nos émotions...Là, "les eaux seraient entrées dans nos âmes", et nous serions devenus inquiets et agités pour beaucoup de choses; tandis que nous ne serions pas appliqués à la seule chose nécessaire; mais nous penserions que "nous la rappellerions quand nous en trouverons l'occasion." (Actes 24:25).

Nous rentrerions dans nos maisons, avec le sujet demeurant en nos esprits et peut-être aussi, nous le verserions dans les esprits des autres, et nous les en préoccuperions.

Les idées ne sont pas stériles, mais elles donnent naissance á d'autres idées.

L'idée pourrait s'approfondir dans notre subconscient, et donner naissance á des rêves et des soupçons.

Nous pourrions nous tenir debout pour prier, avec notre intelligence distraite dans beaucoup de pensées. Cela serait parce que nous aurions donné à ces pensées, de la profondeur en nous; et alors elles nous auraient dominés......Prends garde, ne donne pas aux choses de ce monde, de la profondeur dans ta pensée, tes sentiments et ton temps. Si l'habitude ancienne te dérobe, réveille-toi rapidement, et dis au Seigneur avec le psalmiste: "Détourne mes yeux de la vue des choses vaines" (Ps.119:37).

Le réveil de l'intelligence, et la lutte avec les pensées, précèdent la pureté de l'intelligence et du cœur.

Saint Amba Hor disait à son disciple: "Regarde, mon fils, ne fais pas entrer dans cette cellule un mot étranger." Il voulait dire: un mot étranger à Dieu et à son royaume.

Saint Jean le Nain se secouait les oreilles avant d'entrer dans sa cellule, afin que les discussions qu'il avait entendues des autres, n'y entrent pas......

Cela est une lutte négative........quant au côté positif:

Nous avons besoin d'être étrangers au monde, et d'occuper continuellement notre pensée par des choses divines.

Le sentiment de l'homme d'être étranger au monde, fait qu'il ne s'ingère pas aux choses du monde, à ses accidents, ses nouvelles, ses conversations, et ses troubles. Si quoique ce soit parmi cela, lui arrive, il ne réagit pas et ne répond pas, en se disant à lui-même: "Je suis étranger, quelle affaire ai-je avec cela?"

Ainsi, la préoccupation de sa pensée aux choses divines, le rend non appliqué aux choses du monde, mais plutôt il les repousse, parce qu'elles entravent sa préoccupation continuelle par les choses divines. Là, il dit: "Combien j'aime ta loi! Elle est tout le jour l'objet de ma méditation" (Ps. 119:97).

Quand est-ce que donc, le cœur et la pensée arrivent-ils à la pureté?

Quand l'homme se débarrasse du péché, et quand il se purifie des rêves, des opinions et des soupçons, et quand il se purifie des vanités.....

Tout ceci est du côté négatif, quoi donc du côté positif?

Le côté positif de la pureté.

Dans la pureté du cœur, l'amour de Dieu le maîtrise au lieu de l'amour du monde.

Il fait toute chose en vue de son amour pour Dieu, et non pas seulement en exécution de ses commandements. Même quand il quitte le péché, il le quitte parce qu'un amour beaucoup plus profond a pris sa place, et lui a fait sentir, d'une façon pratique, la futilité de l'amour et aussi de la souillure du péché. Avec l'amour de Dieu, la pureté entre dans un nouveau rôle positif.

Alors apparaissent dans la vie de ce pénitent les fruits du Saint-Esprit, dont l'apôtre a dit:

"Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; .....La loi n'est pas contre ces choses" (Gal. 5:22).

C'est-à-dire qu'il est transféré de l'étape de la loi et des commandements, à l'étape de l'amour......

Ta relation avec Dieu se transforme en amour.......... comme la relation d'un ami avec son ami, d'un fils avec son père, et de celui qui aime avec son bien-aimé.

Tu trouves tout plaisir à être avec Dieu. Ta prière se transforme en appel d'amour. Elle ne serait plus un devoir, ni une action ecclésiastique, ni une qualité parmi les qualités des spirituels, mais elle serait simplement l'expression du grand amour qui se trouve dans ton cœur pour Dieu......Et ainsi serait-il du reste de tes actions spirituelles....

L'amour est le premier fruit parmi les fruits de l'Esprit. Il y a d'autres fruits qui apparaîtront nécessairement dans ton cœur, dans la vie de pénitence.

Peut-être demanderais-tu:

Est-ce que tous les fruits de l'Esprit sont nécessaires pour la vie de pureté?

Oui, car il a dit: "Produisez donc des fruits dignes de la repentance" (Luc 3:8); et parce qu'il a aussi dit: "Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde, afin qu'il porte encore plus de fruit" (Luc 15:2). Lutte donc, avec toute ta force, pour obtenir ces fruits......

Veux-tu que je te parle à propos de la pureté du cœur? Je te parlerai donc de chaque élément de ces fruits à part, et de tous ensemble comme une unité harmonieuse. Ceci nécessiterait un livre spécial, ou une série de livres dont ce n'est pas le temps maintenant.

Mais maintenant, je continue avec toi la pureté du cœur, et je parlerai de son sommet:

La pureté du cœur de la connaissance du péché.

Par cela, nous divisons la pureté du cœur en deux genres: un genre que nous pouvons obtenir ici sur terre, c'est celui que nous avons mentionné; et un genre que nous n'obtiendrons que dans l'éternité, dans l'autre monde, que nous mentionnons ici afin de le désirer et de le demander, et afin de connaître la mesure de la profondeur de la pureté qui sera la nôtre là-bas.......

Ce qui nous a fait perdre notre pureté primitive, c'est notre manger de l'arbre de la science.

Nous ne connaissions que le bien seulement. Quand nous avons mangé de l'arbre de la science du bien et du mal, nous sommes devenus connaissant le mal aussi; et nous sommes entrés dans le duo du bien et du mal, de la justice et de l'iniquité, de ce qui est permis et de ce qui est défendu.

L'état extrême que nous pourrions atteindre actuellement, c'est que, dans notre connaissance du bien et du mal, nous choisissions le bien, et que nous y marchions. Quant à ne pas connaître le mal d'une façon absolue, cela est un haut degré que nous n'atteindrons pas sur terre. Mais il nous sera donné dans l'éternité, quand nous aurons rejeté le fruit que nous avons mangé. Et alors:

Nous ne connaîtrons que le bien seulement, et nous serons débarrassé du duo du bien et du mal.

Nous aurons une qualité de simplicité et d'innocence qui ne connaît pas de mal.

Comme l'enfant innocent qui ne sait rien de la ruse, des machinations, des subterfuges et des iniquités que la société lui présentera plus tard, et qui lui feront perdre son innocence.

Une pureté comme la pureté d'Adam et Eve avant de manger du fruit de l'arbre, ce qui introduisit dans son esprit des idées qui n'y étaient pas auparavant., et qui lui fit perdre sa simplicité. Ses yeux s'ouvrirent sur des choses dont il aurait pu dire: "Puissé-je ne les avoir pas connues".....Puis l'homme évolua de la connaissance du mal au choix du mal.

Si tu as appris des choses sur le péché, ne complète pas la course.

Puisque la connaissance du péché te nuit, ne lui ajoute rien de nouveau. Essaye d'oublier ce que tu as appris, en ne l'employant pas, et en n'en parlant pas. Ne pense pas à ces informations, et si tu t'en souviens, essaye de les échanger contre d'autres.

Ne laisse pas la connaissance du péché se transformer, de connaissance superficielle en connaissance profonde. Ne la laisse pas se transformer de renseignements en expérience, en dégustation, en acceptation, ou en lutte avec elle.

Arrête cette connaissance à une limite, autant qu'il te soit possible.

Demande à Dieu de purifier tes pensées, et de rendre ton subconscient et ta mémoire pures de tout ce qui s'y est déposé et de tout ce qui s'y est enregistré........

Contemple la couronne du Seigneur qu'Il nous "donnera , dans ce jour-là" (2 Tim. 4:8); quand toute connaissance du péché sera arrachée de nous, et qu'il n'y aura plus de péché; et quand nos expériences avec le péché dans ce monde, deviendront comme un songe troublant duquel nous nous serons réveillés dans l'éternité, et nous l'aurons complètement oublié......Vraiment quoi de plus beau que cela?

Mais puisque la pureté de la connaissance du péché n'est pas de ce monde, que ferons-nous ?

Exercez-vous à la vie de simplicité spirituelle.

Ne laissez pas votre intelligence travailler seule, dans des complications de la pensée et de la discussion, mais ajoutez-y la simplicité de l'esprit. Ayez l'œil simple et lumineux. Ne vous mêlez pas avec le péché, ni avec ses idées et ses histoires, afin que vos esprits ne soient pas souillés par la mémoire du mal qui conduit à la mort.

Patientez en attendant la pureté, quelque soit son retard à arriver. Demandez-la comme un don de Dieu à vous. Laissez le mal toujours loin de vous, quelles que soient ses guerres nombreuses.

Et que le Seigneur soit avec vous.

Poème arabe traduit en prose.

 

J'AI MOUILLE MA COUCHE DE MES LARMES.

J'ai mouillé ma couche de mes larmes amères, et j'ai promis à mon Dieu, mon Dieu, ce sera la dernière fois.
Voici que je suis ferme dans ton amour, je suis ferme comme le rocher, de tout mon cœur, mon cœur,
je ne retournerai pas, je ne retournerai pas, je ne retournerai pas,
de tout mon cœur, mon cœur, je ne retournerai pas.

La guerre est venue forte contre moi, je suis retourné de nouveau, de nouveau, à la profondeur du péché.
J'ai pleuré de mon cœur, avec une pénitence pure,
mais pour une période, pour une période,
et je suis retourné, et je suis retourné, et je suis retourné,
mais pour une période, pour une période, et je suis retourné.

J'ai fortifié ma volonté, j'ai multiplié mes promesses,
Par l'excès de ma vanité, ma vanité, j'ai ajouté mes promesses.
Confiant de ma volonté, confiant de ma lutte,
mon âme, mon âme m'a trahi,
et je suis retourné, et je suis retourné, et je suis retourné,
mon âme, mon âme m'a trahi,
et je suis retourné.

Je me suis écrié fort, et j'ai dit: "Ayez pitié de moi,
je connais ma faiblesse, ma faiblesse,
mon Dieu, aidez-moi.
La force vient de vous, d'en haut, et non pas de moi,
tant que vous êtes avec moi, avec moi,
je ne retournerai pas, je ne retournerai pas, je ne retournerai pas,
tant que vous êtes avec moi, avec moi,
je ne retournerai pas."

 

SECTION VI

LA GARDE DE LA PENITENCE.

 

 

La possibilité du retour.

Ils ont commencé par l'Esprit, et ils ont fini par la chair.

Les Cananéens sur la terre.

Ne clochez pas des deux côtés.

La séparation entre la lumière et les ténèbres.

Le soin de l'âme.

D'autres moyens.

 

La possibilité du retour.

Il est facile pour l'homme de se repentir un jour, mais l'important c'est de faire pénitence d'une façon continue;

c'est-à-dire de vivre dans la vie de pénitence toute la vie, et de ne pas retourner au péché une autre fois.....

Il est facile pour l'homme de s'entraîner, et de réussir dans un entraînement spirituel pour un jour, ou deux jours, ou une semaine. Mais est-il possible de continuer dans cet exercice durant toute la vie? Ainsi est-il de la pénitence; l'important en elle, c'est sa garde, c'est-à-dire sa continuité.

Car le retour est très facile......

Le démon qui guette la vie de l'homme, ne se repose nullement de ce que cet homme lui échappe par la pénitence. Pour cela, il essaye par tous les moyens et les subterfuges de le faire revenir de la pénitence, même si c'est après une longue période.......

L'ère des Juges est un exemple clair de ce retour.

Les gens marchaient dans l'adoration des idoles et dans les impuretés des nations auxquelles ils se mêlaient; et le Seigneur les sauvait par l'intermédiaire d'un juge qu'il instaurait comme leur chef, et ils se repentaient...."Mais à la mort du juge, ils se corrompaient de nouveau plus que leurs pères, en allant après d'autres dieux..." (Juges 2:10).

Les périodes de pénitence demeuraient parfois des dizaines d'années, puis ils retournaient.

Nous lisons dans le livre des Juges: "Le pays fut en repos pendant quarante ans. Et Othniel, fils de Kenaz, mourut. Les enfants d'Israël firent encore ce qui déplaît à l'Eternel" (Juges 3: 11-12)......."Et le pays fut en repos pendant quatre-vingts ans.....Les enfants d'Israël firent encore ce qui déplaît à l'Eternel, après qu'Ehud fut mort" (Juges3:304:1)......"Le pays fut en repos pendant quarante ans. Les enfants d'Israël firent ce qui déplaît à l'Eternel" (Juges 5:31 ; 6:1).

C'est une histoire qui s'est répétée dans la vie de ce peuple, et dans la vie d'autres, soit parmi les peuples ou parmi les individus.....des cœurs non-consolidés dans l'amour du Seigneur, qui n'étaient pas sérieux dans la vie de pénitence......qui n'avaient pas fini avec la vie du péché. Ils le quittaient, puis y retournaient, jusqu'à ce que l'apôtre les fit représenter par un rapprochement difficile:

"Le chien est retourné à ce qu'il avait vomi, et la truie lavée s'est vautrée dans le bourbier".

Ainsi dit l'apôtre Pierre: "En effet, si après s'être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s'y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première.

Car mieux valait pour eux n'avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l'avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné.

Il leur est arrivé ce que dit un proverbe vrai: Le chien est retourné à ce qu'il avait vomi, et la truie lavée s'est vautrée dans le bourbier" (2 Pierre 2: 20-22).

Oui, il y a plusieurs qui avaient marché avec le Seigneur pour une étape, mais qui ne complétèrent pas le chemin.

Ou bien ils ont ressenti la difficulté du chemin , et ils l'ont quitté, et avec lui ils ont quitté le Seigneur......et ils n'ont pas pu porter leur croix jusqu'à la fin. Ou bien, ils ont trahi le Seigneur parce qu'ils sont retournés et ils ont préféré le péché à lui. A ceux-là s'applique la parole de l'apôtre saint Paul à propos des Galatiens dépourvus de sens (Gal. 3: 1,3):

Ils ont commencé par l'esprit, et ils ont fini par la chair.

(D'après une conférence donnée à la "Grande Cathédrale" le vendredi soir 9 Août 1974.)

L'apôtre saint Paul nous a présenté un autre exemple, c'est Démas.

Démas était l'un des assistants de saint Paul dans le service et dans la prédication; c'est-à-dire qu'il était l'un des piliers de l'Eglise. L'apôtre l'avait une fois associé avec le nom de Luc, le médecin (Col. 4:14). Il avait déclaré qu'il était l'un de ceux qui travaillaient avec lui, "Marc, Aristarchos, Démas et Luc"....L'histoire de ce Démas qui prêchait s'est terminée par une expression pénible dans laquelle l'apôtre saint Paul dit;

Démas m'a abandonné, par amour pour le siècle présent" (2 Tim. 4:10).

Il est vraiment pénible que l'amour du siècle présent retourne et qu'il conquière le cœur d'un grand prédicateur parmi les assistants de l'apôtre Paul. S'il en est ainsi, que toute personne prenne garde du monde et de son amour, quelle que soit sa pénitence.......

Saint Paul cite d'autres exemples que Démas, qui ont fini de la même manière pénible; il en dit aux Philippins:

"Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix du Christ, je vous en ai souvent parlé, et j'en parle maintenant encore en pleurant" (Phil. 3:18);

et il complète sa parole en disant: "Leur fin sera la perdition, ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu'aux choses de la terre" (Phil. 3:19).

Ceux-là n'étaient pas des croyants ordinaires.......il suffit que l'apôtre Paul les mentionnait dans ses épîtres. Ce qui est pénible, c'est qu'il disait: "Car, il en est plusieurs..." Ils ne sont donc pas un ou deux...... Ce qui est plus pénible, c'est sa parole: "Leur fin est la perdition"........

Puisque le retour à la vie du péché est possible pour ceux qui ne prennent pas garde, et qui permettent à l'amour du monde d'entrer dans leur cœur:

ne te glorifie donc pas, si tu t'es repenti et si tu as commencé une vie spirituelle; l'important c'est que tu complètes;

que tu complètes la marche dans le chemin spirituel jusqu'au bout, jusqu'à la fin de tes jours comme étranger sur la terre. Car l'apôtre a dit: "considérez quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi" (Hébr. 13"7). Donc, l'important c'est que la pénitence continue jusqu'à la fin de la vie, et que le pénitent ne soit pas comme ceux qui avaient commencé par l'Esprit, et qui ont complété par la chair.......

Si tu fais pénitence, et si tu marches avec le Christ durant une belle période spirituelle, puis tu retournes au péché.....est-ce que les jours spirituels pourraient te sauver?! ou bien, tu rendrais compte de là où tu aurais fini....?

Le roi Saül est l'un des exemples clairs.

Le prophète Samuel l'avait oint roi, l'Esprit du Seigneur l'avait saisi, le Seigneur lui avait donné un autre cœur, et il avait prophétisé de telle sorte que certains avaient été émerveillés disant: "Saül est-il aussi parmi les prophètes" (1 Sam. 10: 9-11). Avec tout cela, Saül retourna au péché, et ses péchés se multiplièrent, et le Seigneur le rejeta, et il fut dit de lui: "l'Esprit de l'Eternel se retira de Saül, qui fut agité par un mauvais esprit venant de l'Eternel" (1 Sam. 16:14). Il avait commencé avec Dieu, ou bien Dieu avait commencé avec lui, mais Saül n'a pas complété.

De même, le peuple d'Israël qui avait traversé la mer et qui avait suivi le Seigneur dans le désert,

Ils s'étaient débarrassé de l'esclavage de Pharaon. Ils avaient vécu sous le commandement direct de Dieu; la nuée les ombrageait pendant le jour, et la colonne de lumière les guidait la nuit. Ils avaient mangé la manne et les cailles. Ils étaient le premier peuple auquel Dieu avait envoyé la loi écrite. Ils avaient promis disant: "Nous ferons tout ce que l'Eternel a dit, et nous obéirons" (Ex. 24:7)......Pourtant ils retournèrent et péchèrent beaucoup contre le Seigneur; ils murmurèrent et adorèrent le veau doré (Ex. 32). Le Seigneur s'irrita contre cette génération murmurante et refusa de l'introduire à la terre promise. Ils moururent tous dans le désert.,,,,

Croyez-vous que tous ceux qui périssent avaient commencé leur chemin par la perdition ?!

Non, évidemment, car le démon lui-même avait commencé sa vie comme un ange pur et lumineux, mais il ne compléta pas. A plus forte raison, les êtres humains qui avaient connu le péché pour une période, puis se sont repentis.....Donc, le point du commencement ne nous importe pas, mais plutôt la fin de la course.

Les hérétiques n'ont pas commencé leur histoire comme hérétiques.......

Certains d'entre eux, mêmes, avaient très bien commencé....Eustache était parmi les meilleurs moines de Constantinople. Il était un homme spirituel, et chef de moines. Mais il ne compléta pas, et il finit par l'hérésie...........Arius était parmi les meilleurs et les plus forts prêtres d'Alexandrie........Nestorius était parmi les forts des instructeurs de son époque, et il était arrivé à devenir patriarche de Constantinople......Tous ceux-ci finirent à la perdition.

Origène était le plus magnifique savant de son époque. Il était un homme ascétique. Il avait beaucoup souffert pour le Christ, il avait défendu la foi.....Et finalement, cette expression pénible s'appliqua à lui: "O tour élevée, comment es-tu tombée ?!".... Donc, que chacun prenne garde.

Si tu t'es repenti, écoute ce conseil:

Il ne suffit pas de sortir de Sodome, mais continue jusqu'à Tsoar.

La femme de Lot sortit de Sodome, sa main était dans la main de l'ange. Elle ne fut pas incendiée avec la ville incendiée. Mais elle ne compléta pas la marche avec Dieu. Elle regarda en arrière, (Gen. 19:16), et elle périt par ce seul regard.....Oh quelle frayeur !

Garde-toi donc, de regarder en arrière.......

Ne pense plus au monde que tu as quitté pour le Seigneur. N'essaye pas de te rappeler les plaisirs du péché dont tu t'es repenti.....Ne regarde absolument pas en arrière.....Mais regarde en avant. Essaye de grandir dans ta pénitence, et non pas de retourner au péché.

Celui qui retourne est comme quelqu'un qui démolit tout ce qu'il avait construit.

Je ne veux pas t'effrayer par la parole de l'apôtre: "Lorsqu'une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qu'elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu; mais si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d'être maudite; et on finit par y mettre le feu" (Hébr. 6: 7-8).

Je ne veux pas répéter ce que dit l'apôtre dans la même épître: "si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sanctification pour les péchés, mais une attente terrible du jugement....." (Hébr. 10: 26-27).

Mais ce que je veux dire, c'est que tu prennes garde dans ta pénitence.

Si tu t'es repenti, "ne t'abandonne pas à l'orgueil, mais crains" (Rom. 11:20).

Ne crois pas que la pénitence t'a donné un état d'infaillibilité. Il n'y a personne sans péché sauf Dieu seul. (Matt. 19:17). Quoi de plus facile que l'ennemi te combatte pour te faire tomber. Pour cela, tiens au Seigneur, et que ton cœur soit contrit devant lui, afin qu'il te donne la vie du triomphe permanent. Souviens-toi de la parole de saint Paul: "

Travaillez à votre salut avec crainte et tremblement" (Phil. 2:12).

Ceci est aussi pareil à ce qu'a dit l'apôtre saint Pierre: "..........conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre pélerinage" (1 Pierre 1:17). On n'entend pas par cette crainte, le sens de la frayeur. Non, mais on entend la prudence, la prévoyance, l'exactitude dans la vie spirituelle, et l'éloignement de la déception dans laquelle le pénitent croit s'être débarrassé du péché pour l'éternité, et s'être élevé au-dessus de son niveau !!

Dans cette crainte, et dans cette prudence, il y a un genre d'humilité.

Il y en a plusieurs qui ont été sauvés par cette humilité.......dans laquelle l'homme ressent qu'il est faible, et qu'il est encore sujet à succomber, et qu'il a besoin de prendre garde même des péchés les plus simples....Car la force de Dieu entoure celui qui ressent sa faiblesse, afin de le secourir et de le sauver......Combien belle est l'humilité de l'apôtre saint Paul dans sa parole: ".....je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d'être moi-même rejeté" (1 Cor. 9:27).

Si l'apôtre Paul dit cela de lui-même, nous, que dirons-nous de nous-mêmes, nous qui connaissons notre faiblesse plus que tout le monde...?! Si l'apôtre dit: "je traite durement mon corps, et je le tiens assujetti", est-ce que par cela, il ne nous ne donne pas une leçon sur la continuité de la circonspection durant toute la vie ?!

La circonspection montre que le pénitent est sérieux dans sa pénitence.

Elle montre qu'il était véridique dans ses promesses qu'il fit à Dieu quand il avait commencé sa pénitence. Sois donc continuellement circonspect. "Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi " (Apoc.2:4). Cherche les causes du péché dans lequel tu étais tombé auparavant, et éloigne-toi d'elles, de toute ta force.

Il vaut mieux que nous consacrions pour ce point, un sujet spécial. C'est:

Les Cananéens sur la terre.

Il y a plusieurs qui, après avoir fait pénitence, sont retournés à leurs péchés.

La raison c'est qu'ils avaient laissé les causes du péché telles qu'elles étaient existantes, et ils ont laissé les portes du péché ouvertes.

C'est pourquoi le péché leur est revenu, ou bien ce sont eux qui sont retournés à lui, parce que la source du péché existait toujours telle qu'elle était. Ceci nous rappelle l'histoire des Cananéens sur la terre. Quelle est donc cette histoire, et quelle est sa morale?

Les Cananéens étaient des peuples qui adoraient les idoles. Un ordre avait été émis pour les faire sortir de la terre, afin qu'ils ne soient pas un scandale pour entraîner le peuple de Dieu à leurs cultes et à leurs péchés. Les Cananéens étaient très forts. Il arriva que Josué ne les chassa pas de certaines régions, et ils demeurèrent comme esclaves qui payaient le tribut (Josué 16:10). Leur influence augmenta. "Lorsque les enfants d'Israël furent assez forts, ils assujettirent les Cananéens à un tribut, mais ils ne les chassèrent point" (Jos. 17:13). La même expression se répéta aussi dans le livre des Juges (Juges 1:28).

Alors les Cananéens habitèrent la terre. (Juges 1: 27, 30, 32, 33).

Les Cananéens devinrent un piège pour le peuple de Dieu. Ils les troublèrent (Juges 2:3), et ils habitèrent au milieu d'eux, "ils prirent leurs filles pour femmes, ils donnèrent à leurs fils leurs propres filles, et ils servirent leurs dieux" (Juges 3: 5-7).

Là, les Cananéens devinrent un symbole de ce qui restait de mal qui n'avait pas été déraciné, qui existait sur la terre, et qui devint la raison de l'oubli de Dieu, et de l'éloignement de Lui, et du retour au péché une autre fois. Là, nous te demandons:

Quand tu t'es repenti, et Dieu t'a permis de manger du lait et du miel dans ta nouvelle vie, est-ce que tu as laissé quelques Cananéens sur la terre, même comme esclaves sous le tribut, pour te servir ? Tu crois qu'ils sont assujettis à toi, tandis que tu finis par tomber dans leurs impuretés et tu adores leurs idoles !

Est-ce que tu as laissé, en étant dans la vie de pénitence, quelque chose de ton ancien caractère?

Je dis cela, parce que parfois, nous trouvons des servants dans l'Eglise qui sont peut-être exclusivement consacrés au service, et naturellement ceux-ci se regardent non seulement comme étant dans la vie de pénitence, mais plus encore, dans la vie de justice;...... et pourtant ils ont des caractères qui ressemblent complètement aux caractères des gens du monde! Leur conduite est mondaine et non pas spirituelle. Comment cela est-il arrivé? Comment ont-ils associé ensemble le service avec ces caratères? Donnons des exemples de cela:

1. Un homme était coléreux avant de connaître le Christ. Puis il s'est repenti, mais il a gardé la colère avec lui.

Avant de se repentir, et avant d'entrer dans la vie du service, il se mettait en colère et devenait violent. Sa voix s'élevait, il insultait et se disputait.......Puis il s'est repenti, et a laissé les Cananéens sur la terre. Il a laissé avec lui ce caractère tel qu'il était. Malgré ses nombreuses responsabilités dans le service, vous le voyez s'irriter, faire du tumulte, devenir violent, donner des ordres et prohiber à haute voix, et enflammer l'amosphère de feu........

Si vous le repreniez pour sa colère, il vous dirait que c'est une colère sacrée! "Je suis en colère pour Dieu et pour ses droits! Je me révolte à cause des commandements en vue de corriger des situations fausses, afin de leur enseigner ce qui devrait être !"

La réalité c'est qu'il s'irrite parce qu'il est incapable de résister à la colère qui est à l'intérieur de lui.

Vraiment ce n'est pas là une colère sacrée, parce qu'elle est contre le commandement qui dit: "La charité est patiente, elle est pleine de bonté;......elle ne s'irrite point......" (1 Cor. 13:4-5); et contre le commandement qui dit: "la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu" (Jac. 1:20); et aussi contre le commandement qui dit: "Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté disparaissent du milieu de vous. Soyez bons les uns envers les autres.." (Eph. 4: 31-32).

La colère sacrée doit être sacrée dans ses moyens aussi;

et non pas seulement dans son but et son intention. Car celui qui s'irrite de cette façon montre que ses nerfs ne sont pas sains. Il présente un mauvais exemple et une apparence qui déshonorent le service. Il montre un manque de pureté du style et de la manière de se comporter...

Toute la question, c'est que cette personne a laissé avec lui quelques mauvaises habitudes, et il a voulu leur donner une apparence sainte, pour les employer à l'intérieur de l'Eglise avec leurs mêmes erreurs. Sa pénitence et son service sont devenus un scandale. Il est comme celui qui met une pièce de drap neuf à son vieil habit (Matt. 9:16). Il aurait mieux valu pour lui de quitter toute l'ancienne colère avec toutes ses formes. Là, il demande: "Est-ce que je ne défendrai pas la vérité?" Nous lui répondons:

"Si Dieu voulait te donner une sainte colère pour défendre la vérité, ce serait une autre colère, différente quant à l'essence, la forme, la représentation et l'expression.

Ce serait une colère spirituelle, autre que la tienne qui est une colère mondaine. Tu t'irriterais sans pécher (Ps. 4).

Abigail défendait la vérité quand elle parlait à David, mais c'était dans un style fin, poli et sage (1 Sam. 25). Notre-Seigneur Jésus-Christ découvrit à la femme samaritaine ses fautes, mais dans un style spirituel qui ne blesse pas (Jean 4). Toujours, les enfants de Dieu expriment leur objection contre l'erreur, d'une manière spirituelle qui ne comporte ni de clameur, ni de bruit, ni de nervosité, toutes ces choses qui sont parmi les Cananéens sur la terre.

Le problème là, c'est que les mesures spirituelles sont viciées.

Des mesures qui permettent cette colère fautive, et qui la considèrent comme étant consacrée pour Dieu, seraient indubitablement des mesures malsaines; ou bien, elles seraient simplement la justification de l'existence d'un péché ancien duquel le cœur ne s'est pas encore purifié, et qui ne s'accorde ni avec la vie de pénitence, ni avec l'humilité et la contrition qui conviennent à la pénitence.........Il est possible qu'elles évoluent jusqu'à ravager toutes les spiritualités de l'homme. Ce serait comme s'il n'avait pas fait penitence.

2. Un autre exemple, c'est le mélange de l'insulte à la réprimande spirituelle.

C'est la même situation. Un homme était d'abord outrageux avant la pénitence. Ensuite il se repent, ou bien il pense avoir fait pénitence, tandis qu'il garde quelques unes de ses anciennes fautes, et parmi elles les insultes et les expressions blessantes. Il considère qu'elles lui sont utiles, et qu'il pourrait les employer pour réprimander les pécheurs. Son oubli n'empêche pas que le pénitent n'a le droit de réprimander aucune personne sauf lui même, et qu'il ne lui est pas permis d'oublier ses péchés pour s'occuper des fautes des autres et pour les réprimander à cause d'elles...... Il ne cesse de s'attacher à la parole de l'apôtre Paul: "Reprend, censure, exhorte" (2 Tim. 4:2).

Il oublie ce qu'est la manière spirituelle de censurer....

Le même saint Paul qui a conné ce conseil à son disciple Timothée, est celui qui a dit aux prêtres d'Ephèse: "durant trois années, je n'ai cessé nuit et jour, d'exhorter avec larmes chacun de vous" (Actes20:31). Est-ce que tu exhortes les gens avec amour et avec des larmes, ou bien avec orgueil et domination, en les méprisant et en méprisant leurs sentiments ?!

Le pénitent ne censure personne; et s'il critique, il n'oublie pas l'esprit de douceur dont l'apôtre dit:

"si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prend garde à toi-même de peur que tu ne sois aussi tenté" (Gal. 6:1).

Oui, car nous sommes tous capables de faire des fautes. S'il arrive au pénitent qui se souvient de ses péchés, de corriger quelqu'un, il n'oublie absolument pas que lui-même avait péché auparavant comme cet homme. S'il oublie, il s'expose à perdre sa pénitence, et l'esprit d'orgueil entre en lui.....

Quant à celui qui se permet d'insulter dans sa critique d'autrui, celui-là n'a pas encore fait pénitence, et il doit se rappeler de la parole de l'apôtre:

"...ni les outrageux...n'hériteront le royaume de Dieu" (1Cor.6:10).

Celui qui laisse l'outrage dans son caractère, laisse les Cananéens sur la terre pour l'abîmer. Il ne convient pas d'employer les insultes dans le service, car les moyens du service doivent être purs.

Il ne convient pas au pénitent de couvrir ses péchés par des versets qu'il comprend mal, ou qu'il emploie volontairement mal. Il vaut mieux pour lui de confesser que certaines de ses faiblesses ne cessent d'exister et dont il ne s'est pas encore débarrassé; comme la colère, la nervosité, la violence du tempérament, et l'outrage; et qu'il les a portés avec lui dans sa nouvelle vie. Elles troublent cette vie, et elles l'empêchent de garder sa pénitence.

Ne dis pas: "le Saint-Esprit blâme les gens par ma langue." Car le Saint-Esprit a son style spécial et ses termes purs.

Il y a une autre personne qui pense avoir fait pénitence, tandis qu'elle garde un autre péché.

3. Dans sa pénitence, il aurait gardé ce qu'il y a d'obstination dans son caractère.

L'obstination est toujours reliée à l'orgueil. Elle est le résultat de la fausse confiance en soi-même, de l'attachement à l'opinion personnelle, du mépris des points de vue des autres, et de l'insouciance des résultats de l'inflexibilité de son opinion.....

Cette opiniâtreté et cette inflexibilité pourraient se trouver dans le domaine de l'Eglise, du Service, et des Ecoles du Dimanche. Tout le monde dirait: "Un tel est difficile à s'entendre avec les autres".....Pourtant, il n'est pas seulement pénitent, mais il est servant, et peut-être qu'il est un grand responsable dans le Sevice, énergique, exhortant, et parlant de spiritualités, de théologie, de la foi, et des histoires des saints. Il est renseigné, mais les Cananéens ne cessent d'être sur la terre.

Il essaye de nommer son entêtement par le nom de "défense de la vérité."

Tandis que la vérité l'invite à être humble, compréhensif, et respectueux des opinions des autres....Mais ce sont les habits des agneaux dont certains péchés se vêtissent. La réalité, c'est que le "moi" ne cesse d'exister; et il se peut que cet homme se soit débarrassé de plusieurs péchés dans sa pénitence.....

Mais il ne s'est pas débarrassé du "moi", il l'a porté avec lui dans sa pénitence.

Qi'ils sont nombreux ceux-là qui échouent dans leur pénitence à cause du "moi" qui pourrait les faire tomber dans plusieurs péchés, et les faire retourner à l'état antérieur à la pénitence. Mais plusieurs de ceux qui se sont repentis ne ressentent pas cette guerre du "moi", et peut-être ils ne voient pas qu'elle est leur plus grand péché.

4. Il y a quelqu'un qui fait pénitence, mais qui garde le péché de condamnation et de censure.

Un homme était extrêmement sous la domination de ce péché. Puis il est entré dans la vie de pénitence; et les grands péchés qu'il avait quitté le préoccupèrent pendant un certain temps. Puis le péché de condamnation qu'il avait, est apparu de nouveau.....Ce qui est étonnant, c'est que cet homme, plus il sent qu'il grandit dans la vie de pénitence, et qu'il s'approche de Dieu, et qu'il s'éloigne du péché,...... plus le péché de condamnation apparaît plus clairement dans sa vie......

Il est arrivé à critiquer toute chose, toute personne, et rien ne lui plaît.

Il est arrivé à diriger la perception spirituelle qui lui avait été donnée dans la pénitence, envers les actions des autres et non envers ses actions! Il est arrivé à mesurer le comportement des gens, et non pas son propre comportement, par l'idéalisme qu'il a aimé dans la pénitence! Et voilà qu'il critique tout le monde...

La question n'est pas réellement de sauvegarder l'idéalisme, mais c'est son impuissance de quitter le péché de condamnation et de censure qu'il a laissé de son passé, avec lui, et voilà que les Cananéens sont encore sur la terre.

Cet esprit pénètre même dans le Service et dans l'enseignement.

Une des branches du Service refuse un programme général, et continue à critiquer: "ce programme contient telle et telle faute, et il manque telle et telle chose. Le programme de notre branche est meilleur!,,,,,," Cette branche se transforme en "secteur privé" dans le domaine du Service; et elle ne se préoccupe pas de l'unité de l'enseignement dans l'Eglise. Le "moi" ne cesse d'exister. Il n'était pas mort quand la pénitence avait commencé....

L'esprit de critique forme des groupes fermés sur eux-mêmes, comme s'ils étaient des îles à l'intérieur de l'église, sans contact avec une autre terre. Il pourrait en sortir des bateaux vers une terre ou une autre. Des bateaux pourraient leur arriver d'autres terres. Pourtant ce sont des îles indépendantes, à l'intérieur du "moi", qui sont demeurés après la pénitence.

Cet esseulement ne leur suffit pas, mais ils critiquent avec toute violence toute autre situation. Si vous demandez à l'un d'eux: "Pourquoi tout cela?" Il vous répond par l'expression du prophète Jérémie: "mes yeux étaient une source de larmes, je pleurerais jour et nuit les morts de la fille de mon peuple" (Jér. 9:1).

Mon frère, pleure pour tes péchés, avant de pleurer pour le peuple.

C'est déplorable, mais ce genre ne voit pas en lui-même des péchés qui nécessitent des pleurs!....

Après avoir commencé la pénitence, il ne s'occupe plus que des péchés des autres, et c'est pourquoi il vit constamment dans une atmosphère saturée de la condamnation et de la censure des autres, sans pitié. Quant à lui-même, il se place dans l'expression: "qui n'ont pas besoin de repentance" (Luc 15:7). Pour cela, il vit à la manière du pharisien, et non pas du publicain. (Luc 18: 9-14)....Le pharisien qui jeûne, et qui paye la dîme de ses biens, et qui n'est pas: "comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères." Mais il garde les Cananéens sur la terre..

5. Un homme pourrait faire pénitence, mais garder la paresse dans son tempérament.

Il se peut qu'un homme soit paresseux. Puis il se repent, il abandonne ses autres péchés, mais il garde la paresse. Vous voyez cette paresse évidente dans son service, dans son culte, dans ses exercices, dans ses lectures, dans sa présence aux réunions, dans sa constance à se confesser. Si quelqu'un lui demandait comment il se permet de rester dans cette paresse, il répondrait: "Il me suffit d'aimer Jésus !"

Tu t'étonnes, est-ce que son amour pour Dieu est une cause de sa paresse?!

Voici l'apôtre qui nous invite: "Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit......Persévérez dans la prière" (Rom. 12: 11-12). Mais il paraît que les tentatives de cacher les péchés sont sur le point de devenir une habitude chez certaines gens....Quant à la prétention de la suffisance de l'amour du Seigneur, la réponse est simple, c'est ce que le Seigneur lui-même a dit: "Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour" (Jean 15:10). Où est donc la garde des commandements par rapport à cette paresse?

6. Un homme pourrait faire pénitence, et garder avec lui le péché de "l'usage des subterfuges".

Il avait ce tempérament avant de faire pénitence. Il savait comment arriver à son but par des moyens détournés, en tournant et retournant, par les ruses humaines, par la fourberie, par ses moyens personnels. Puis après avoir fait pénitence, il a gardé ce tempérament avec lui, et il l'emploie parfois;.....comme Jacob qui avait trompé son père pour obtenir la bénédiction !

Il se peut que l'Eglise rencontre un problème, ou le Service rencontre un problème. Tous sont indécis quant à la manière de résoudre le problème. Alors cet homme entre et dit:

"Laissez-moi résoudre cette question."
---"Et comment la résoudras-tu?"
---"Je la résoudrai par mes moyens spéciaux. Je connais bien ce jeu".

Naturellement, il le connaît, parce qu'il le jouait auparavant, avant de se repentir; et il n'a pas d'objection à le jouer maintenant...

Certains se demandent comment est-il arrivé à cette solution? La réponse est claire: par la voie des Cananéens qui demeurent sur la terre, et qui lui donnent les "bons conseils".

D'après sa solution du problème, vous sentez qu'il n'a pas fait pénitence.

Pourtant sa conscience ne le fatigue pas! Dans le temps il recourait aux moyens détournés, il tournait et retournait, en vue des choses du monde....Tandis que maintenant il recourt à tout cela pour Dieu! Il n'y a donc pas lieu que sa conscience le blâme! C'est ainsi qu'il dégringole vers l'extérieur de la pénitence. Dans sa pénitence, il ne sent pas avoir changé...L'ancienne personalité demeure telle qu'elle était; elle n'a pas changé ses méthodes.....De la même façon, il descend vers ce qui est pire.....

L'appui sur le bras humain demeure avec lui, même dans sa pénitence.

Ceci influe sur toutes ses spiritualités, et pourrait finir par son échec dans la vie de pénitence. Mais il ne fait pas attention à ce point, car il pense que la pénitence consiste simplement à quitter les grands péchés comme l'adultère, le vol, l'ivresse, les jeux de hasards, etc.....

7. Il se peut qu'un homme "ait fait pénitence", mais qu'il garde la justifiication de soi-même.

Il considère que la justification de soi-même est une chose ordinaire. Mais il en est arrivé à se défendre en toute chose, comme s'il ne se trompait en rien, jusqu'à ce qu'il ait éloigné de lui toute personne qui le conseille ou qui le reprend. Il se peut que par la voie de la justification de lui-même, il tombe dans des fautes innombrables, quels que soient les degrés auxquels il est arrivé dans le Service....

Il y a un autre genre, différent de tous ceux-là: c'est celui qui était combattu par la mélancholie.....

8. Cet homme fait pénitence, mais il garde la mélancholie et le reste de ses guerres.

Vous voyez qu'il est fatigué dans sa vie spirituelle, à cause de tout problème. Il se confond, il est troublé, il perd sa paix, et il dit: "Je ne suis utile à rien. Je suis désespéré. Je suis devenu compliqué à cause de telle question."

La mélancholie est une guerre du diable, ou une fatigue des nerfs. Elle n'est pas l'une des qualités des enfants de Dieu, car "le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix" (Gal. 5:22). Il est possible que, par cette mélancholie, l'homme se détourne de sa voie spirituelle, et il perd le chemin vers Dieu.

Donc, nous devons bien nous examiner pour voir ce que nous avons laissé de notre vie primitive avant la pénitence, afin de nous en débarrasser, de crainte que nous pensions être effectivement entrés à Canaan, tandis que nous n'aurions pas cessé d'être perdus dans le désert. Celui-là qui se purifie de tous les résidus de la vie ancienne, peut facilement suivre sa route vers Dieu, et il ne retombe pas durant sa pénitence; spécialement par rapport aux péchés qui prennent une forme qui est autre que la leur.

9. L'exemple de l'amour des biens, ou l'amour des possessions.

Un homme dirait: "mais cette affaire est claire; comment pourrait-on être trompé par cela dans la pénitence? Je vous dirai comment la tromperie s'accomplit....

Un homme aimait les biens, ou était avare et n'aimait pas dépenser ce qu'il avait. Puis il s'est repenti, ou il pense qu'il s'est repenti. Il vit dans une nouvelle vie avec Dieu. Il se peut qu'il soit devenu un servant connu, ou un moine dans un monastère. Ensuite vous voyez cet ancien péché prendre une apparence ecclésiastique.

L'amour des biens retourne, mais pour l'Eglise, pour le monastère!

Ceci serait d'une manière qui pourrait être absolument incompatible avec la vie de pénitence, ou avec les spiritualités en général. Peut-être qu'il s'excuserait en disant: "Je ne prends rien pour moi-même. Je fais la collecte pour Dieu." Ceci est vrai, mais il agit d'une manière mondaine qui n'est pas spirituelle, et qui ne s'accorde ni avec l'absence de l'amour des biens, ni avec l'ascétisme et le rejet du monde!

C'est étonnant ce que vous voyez de la part des responsables des biens des églises et des associations. Vous demandez: "où est la vie de pénitence?" Mais pareilles personnes ont laissé quelques Cananéens sur la terre.

Ceci s'applique aux églises riches qui n'aident pas les églises pauvres.

Les biens ne sont-ils pas tous pour Dieu? Que la dépense soit faite pour telle ou telle église, cela est égal à Dieu. Mais c'est l'amour des biens qui invite à les amasser ici, et non pas là-bas.......Qu'ils sont nombreux les trésoriers.

Ne clochez pas des deux côtés.

(D'après une conférence donnée à la "Grande Cathédrale", le vendredi soir 7 Février 1975.)

Le prophète Elie dit au peuple: "Jusqu'à quand clocherez-vous des deux côtés? Si l'Eternel est Dieu, allez après lui, si c'est Baal, allez après lui" (1 Rois 18:21).

Le clochement des deus côtés montre que le cœur n'est pas ferme dans l'amour de Dieu, et que la pénitence n'est pas sincère, ou qu'elle est incomplète.

Si la pénitence arrivait à sa perfection, l'homme ne clocherait pas des deux côtés: du côté de Dieu, et du côté du monde. Mais si ses regards commençaient à balancer ça et là, ceci prouverait qu'il aurait commencé à considérer de nouveau la pénitence. Quand est-ce que donc, cela arrive-t-il?

Parfois l'homme présente sa volonté à Dieu, à cause de l'obéissance. Mais il ne présente pas le cœur, tout le cœur. Il met sa main dans la main de l'ange qui le conduit hors de Sodome, tandis que son cœur est à l'intérieur de la ville.

Sa pénitence pourrait être simplement une tentative de satisfaire Dieu, et non pas par amour de la justice.

Ou il pourrait avoir abandonné le péché seulement à cause de la crainte de Dieu.......à cause de la crainte du châtiment, pour sauvegarder son éternité, sans que l'amour de Dieu ou l'amour de la justice soit établi dans son cœur. C'est pourquoi toute secousse de la part de l'ennemi le fatigue; ou bien elle le fait retourner au péché, ou bien elle fait pencher son cœur.

Ceci arrive aussi, si le but de la pénitence n'est pas sain.

Ananias et Saphira vendirent leurs biens et présentèrent le prix aux apôtres, non pas en rejetant les biens pour l'amour de Dieu, mais pour marcher avec le courant spirituel qui prévalait dans le temps des apôtres; une simple imitation, sans la foi cordiale dans la futilité des biens......C'est pourquoi ils ne présentèrent pas tout le prix, mais ils en gardèrent une partie, car l'amour des biens ne cessait d'être à l''intérieur du cœur. (Actes 5).

Es-tu ainsi? Es-tu entré à la pénitence en marchant dans le courant spirituel?

Je veux dire, seulement pour marcher avec le courant, ou pour imiter, sans que le cœur, dans son intérieur, soit purifié de l'amour du péché, et sans que tu sois complètement convaincu de la souillure et de l'horreur du péché.

La pénitence causée par l'imitation pourrait inviter à clocher des deux côtés.

Rachel quitta la maison de son père Laban, et partit avec Jacob, peut-être par amour pour Jacob, pour le suivre et quitter l'atmosphère fatiguante. Mais le but fondamental qui était de quitter un endroit où on adorait des idoles;....ce but n'existait pas. C'est pourquoi Rachel a pu sortir de la maison de Laban et prendre avec elle les idoles de son père Laban.....! Ainsi elle clochait des deux côtés (Gen. 31:34).

Et toi: es-tu entré à la nouvelle vie par amour pour une personne, comme Jacob, ou pour l'amour de Dieu?

Il se peut que l'amour d'une personne spirituelle mène à la vie spirituelle. Mais ceci devrait être seulement le point de départ, puis se transformer en amour de Dieu. Car si ce mobile restait seul, la vie spirituelle demeurerait attachée à l'amour de cette personne spirituelle et le pénitent serait exposé à retourner.

Les enfants d'Israël quittèrent l'Egypte en suivant Moïse. Mais ils n'avaient pas établi une relation ferme avec Dieu. C'est pourquoi ils s'ébranlèrent et retournèrent.

Dès que Moïse s'absenta d'eux pendant quarante jours, quand il était sur la montagne, ce peuple considéra de nouveau sa relation avec Dieu; et ils finirent par adorer le veau d'or. (Ex. 32). Même toute difficulté qui leur arrivait dans le désert, les portait au murmure et au désir de retourner en Egypte pour une autre fois...et à convoiter la viande, les pastèques et les poireaux (1 Nom. 11: 4-5).

Il est donc nécessaire d'établir une ferme relation avec Dieu, de crainte de retomber.

Le point de départ de la pénitence ne doit pas demeurer tel qu'il est, mais le pénitent doit grandir dans ses spiritualités, ses mobiles et sa relation avec Dieu, afin que le cœur ne retourne pas à désirer la vie précédente dans le péché. Plus la relation avec Dieu est fermement établie, moins le pénitent est exposé à clocher des deux côtés, et à désirer le retour au péché.

Il est très facile qu'il soit combattu par la réunion des deux ensemble: Dieu et le monde!

malgré la franchise de la parole de la Bible: "l'amour du monde est inimitié contre Dieu" (Jac.4:4). Samson essaya d'être en même temps voué au Seigneur, et ami de Dalila. Il échoua et perdit son vœu. Lot essaya d'être un homme de Dieu et en même temps d'aimer la terre herbeuse. Il perdit ce qu'il possédait à Sodome. En vérité, il n'y a rien de commun entre la lumière et les ténèbres (2 Cor. 6:14).

De même, l'ange de l'église de Sardes essaya de joindre le service à la négligence; l'ange de l'église de Laodicée essaya de joindre le service à la tiédeur. Chacun des deux reçut un avertissement de Dieu. (Apoc. 3:3, 16)

Il est étonnant que le roi Saul essaya en même temps d'avoir recours à la femme qui évoquait les morts, et au prophète Samuel ! (1 Sam. 28:11)

Le pénitent doit être exact dans son éloignement des choses du monde.

Le Seigneur a clairement dit que nul "ne peut servir deux maîtres" (Luc 16:13). En s'éloignant des choses du monde, on évite l'influence contraire qui attire l'homme loin de la pénitence....Il est vrai qu'il a fait pénitence, mais les choses du monde ne cessent pas d'avoir leurs guerres et leurs pressions; et l'homme n'est pas infaillible dans son comportement avec elles. C'est pourquoi il faut être prudent et minutieux.

L'ennemi pourrait le combattre par ce qu'on appelle "la voie du milieu".

Il y a un proverbe connu qui dit: "la voie du milieu a sauvé plusieurs gens." Elle est employée par certains pères spirituels pour conseiller celui qui se jette dans un extêmisme spirituel qui pourrait le fatiguer. Mais nous disons que l'éloignement de l'extrêmisme, ne veut pas dire l'éloignement de l'exactitude. Celui-là qui s'éloigne de l'exactitude, essaye d'arriver à Dieu par la porte large et le chemin spacieux. Ceci est contre le commandement (Matt. 7:13).

Tout ce que nous craignons dans cette affaire, c'est que le pénitent s'habitue à l'indulgence dans sa vie. Cette indulgence le ferait dégringoler vers le bas jusqu'à ce qu'il perde la chaleur de la pénitence. Puis il perdrait la pénitence elle-même et il pècherait.

Le pénitent pourrait aussi être combattu par le formalisme du culte, et le formalisme des spiritualités.

La chaleur de la pénitence pousse le pénitent à se développer dans le culte. Ce développement pourrait prendre la mesure de la longueur et non pas la mesure de la profondeur. Alors il multiplierait les prières, même sans âme; ils multiplierait les lectures, même sans compréhension; il communierait souvent, même sans préparation; il exténuerait beaucoup son corps, même sans profit......Petit à petit, il pourrait être détourné vers le formalisme du culte. Ce formalisme ne lui servirait à rien. Il pourrait sentir cela et le quitter; puis ensuite être ennuyé de la vie spirituelle et désirer sa vie primitive!

Là, le pénitent a besoin de direction et de conduite spirituelle, afin de connaître quelle est la spiritualité du culte, et comment y marcher, et comment Dieu refuse le culte par la forme et l'apparence, et qu'il veut d'abord le cœur. Toutes les formes du culte, soit prière, ou lecture, soit jeûne ou communion et confession, doivent être issues d'un cœur qui aime Dieu, et doivent être pratiquées avec intelligence et profondeur spirituelle, et avec un amour envers Dieu. Elles doivent sortir du cœur. Que le pénitent mette devant lui le blâme que le Seigneur porta au culte erronné en disant: "Ce peuple m'honore des lèvres. Mais son cœur est éloigné de moi" (Matt. 15:8).

Le formalisme de la vie spirituelle éloigne de la vie de pénitence.

Les spiritualités ne sont pas des apparences et des formalités. Ceux-ci ne signifient pas une relation avec Dieu. Le Seigneur blâma les scibes et les pharisiens, malgré leur exactitude sévère dans l'observance des commandements, à tel point qu'ils en sont arrivés à être littéraux, et à s'éloigner de l'esprit! Dieu n'accepta pas d'eux cette exactitude, et il leur dit qu'ils s'occupaient seulement de la propreté extérieure de la coupe....Certainement les scribes et les pharisiens n'étaient pas pénitents. Malgré tout ce dont ils se glorifiaient d'exactitude dans l'observance de la loi, ils étaient loin de la pénitence.

Ne sois pas littéral dans la pénitence, et ne te préoccupe pas des apparences.

Car si tu faisais cela, tu retournerais et tu perdrais ta pénitence. Mais plutôt, prends soin de l'esprit avant toute chose. Occupe-toi de l'amour de Dieu. Que tes spiritulités soient isues de cet amour. Par cela tu garderas ta pénitence; et tu auras la garantie que tu ne clocheras pas des deux côtés.

Balaam prenait soin d'avoir une apparence saine de l'extérieur, de n'être pris dans aucun péché, dans aucune parole erronnée, tandis que son cœur n'était pas de l'intérieur avec Dieu. (Nom. 24:25 , Jude 11). Il voulait jouir du péché, sans avoir l'apparence du péché. Mais Dieu examine les cœurs........

Le cœur de Balaam n'était pas sain devant Dieu. Il clochait des deux côtés. Il aimait les biens de Balak, et voulait le satisfaire; et en même temps, par sa langue, il ne disait pas un mot qui pourrait irriter le Seigneur. Balaam périt.

Celui-là qui cloche des deux côtés pourrait arriver à cette situation:

Il pourrait commettre le péché s'il trouvait une porte par laquelle il pourrait fuir sa responsabilité.

Ce qui l'inquiète donc, c'est la responsabilité et non pas la pureté du cœur, et non pas l'amour de Dieu. Cest pourquoi il est loin de la vie de pénitence.

Toi, ne sois donc pas ainsi. Que ton cœur soit fermement établi dans l'amour de Dieu, ne clochant pas des deux côtés. Et pour que ton cœur soit fermement établi dans l'amour de Dieu, prend soin de la nourriture de ton âme......

La séparation entre la lumière et les ténèbres

(D'après une conférence donnée à la "Grande Cathédrale", le vendredi 31 Janvier 1976.)

Si tu as fait pénitence, et la lumière est entrée dans ton cœur, ....afin de garder la pénitence, sépare-toi de toutes les œuvres des ténèbres.

C'est le principe que Dieu nous a établi dès le commencement. La Genèse nous le raconte en disant: "Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres" (Gen. 1"4). Le principe continue dans le Nouveau Testament où il dit: "qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres" (2 Cor. 6:14).

Aucune personne spirituelle ne peut réunir les deux dans sa vie. C'est pourquoi, quiconque vit dans la voie de Dieu, doit nécessairement se séparer de toutes les causes du péché et du scandale.

Ainsi Dieu l'a voulu dès le commencement de la création. Mais le principe n'avait pas été observé, et ce fut la cause du péché. La première inobservance de ce principe fut quand Eve s'assit avec le serpent (Gen.3). Nous avons vu comment les ténèbres envahirent la lumière. L'Ecriture nous parle d'une autre inobservance grave de ce principe, quand elle nous raconte qu'avant le déluge: "les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et ils prirent pour femmes parmi toutes celles qu'ils choisirent" (Gen. 6:2).. Le résultat fut "que la méchanceté des hommes était grande", et Dieu fut obligé de purifier la terre de la corruption, par le déluge. Car les ténèbres avaient envahi la lumière une autre fois.

Dieu retourna à séparer la lumière des ténèbres, au moyen de l'arche.

Il choisit un groupe consacré: Noé et sa famille; et il les sépara du monde méchant afin de garder pour lui un groupe juste qui n'était pas corrompu de la corruption du monde......Avec le temps, quand la corruption entra dans les enfants de Noé, Dieu choisit Abram et le sépara du monde méchant. Il lui dit: "Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai.......et tu seras une source de bénédiction" (Gen. 12: 1-2).. Comme si Dieu disait à Abram:

"Quitte le lieu du péché, afin de garder la pureté de ton cœur, loin du mal. La lumière qui est en toi doit être séparée des ténèbres qui sont en eux".

De la même manière, Dieu ordonna à son peuple de ne pas "faire alliance avec les habitants du pays", et de ne pas se marier à eux (Ex.34: 15-16). Il leur défendit les femmes étrangères (Prov. 2:16). Dieu veut que ses enfants s'éloignent de tout mélange mauvais (Ps. 1).

L'apôtre leur ordonna de ne pas se mêler aux pécheurs et de ne pas manger avec eux (1 Cor: 6:11), et d'exclure le perfide d'entre eux. De la même manière, saint Jean le bien-aimé dit: "Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas: salut! car celui qui lui dit: salut! participe à ses mauvaises œuvres" (2 Jean 10-11).

Car il faut se séparer du péché et des pécheurs, quant à la conduite et quant à la connaissance.

Puisque les influences extérieures firent tomber Samson, David et Solomon; que les faibles prennent garde donc, et qu'ils s'éloignent, car ceci serait plus sûr pour eux.

Ainsi, dans l'ère apostolique et spécialement dans les quatre premiers siècles de la chrétienté, l'Eglise isolait les pécheurs hors de l'église, et tous les fidèles restaient, comme un groupe consacré, séparé du mal et des méchants, comme ce qui arriva dans l'histoire d'Ananias et Saphira (Actes5)., et dans l'histoire du pécheur de Corinthe (1 Cor. 5:5).

La première séparation de l'homme, où il se sépare du mal, s'effectue dans le baptême, où il renie Satan, en se séparant de lui, de toutes ses œuvres mauvaises, et de ses méchancetés hideuses, et de tous ses soldats, ses subterfuges et sa domination. De même que l'homme se sépare de Satan, il se sépare de l'ancien être humain qui est enseveli dans le baptême, afin qu'un être humain nouveau soit né à sa place, à l'image de Dieu. Durant toute sa vie, il se mettra en peine de vivre séparé du péché et des pécheurs.

Peut-être quelqu'un demanderait: "Comment pourrions-nous faire cela?"

Si tu ne peux pas te séparer des pécheurs quant au lieu, sépare-toi d'eux quant à l'acte, sépare-toi d'eux quant à la pensée, quant au style et à la manière de vivre.

Il est impossible de ne pas se mêler à tous les pécheurs qui sont dans le monde, comme dit l'apôtre Paul (1 Cor. 5:10). Mais que ton mélange soit seulement dans les limites de la nécessité; ta pensée étant séparée de leurs pensées, ton style étant autre que leur style, ta vie étant autre que leur vie, et même tes expressions aussi, étant autres que leurs expressions, comme dit l'Ecriture: "ton language te fait reconnaître" (Matt. 26:73).

C'est pourquoi l'apôtre saint Jean dit: "les enfants de Dieu se font reconnaître" (1 Jean 3:10).

S'ils s'assoient avec les gens du monde, la différence apparaît complète: la différence n'est pas dans le lieu, mais dans le genre de vie, dans le comportement, plutôt même dans leur apparence, leurs traits, leurs regards, et leurs mouvements.......Leur âme les distingue. Vous voyez effectivement comment Dieu a séparé entre la lumière et les ténèbres.

Mais j'aimerais que cette séparation ne parvienne pas de l'orgueil.

Nous ne voulons pas qu'un homme de Dieu, qui vit une vie de pénitence, soit séparé des pécheurs, par suite de l'orgueil, d'une manière hautaine et fière, comme s'il était meilleur qu'eux....! comme faisaient les scribes et les pharisiens...qui blâmaient le Christ parce qu'il s'asseyait avec les publicains et les pécheurs.

Mais nous voulons dire, qu'ils ne participent avec eux dans aucune œuvre erronnée, et qu'ils ne marchent pas dans les erreurs; qu'ils n'imitent pas les tempéraments, et qu'il n'y ait pas de complaisance aux dépens de la vérité. Car l'apôtre dit: "Ne vous conformez pas au siècle présent" (Rom.12:2), c'est-à-dire ne devenez pas conformes à leur apparence.

Le pénitent ne marche pas avec les pécheurs dans leurs péchés; et en même temps, il ne les condamne pas. Mais il a de la sympathie pour eux, et il prie pour leur salut. Il dit au sujet de sa séparation d'eux:

"Moi, à cause de ma faiblesse, je ne suis pas assez fort pour me mêler à eux.

Je m'éloigne, parce que je suis rapidement influencé, je suis facilement attiré. Les facteurs extérieurs peuvent triompher de ma volonté. C'est pourquoi il est plus sûr pour moi de m'éloigner, il est plus convenable pour moi de fuir. Il ne s'agit pas de fierté, car je n'oublie pas mes péchés du passé proche."

Son attitude est ainsi différente de l'attitude des pasteurs qui visitent les pécheurs.

Ils font cela afin de les attirer vers la pénitence, et de les réconcilier avec Dieu. A condition que les pasteurs soient sur leur garde, qu'ils ne perdent pas leur vénération spirituelle, qu'ils ne se mêlent pas avec les pécheurs dans leurs distractions et dans leurs jeux. Mais qu'ils soient des témoins de la justice, des ambassadeurs du Seigneur, et un bon exemple devant ceux-là......

Notre-Seigneur Jésus-Christ s'asseyait à table avec les publicains, et il entrait dans leurs maisons, afin de les attirer vers la pénitence, et afin de relever leur moral. Alors ils comprenaient qu'ils avaient une part en lui, et qu'il n'était pas seulement pour les justes.

Quant au pécheur, il dit: "Je ne suis pas au niveau des pasteurs, je n'ai pas la puissance du Christ, je ne suis pas assez fort pour me mêler. Que je m'éloigne.

Je ne suis pas encore arivé au niveau de celui-là qui montre la voie aux autres et qui les conduit à la pénitence, car je n'ai pas cessé d'avoir besoin de quelqu'un pour me guider et pour m'affermir dans ma pénitence."

Pour cela, il se sépare des pécheurs, en gardant la contrition dans son cœur. Il ne dédaigne personne d'entre eux. En lui-même, il ne se regarde pas comme une lumière qui se sépare des ténèbres. Cette simple distinction dans son esprit ne serait pas compatible avec les sentiments de pénitence.

Dans son cœur, il connaît qui sont ceux-là dont il a été dit qu'ils sont une lumière.

L'homme juste qui est une lumière, ou qui est parmi ceux à qui le Seigneur a dit: "Vous êtes la lumière du monde" (Matt. 5:14); celui-là quand il est présent dans quelque lieu, les ténèbres disparaissent à cause de sa lumière. Comme lorsque vous mettez une lampe dans quelque place obscure; ses ténèbres disparaissent et elle apparaît illuminée. La présence du juste est de même. Partout où il se trouve, la lumière s'y répand et les ténèbres disparaissent.

Ainsi sont les saints; ceux-là qui, à cause de leur vénération spirituelle, les ténèbres ne peuvent pas se trouver de place en leur présence.

Mais les pécheurs ont honte d'eux et de leur modestie et de leur sainteté. Aucun n'ose se comporter d'une façon déshonorante, ou prononcer un mot déplacé en leur présence. Mais il a honte de lui-même et de son comportement. Les personnes présentes sentent qu'une atmosphère spirituelle domine l'endroit, quand l'un de ces justes-là s'y trouve......S'il y avait une conversation erronnée avant son entrée, elle se termine, tout le monde se tait, et l'obscurité disparaît. Personne ne peut commettre le péché en leur présence......

Es-tu donc ainsi? Es-tu devenu une lumière après la pénitence?

Es-tu devenu même une petite bougie qui donne une faible lueur, mais qui en tout cas disperse les ténèbres? Si tu n'es pas une lumière de cette façon, prend bien garde aux ténèbres. Rappelle-toi à tout moment de la parole du Seigneur: "Que vos reins soient ceints, et vos lampes allumées" (Luc 12:35).

Que ta lumière soit d'abord pour toi-même, afin de bien voir, afin que la visibilité spirituelle qui distingue le chemin et la volonté de Dieu, soit tienne.....comme l'une des vierges sages qui avaient de l'huile dans leurs lampes, et qui illuminèrent et furent dignes d'entrer avec l'époux (Matt. 25).

Avec ces lampes allumées, découvre les ténèbres et éloigne-toi d'elles.

Afin de garder ton humilité, prend les ténèbres dans leur sens objectif, et non pas dans leur sens personnel. Prend- les dans le sens du péché dans toutes ses formes, et sépare-toi d'elles.

Sépare-toi de toute mauvaise pensée et de tout mauvais désir, afin de pouvoir aimer le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme selon le commandement (Deut. 6:5). Comment l'amour pourrait-il être de tout le cœur, si celui-ci n'est pas séparé de tout sentiment fautif, sans être mêlé aux choses du monde, à son amour et à ses plaisirs. Rappelle-toi de la parole de l'apôtre:

"N'aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde ........

Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est point en lui.....Et le monde passe, et sa convoitise aussi" (1 Jean 2: 15-17).

Pour t'éloigner de l'amour du monde, éloigne-toi d'y penser et de penser à ses convoitises. Actuellement, tu ne peux pas t'en séparer quant au lieu. Sépare-toi donc de lui quant à la pensée et au sentiment. Dis au Seigneur comme nous disons dans "la prière de la fraction", dans la messe divine:

"Toute pensée qui ne satisfait pas votre bonté, éloignez-la de nous.."

Sois très minutieux et très rapide dans ta séparation de toi-même d'avec les mauvaises pensées......Car le péché peut entrer dans le cœur de l'homme, même à travers un petit trou; et il reste à y élargir un endroit pour lui jusqu'à ce qu'il le ruine.

Assis-toi avec toi-même, examine-toi, et demande-toi: "Est-ce qu'il demeure encore en mon intérieur, quelque mélange avec les causes du péché, avec ses pensées et ses sentiments?" Si tu trouves quelque chose de cela en toi, censure-le, chasse-le, et dis-lui: "Dieu a séparé la lumière d'avec les ténèbres."

Le soin de l'âme.

(D'après deux conférences sur ce sujet, données à la "Salle saint Marc", au monastère Amba Roueis le vendredi soir 15 Octobre 1965, et le vendredi soir 22 Octobre 1965.)

Le soin de l'âme est le côté positif nécessaire à la garde de la pénitence.

Ce que nous avons cité: écarter les Cananéens de la terre, ne pas clocher des deux côtés, séparer la lumière des ténèbres, cela représente la prudence, du côté négatif. Tandis que le soin de l'âme représente l'action positive. Car l'âme forte peut garder l'homme dans un état de pureté.

C'est pourquoi l'homme a besoin de prendre soin de son âme, comme il prend soin de son corps. Il prend soin des deux ensemble; et il garde l'ordre et l'équilibre entre les deux. Il tient compte de cette règle:

Le soin qui est appliqué à l'un, ne doit pas nuire à l'autre.

Je dis cela, parce que certains, en prenant soin du corps et de sa santé, lui défendraient peut-être de jeûner, et ainsi ils nuiraient à l'âme. Souvent les pères et les mères tombent dans cette faute, dans l'éducation de leurs enfants, comme s'ils élevaient seulement des corps sams âmes...En élevant les animaux, nous prenons soin de leurs corps: ou bien nous agissons de façon à les rendre forts pour le travail, ou bien nous agissons de façon à les rendre gras pour les égorger. Mais ferions-nous la même chose par rapport à l'être humain, et élèverions-nous son corps pour les vers qui le mangeront? C'est un déshonneur que de s'occuper seulement du corps humain. Pour cela, prenez soin de la santé de vos enfants quant au corps, et prenez soin aussi de leur santé spirituelle; et de même de votre santé.

La santé de l'âme est utile à l'âme et aussi au corps.

Si l'âme devenait malade, le corps pourrait devenir malade avec elle. Certaines maladies du corps sont causées par des maladies spirituelles.

La maladie de l'âme nuit au corps, mais la maladie du corps ne nuit nécessairement pas à l'âme. Mais au contraire, souvent elle lui est profitable. La maladie la plus sévère parmi les maladies du corps pourrait être profitable à l'âme, conduire l'homme à la pénitence et à la prière, éveiller son âme et les âmes de ceux qui l'entourent et leur apprendre l'ascétisme. Prend soin donc de la santé de ton âme plus que ton soin de la santé de ton corps.

Ne sois pas trop tendre envers ton corps, tandis que ton âme périt.

Notre-Seigneur Jésus-Christ a demandé le contraire de cela quand il a dit: "Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi.....Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi" (Matt. 5: 29-30). Il nous a montré par cela que l'âme est la plus importante. Pour elle, tu sacrifies le corps.

Cette âme est l'image et la ressemblance de Dieu. Elle lui est très chère.

Il s'est incarné pour elle. Il a versé son sang pur sur la croix pour elle. Donc, le prix de ton âme, c'est le sang du Christ, et toutes les souffrances que le Christ a supportées pour toi.

Aussi, ton âme est unique. Tu n'en as pas d'autre.

Si tu la perdais, tu perdrais toute chose, et si tu la gagnais, tu gagnerais toute chose. Elle est plus précieuse que le monde entier. C'est pourquoi le Seigneur dit: "Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perdait son âme? Ou, que donnerait un homme en échange de son âme? (Matt. 16:26).

Cette âme à toi, personne ne peut lui nuire sauf toi.

Un homme pourrait emprisonner ton corps, mais il n'est pas capable d'emprisonner ton âme. Même dans la prison, ton âme demeurerait libre. Un homme pourrait tuer ton corps, mais il n'est pas capable de tuer ton âme.....

Ton âme est un élément céleste, c'est elle qui donne la vie au corps.

Si tu en prenais soin, elle pourrait élever ton corps en haut, et le rendre dans un état spirituel sublime. Tu deviendrais semblable à un ange terrestre. Il faut donc que tu en prennes soin, même si ton corps s'affaiblit dans ce but. Voilà l'apôtre qui dit: "Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour" (2 Cor. 4:16). Notre homme extérieur c'est ce corps, et l'intérieur c'est l'âme......

L'apôtre a représenté ce corps par "une tente où nous habitons" (2Cor. 5:1). Ce qui est plus important, c'est que celui qui habite à l'intérieur, c'est Dieu. Puissions-nous prendre soin de nos âmes, afin qu'elles ne pèchent pas, et que les corps ne pèchent pas avec elles.....

Tu nourris ton corps chaque jour. Tu dois donc nourrir ton âme aussi.

L'âme se nourrit, comme le corps se nourrit. Le Seigneur dit: "Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé" (Jean 4:34). L'âme se nourrit aussi "de toute parole qui sort de la bouche de Dieu" (Matt. 4:4). Est-ce que ton âme se nourrit de la parole de Dieu, en faisant sa volonté; est-ce qu'elle prend cette nourriture chaque jour?

Le corps se nourrit par trois repas chaque jour, au commencement du jour, le soir, et entre les deux. Est-ce que tu prends soin de donner à ton âme sa nourriture plusieurs fois chaque jour; ou bien tu la négliges, et elle s'affaiblit !

Le corps prend plusieurs espèces d'aliments afin de compléter tous les éléments nécessaires.

Tu lui donnes une nourriture complète qui contient les matières grasses, les matières sucrées, les carbohydrates, les protéines, les vitamines, les métaux......Tu prends soin que rien de ce que lui est nécessaire ne lui manque. Est-ce que tu donnes à ton âme tout ce qui lui est nécessaire, comme tu donnes à ton corps? Est-ce que tu lui donnes sa nourriture de prières, de chants, de méditations, de lectures spirituelles, et de génuflexions? Est-ce que tu lui donnes ce qui lui est nécessaire de l'amour de Dieu? Est-ce qu'elle prend cette nourriture chaque jour, et plusieurs fois par jour, avec le reste des autres éléments?

Il ne te suffit pas de donner à ton corps la nourriture quotidienne, plusieurs fois par jour, et des éléments divers complementaires, mais aussi dans sa nutrition, tu lui donnes sa nourriture en quantités suffisantes, autant qu'il a besoin de calories.

Est-ce que tu traites ton âme de la même façon? Est-ce que tu lui donnes des prières qui la rassasient; ou bien tu pries pendant quelques minutes comptées, puis tu t'ennuies? Est-ce que tu lui donnes des lectures spirituelles dans l'Ecriture Sainte, la vie des saints, et des sujets qui la rassasient; ou bien tu n'es pas constant, et tu ne t'inquiètes pas, et tu ne prends pas soin que l'âme ait sa nourriture complète, tandis qu'elle a faim et soif de la justice? (Matt. 5:6).

Toutes les quantités et toutes les espèces de nourriture précédentes, ne suffisent pas au corps; mais il pose des conditions:

Que la nourriture soit bien cuisinée, et qu'elle ait bon goût, afin qu'elle soit acceptable à son appétit.

Est-ce que tu présentes à ton âme de bons aliments qui ont un bon goût; ou bien tu lui présentes des prières rapides sans intelligence, sans émotion, sans chaleur, sans âme, et mêlées à la distraction de l'esprit ?! Penses-tu que ces prières pourraient profiter à l'âme? Est-ce que tu lui présentes des lectures sans méditation, sans profondeur, sans compréhenson, sans application en pratique? L'âme, peut-elle digérer cette nourriture et en profiter pour son développement? De même, pour le reste des moyens spirituels.......Prends soin donc de ton âme, et sache que:

De même que le corps s'affaiblit et devient malade à cause du manque de nourriture, de même l'âme aussi.

Le corps maigrit à cause du manque de nourriture et à cause de la contagion, de même aussi l'âme devient malade à cause de tout ceci. Elle a besoin de prévention et de prémunition, tout comme le corps en a besoin.

Quand le corps devient malade, il a besoin de médecins; de même l'âme......

Les médecins de l'âme sont les pères confesseurs et les directeurs spirituels. Les médicaments spirituels sont connus et nombreux. Toute personne qui ressent un manque d'un côté déterminé, a besoin d'en prendre. Nous disons au Seigneur dans la Messe Grégorienne: "Vous m'avez donné tous les médicaments qui mènent à la vie...." Et nous lui disons : "O médecin véritable pour nos âmes et nos corps.."

Indubitablement, le corps trouve chez l'être humain une grande attention que l'âme ne trouve pas. C'est pourquoi une fois, l'un des pères ayant lu dans le Livre de l'Ecclésiaste, la parole du sage:

"J'ai vu des esclaves sur des chevaux, et des princes marchant sur terre comme des esclaves" (Eccl. 10:7);

alors il dit que les esclaves qui montent les chevaux sont les corps que nous honorons plus qu'il ne le faut; et que les princes qui marchent sur terre comme des esclaves, sont les âmes qui ne trouvent pas d'honoration comme le corps; mais elles trouvent une négligence de toutes parts.......Nous négligeons l'âme qui possède la priorité par sa nature, jusqu'à ce qu'elle perde son pouvoir et qu'elle se soumette au corps, et qu'elle marche sur terre comme des esclaves.....!

Nous prenons soin du corps et nous lui donnons sa nourriture, et nous l'embellissons de parures.

L'âme aussi doit être parée, de même que le corps est paré et vêtu.

L'âme est parée par les vertus; la parure "d'un esprit doux et paisible"; comme dit l'apôtre (1 Pierre 3:4). Elle est revêtue d'un "habit de noces" (Matt. 22:11). Ceux qui en sont revêtus méritent d'entrer avec le Seigneur dans son royaume. Elle est revêtue d'un "fin lin.....Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints" (Apoc. 19:8). Elle se tient devant Dieu vêtue d'habits blancs.....

Est-ce que tu pares ton âme avec tous les fruits de l'Esprit? (Gal.5:22); ou bien tu te tiens devant Dieu comme l'ange de l'église de Laodicée (Apoc. 3:17). Sache que toute la parure du corps de l'extérieur ne sert à rien, comme dit le psaume:

"Toute resplendissante est la fille du roi dans l'intérieur du palais" (Ps. 45:14), tandis qu'elle "porte un vêtement tissu d'or.....vêtue de ses habits brodés", elle est parée de plusieurs sortes de parures. Que ton âme se tienne devant Dieu au dernier jour dans toute sa parure "comme une épouse qui s'est parée pour son époux" (Apoc.21:2).

Quant à l'habit de l'âme, quoi de plus beau que cette expression qui a été dite à propos du baptême: "vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtus Christ" (Gal. 3:27), le jour quand l'âme est sortie dans toute sa splendeur du baptême........ Ajoutons à cela aussi:

Ce que l'âme revêt de couronnes, comme résultat de sa lutte et de son triomphe.

De quoi de tout cela ton âme est-elle revêtue? Es-tu comme l'arche de l'alliance qui était couverte d'or en dedans et en dehors? (Ex. 25:11).

En prenant soin de l'âme, mets devant toi ces commandements:

1. "Marchez selon l'Esprit et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair" (Gal. 5:16).
2. "Soyez........remplis de l'Esprit" (Eph. 5:18).
3. "Soyez fervents d'Esprit" (Rom. 12:11).

Ainsi tu rends à Dieu le culte par l'Esprit (Phil. 3:3), tu pries par l'Esprit, tu chantes par l'Esprit (1 Cor. 14:15). Tu produis les fruits de l'Esprit (Gal. 5:22)., sachant que "celui qui sème pour l'Esprit moissonnera de l'Esprit la vie éternelle" (Gal. 6:8). Si tu marches ainsi, tu pourras garder ta pénitence et ne pas retourner en arrière......

Donne à ton âme sa nourriture. Quant à ton corps, donne-lui le nécessaire pour sa subsistance, et non pas ce qu'il désire.

Ta fortification de ton âme te préservera de la chute.

Nous sommes tous exposés aux tentations, aux séductions et aux guerres spirituelles. Mais ceux qui sont spirituellement forts, tiennent fermes comme la maison qui est bâtie sur le roc (Matt. 7: 24-25). Ceux-là dont les âmes ont été nourries par la parole de Dieu, et qui se sont fortifiés par tous les entraînements spirituels, et qui ont acquis l'expérience des guerres des démons, et le pouvoir de les combattre.....ceux-là sont devenus forts de l'intérieur, comme des villes fortifiées. Mais pourquoi certains tombent-ils?

Ils tombent parce qu'à l'intérieur, il n'y a ni résistance ni fortification.

Comme lorsqu'une maladie attaque une ville entière, les forts lui résistent, tandis que les faibles succombent.

S'il en est ainsi, essaye donc de te fortifier par l'Esprit, de sorte que si le péché t'arrive, il ne trouve pas l'acceptation, et il ne trouve pas la capitulation, et alors il passe et s'en va........Constitue pour lui un solde spirituel qui te servira dans les années de sécheresse......

La plupart de ceux qui tombent, et de ceux qui retombent après leur pénitence, s'étaient contentés au commencement de la pénitence, de quitter le péché; et en même temps ils avaient laissé leurs âmes sans nourriture, sans fortification, sans soin, jusqu'à ce qu'elles aient été devenues dans un état de faiblesse qui a rendu leur chute facile.

Quant à toi, ne sois pas ainsi.....Aie des moyens spirituels qui t'attachent à Dieu, dans lesquels tu marches en ordre, et avec constance. Aie des réunions spirituelles, des amis spirituels, des lectures spirituelles, et une atmosphère spirituelle qui t'entoure de tous côtés avec le père spirituel et ses conseils et sa direction.....

D'autres moyens.

1. L'accomplissement de la part de contrition dans la pénitence, est parmi ce qui aide à garder la pénitence.

Ceci afin que l'homme conçoive complètement l'horreur du péché, et l'amèreté de ses résultats, et qu'il éprouve les tourments de la conscience. Alors il ne retournerait plus au péché une autre fois........Nous avons parlé dans une section précédente du sentiment de honte, de la tristesse, et des larmes qui accompagnent la pénitence, comme dans les histoires des saints.......Nous avons de même parlé de ce qui accompagne la contrition d'éloignement des sphères de commandement qui rendent l'homme oublieux de ses péchés. C'est déplorable, mais certains essayent dès le commencement de leur pénitence, de sauter rapidement vers la joie, sans passer par l'étape de la contrition, du regret, et de la tristesse, oubliant que la joie est une étape tardive qu'ils ne saisissent pas d'eux-mêmes, mais que le Seigneur donne à ceux qui ont prouvé la sincérité et la fermeté de leur pénitence, par leur contrition......

Il est facile au pénitent qui va rapidement vers la joie de retourner à ses anciens péchés.

Tandis que la contrition est une muraille solide qui abrite la pénitence, qui garde le cœur à l'état d'éveil, qui l'invite continuellement à être prudent et minutieux, et qui raffermit en lui la crainte de Dieu. De même aussi, la contrition garde le pénitent dans l'humilité du cœur. La grâce agit dans les humbles et elle les préserve de la chute. Tant que le pénitent est contrit, il se rappelle de sa faiblesse et de sa chute, et ceci l'invite à être toujours sur ses gardes.

Mais le démon t'incite à la joie rapide, afin de te conduire à l'indifférence.

Il te fait sentir que tu es définitivement sorti du cercle du péché, que tu es sanctifié et renouvelé, et que le péché n'a plus de pouvoir sur toi, parce que tu es gardé et préservé par la grâce. Ainsi il te rend indifférent.....! Il est vrai que la grâce nous préserve, mais elle n'abolit pas notre liberté, et ne nous rend pas nécessairement marchant vers le bien. Qu'est-ce qu'il arriverait si nous ne coopérions pas avec l'action de la grâce en nous?

Pour cela, si tu es invité à la joie, dis: "Je ne la mérite pas." Si Dieu te donne la grâce de "la joie de ton salut", (Ps. 51), que cette joie soit une raison pour que tu sois plus contrit, en te blâmant........

Dans l'ordre des premiers pères, il y avait des lois de châtiments sévères.

Comme résultat de ces châtiments, le pénitent ressentait la mesure de la faute dans laquelle il était tombé, alors son cœur était contrit, et il sentait qu'il n'était pas digne même d'entrer à l'église. Dans ce temps, l'Église était plus sainte, et les fidèles étaient plus sérieux et plus minutieux dans leurs vies. Lorsque ces châtiments furent suspendues, l'insouciance entra dans les âmes de plusieurs gens. Puisse tout pénitent mettre devant lui la parole du grand saint Abba Macaire: "Condamne-toi, mon frère, avant que l'on ne te condamne.".........

Car si nous regrettons nos péchés comme il le faut, le regret du péché nous aidera à ne pas retourner au péché; car comment retournerons-nous à ce que nous regrettons?.......

2. Parmi les causes de la rechute spirituelle et du retour au péché, il y a les fausses conceptions des spiritualités et de l'amour de Dieu.....

Souvent certaines gens se concentrent sur l'amour de Dieu, sur son pardon et sa rémission, d'une façon qui les fait oublier l'impeccabilité de la sainteté de Dieu, et les fait oublier aussi la crainte de Dieu. Alors ils n'ont plus la crainte qui les pousse à la prudence. S'ils tombent, ils ne regretteront pas beaucoup, en s'appuyant sur l'amour de Dieu. Ainsi le péché deviendra facile devant eux......

Parmi les fausses conceptions, il y a ce que certaines gens pensent: que la confession consiste simplement à mentionner ses péchés au prêtre, et en prendre l'absolution, puis l'affaire est terminée........sans que la confession soit accompagnée de la repentance sincère, du regret violent, du blâme de soi-même, et de la volonté sincère de quitter le péché et de s'éloigner de toutes ses causes.......La facilité de la confession pourrait être une cause du retour de l'homme au péché.

Il est parmi les fausses conceptions que l'homme pense que la pénitence est simplement l'échange d'une conduite contre une autre, du comportement erronné contre la vie de vertu, sans la concentration sur l'existence d'une relation avec Dieu. Quant à toi, dis:

"Si l'on me donnait toutes les vertus, sans vous, ô Seigneur, je ne les voudrais pas.

Dans ma pénitence, je vous désire, vous. Qu'est-ce que la vertu si ce n'est l'expression de mon attachement à vous.....Est-ce que je dirais que je vous donne mon cœur simplement pour regarder mes sentiments? Non, mais je vous donne tout amour dans ce cœur afin de vivre avec vous et d'être raffermi en vous.

La pénitence n'est pas que j'arrive à la vertu, mais que j'arrive à vous."

Par cette attitude, il est possible à la pénitence de tenir ferme......la pénitence qui est basée sur l'amour de Dieu et sur l'attachement à Lui; comme dit l'apôtre: "La charité ne périt jamais" (1 Cor. 13:8); comme il a été dit dans le livre du Cantique des Cantiques: "Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour" (Cant. 8:7).

3. Parmi les causes de la rechute spirituelle, il y a aussi: l'oubli de tes promesses à Dieu.

Ces promesses que tu avais faites à Dieu le jour de ta pénitence. Peut-être que tu avais précisé des détails déterminés à Dieu! Pour cela, si tu es combattu par le péché, refuse-le et rappelle-toi de tes promesses et de tes engagements. Dis: "Je me suis mis d'accord avec Dieu. Il est impossible que je revienne sur mes engagements. J'ai promis. Je veux être un homme selon le commandement de l'Ecriture: Fortifie-toi, et sois un homme." (1Rois2:2).

Ne sois pas comme la terre où la semence avait été jetée, et "les oiseaux vinrent et la mangèrent"......ou bien les épines l'entourèrent et étouffèrent ce qui y avait poussé.

Aussi parmi les causes de la rechute spirituelle, il y a : la conscience large.

Cette conscience qui est assez large pour contenir toute chose, qui justifie tout, et qui avale le chameau; (Matt. 23:24); et qui pourrait être aidée par une intelligence qui serait au service de toute déviation combattant l'âme, qui présenterait des preuves et des marques, et peut-être aussi des miracles et des histoires de saints, afin de soutenir tout désir fautif de l'âme ,dans l'ignorance.......

C'est pourquoi tu as besoin de direction constante afin de ne pas dévier.

Met-toi sous la direction d'une conduite sage. Souviens-toi que : "ceux qui sont sans directeur, tombent comme des feuilles d'arbres." Un saint a dit que la plus grande chute pour un jeune homme c'est de marcher à sa guise. Le sage a dit : "ne t'appuie pas sur ta sagesse" (Prov. 3:5).

Le directeur garde l'équilibre dans la vie du pénitent. Il ne le laisse pas exagérer la tristesse qui pourrait le faire tomber dans le désespoir; ni exagérer dans sa poursuite de la joie et de la gaîté, de façon à être conduit vers l'indifférence.

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TRAVAILLEZ, NON PAS POUR LA NOURRITURE QUI PERIT, MAIS POUR CELLE QUI SUBSISTE (JEAN 6:2).

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Quelques questions sur la pénitence.

 

1. MON PECHE EST CONSTAMMENT DEVANT MOI.

Question:

Jusqu'à quel point observerions-nous l'expression: "mon péché est constamment devant moi?" (Ps. 51:5). Est-ce que cela veut dire que nous nous rappellions continuellement nos péchés?

La réponse:

Nous sommes supposés nous rappeler constamment que nous sommes des pécheurs. Nos péchés seraient constamment devant nous afin qu'ils nous rapportent l'humilité et la contrition du cœur, et qu'ils nous fassent ressentir notre faiblesse; alors nous augmenterions notre prudence, et nous demanderions le secours de Dieu par la prière.

Mais si le souvenir fait revenir le péché à nous, abstenons-nous.......en nous rappelant ce que nous disons dans la divine Messe: "le souvenir du mal qui fait revêtir de la mort".

D'après l'enseignement des pères, il est bon pour nous de nous éloigner du souvenir des péchés de convoitise et des péchés excitants, car leur souvenir pourrait ramener à nous les guerres du péché.

Si nous nous rappelons d'un péché de convoitise, n'entrons pas dans ses détails, car ils sont une occasion de chute.

Par exemple, par rapport au péché d'adultère, il n'est pas permis au pénitent de se rappeler de ses détails, et des pas qu'il a suivis pour le commettre, de crainte que la convoitise du péché ne lui revienne une autre fois. Même si la convoitise ne le combat pas quand il se rappelle de ses détails pour la première fois, il est possible qu'elle le combatte dans la suite.

Pareillement à la convoitise de l'adultère, la même chose aussi s'applique pour la convoitise de la grandeur et des postes, et la convoitise des premières places, et les rêveries qui les accompagnent.

Si le pénitent entre dans les détails de ses espoirs, de ses rêves, des situations et des postes qu'il convoite, de son désir de devancer les autres, et de l'amour de la flatterie et des honneurs........il sera très facile à ces sentiments de lui revenir une autre fois, de harceler ses sens, et il s'étourdira délicieusement. Ces détails pourraient être la cause d'autres rêves de ce genre, ou de la distraction de ses pensées pendant la prière. Il vaut mieux pour lui de fuir tout cela.

C'est pourquoi il n'est pas permis d'entrer dans les détails du péché d'envie.

Car il se rappelerait celui qui lui était supérieur en quelque chose, ou qui jouissait d'une convoitise qu'il voulait et qu'il n'avait pas pu obtenir. Ces souvenirs lui feraient revenir les guerres de ses anciennes convoitises, et même pourraient faire revenir les sentiments du manque d'amour envers cette personne enviée.....

De même pour les péchés de la colère causée par les injures des gens, qu'elle soit apparente ou contenue, avec le souvenir des causes de ces injures, de leurs apparences, des sentiments d'irritation ou de haine, ou du désir de vengeance.

Si le pénitent se rappelait ces détails, il pourrait sentir qu'il a commencé à se réchauffer intérieurement et s'émouvoir, au lieu de se blâmer pour sa colère ! Ceci, s'il entrait dans les détails.

En tout cas, que l'homme surveille ses sentiments.

Qu'il s'éloigne des péchés dont il se rappelle, ou dont il se rappelle des détails, d'une façon pénible qui le fait revenir aux sentiments du péché. Quant au souvenir qui lui apporte le regret, les larmes, et la contrition du cœur, qu'il y demeure tant qu'il est dans des sentiments de pénitence.

2. LES LECTURES DU PENITENT.

Question:

Je suis un homme récemment repenti. Quelles sont les lectures que vous conseillez pour mon intérêt spirituel pendant cette période? Et de quoi m'abstiendrai-je?

La réponse:

Eloigne-toi des lectures scandaleuses, et de celles qui apportent la tiédeur et la condamnation des autres, de même que les lectures qui soulèvent en toi la discussion ou l'amour de l'enseignement, ou le sentiment de supériorité ou le sentiment d'avoir une vaste information, aussi les lectures qui font refroidir la chaleur spirituelle, et sécher les larmes, ou qui te font entrer dans une atmosphère de distraction et de plaisanterie.....

La lecture de la vie des saints est très profitable pour toi, de même que celle des personalités de la Bible, parce que ces lectures te présentent des exemples pratiques élevés que tu désire vivre comme eux, et elles te donnent une énergie et une chaleur spirituelles.

De même les livres de spiritualité et les livres d'ascétisme sont utiles pour toi, parce qu'ils t'éclairent le chemin, ainsi qu'ils préservent ta pensée dans une atmosphère spirituelle pure. L'important c'est que tu choisisses les livres qui ont de la profondeur qui te touchent, qui te poussent à t'attacher à Dieu, qui te blâment pour tes péchés, qui ouvrent devant toi des horizons nouveaux élevés, et qui te rendent humble, quelque soit ton progrès dans la pénitence.

Les histoires des saints de la pénitence aussi sont profitables pour toi,

Comme la vie de saint Augustin et ses confessions, la vie de saint Jacob le Combattant, de saint Moïse le Noir, et d'autres. De même la vie des saintes repentantes comme Marie la Coptesse, Pélagie, Marthe, Eudoxie, Marie la nièce de l'hermite Abraham....

Choisis-toi des passages déterminés de la Bible qui te touchent, comme le livre de l'Ecclésiaste, le livre des proverbes, Jonas, Joël, le Deutéronome.......et du Nouveau Testament: l'épître aux Philippins, à Ephèse, les deux épîtres aux Corinthiens, à Timothée.

Transcris dans un memorandum les versets qui t'ont touché afin de les étudier par cœur.

3. LES EXERCICES SPIRITUELS ET L'AMOUR DE DIEU.

Question:

Lequel est plus utile pour moi dans l'étape de la pénitence: les exercices spirituels, ou l'entrée dans l'amour de Dieu avec une force qui raccourcirait le chemin?

La réponse:

Toutes les personnes ne sont pas d'une seule espèce à ce point.

Dieu donne à l'un dans sa pénitence, un amour embrasé dans son cœur, qui envahit devant lui toutes les faiblesses précédentes, tous les péchés et les défauts.

Mais il y a celui qui fend le roc pour se former un chemin, et qui a besoin de grands combats pour résister à chaque péché,avec des exercices durs et violents, avec des veillées, en faisant bien attention au salut de son âme, comme saint Paul avisa les Hébreux en disant:

"Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang, en luttant contre le péché" (Hébr. 12:4).

Là, l'homme s'entraîne, et se demande de rendre compte: comment il s'est conduit dans tous les exercices?

Les saints aussi avaient vécu dans l'entraînement dans les affaires qui concernent leur vie spirituelle et leur développement spirituel. L'apôtre saint Paul dit: C'est pourquoi je m'efforce d'avoir constamment une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes" (Actes 24:16) Et il dit aussi: "En tout et partout j'ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être dans la disette" (Phil. 4:12).

Pour cela, conduis-toi d'après ce que Dieu te donne.

S'il t'enflamme d'un amour, marche dans la voie de l'amour...et s'il te conduit pas à pas avec des combats et de la fatigue, lutte toi aussi, et fatigue-toi afin de parvenir.......

4. LES ANCIENS AMIS.

Question:

Pensez-vous qu'il est facile de se débarrasser des amis parmi lesquels j'ai vécu de longues années avant ma pénitence, dans une fréquentation attachée au cœur et dans une relation profonde; et qui étaient l'objet de ma confiance, et qui ont mes secrets....comment les quitterai-je?

La réponse:

Ton véritable ami est ton compagnon dans la voie du royaume; il participe avec toi dans la vie spirituelle, il t'y encourage, et toi aussi tu l'encourages.

Tandis qu'il faut se débarrasser de toute relation ou de toute fréquentation en dehors de l'amour de Dieu. Car le Seigneur dit: "Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi....." (Matt. 10:37). Si donc tes amis te scandalisent ou te conduisent loin de la vie de pénitence, éloigne-toi d'eux, avec conviction et fermeté.

Si tu peux les attirer avec toi à la pénitence, il n'y aura pas d'objection.

Si tu ne peux , fais que ta relation avec eux soit superficielle. S'ils sont dangereux pour toi, tu devras préférer ta relation avec Dieu à ta relation avec eux.

Même si tu trouves de la difficulté, supporte pour le Seigneur; rappelle-toi d'Abraham, le père des pères, quand le Seigneur l'appela, il quitta ses parents et ses connaissances et sa ville et il marcha derrière Dieu (Gen. 12:1). Toi aussi, afin de garder ta pénitence, quitte pour Dieu tous ceux qui constituent un obstacle devant toi.

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