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Le rôle des éléments médicaux dans l’appréciation des risques de persécution
 

Le certificat médical est une pièce importante dans l’appréciation des persécutions passées et de risques de persécution. Celui-ci contient des éléments essentiels :

Déroulement : c’est un récit de vie, tel que donné par la victime. Souvent les parcours sont complexes, les violences multiples (physiques, psychologiques, sexuelles). L’excision n’est généralement pas une violence isolée mais associée. Il n’est pas rare d’entendre des récits de femmes excisées à sept ans puis adoptées à la mort de leurs parents, battues, insultées, mariées de force et violées.

Doléances : il s’agit des plaintes, du ressenti de la personne par rapport à ce qu’elle a vécu (douleurs, peur, cauchemars, perte d’appétit, impossibilité de faire telle ou telle action). Les personnes peuvent avoir plus ou moins de difficultés à exprimer ce qu’elles ressentent. Cela représente un problème car on pourrait penser que les événements n’ont pas eu d’impact sur les personnes alors qu’elles ont en réalité un profond traumatisme.

Examen clinique : on prend en compte la taille, le poids, et aussi les soins que la personne a déjà reçus. Mais souvent ces gens ont fui leur pays et n’ont pas pris leur dossier médical. Les photos des patients sont parfois rejetées car elles ne sont pas forcément probantes, notamment quand elles représentent des gros plans rendant impossible l’identification de la personne.

Examen physique général : on examine le patient en lien avec les propos tenus auparavant et on recherche des lésions en concordance avec le récit. On fait éventuellement des photos à ce stade et concernant des récits de violences sexuelles on fait un examen génito-anal. Sur la base d’une évaluation basique de l’état psychologique, le médecin peut proposer un traitement psychiatrique ou un suivi psychologique.

Conclusions du certificat : les conclusions sont une reprise de ce qui a été constaté pendant les examens, de l’établissement de la compatibilité (ou non) des lésions avec les différents mécanismes de violences alléguées par la personne et le récit des violences subies. La clef de voûte est la compatibilité ou non des lésions avec le récit des violences subies. Cela peut être compliqué, notamment quand les cicatrices sont anciennes. Il faut également évaluer le retentissement de gênes fonctionnelles (gênes sexuelles, déambulation). 

 

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